Les descendants des colons
La communauté européenne, descendant de colons blancs et d’anciens bagnards, a fait souche en Nouvelle-Calédonie depuis près de 150 ans, et ses membres sont familièrement surnommés les Caldoches. S’il est peu apprécié par certains, le terme est au contraire revendiqué par d’autres. Utilisez-le donc avec discernement. On lui préfère le terme de Calédoniens, plus vague, mais politiquement plus correct !
Venus de métropole, mais aussi d’Australie, d’Allemagne, les colons sont également issus d’autres colonies de l’Empire français. Des natifs de La Réunion se lancèrent ainsi dans la culture de la canne à sucre et construisirent des sucreries, dont les ruines sont toujours visibles à Dumbéa, Boulouparis et Bourail (côte Ouest). Des descendants de Kabyles, déportés après la grande révolte de 1871, s’implantèrent également dans la région de Bourail : ne soyez donc pas surpris de traverser le col des Arabes ou de passer devant le cimetière des Arabes et la mosquée de Bourail.
Les Caldoches occupent souvent des emplois dans l’administration, les mines, l’import-export et l’agriculture. Généralement installés dans les communes de la côte Ouest comme propriétaires terriens (La Foa, Bourail, Koné et Koumac), ils sont également concentrés à Nouméa. Depuis quelques années, les éleveurs diversifient leur production et se lancent dans de nouvelles filières : fermes expérimentales d’élevage de bénitiers, de crevettes, d’huîtres et de palétuviers. Parallèlement, conscients du potentiel de la filière touristique, ils sont à l’origine d’un nombre croissant de structures destinées à vous accueillir : campings, gîtes, ranchs (superbes randonnées équestres, sorties en 4x4 ou en quad, balades pédestres). Ils seront donc enchantés de vous faire visiter leurs élevages de bovins et de cerfs. Levés très tôt, couchés tard, ils cumulent souvent les activités, l’élevage ne rapportant pas toujours suffisamment. Très attachés à la famille, ils sont parfois éleveurs de génération en génération. Les enfants sont attendus le week-end et pendant les vacances scolaires pour mener les troupeaux au stockyard, les laver, les trier, etc. Devant les contraintes du travail de la terre, certains jeunes quittent la brousse et optent pour la vie à Nouméa. Les aides financières dispensées par les différents organismes privilégient en effet davantage l’industrie, le commerce et le tourisme. Les circuits de distribution des fruits et légumes entre le Nord, le Sud et les îles ne sont en outre pas adaptés. Profondément attachés à la terre, à l’image des Kanaks, les Caldoches sont fiers du travail entrepris par les parents de leurs parents, et le perpétuent eux-mêmes. Ce sont des pionniers. N’hésitez pas à leur demander de vous expliquer le fonctionnement de leurs élevages et de vous montrer le bétail.
Les Kanaks
Il s'agit d'un peuple autochtone mélanésien. Les Kanaks sont arrivés en Nouvelle-Calédonie – ou Kanaky pour les indépendantistes – il y a environ 3 200 ou 3 000 ans, dans le mouvement d'expansion, sur de grandes pirogues à voile depuis les îles orientales de la Nouvelle-Guinée.
La nation kanak, qui ne regroupe pas l’ensemble des Mélanésiens, a par ailleurs un drapeau dont les couleurs sont : le vert à l’image de la nature luxuriante, le rouge comme le sang de ce peuple fier et ardent, le bleu comme l’horizon où s’unissent ciel et mer. Au centre du drapeau, un soleil, transpercé de la flèche faîtière qui représente l’histoire et l’âme de l’île. Ce drapeau est désormais officiel au côté de celui de la République française depuis une décision du congrès datant de 2010.
En 2019, 111 860 personnes déclarent appartenir à la communauté kanak, contre 104 960 en 2014. Pour la première fois depuis la signature des accords de Matignon de 1988, la part des Kanak dans la population progresse.
Polynésiens et Asiatiques
Des Wallisiens et des Futuniens se sont également implantés sur le sol calédonien. Ces arrivées, qui répondaient au préalable à une logique d’immigration économique, se sont progressivement transformées en peuplement durable avec le regroupement familial. Désormais, les Wallisiens et Futuniens sont plus nombreux en Nouvelle-Calédonie que sur leur archipel d’origine, et constituent la troisième ethnie du Caillou. A ce titre, des tensions existent entre Wallisiens et Kanaks, les seconds reprochant aux premiers de n’avoir pas rallié la cause indépendantiste et d’être favorables au maintien du territoire dans le giron français. Le soutien électoral des Polynésiens serait en effet décisif pour les Mélanésiens. Les Wallisiens craignent d’être renvoyés du territoire, comme certains l’ont été des Nouvelles-Hébrides (le Vanuatu) en 1980, et ne croient pas à la viabilité des projets indépendantistes. Ils se rallient donc généralement aux partis loyalistes lors des élections.
Les Tahitiens, souvent employés dans le tourisme, l’industrie et les mines, ont également constitué un apport de main-d’œuvre apprécié. Ils conservent leurs traditions à l’occasion de fêtes, avec les danseurs de tamouré...
Les Asiatiques (Vietnamiens et Indonésiens), entrés initialement sur le territoire calédonien pour travailler dans les mines et l’agriculture, forment aussi l’une des pièces du puzzle ethnique de l’archipel. Dynamiques et entreprenants, ils sont le plus souvent à la tête de commerces, de restaurants et d’épiceries. Très attachés à leurs traditions, ils ont conservé leurs us et coutumes.
Les aires linguistiques
Côté langue, vous n’aurez aucun problème pour discuter avec les Calédoniens. Mais ne soyez pas surpris si l’on vous propose un coup de pêche ou un coup de fête, ces expressions typiques sont faciles à comprendre et à utiliser ! Le français est la langue officielle et côtoie sans problème les langues kanak, qui elles sont nombreuses.
Il existe 28 langues kanak. Certaines sont en péril et n’ont presque plus de locuteurs. Il existe une langue créole parlée dans la commune du Mont-Dore, le Tayo. La Nouvelle-Calédonie est divisée en huit aires coutumières où huit langues kanak sont communément parlées. L’Académie des langues kanak (www.alk.gouv.nc) a pour mission de fixer les règles d’usage et de promouvoir le développement de l’ensemble des langues et dialectes kanak. Les langues kanak ont fait leur entrée dans le système scolaire en tant qu’option.