Découvrez l'Istrie : Religions

Toutes les communautés de croyants en Croatie sont égales devant la loi. Cependant, dans un pays où près de 80 % de la population se déclarent de confession catholique, l’influence de l’Église est prégnante sur la société. Chaque région possède son lieu saint et l’Istrie, qui est la plus proche de l’Italie, porte souvent des patronymes chrétiens en latin. Vous serez étonné par la multitude de chapelles et églises ouvertes, ces magnifiques monastères et prieurés des ordres franciscain, dominicain ou jésuite. Omniprésents en ville, ils sont aussi installés sur des sites naturels, sur des îlots, où l’on vient aussi pour se détendre, pour se baigner. À l'heure de la messe, les lieux de culte se remplissent ; confesses, baptêmes et autres cérémonies ponctuent le quotidien. En Istrie comme dans tout le pays, l’identité catholique est réellement un socle, une pensée dominante qui se présente comme la gardienne des valeurs morales.

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Une région chrétienne

Selon les résultats du recensement le plus récent (2021), 78,97 % des habitants vivant en Croatie sont catholiques, 3,32 % sont chrétiens orthodoxes, surtout représentés par la communauté serbe de Krajina où de Slavonie orientale. C'est dire l'importance du catholicisme et du christianisme dans ce pays, même si tous les chrétiens ne sont pas tous pratiquants. Sur le plan politique, des liens étroits entre l’Église et l’État existent objectivement. Dans l’histoire de la gouvernance, ils ont appuyé des orientations conservatrices et nationalistes, une large partie du clergé prenant ouvertement parti pour la droite traditionaliste et identitaire.

En signant quatre accords d’intérêt mutuel avec le Vatican, entre 1996 et 1998, Franjo Tuđman, président de la République de 1992 à 1999, reconnaissait officiellement l’importance historique et culturelle du christianisme en Croatie. L'ère communiste fut très répressive à l’encontre des religieux, considérés comme opposants au régime. Après l’effondrement du bloc de l’Est et la fin de l’idéal communiste, le catholicisme a repris une place significative dans la vie civile. Aujourd’hui, malgré le désintérêt et l’athéisme des différents dirigeants, l’Église peut peser sur des questions éducatives, familiales, sur les orientations d’ordre général ou éthique. On a pu le constater lors des manifestations contre le mariage gay, anti-avortement ou dernièrement contre la théorie du genre.

Des minorités religieuses ou laïques bien présentes

La répartition des religions en Croatie compte aussi sur les Hongrois protestants (0,16 %) et quelques milliers de juifs pratiquants. Les musulmans (1,3 %) sont principalement originaires de Bosnie-Herzégovine, de Macédoine du Nord et du Kosovo. Vivant dans les Balkans depuis des siècles, ils parlent le serbo-croate, ce qui contribue à une relative bonne intégration en Croatie. Le judaïsme ne comptait que 571 déclarés lors du dernier recensement.

Même si la majorité de la population est d'obédience chrétienne, une tendance anticléricale, héritage du collectivisme socialiste, persiste dans la fonction publique, les professions libérales, chez les intellectuels. 6,39 % des Croates sont athées et 3,86 % se disent indécis. Cette forme de pensée laïciste, notable dans les médias, s’exprime aussi dans les institutions culturelles et de façon plus délicate dans l’enseignement. À l’école, la famille s’en mêle et des débats réactionnaires s’agitent, notamment sur la question de l’éducation sexuelle, qui reste un tabou chez de nombreux traditionalistes. Mais globalement, dans sa quête de coexistence confessionnelle et de cohésion sociale, la Croatie évolue pacifiquement entre conservatisme des idées et pragmatisme moderne, respect réciproque des pratiques religieuses, initiatives communautaires et actions citoyennes laïques.

Fêtes calendaires, pèlerinages, le tourisme religieux attire des croyants du monde entier

Si l’Épiphanie, les fêtes de Pâques, de l’Assomption, de la Toussaint, la veillée de Noël ou la Saint-Étienne sont très suivies à l’Église par une assemblée multigénérationnelle, les processions des saint protecteurs, comme la Saint-Blaise (3 février) à Dubrovnik ou la Saint-Domnius (7 mai) à Split donnent lieu à de grands rassemblements. Certains sanctuaires et lieux de pèlerinage, nombreux sur tout le territoire, sont si célèbres que l’on vient de loin pour y participer. En ce sens, on peut parler de tourisme religieux, comme à Marija Bistrica, Vepric, Sinj, Solin, Ludbreg, Aljmaš, Voćin, Trsat (Rijeka), Karlovac et Biskupija, sans oublier Međugorje, lieu d’apparitions de la Vierge, localisé en Bosnie-Herzégovine voisine. Dražen Kutleša, l’évêque de Pula et de Poreč, responsable de ce secteur d’activité au sein de la Conférence des évêques de Croatie, estime que son pays dispose là d’une ressource insuffisamment développée. Plusieurs agences réceptives proposent circuits et hébergements sur place. Par exemple, Meridian, un tour-operator basé à Podgora (Split), s’est spécialisé sur ce segment porteur.

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