Découvrez la Nouvelle-Calédonie : Les enjeux actuels

La Nouvelle-Calédonie s’affirme comme l’un des territoires les plus prospères du Pacifique Sud et possède le plus fort PIB par habitant des collectivités ultra-marines. Elle bénéficie actuellement d’une croissance économique faible, grâce à ses richesses en nickel et aux transferts publics, malgré un ralentissement dû à une baisse du cours des métaux sur le marché international du fait de la crise. L’économie reste dépendante des apports de la France et des fluctuations du cours du nickel pour le solde de sa balance commerciale et de la balance des paiements. Le Gouvernement essaie de développer de nouveaux secteurs comme l’aquaculture ou le tourisme. Le tourisme est de toute évidence au cœur des réflexions actuelles en ce qui concerne l’avenir économique de la Nouvelle-Calédonie. Les institutions y croient et se sont fixé l’objectif des 200 000 touristes par an d’ici 2025.

La place du tourisme

Destination exotique située à l’autre bout du monde, la Nouvelle-Calédonie, contrairement à la Polynésie française, est à l’écart des grands circuits touristiques. L’archipel n’attire en effet que 126 000 visiteurs (2019) et ce n’est pourtant pas faute d’être richement doté. Il est pourvu d’une nature exceptionnelle et préservée : le plus grand lagon du monde, une forêt tropicale riche et peuplée d’espèces endémiques, une grande diversité de paysages. Les prix du billet d’avion et le coût de la vie sur place freinent les ardeurs métropolitaines. Les Calédoniens n’ont jamais misé sur un tourisme de masse et c’est finalement une chance et un plaisir d’évoluer au milieu d’un tel cadre.

La politique du territoire tend aujourd’hui à diversifier l’éventail des touristes. Les chiffres sont en hausse. En 2017, les Métropolitains sont les plus nombreux (37 326), viennent ensuite les Australiens (23 025), suivis de près par les Japonais (21 472), puis les Néo-Zélandais (10 553)… Généralement, les Métropolitains restent un mois sur le Caillou pour visiter un membre de leur famille.

En 2018, la Province sud a organisé les ateliers du tourisme sur l’île des Pins qui, pour l’occasion, s’est transformée en véritable laboratoire du tourisme. L’île que l’on surnomme le « bijou » ou le « joyau » de la Nouvelle-Calédonie attire chaque année de plus en plus de monde. En moyenne, l'île des Pins accueille chaque année 66 000 touristes et 225 000 croisiéristes. Des chiffres importants et non négligeables. L’idée de cet atelier est d’essayer de déterminer ensemble (institutions, coutumiers, professionnels du tourisme et habitants) des mesures afin de concilier développement économique et protection de l’environnement. Les discussions ont abouti sur des thèmes tels que le tourisme choisi, la gestion de l’eau et des ressources. Un accent particulier a été mis sur les pollutions générées par les paquebots en ce qui concerne particulièrement les mouillages et la dégradation des fonds.

Les croisiéristes, qui débarquent en masse à Nouméa, Maré, Lifou et l’île des Pins, permettent de grossir les chiffres du tourisme. Cependant, l’impact de ce tourisme de croisières et parfois difficile à évaluer. En effet, ces bateaux déversent tous les jours des milliers de passagers sur un court laps de temps et sur une petite partie du territoire. Ces touristes ont tendance à dépenser peu d’argent en peu de temps, mais on voit alors quand même des commerces et services se mettre en place lors des jours d’arrivée de bateaux. Cela peut paraître paradoxal, mais il s’agit pourtant d’une forme de tourisme éphémère qui ne s’inscrit pas dans le temps.

En termes de tourisme, il est intéressant d’opposer les deux pays, Nouvelle-Calédonie et Vanuatu. D’un côté, la Nouvelle-Calédonie, terre des « Caldoches », des « métros », des métis, des Wallisiens et bien sûr du peuple premier les Kanaks (qui n’avaient pas un goût prononcé pour les activités touristiques, mais force est de constater que le nickel ne suffit plus), ouvre de plus en plus ses portes au tourisme. Un tourisme régulé le plus souvent, responsable et (presque) jamais de masse. De l’autre côté, le Vanuatu, lui, tel un nouveau modèle, plus qu’un simple voisin, inspire. Loin d’être encore autosuffisant certes, mais indépendant. Mais où les constructions vont bon train. De routes, des aéroports et des resorts voient peu à peu le jour. La Chine, silencieuse, est pourtant déjà bien présente. Elle « offre sa main-d’œuvre », les crédits sont gigantesques et on commencerait presque à la craindre…

Le nickel, l'or vert des Calédoniens

Le secteur du nickel, clé de voûte de l’économie du pays depuis le XIXe siècle, dépasse le seul cadre économique et participe au développement social de l’archipel. Le Caillou disposerait en effet d’un quart des réserves de nickel mondiales, et en 2007, le précieux minerai représentait environ 17 % du PIB de la Nouvelle-Calédonie. Malheureusement, depuis cette date, ce taux n’a cessé de chuter pour arriver à seulement 6 % du PIB en 2014. Des causes multiples sont invoquées pour expliquer cette décroissance inquiétante : la chute du cours du Nickel (-30 % en 2015), l’effondrement du marché mondial, et la compétitivité internationale qui s’amplifie sans cesse. En 2016, la situation était grave et la crainte réelle que les usines ferment leurs portes, si bien que l’Etat a décidé de renflouer les caisses pour éviter la terrible crise sociale qui aurait découlé de la suppression de nombreux emplois. En février 2018, le cours du nickel est bien plus favorable qu’un an auparavant. Il se trouve dans la moyenne de juin 2013 (13 200-15 000 dollars). Le15 février 2018, il atteint 14 420 dollars la tonne, soit son plus haut niveau depuis 2015. Malgré cela, le nombre d’emplois dans ce secteur continue à chuter. En 2018, à la suite de la stabilisation des cours, poussée par le cobalt, le marché redonne quelques perspectives positives à cette activité stratégique pour la Nouvelle-Calédonie. Début 2022, il atteint un niveau record, son plus haut niveau en 11 ans, avec un cours a 30 000 dollars la tonne.

Début 2023, le cours a beaucoup chuté (22 000 dollars environ), soit environ 20 % depuis le début d'année "en raison d'un manque d'optimisme quant aux perspectives de la demande chinoise".

L'agriculture

La superficie agricole utilisée couvre encore 13 % du territoire et permet de couvrir environ la moitié des besoins locaux. Une étude réalisée en 2013 par l’Institut agro-alimentaire de Calédonie a analysé la répartition de la production agricole en Nouvelle-Calédonie. Un tiers de la production est consommé par les producteurs eux-mêmes, un tiers est utilisé pour des dons ou pour la coutume, 20 % est replanté pour la production, et enfin 12 % de la production est vendue. L’agriculture en Nouvelle-Calédonie est donc essentiellement vivrière. Et représente seulement 2% du PIB en 2018.

Les cocoteraies sont très répandues sur le territoire. Elles sont particulièrement visibles sur la côte orientale de la Grande Terre et sur les îles Loyauté, notamment à Ouvéa où deux usines distinctes produisent de l’huile et du savon à partir du coprah. La production locale couvre environ 80 % de la consommation calédonienne de savon de ménage. De passage à Ouvéa, rendez-vous à Fayaoué et Wadrilla pour la visite des deux usines.

La culture du café s’est également implantée sur l’archipel à partir du début du XXe siècle avec l’arrivée des colons. Son exploitation connut un essor prodigieux durant l’entre-deux-guerres (1918-1939), époque à laquelle les exportations dépassent les 2 000 tonnes annuelles. Aujourd’hui, la production ne couvre même pas les besoins locaux. Environ 2 000 familles (généralement kanakes) exploitent désormais des plantations sous ombrage dont l’âge varie entre 30 et 80 ans. Les plants vieillissants et le faible niveau de rendement ont incité les autorités territoriales à lancer des plantations dites de « plein soleil ». Lors de votre séjour en Nouvelle-Calédonie, n’hésitez donc pas à goûter la saveur du Royal Pacific (www.royal-pacifique.nc).

L'élevage

Le secteur de l’élevage a consenti des investissements importants, en vue d’améliorer les pâturages, d’obtenir une sélection génétique intéressante et d’assurer une surveillance vétérinaire adéquate. Lors de votre séjour sur la Grande Terre, vous traverserez de grandes prairies et croiserez de vastes stations d’élevage extensif (bovins, ovins, porcins) essentiellement concentrées sur la côte Ouest, notamment entre les communes de Bourail, Boulouparis et La Foa. Au rang des premières productions agricoles en Nouvelle-Calédonie : le bœuf orienté vers l’embouche. La qualité est bonne, mais le prix demeure élevé et la production relativement faible au regard des espaces disponibles. Si vous visitez l’une de ces stations d’élevage, essayez d’assister à la baignade des bêtes. Une partie du stockyard est en effet aménagée en piscine de manière à laver le bétail à l’aide d’un produit contre les tiques. Cette opération est renouvelée une fois par mois. Sur le plan sanitaire, c’est indispensable tant la prolifération des tiques affaiblit le bétail (les mulets de l’armée américaine durant la dernière guerre les importèrent sur le territoire).

Vous pouvez visiter quelques stations d’élevage de la côte Ouest à cheval, à pied ou en 4x4. A l’occasion des foires agricoles, comme celle de Bourail en août, et qui se déroulent généralement de juillet à septembre, ne manquez pas les rodéos et leurs chevaux sauvages, taureaux, et veaux pris au lasso : partie intégrante de la vie des Broussards. Les fourrages et pâturages occupent une très grande partie de la surface agricole utilisée. Parallèlement, l’élevage des cerfs s’est également développé. Les cultures industrielles, quant à elles, sont réparties autour de Nouméa, comme l’élevage de volailles avec une importante production d’œufs. Néanmoins, la Nouvelle-Calédonie n’est toujours pas autosuffisante dans cette filière, en dépit des aides substantielles accordées. La production laitière reste elle insignifiante sur l’ensemble du territoire.

Les huiles essentielles

Les huiles essentielles comptent pour partie dans la production de la petite industrie locale. Le niaouli est ainsi exploité sur les contreforts de la chaîne montagneuse de Hienghène à Ponérihouen sur la côte Est, ainsi que dans la région de Boulouparis et Païta sur la côte Ouest. Les producteurs ramassent le niaouli, distillé ensuite dans l’un des douze petits établissements situés sur les côtes Ouest et Est. La production d’essence de niaouli entretient environ deux cents familles. Cette huile essentielle (goménol) entre dans la composition de certains médicaments. Essence balsamique naturelle très pure, elle nécessite d’être conservée à l’abri de la lumière, au frais, le bouchon du flacon bien refermé. On l’utilise en friction sur la poitrine et le dos, en gargarisme (de 2 à 3 gouttes dans un verre d’eau), en inhalation (3 gouttes dans un bol d’eau chaude) ou encore en la respirant, et même en l’avalant (mettre 3 gouttes dans une cuillerée de miel). Le goménol soulage également des piqûres d’insectes et apaise les douleurs rhumatismales. De son côté, l’huile de santal, issue du bois éponyme qui pousse sur les îles Loyauté (Mare) et l’île des Pins, est principalement destinée au secteur de la parfumerie.

Exploitation forestière

Lors du survol de la Nouvelle-Calédonie ou durant le tour du territoire en voiture, vous serez peut-être étonné par la superficie de la forêt. Elle occupe en effet les trois quarts des terres de l’archipel. C’est au cœur de la chaîne montagneuse centrale, entre les communes de Bourail et Boulouparis (côte Ouest), qu’est située la principale zone d’exploitation forestière à mi-chemin entre le col des Roussettes et le col de Nassirah. La production de bois a diminué au cours des dernières décennies suite aux craintes exprimées par les tribus, qui redoutent à juste titre une exploitation trop intensive des forêts, préjudiciable notamment à la survie du gibier. Dans le Sud, l’exploitation intensive a ainsi provoqué une érosion massive des sols. Heureusement pour la sauvegarde de ces forêts, le polychlorure de vinyle (PVC), l’aluminium et le métal se substituent désormais avantageusement au bois...

Pêche

L’activité halieutique en Nouvelle-Calédonie correspond à trois catégories bien distinctes. Ainsi, la pêche dans le lagon s’effectue à bord de petites plates motorisées et concerne les poissons côtiers et aussi la pêche d’holothuries, appelées bêches de mer ou concombres de mer, dont la chair est riche en protéines. Nettoyées et séchées sur place, elles sont ensuite exportées vers Hong Kong, la Chine et le Japon. Les coquillages comme les trocas servent à fabriquer des boutons et des bijoux. La pêche côtière, de son côté, s’intéresse principalement aux thons et vivaneaux que vous trouvez sur les marchés, notamment celui de Nouméa. Les navires exploitent le tombant externe du récif et les eaux territoriales. La pêche hauturière, quant à elle, concerne les thons et les poissons d’eau profonde exportés pour partie vers le Japon (thon obèse). Ce type de pêche industrielle au grand large est autorisé dans la zone économique exclusive (ZEE) et au-delà des eaux territoriales. Les navires étrangers des pays riverains doivent obtenir une licence ou jouir d’un accord annuel contracté avec la Nouvelle-Calédonie qui fixe un quota et une date d’arrêt de la pêche. Le Pacifique occidental est riche en thons. La moitié des prises mondiales de thons s’effectue dans cette zone.

Les référendums d'autodétermination

Trois référendums ont lieu pour répondre à cette question "Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ?"
Signés le 26 juin 1988, les accords de Matignon-Oudinot prévoient une période de dix ans de développement économique, social, culturel et institutionnel avant la tenue d’un référendum d’autodétermination en 1998. Dix ans plus tard, à la place du référendum, un nouvel accord est signé. Il "prévoit un processus de transfert progressif et irréversible de compétences à la Nouvelle-Calédonie avant le référendum d’autodétermination, en 2018 au plus tard." Le non l'emporte à 78 734 voix contre 60 199 pour.

La loi prévoit, en cas de victoire du "non", un mécanisme où le tiers des membres du Congrès de la Nouvelle-Calédonie peut demander l'organisation de deux nouvelles consultations dans les deux et quatre ans après le premier référendum. La consultation de décembre 2021, après celles de 2020 et 2018, est la dernière prévue dans le processus d'autodétermination.

Le "non" l'a emporté avec 96,50 % des voix, avec une participation de 43,87 % et un boycott des indépendantistes.

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