shutterstock_2290732037.jpg
AdobeStock_27101598.jpg
AdobeStock_583479856.jpg
AdobeStock_344278092.jpg
shutterstock_1516722701.jpg

Faune terrestre

La faune de la Nouvelle-Calédonie, particulièrement riche et variée pour le milieu marin, est plus restreinte sur terre.

Cagou Rhynochetos jubatus. Le cagou est une espèce rare et protégée. Si vous le croisez, vous serez sans doute surpris par son cri, semblable à un aboiement. Gros comme une perdrix avec de longues pattes corail, il porte une huppe sur la tête qui se hérisse lorsqu’il a peur ou lorsqu’il est en colère. Le cagou peut vivre jusqu’à 30 ans, mais, ne sachant pas voler, il constitue une proie facile pour les chiens. Il fabrique des nids où la femelle pond un œuf unique, l’une des raisons de sa vulnérabilité. Il est l’emblème de la Nouvelle-Calédonie, et vous l’apercevrez peut-être dans le parc de la Rivière Bleue, où en subsistent encore plusieurs centaines. Familièrement on nomme « cagou » les sportifs représentant la Nouvelle-Calédonie dans les compétitions sportives.

Cerfs RussaCervus timerensis russa. Introduits au siècle dernier, ils se sont multipliés en grand nombre essentiellement sur les terres de l’Ouest. Les Calédoniens prononcent le « f » de cerf. Les cervidés posent aujourd’hui de réels problèmes aux éleveurs et causent de graves dommages à la végétation. Le gouvernement calédonien tente d’y remédier.

Corbeau Corvus moneduloides. Ce corbeau fabrique des outils avec des feuilles de pandanus et des brindilles pour crocheter sa nourriture et la couper.

Crabe de cocotierBirgus latro. Cet animal est victime de son succès gastronomique ! Le crabe des cocotiers est facilement reconnaissable : il arbore une carapace bleue et marron, et est connu comme étant le plus grand arthropode (animaux possédant des pattes articulées) terrestre. Bref, il est énorme ! En réalité, il s’agit d’un gros bernard-l’hermite qui n’habite plus de coquille. Cette espèce vit dans les forêts de bord de mer et sur les sols calcaires, comme les falaises. L’espèce se retrouve principalement sur les îles Loyauté et leurs îlots, au sud de la Grande Terre, sur l’île des Pins et dans d’autres régions du Pacifique. Sa croissance est très lente et il n’atteint 2 kg qu’à l’âge de 30 ans. Il raffole de la pulpe des noix de coco et c’est cette gourmandise qui lui coûte cher, puisque les locaux utilisent ce talon d’Achille pour le capturer. Le piège est simple : une demi-noix de coco est plantée sur un bâton, lui-même enfoncé dans le sol. On attend le crabe attiré par l'odeur de la noix de coco pour le capturer.

Escargots. Les bulimes font la notoriété de l’île des Pins, ce sont des escargots géants qui y sont protégés.

Margouillats. Aussi appelés geckos. Ils s’accrochent avec leurs petites pattes à ventouses sur les murs ou les plafonds et guettent l’insecte qui passera devant eux dans un halo de lumière. La présence de ces petites bêtes vous sera d’une grande utilité dans votre lutte contre les moustiques.

Moustiques. En quantité insignifiante, ils sont tout à fait supportables à Nouméa. En revanche, ailleurs, ils deviennent agressifs à la tombée de la nuit. Mieux vaut se protéger pour éviter les démangeaisons douloureuses et surtout éviter d’attraper la dengue ou d’autres maladies voisines (Zika…). La politique de prévention est bien développée et le risque reste faible.

NotouDucula goliath. Dressez l’oreille si vous entendez des roucoulements dans la forêt humide, vous êtes en présence d’un notou, le plus gros pigeon arboricole recensé. Il fait dorénavant partie des espèces protégées, mais l’espèce a beaucoup souffert de la chasse.

Perruche d’Ouvéa Eunymphicus cornutus uvaeensis. Elle est superbe avec son plumage vert, jaune et rouge. Malheureusement, elle fait partie des vingt psittacidés les plus menacés de la planète. Les collectionneurs se l’arrachent et incitent donc au trafic.

Roussette. Cette jolie chauve-souris rousse se nourrit de fruits et de nectar de fruit pendant la nuit. Elle raffole des érythrines rouges et des fleurs de hêtres qui ne fleuriraient que pendant les cyclones… Il paraît que notre roussette devient ivre en suçant les fleurs du faux frêne et finit par tomber par terre. Les chauves-souris sont les seuls mammifères capables de voler. La roussette chasse la nuit. Le jour, elle dort dans les grottes, les troncs d’arbres creux, les puits de mine ou les feuillages dans lesquels elle se tient cachée.

Vers de Bancoule. Les vers de Bancoule sont en réalité les larves d’un insecte qui vit dans la forêt. Ils engraissent en dégustant du bois mou, comme celui du bancoulier, d’où l’origine de leur nom : les Bancoules ou wattias en mélanésien (la langue païci). Ils entrent dans la composition des plats traditionnels et se mangent crus ou cuits.

Serpents marins

Il existe une douzaine de serpents marins en Nouvelle-Calédonie. Ils sont tous extrêmement venimeux, mais non agressifs. C'est principalement les tricots rayés que vous allez croiser ! Ils possèdent des crocs reliés à des glandes contenant un venin mortel (leur morsure équivaut à dix fois celle du cobra royal). Pas d'inquiétude, ils n'ont pas une ouverture de mâchoires suffisantes pour attaquer l'Homme. Ces tricots rayés existent sous deux formes : jaune et noir (Laticauda colubrina) et noir bleuté (Laticauda laticaudata). Ce sont les seuls serpents à être amphibies. Ils tiennent en apnée de vingt minutes (en mouvement) à une heure (au repos).

Oiseaux de mer

Balbuzard ou aigle des mers Pandion haliaetus. Vous apercevrez son vol majestueux et planant au-dessus des îlots ou du rivage. Il vit en couple et construit un nid imposant, proportionnel à sa taille, composé de branches d’arbres et de coraux morts.

Mouettes–Larus novae hollandiae.Comme en métropole, elles sont braillardes et s’adaptent parfaitement à votre présence. Elles construisent des nids rudimentaires posés sur le sol derrière des buissons. A l’îlot Canard, près de Nouméa, ne vous aventurez pas près de leurs nids, car elles sont alors très agressives.

Noddi brun Anous stolidus. Vous les reconnaîtrez à leur grand bec effilé et leur plumage noir. Ils sont sauvages et reculent devant les investigations humaines dans les îlots.

PuffinPuffinus pacificus. Cette espèce est très vulnérable, car les puffins creusent une galerie d’un mètre dans le sable pour nidifier. Lorsque les promeneurs marchent dans une zone colonisée par les puffins, ils provoquent ainsi l’effondrement des galeries. Chaque couple peut élever un poussin par année, qu’il laisse seul toute la journée et ne rejoint qu’à la nuit tombée en poussant des cris stridents. Les puffins sont des oiseaux migrateurs venant des contrées froides arctiques. La réserve du Sèche Croissant a été conçue pour préserver ces oiseaux, elle se situe au cœur de la triade constituée par l’île aux Canards, l’îlot Maître et l’îlot Larégnère.

SterneNereis sterna nereis. Elles partent nicher sur les îlots. Si vous y campez, vous vous souviendrez longtemps de votre nuit blanche tant elles sont bruyantes. Elles déposent leurs œufs directement sur le sol pendant la saison chaude. Bon à savoir : les œufs et les poussins posés sur le sol se confondent avec le sable et vous risquez de les écraser sans les voir. Rappelez-vous qu’un oiseau trop dérangé ne se sent plus en sécurité et abandonne sa couvée...

Faune des récifs

Le saviez-vous ? Le corail est un animal et non pas un végétal. Les coraux font l’essentiel du paysage sous-marin. En réalité, ce sont des madrépores qui lentement élaborent des édifices sous-marins. Il s’agit d’une bioconstruction. En Nouvelle-Calédonie, vous êtes en présence de plusieurs dizaines de spécimens de madrépores distincts. Ils sont organisés en colonies et vivent en symbiose avec des micro-algues et les zooxanthelles. Ils se reproduisent une fois par an, quelques nuits après la première pleine lune d’été, souvent entre novembre et janvier. Savez-vous qu’une colonie de faviidae (corail en boule) ne grandit que d’un seul centimètre de diamètre par an ? Vous pouvez donc en conclure qu’une boule d’un mètre de diamètre a environ un siècle.

Acropora. Ce sont des coraux graciles durs dont l’élégance caractérise les fonds sous-marins lorsque ceux-ci en sont composés à 90 %. Ils peuvent prendre la forme de doigts (digitiforme) et présentent de grands polypes au bout du doigt. C’est la couleur des polypes qui fait dire que les coraux sont bleus, jaunes ou mauves. Les acroporas se développent dans les fonds de faible profondeur, abrités et ensoleillés.

Coraux fluorescents. L’aquarium de Nouméa possède une salle obscure où les madrépores reçoivent des ultraviolets accentuant leur fluorescence. En réalité, seules les parties vivantes de l’animal réagissent à l’éclairage : le squelette calcaire ne produit aucune fluorescence. La gamme des couleurs fluorescentes émises par les coraux varie du vert foncé au jaune lumineux en passant par le rouge et l’orange. Vous ne verrez pas la fluorescence des coraux lors d’une plongée de nuit avec une lampe normale. Rappelez-vous : dès les premiers mètres de profondeur, les radiations jaunes, orange et rouges du spectre lumineux naturel sont arrêtées et seuls les bleus, verts et ultraviolets persistent. Or, pour observer la fluorescence, il ne faut pas que des ultraviolets. Aussi, de jour, votre œil exercé peut distinguer un corail fluorescent d’un autre.

Coraux mous – Alcyonaires. Ils ont une prédilection pour les courants. Aussi les retrouvez-vous aux abords des passes et le long des tombants extérieurs. Ils forment des colonies dressées avec une consistance charnue. Ils sont constitués d’un hydrosquelette, c’est-à-dire qu’ils se gonflent d’eau. Certains sites, réputés pour leurs alcyonaires, s’explorent uniquement lorsque le courant est rentrant. En effet, dès que le courant sort, les alcyonaires se vident de leur eau et leurs polypes se referment : ils ressemblent à des baudruches dégonflées.

Corail noir Antipathaire. Vous aurez du mal à comprendre pourquoi on l’appelle corail noir lorsque vous verrez ces buissons denses, de couleur marron, possédant des reflets comparables à ceux d’un sapin couvert de givre. En réalité, leur squelette est noir et on en fait des bijoux très prisés.

Eponges. Les éponges ou spongiaires comptent parmi les espèces les plus primitives du règne animal. Elles n’ont pas d’organes : ce sont de simples agrégats de cellules délimitant un réseau très ramifié de tubes où circule l’eau de mer.

Fungia. Lorsque vous rencontrerez un corail champignon de forme ronde ou allongée, vous ne l’oublierez pas. Chaque corail est en fait un grand et unique polype qui n’est pas attaché au substrat (sauf à un stade très jeune). Le fungia mène une existence autonome et libre de ses mouvements sur le fond. Il est strié en étoiles de crêtes acérées. Vous remarquerez des zones violettes qui marquent sa croissance. Pour se déplacer, il se hausse sur ses tentacules.

Gorgones. Elles forment des branches avec un squelette et du tissu autour. Elles sont ramifiées en éventail dans un seul plan. Certaines ne sont pas ramifiées, comme les fouets de mer. Elles ont la forme de balais dressés vers la surface et de grandes tiges ressemblant à un épais fil de fer déroulé. D’autres s’étalent en éventails plus ou moins grands, offrant des variantes roses, jaunes ou encore orange. Attention à vos palmes, car ces colonies se détériorent très facilement.

Montipora. Vous serez certainement séduit par ces colonies aplaties en forme de vases gigantesques dont les pétales s’étalent artistiquement autour du « cœur ». Les polypes en surface forment parfois une « chair de poule ». D’autres montiporas ressemblent à de grosses salades dont les feuilles se chevauchent. Le bord de ces feuilles est dentelé et irrégulier comme si une armée de limaces s’était acharnée dessus. Les couleurs varient : brun, vert, crème, blanc, rose…

Poissons

Requins, tazars et carangues traversent les passes, aidés par les courants des marées pour arriver dans le lagon, puis ils ressortent vers l’océan. Les poissons du lagon se concentrent autour des patates de corail. Entre les îlots coralliens du lagon se baladent mulets et surmulets, becs-de-cane. Les poissons-trompettes et les aiguillettes passent en bande ou s’isolent entre deux eaux. Dans les mangroves jusqu’aux passes du lagon, de nombreuses sortes de picots font la joie des pêcheurs.

Les spécimens présents en Nouvelle-Calédonie sont très nombreux, en voici donc une liste non exhaustive :

Baliste Picasso Rhinecanthus aculeatus. Le baliste possède une peau rugueuse et dure. Vous remarquerez les couleurs et dessins de sa livrée : ils pourraient être l’œuvre d’un enfant. Ce poisson possède un éperon courbe, fiché au sommet du dos, qui se dresse en cas de danger. Vous comprendrez alors le nom de poisson-gâchette dont on l’affuble ! Le baliste Picasso rôde souvent dans le lagon, non loin de la barrière récifale.

Bec-de-cane ou bossu. Vous le rencontrerez sous l’eau ou sur les étals du marché de Nouméa. Il évolue dans les baies, dans les passes et le long du récif extérieur.

Diagramme ou loche castex Lethrinus nebulosus ou miniatus. En réalité, on l’appelle perche de mer. Son faciès rappelle le profil des loches, une lointaine cousine, avec une bouche lippue. La perche vit dans les lagons et à l’extérieur de la barrière récifale.

Labre. Le terme vient du mot latin labrum (la lèvre), car le labre possède une bouche aux lèvres épaisses. Les mâles arborent des teintes plus chatoyantes que les femelles. Celles-ci peuvent changer de sexe et de livrée pour devenir mâle adulte.

Loche sanguineCephalopholis sexmaculatus. Appelée également Vieille, elle fait le régal des photographes tant sa couleur, orange et rouge écarlate parsemée de petites taches bleues, est seyante. Elle tourne autour des madrépores dans le lagon. Elle est curieuse et sort de son trou facilement.

Loche marbrée, loche-crasseux ou mérou-camouflage – Epinephelus microdon. Vous la reconnaîtrez du premier coup d’œil : elle est marron avec des taches irrégulières beiges. La loche marbrée colonise les eaux peu profondes du lagon et le versant océanique.

Mère-locheEpinephelus lancealatus. C’est une sorte de mérou géant qui se terre souvent dans les recoins d’une grotte où elle a élu domicile ou dans une épave. Elle est plutôt placide et curieuse et ravit tous les plongeurs. On évite de la pêcher, elle devient rare.

Mérou céleste Cephalophisargus. Il se caractérise par de jolies taches bleu ciel. Il rôde souvent autour des patates de corail dans le lagon, aux abords des passes et le long des tombants océaniques.

Murène javanaise – Gymnothorax javanicus. Elle est en général l’habituée des massifs coralliens peu profonds. Vous la trouverez presque entièrement enfoncée dans un trou, la bouche ouverte et la gorge contractée au rythme de sa respiration. Elle arbore une couleur brune avec des taches plus foncées.

Murène ondulante Gymnothorax undulatus. Aussi murène-léopard, elle revêt un habit moucheté de brun sur un fond blanc. La murène ondulante élit domicile à faible profondeur. Elle peut être un peu sournoise, paraître inoffensive, sembler se désintéresser de vous, mais gardez vos distances !

Napoléon Cheilinus undulatus. Il est LA star des eaux calédoniennes. C’est en découvrant l’énorme bosse qu’il arbore que les Français décidèrent de le nommer napoléon. Le napoléon peut atteindre des tailles records (2 m). C’est un poisson très respecté, sa pêche est réglementée.

Poisson-ange. Les juvéniles ne portent pas la livrée des adultes et ils se nourrissent de parasites qu’ils prélèvent sur d’autres poissons, ainsi que de vers. Les adultes se délectent d’éponges, de coraux mous et d’algues. Ces poissons naissent femelles et finissent mâles, ils sont donc hermaphrodites.

Poisson-ange à six bandes Pomacanthus sexstriatus. Il donne l’impression d’avoir été passé sur un gril ou d’avoir été exposé trop longtemps au soleil à travers des barreaux.

Poisson-ballon Canthigaster valentini. Son museau, ressemblant à un long nez, lui sert à dénicher les crustacés dans les crevasses. Sa chair est comestible, mais son foie, ses gonades et sa peau concentrent un poison mortel, la tétrodotoxine. Il est très territorial.

Poisson-chirurgien. Il doit son nom aux scalpels semblables à ceux des chirurgiens (du type Homo palmus) qu’il porte à la base de la queue. Vous rencontrerez les poissons-chirurgiens dans les passes exposées à la houle et autour des patates de corail.

Poisson-clown. Vous apprécierez le spectacle du poisson-clown nageant entre les tentacules de l’anémone. Il est alors protégé de ses ennemis. Les tentacules de l’anémone sont pourtant couverts de cellules urticantes et ses sécrétions venimeuses sont fatales aux autres poissons. Ces deux espèces vivent en parfaite symbiose : le poisson-clown, en échange de la protection de l’anémone, lui procure des bribes de nourriture.

Poisson-couteau Aeliscus strigatus. C’est une des curiosités des fonds sous-marins de la Nouvelle-Calédonie, car il nage la tête en bas et, couard, il se réfugie dès qu’il a peur entre les piquants d’un oursin noir contre le venin duquel il est immunisé. Le poisson-couteau revêt en effet, le long de son flanc, une longue bande fine qui lui permet de passer inaperçu entre les piquants des oursins.

Poisson-papillon. Le récif s’anime grâce aux poissons-papillons, leurs formes curieuses, leurs couleurs vives, leurs gestes saccadés... Ils sont affublés d’un museau tubulaire et de toutes petites dents. Vous les apercevrez partout où le corail est foisonnant et sain, dans le lagon et à l’extérieur de la barrière récifale.

Poisson-perroquet. Il illumine les fonds sous-marins de ses superbes couleurs. Nanti d’un bec, le poisson-perroquet arrache les coraux et broute les pellicules d’algues ou les polypes coralliens qui recouvrent le corail. Ses dents broient la nourriture pour récupérer le plus de nutriments possible. Vous pourrez les approcher en plongée en apnée à l’îlot Canard.

Poisson-pierre. Il est immobile au milieu des formations coralliennes, un peu enterré dans le sable. Il laisse apparaître seulement le sommet de sa tête et de son épine dorsale, impossible alors de distinguer sa bouche. Sa nageoire dorsale, qui apparaît comme une crête de coq, peut s’avérer dangereuse. Chaque bourrelet cache une épine, treize en tout environ, reliées à deux minuscules vésicules pleines de poison. En cas de contact, l’épine sort du bourrelet et le venin gicle. Une douleur instantanée très violente, des nausées, des vomissements et une perte de connaissance sont les premiers signes cliniques de cette rencontre avec le poisson-pierre. Alors prudence ! Pour contrecarrer ces effets néfastes, il faut approcher une source de chaleur au plus près (cigarette). La douleur due au venin est alors neutralisée.

Tazard ou wahoo Acanthocybium solandri. Il se déplace très couramment autour de la Grande Terre, particulièrement sur les tombants de la barrière récifale. Il possède un museau très pointu et des formes hydrodynamiques.

Thon à nageoires jaunesNeothunnus albacora macroptery. Il est réputé pour sa vitesse et effectue de grandes migrations. On repère son passage en observant les bancs d’oiseaux de mer qui chassent les mêmes proies.

Tortues

Leur capture et leur vente sont absolument interdites. Comme son nom l’indique, la tortue de mer vit et s’accouple dans l’eau. A la saison des pontes, les femelles sortent de l’eau et se traînent sur le sable des plages où elles sont nées, pour, dès la nuit venue, pondre leurs œufs dans un grand nid qu’elles ont laborieusement creusé. Chaque tortue y dépose 50 à 150 œufs, avant de reboucher le trou et d’essayer de retourner à la mer ; certaines meurent d’épuisement. Ce n’est qu’après 7 à 12 semaines que les œufs vont éclore. Les petites tortues effectuent alors le parcours du combattant en essayant de se dégager du nid et de rejoindre la mer. Les prédateurs les guettent et n’hésitent pas à improviser un festin : frégates, hérons, fous, crabes et bien d’autres espèces sont de la partie... 3 pour 1 000, c’est en moyenne le nombre de jeunes tortues, sorties vivantes de l’œuf, qui reviendront adultes sur la plage de leur naissance.

 

Si les tortues sont protégées, c’est en partie parce que les femelles atteignent leur maturité sexuelle entre 20 et 40 ans et ne peuvent pas se reproduire avant. Notez qu’une tortue peut vivre jusqu’à 50 ou 60 ans ! La Nouvelle-Calédonie se situe sur leur route migratoire entre la Polynésie et l’Australie. Elles viennent ici pour se nourrir et se reproduire. Aussi étonnant que cela puisse paraître, les tortues font partie de la famille des reptiles. Elles possèdent des poumons et sont donc obligées de remonter à la surface pour respirer.

Tortue grosse-tête Caretta-caretta. Sa carapace possède la forme d’un cœur. Longue de 1,25 m au maximum, elle peut peser jusqu’à 150 kg. Elle est aisément reconnaissable grâce à sa tête imposante, qui lui a valu son nom. Elle est dotée d’un bec puissant et n’est pas réputée pour avoir bon caractère. Cette espèce est visible en haute mer, dans les estuaires des rivières et près des zones sableuses. La tortue grosse-tête est une grande voyageuse qui effectue de longues migrations et qui vient pondre le long des côtes calédoniennes entre novembre et janvier.

Tortue verte Chelonia mydas. Elle peut mesurer 1,25 m et peser plus de 140 kg. Son nom ne provient pas de la couleur de sa carapace brun-vert, comme on pourrait le croire, mais de celle de sa graisse. Il n’est pas rare de rencontrer des tortues vertes en Nouvelle-Calédonie. Cette espèce se nourrit d’herbe, mais aussi de crustacés, d’éponges, d’oursins ou de mollusques. Sa période de reproduction et de ponte s’étend d’octobre à mars.

Bonne écailleEretmochelys imbricata. Cette petite tortue ne mesure que 90 cm de longueur pour 80 kg, ce qui fait d’elle la plus petite des tortues marines. Sa carapace marron foncé est recouverte d’écailles imbriquées les unes sous les autres. Elle possède une petite tête étroite et un bec crochu très pointu.  Cette espèce vit essentiellement dans les eaux côtières et les lagons.

Raies

Les raies seraient des requins de forme aplatie dont le corps s’est modifié pour vivre dans les fonds marins. La raie manta, la plus grande de toutes, peut atteindre 8 m. Leurs nageoires pectorales, semblables à de grandes ailes, donnent l’impression qu’elles volent lorsqu’elles nagent. Les fentes branchiales sont situées sous le corps. Les évents, largement ouverts, leur permettent de respirer une fois au fond. Si elles sont armées d’un dard à leur queue, ces douces géantes sont néanmoins pacifiques. A moins qu’on ne leur marche dessus, elles n’agressent jamais. Cependant le risque est fréquent et la piqûre est douloureuse et met du temps à cicatriser. Dans l’urgence, mettre le pied (c’est souvent la cheville qui est atteinte) dans de l’eau très chaude afin d’éliminer le plus gros de la douleur. Il faut ensuite consulter.

Requins

Rencontre tant attendue pour certains ou pire cauchemar pour les autres. Toutefois, nombreux sont les plongeurs à venir en Nouvelle-Calédonie dans l’espoir d’en croiser. En Nouvelle-Calédonie, les requins sont nombreux et la coexistence ne pose généralement pas de problèmes.

Près des récifs, les requins gris (de 1 à 2 m) à pointe noire ou à pointe blanche sont quasi familiers, il faut juste éviter d’avoir du poisson fraîchement pêché avec soi pour ne pas les rendre trop curieux. Les requins dormeurs et citron sont fréquents, il faut les laisser tranquilles.

Plus loin dans le lagon, les requins mako ou tigre ou bouledogue sont potentiellement dangereux, les accidents sont très rares. Néanmoins, ils sont parfois attirés par les déchets humains des ports et des marinas, il ne faut jamais s’y baigner. Malheureusement, plusieurs accidents mortels ont eu lieu ces dernières années – avec des requins-tigres et bouledogues, notamment dans la baie de Nouméa. Des requins-tigres ont plusieurs fois été aperçus au niveau du ponton de l’îlot Maître.

Requin à pointes blanches du lagon Trianodon obesus. Le requin « obèse » est de petite taille, d’environ 1,50 m de longueur. Il n’est pas rare de croiser ce petit requin craintif. Gris foncé sur le dessus du corps, il dispose d’une tache blanche au sommet de sa nageoire dorsale ainsi que sur la partie supérieure de sa queue. Ce requin affectionne les grands plateaux coralliens aux eaux lumineuses. Il nage à une vingtaine de mètres de profondeur à l’extérieur de la barrière récifale ou bien se retranche pour se reposer sur les fonds des anfractuosités et des grottes.

Requin à pointes blanches de récifCarcharhinus albimarginatus. Vous l’apercevez à l’extérieur du récif car il passe le plus clair de son temps à plusieurs centaines de mètres de profondeur. Sa taille avoisine les 3,50 m, sa robe arbore un joli gris moiré et ses ailerons présentent une tache blanche comme sur les extrémités de toutes les nageoires et sur les lobes de sa queue.

Requin gris de récif Carcharinus amblyrhincos. Il avoisine les 2,50 m et présente une robe uniformément gris foncé avec un ventre blanchâtre. Ses nageoires sont bordées de noir ainsi que sa caudale. Il cherche à surprendre ses proies : il fonce dans les bancs de poissons trop serrés. Il attaque les poissons blessés qu’il détecte à 200 m de distance grâce à son système acoustique sensible aux vibrations basse fréquence.

Requin à pointes noires Carcharinus melanpterus. Il se remarque par sa couleur brune et par les marques noires aux extrémités de toutes les nageoires et particulièrement sur sa caudale. Il vous sera difficile de l’ignorer : tantôt vous croisez un solitaire se baladant au milieu des crevasses, tantôt un couple chassant près du récif. Les petits (1 m) sont plus téméraires que les gros (2 m). En règle générale, ils sont peureux et affectionnent les lagons peu profonds et les passes.

Requin-marteauSphyrna mokarran. Impossible de ne pas le reconnaître : il est doté d’une tête en forme de marteau et d’une nageoire dorsale particulièrement développée. Il atteint facilement 3 à 4 m de longueur. Le requin-marteau affectionne particulièrement les passes et la pente extérieure du récif.

Requin-citron – Megaprion acutidens. On le rencontre rarement et c’est tant mieux ! Il est du genre faux calme, il peut devenir agressif. En général, il patrouille dans les passes et parfois dans le lagon. Il fait semblant de vous ignorer… Faites de même !

Requin-taureau Carcharinus leucas. Il hante les tombants extérieurs des récifs et les estuaires des rivières qu’il peut remonter. Ses dents effilées et recourbées et sa taille massive (2,5 à 2,8 m) lui donnent un air agressif.

Requin-dormeur Nebrius condolor. Il vit dans le lagon et dort une bonne partie de la journée dans des grottes immergées. Son repas quotidien se compose de crustacés, d’oursins et de mollusques.

Requin-léopardStegostoma varium. Il se vautre sur les fonds sableux. Lorsqu’on s’approche de lui, il se lève, effectue 10 m et va se reposer plus loin. Pas de crainte à avoir : il ne mange que des mollusques et des crustacés.

Mammifères marins

Baleines à bosse Megaptera novaeangliae. Elles constituent le clou du spectacle maritime en Nouvelle-Calédonie, évoluant du canal Woodin à l’île des Pins, au large de Hienghène et Poindimié et autour des îles Loyauté. Les baleines à bosse présentent une taille respectable de 15 m de longueur et peuvent peser entre 25 et 35 tonnes. Elles effectuent de longues migrations des eaux tropicales aux régions antarctiques. Dame baleine met au monde un baleineau de 3,50 m qui pèse déjà 1 tonne, après 12 mois de gestation. Il sera sevré un an après.

Dauphin à long bec. Son long rostre vous étonnera. Ce dauphin avoisine les 2 m de longueur et arbore les couleurs tricolores, gris foncé, gris clair et blanc. Il peut être cabotin et effectuer des triples sauts périlleux. Vous pourrez peut-être l’apercevoir à la pointe Bouraké ou si vous êtes chanceux sous le ponton de la Bodega del Mar à Nouméa.

Dugong ou dugon. Il appartient au genre sirénien, mais ce n’est pas un lamantin. Le dugong possède une nageoire caudale semblable à celle du dauphin. Il est le seul sirénien à vivre complètement en mer. En fait, il s’agit d’une vache marine pouvant atteindre 3 m de longueur et vivre jusqu’à l’âge canonique de 70 ans. Du temps où il n’était pas encore en voie d’extinction, il vivait en troupeau. La protection de cette espèce date des années 1960. Le dugong a l’habitude de brouter placidement dans les anses et les estuaires et il est possible d’en apercevoir un spécimen au cours d’une sortie en bateau aux alentours de Nouméa. Le dugong donne naissance à un seul petit à la fois et met bas dans des lagunes peu profondes. Il n’en reste qu’une centaine en Nouvelle-Calédonie. Le braconnage et la détérioration des herbiers (son casse-croûte quotidien) lui portent gravement préjudice.

Coquillages et crustacés

Bénitier roulantHippopus hippopus. Le bénitier filtre sa nourriture et vit en symbiose avec les zooxanthelles, petites algues présentes à la surface du manteau de l’animal. Celui-ci produit la matière organique nécessaire au développement du bénitier. En échange, le bénitier leur sert de support. La lumière est indispensable à la photosynthèse des zooxanthelles, ce qui explique la présence des bénitiers dans les eaux chaudes et peu profondes. Cette espèce est protégée par la Convention de Washington. Vous devrez demander un permis pour sortir une coquille de bénitier du territoire.

Nautile – Nautilus macromphalus. En le rencontrant, vous vous transportez 350 millions d’années en arrière... C’est un fossile vivant qui évolue entre 200 et 600 m de fond. Le nautile évolue lentement, dans les trois dimensions grâce à un mouvement de pulsion de l’eau. Il capture les crustacés à l’aide de courts tentacules enduits d’un liquide visqueux. Il les croque ensuite avec son bec de perroquet. Les soigneurs de l’aquarium de Nouméa ont pu observer que les nautiles raffolent des mues de langouste.

Langouste porcelaine. Ce crustacé mue de temps en temps et doit alors s’hydrater avant de changer de carapace dont le composant principal est la chitine. L’animal s’extirpe de sa carapace en quelques minutes et se camoufle jusqu’à ce qu’elle se renouvelle. Il arrive que des langoustes mal préparées ratent leur mue et meurent étouffées... Alors les nautiles se régalent.

Flore

Araucariacées (Kaori agathis lanceolata). Il s’agit de conifères spectaculaires, présents en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Nouvelle-Calédonie. Leurs troncs atteignent des diamètres importants. Il en existe cinq espèces en Nouvelle-Calédonie. Ce conifère colonise les terrains riches en minéraux. Son bois est résistant, sans nœud et facile à travailler. Vous en trouverez aux monts Koghis, mais le plus haut et le plus majestueux de tous est celui du circuit botanique de la Rivière Bleue : il culmine à 40 m de hauteur.

Niaouli (Melaleuca leucadendron). Arbre emblématique de la côte Ouest. Partout où le feu a sévi, le niaouli a pris la place des autres espèces. C’est un arbre caractéristique de la Nouvelle-Calédonie. Aussi appelé « l’arbre à peau », il présente des couches successives d’écorce qui le rendent très résistant aux flammes. L’huile essentielle de niaouli est un puissant antiseptique et antiviral. Vous reconnaissez le niaouli à son tronc tortueux et à son écorce blanche et brillante qui se détache en larges bandes. Le nom « niaouli » provient de la déformation du mot yauli dans la langue de l’archipel des Bélep. Cet arbre ne pousse pas au-dessus de 500 m d’altitude. Vous verrez les plus beaux spécimens sur les terrains marécageux, ils se parent de jolies fleurs blanches au mois de mai.

Pin colonnaire (Araucaria cooki). Il caractérise la Nouvelle-Calédonie. Le pin colonnaire pousse sur les îles Loyauté, l’île des Pins et sur la Grande Terre. Ces pins peuvent atteindre 60 m de hauteur. Sur les 19 espèces répertoriées, 13 existent uniquement en Nouvelle-Calédonie. Cet arbre affectionne les falaises calcaires et colonise les sols rocheux, surtout lorsqu’il est exposé aux vents dominants. Dans la culture kanake, ce pin incarne l’homme et signale les lieux tabous mais aussi il trouve sa place près des habitations. Les Kanaks l’utilisaient pour réaliser leurs pirogues.

Végétation de bord de mer

Arbre à pain. Il existe dans les îles du Pacifique Sud depuis longtemps. C’est une denrée rare et appréciée en Nouvelle-Calédonie. Son fruit est délicieux. Pour le déguster, mettez-le au four tel quel pendant quarante-cinq minutes. Selon sa taille, la peau gonfle et prend une teinte rousse.

BancoulierAleurites moluccana. Le bancoulier est un arbre commun sur les îles de la Sonde, en Inde et en Chine méridionale. Sa feuille ressemble un peu à celle de l’érable et ses noix à de petites paires de fesses… Ses noix se mangent grillées. Il est d’ailleurs cultivé pour ses noix dont on tire une huile comestible et abondante. L’infusion d’écorce de bancoulier posséderait des vertus thérapeutiques.

Banian (figuier de l’Inde) – Ficus indica ou Ficus prolixa. Les Mélanésiens l’associent aux rites entourant la mort. Le banian est un arbre majestueux, remarquable par ses multiples racines plongeant dans le sol. Chaque arbre donne naissance à une grande quantité de troncs et forme à lui seul un bois inextricable.

CocotierCocos nucifera.  Il est très répandu sur le territoire, particulièrement sur la côte Est, dans les îles du Nord et dans l’archipel des Loyauté. La cocoteraie d’Ouvéa couvre une superficie de 3 400 hectares et produit environ 200 tonnes de coprah par an. Le coprah est utilisé dans la fabrication d’huile et de savon. Toutes les parties de l’arbre possèdent une utilité : les nervures des feuilles servent à réaliser des balais, les fibres de coco sont transformées en filets de pêche ou servent à la monnaie kanake. Bon à savoir : pour réaliser du lait de coco, râpez huit cocos, versez trois verres d’eau bouillante sur la pulpe, laissez dégorger la mixture puis délayez avec un peu d’eau froide. Prenez un torchon propre et pressez le mélange pour récupérer le lait dans un récipient.

Fougère arborescenteCyathea intermedia. Cette belle fougère donne un petit air de Jurassic Park aux sites qu’elle colonise. La Nouvelle-Calédonie tire orgueil de ces fougères classées parmi les plus grandes au monde (20 m). Surnommée la « plante cicatricielle », elle pousse en lisière de forêt dense ou dans les clairières ouvertes par la disparition d’un gros arbre. Souvent, elle se développe après un déboisement modéré. Vous observerez les plus beaux spécimens dans le centre de la Grande Terre. Le bois des troncs est utilisé par les sculpteurs.

Gaïac ou gayac Acacia spirorbis. Le gaïac est un arbre commun que l’on retrouve sur tout type de terrain. Il est couvert de feuilles allongées et se pare des petites fleurs jaunes comme le mimosa. Son bois, très dur et imputrescible, est très apprécié des sculpteurs. La résine de gaïac sert de réactif en médecine pour déceler le sang dans les selles. Cette propriété permet son utilisation en criminologie.

HoupMontrouziera cauliflora. Son bois jaune est considéré comme précieux, car il est imputrescible. Il grandit lentement et donne de jolies fleurs rouges. Il est très répandu dans les forêts primaires de Nouvelle-Calédonie.

IgnameDioscorea. L’igname est à la fois un aliment de base et un symbole. Dans la culture kanake, elle scelle le lien de fidélité et de reconnaissance envers le Grand Chef. La fête de l’Igname, avec ses rites et ses cérémonies, se déroule en mars lors de la récolte (il est planté en novembre). Sa culture règle le calendrier de la tribu.

Manioc. Les tubercules constituent la partie comestible de la plante. Faites-les cuire tels quels, ou réduisez-les en farine après séchage. Le tapioca, utilisé dans les soupes ou les desserts, est extrait du manioc.

Mangrove. On appelle mangrove l’ensemble des formations végétales qui croissent sur un sol salé. La mangrove constitue donc la zone intermédiaire entre la terre et la mer. En Nouvelle-Calédonie, elle couvre près de 50 % du littoral. A titre d’exemple, elle s’étend sur 1 400 hectares autour de Nouméa, dont 800 hectares sont composés pour l’essentiel de palétuviers. Cet écosystème joue un rôle physique indéniable et filtre les sédiments. C’est également un milieu très protégé où les alevins de poissons et les juvéniles de crustacés se développent en nombre.

Poivrier enivrant Pipermethystcum. Petit arbuste aux grandes feuilles en forme de cœur, très allongées et pointues, le poivrier enivrant joue un rôle clé dans la culture mélanésienne. Cultivée essentiellement au Vanuatu, la plante, avec ses racines, est exportée dans l’ensemble de l’aire mélanésienne. C’est en effet à partir de son rhizome et de ses racines que l’on produit une boisson aux vertus analgésiques, anxiolytiques et enivrantes : le kava. Associé aux rites mortuaires et élément central des soins dans la société mélanésienne traditionnelle, il possède des propriétés analgésiques, anxiolytiques et antibactériennes. La pharmacopée occidentale a récupéré la substantifique moelle du kava et associe ses molécules à des traitements homéopathiques antidépresseurs. Paradoxalement, la Food and Drug Administration américaine le classe comme narcotique, car le kava procurerait paix et sérénité. Il se boit lorsque la nuit débute, dans les nakamals, ces bars à kava que vous trouverez partout en Nouvelle-Calédonie. L’effet zen est obtenu après deux bols du breuvage.

Taro ou colocase tubéreuse. C’est l’aliment de base de millions de personnes. Ses racines féculentes se consomment comme des pommes de terre, cuites à l’eau, au four, en purée ou en frites. On les transforme en farine et en aliments pour les enfants en bas âge. Le taro pousse dans le sol humide et fertile des îles du Pacifique. La plante se reproduit par boutures. Parfois vous entendrez parler d’ « oreilles d’éléphant », car la feuille est immense et bien large. Dans la symbolique kanake, c’est une plante femelle.