Les Nenets

Traduisez littéralement les Êtres humains (langue samoyède, parlée par 80 % des individus). Ils sont environ 45 000, répartis sur un immense territoire de toundra, de la péninsule de Yamal au delta de l’Ienisseï (zone arctique) jusqu’au nord de l’Oural (environ 1 million km²). Une partie est rattachée au district autonome de Nénétsie (capitale Narian-Mar). 10 000 Nenets ont conservé un mode de vie nomade, associé à l’élevage du renne.

Imaginez le grand blanc, cette Terre qui ne dégèle jamais, celle de Nouga, maître de la lune, des ténèbres et des profondeurs. Celle aussi de Noum, le maître du ciel, créateur du soleil et de l’été. Au bout d’une route invisible, des tchoums, ces tipis de 5 m de diamètre, traditionnellement constitués de piquets de bois, de toile de feutre et de peaux de rennes (en 2019, sa version moderne était assez répandue, acquise à Salekhard, à l’occasion d’un ravitaillement en ville). À l’intérieur, un nid douillet organisé autour du poteau central, l’axe sacré. Le plancher est recouvert de peaux, le poêle à bois trône au centre, sur lequel le pot de thé reste bien chaud. 10 à 15 personnes logent ici, y mangent, y causent, s’y activent, s’y reposent après l’effort, mais jamais avant la nuit tombée, selon des règles précises. Ne vous y trompez pas, certaines familles vivent avec leur temps, téléphone, ordi (alimentés via panneaux solaires), motoneige ont leur place au campement.

Le clan s’est arrêté ici, car le lichen y est abondant, de quoi nourrir le troupeau de 5 000 rennes quelques jours avant de reprendre la route. Dehors, hommes et femmes vêtus de couches épaisses et de fourrures vaquent à leurs occupations (on répare, on pouponne, on effectue les tâches quotidiennes : l’eau, le feu, etc.). Les fichus brodés de certaines, aux couleurs explosives, réveillent l’éternité blanche alentour. Les tout-petits, emmaillotés dans des couvertures tout aussi chatoyantes, participent à leur manière, bien calés sur un traîneau. Les enfants, de 7 à 14 ans, étudient à l’internat du village ; ils ne retrouvent la toundra qu’une fois par an, pendant les vacances (c’est le sovkhoze, héritage soviétique demeuré en place dans cette partie du Grand Nord, qui les transporte jusqu’au camp). Le chaman, lien entre les hommes, les divinités et les esprits, occupe lui aussi une place à part.

Ce matin, des traces de loups ont été relevées dans la neige : le chef de clan envoie ses plus jeunes hommes patrouiller en traîneaux, armés de fusils, accompagnés de leurs chiens, envers et contre toutes les hostilités : la nuit, la température chute à -50 °C. On sélectionne alors les meilleurs rennes d’attelage (deux par équipage), car un éleveur digne de ce nom reconnaît ses bestiaux en un coup d’œil, chaque caractère et d’autres signes invisibles… Le lasso est lancé d’un geste sûr, atteint sa cible du premier coup : la bête ne peut qu’abandonner sa course, freinée à la force des bras et des cuisses ! En voici qui reviennent de la chasse au lièvre polaire ou de la pêche : il leur a fallu casser la glace jusqu’à 1 m de profondeur pour ferrer… des prises à peine sorties et déjà congelées. On les consommera telles quelles, parfois bouillies, comme la viande de renne (la chair fraîche est réservée aux jours de fête, selon des processus précis).

Le renne, pourvoyeur de richesses qu’il convient d’honorer en les valorisant. La peau servira à la confection de vêtements et de couvertures. Des os, on tire des outils et des amulettes. Les tendons sont recyclés en cordages. Les sabots sont transformés en jouets. Les bois des jeunes mâles abattus constituent par ailleurs une friandise très appréciée des enfants. Quant à leur viande, elle est vendue en ville pour financer les inévitables dépenses (bois de chauffage, médicaments, outils, etc.).

La culture du renne, c’est aussi la décision de lever le camp, tous les quatre à cinq jours afin de lui procurer nourriture et climat froid. Au mois d’avril, juste avant que le redoux ne fragilise la première couche de pergélisol, les Nenets partent en transhumance, parcourant plus de 500 km vers le nord. En deux heures, le campement est démonté, les rennes attelés, les traîneaux chargés, sanglés les uns aux autres, formant les maillons d’une longue et magnifique caravane. Les éclaireurs les plus hardis partent en trombe, sur des traîneaux rapides. Comment s’orientent-ils à travers l’uniformité du gel ? Sans carte ni boussole, car la mémoire de l’itinéraire et des bons spots, propres à chaque clan, coule de source.

Les Evenks

(Langue toungouse.) Ils sont environ 38 000, établis en petits groupes entre l’Ienisseï et la mer d’Okhotsk, des mers arctiques du nord aux rives du fleuve Amour. Ils dépendent de divers districts ; selon les villages où ils sont enregistrés, on estime que 40 % à 80 % d’entre eux sont nomades. 4 000 Evenks vivent par ailleurs dans l’Oulous national des Evenks, en Iakoutie (accessible en avion, via Iakoutsk).

Taïga. Chasse. Élevage sédentaire (chevaux, bisons) ou nomade (rennes). Peuple des forêts glacées, les Evenks sont des éclaireurs de génie. Ils ont tracé les premières cartes de la Sibérie (sur écorce de bouleau), celles qui ont guidé les savants russes et étrangers du XVIIIe siècle. Bien des travaux ont montré que cette minorité ethnique possède une connaissance extrêmement précise du réseau hydrographique sibérien, d’autant plus spectaculaire que le territoire est immense. Les cours d’eau, repères pour s’orienter et se déplacer, mais pas seulement. Ils serviraient aussi de moyens de communication symboliques entre le monde des hommes et celui des esprits, entre la vie et la mort. Immuable, la transmission de ce savoir aux nouvelles générations, comme celui d’ouvrir de nouvelles routes de chasse et de transhumance. Car les Evenks sont eux-mêmes des explorateurs et adulent leurs propres héros de la route. Éleveurs de rennes, donc perpétuellement en mouvement (jusqu’à 2 000 km par an pour un homme adulte), les Evenks conduisent des troupeaux relativement réduits vers divers pâturages. Ils se nourrissent de la pêche (salmonidés, lotte, ombre) et de la chasse (petits et grands gibiers). L’abattage d’une tête de bétail n’intervient qu’à l’occasion d’événements exceptionnels, chasse maigre, mariages, funérailles ou festivités. Ils tirent leurs revenus annuels non pas de l’élevage, mais de la fourrure de zibeline (chassée en octobre-décembre).

Imaginez mélèzes, pins, sapins et cèdres, un environnement forestier que l’on croirait uniforme et aléatoire. Il n’en est rien. La diversité des espaces est ici sans limites ; la difficulté des reliefs, la nature des sols, le caractère des cours d’eau, la langue Evenk, très raffinée, s’en fait l’écho. Le mari, par exemple, cette zone marécageuse accessible à pied, qui se meut comme un serpent au passage d’une caravane. Syhi, là où un animal traqué piège l’assaillant, cette forêt si épaisse qu’il faut s’y tailler un passage à la hache. Il existe aussi des zones intouchables, que l’homme pénètre sous conditions : les territoires de Baγylah, l’esprit pourvoyeur du grand gibier (élan, ours, cerf élaphe), avec lequel les anciens viennent discuter, en le nourrissant de viandes grasses jetées dans un feu.

Les Evenks préparent leurs voyages bien en amont du départ, selon une multitude de paramètres presque mathématiques : périodes et circuits de migration du gibier, très grands froids (impropres à la chasse, à cause du phénomène de réverbération du bruit), gel des cours d’eau (qui servent littéralement d’autoroutes), enneigement (propice au pistage), période d’abattage des arbres (pour planifier la construction ou la réparation des équipements), et surtout saisonnalité végétale, car il s’agit d’assurer un menu varié au troupeau. Ils se déplacent en traîneau pendant l’hiver (environ neuf mois en Iakoutie) ou à dos de renne pendant l’été. Vous avez cru voir, peint sur un rocher, le symbole d’un animal ? Un chasseur vous prévient que l’espèce prolifère dans le coin. Un bâton semble avoir été posé contre un arbre ? Ce n’est pas un hasard, une famille vous indique s’être établie à proximité. Les campements evenks sont installés en des lieux préexistants, proches des routes de transhumance, entretenues tout au long de l’année. Toutefois, ils demeurent à l’écart des zones sauvages, dans l’idée de préserver les ressources. Pas question de consommer l’environnement, donc, on ne prélève que ce dont on a besoin. La vie quotidienne est organisée selon diverses règles, qui ont évolué avec l’impérialisme soviétique. Chez les Evenks, la tchoum est par exemple orientée vers l’est. De même que les pieds des défunts, lorsqu’ils sont enterrés, par ailleurs auprès d’une rivière (en forêt et au village). Vous pénétrez un campement ? Sachez qu’il est strictement interdit de faire le tour d’une habitation ; si vous entrez à l’intérieur, même chose autour du foyer. Cette pratique est réservée aux rituels collectifs ou chamaniques. Seul le chaman est autorisé à tourner dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, mouvement qui lui permet de rejoindre les esprits.

Les Touvas

Peuple des steppes, de la taïga et de la ville du sud de la Sibérie, les Touvas (langue turque, parlée par l’ensemble de la population, mais en perdition chez les jeunes) sont environ 315 000, établis en la république de Touva. Plus de la moitié vivent à Kyzyl, la capitale, dont l’emplacement correspond au centre géographique de l’Asie (marqué par un obélisque et son globe terrestre). D’autres sont sédentarisés en des villages ruraux, tandis qu’une minorité a conservé le mode de vie nomade de la yourte (élevage de rennes, bovins, chevaux selon les régions).

Qu’ils soient soumis à un mode de vie rural ou urbain, les Touvas entretiennent tous des liens profonds avec bojdus et oran tandy, l’environnement naturel et les esprits qui y résident. Notez qu’un citadin de Kyzyl (parsemée de références à la culture pastorale touva, comme la statue Arat, représentation d’un berger) n’est pas coupé de ses racines : ses aînés lui ont enseigné les techniques de chasse, de pêche ; il monte à cheval ; il séjourne régulièrement à la « campagne », à la yourte ou à l’isba ; il se rend aux aržaan (les sources sacrées). Yožu čančyl, cet ensemble de règles, de valeurs et de traditions, qui a certes évolué au fil de l’histoire, constitue un socle culturel puissant, très ancré dans le quotidien.

Honorer le feu : c’est sans doute le rituel le plus important. Jadis pratiqué une fois par an, avant la première neige, pour protéger le troupeau ou les montures, il consistait à déposer des offrandes dans le feu pour le nourrir : viande de mouton (les morceaux les plus gras ou les plus blancs), araka (alcool de lait, appelé aussi vodka touva). Aujourd’hui, on nourrit le feu pour tout un tas de raisons : des tracas financiers, l’emménagement dans une nouvelle maison, la visite du chaman. D’accord, mais quel feu ? Celui du poêle à bois ou à charbon, le cas échéant, celui de la… cuisinière (ne touchez pas à l’assiette alléchante qui est posée dessus. Ce sont les offrandes, la première part de chaque plat) ! Chaque matin, on prépare le thé noir au lait salé (le vrai est le fruit d’un long processus) et le premier « bol » du breuvage, aspergé avec tos-karak, la cuiller à neuf yeux (indispensable ustensile. Explorez les marchés de Kyzyl en quête d’un spécimen), est offert aux esprits. Où ? Dehors, à proximité de la yourte ou de l’isba ; à défaut, dans la direction de la cuisinière ou par la fenêtre ! En république de Touva, traverser certains lieux est soumis à précautions : lorsqu’on dérange malgré tout un esprit, on l’apaise à force d’aspersions de lait et de prières. Très rarement vous aurez l’occasion d’apercevoir un enfant à la tombée du jour. Si c’est le cas, observez son visage, il portera peut-être une marque noire sur le bout du nez ou sur le front (c’est ainsi qu’on trompe les mauvais esprits, en le faisant passer pour un veau). Femmes enceintes, gardez en tête qu’une Touva dissimule sa grossesse le plus longtemps possible, de manière à protéger son petit. Enfin, sachez que les manifestations naturelles ou accidentelles (tremblement de terre, accident industriel, etc.) sont considérées en république de Touva comme une réaction de l’environnement face à des activités humaines… inappropriées. À méditer ?

Depuis la fin du régime soviétique, la culture touva s’épanouit ; de très nombreux événements sont organisés chaque année, facilement accessibles à Kyzyl. Rendez-vous aux festivités de Naadym, cette très importante fête nationale, dite des laboureurs, qui a lieu à la fin de l’été. On vient du fin fond de la république pour participer à ces joutes : lutte (le khourech, sport national ; nombre d’athlètes touvas sont par ailleurs champions de sumo), course de chevaux, tir à l’arc. Ne vous éloignez pas : devigi va bientôt commencer, une danse en l’honneur de la force et de l’agilité de l’aigle, le maître du ciel. Pratiquée par tous les lutteurs, elle leur donne confiance tout en impressionnant le jury et le public ! Ne manquez pas le concours de beauté danguyna, côté femmes, et jaly, côté hommes : vous vous perdrez dans la contemplation de ces parures princières ; ces soies, ces fourrures qu’on imagine avoir été rapportées d’une contrée légendaire… Chaque été a lieu le Festival international de chant de gorge (le chant khöömii, que l’on retrouve en Mongolie et en Chine, classé au Patrimoine de l’Unesco depuis 2009). Peut-être aurez-vous la chance d’entendre une star touva, comme la chanteuse expérimentale Sainkho Namtchylak ? En hiver ont lieu les célébrations de Šagaa, le Nouvel An lunaire (courant février, selon le calendrier).

Les Sakha

Ou Iakoutes (langue turque). Ils seraient environ 480 000, établis de part et d’autre de la république de Sakha/Iakoutie (3 millions km², presque 1/5e de la Russie). Ils revendiquent, depuis leur migration des régions cis-baïkaliennes vers le nord, des traditions sédentaires liées à l’élevage de chevaux et de bovins.

Alors que le grand processus de collectivisation n’a pas encore commencé, les Sakha vivent en famille sur de vastes territoires, les alaas, composés de pâturages et de plans d’eau. Malgré une résidence d’été et une autre d’hiver, leur mode de vie est sédentaire. Héritage culturel de leurs ancêtres cis-baïkaliens ? Les Sakha entretiennent avec l’eau une relation toute particulière. Les lacs, qui abritent l’esprit-maître de l’eau, incarnent leur résidence permanente, à laquelle ils sont très attachés, tandis que les cours d’eau sont associés aux déplacements. Les réseaux hydrographiques, tout comme le soleil, constituent des repères qui aident à s’orienter et à rentrer chez soi (ils coulent vers le nord). Surtout, l’eau est considérée comme un milieu dangereux, moins pour sa température et les courants que pour les esprits dépourvus d’âme et hostiles qu’elle contient. Par exemple les süllüükun, convoqués à des fins divinatoires la nuit du 6 au 7 janvier juste avant minuit, en se rassemblant en cercle autour d’un trou creusé dans la glace.

Les Sakha d’aujourd’hui ont conservé bien des habitudes anciennes. La pêche du sobo (le carassin), entre autres, poisson « sédentaire » de lac, dont ils se nourrissent toute l’année, particulièrement si la viande vient à manquer. Les filets made in China, réputés de bonne qualité, ont depuis longtemps remplacé le crin de cheval : ils sont posés à plusieurs endroits sur le lac, attachés à des étais de mélèze (imputrescible) – en hiver, ils sont immergés sous la glace. Personnage central de bien des histoires et de traditions (jadis, un homme séduisait une femme en lui offrant une côte de cheval ou un paquet de langues de sobo, mets très raffiné. Messieurs, en dernier recours, vous savez ce qu’il vous reste à faire…), le sobo a toujours sa place dans le quotidien. Quoique moins noble que la viande d’élevage, on le cuisine toute l’année : frit, en brochette, bouilli, farci, séché au four et entreposé dans le congélateur « maison » (la cave creusée dans le permafrost), mais jamais mélangé à d’autres espèces. Comme la viande, plus il est gras, plus il est apprécié (il existerait diverses techniques magiques pour l’engraisser à l’état sauvage). Ne vous embarrassez pas de couverts, le sobo se mange à pleine main lorsqu’il est cuisiné entier. Un vrai mangeur sakha n’en laissera qu’un tas d’arêtes (les carcasses servaient autrefois à confectionner des figurines et des jouets).

Sitim. C’est ce lien invisible qui unit l’homme et l’univers ; alliance qu’il faut chaque année renouveler. Imaginez Iakutsk autour du solstice d’été. Vous attendez que la nuit tombe, mais celle-ci ne viendra pas avant plusieurs semaines. Les rues de la capitale grouillent de monde, l’ambiance est électrique. Le festival Us-Kahatyn bat son plein : serge (piliers de bois à vocation spirituelle également très répandus en Bouriatie), iarangas (huttes) ont été installés ; une foule bigarrée applaudit les joutes à cheval, les matchs de mas (lutte pour s’emparer d’un bâton), les défilés en tenues traditionnelles, où rivalisent broderies de perles ondulantes et joailleries argentées, travaux d’orfèvres ; les concours de longueur de tresse. De nombreux spectacles vous font découvrir les mythes sakha. Près de 150 000 d’entre eux se sont rejoints ici, venus des quatre coins de la république pour deux à plusieurs jours, célébrer Ihyakh, la fête de l’éveil des aiyy, les esprits, et de la nature (fête annuelle organisée depuis 1989). Ne vous noyez pas dans le kumuys (lait de jument fermenté), qu’il convient aussi de pulvériser à terre. Observez un Ohuokhay, flash-mob représentant le cycle de la vie, qui se déplace en direction du soleil. Vous serez particulièrement impressionné par le clou de la cérémonie, rite ancien qui a survécu jusqu’à vous : des milliers de personnes tendent les bras et les mains vers l’horizon, attendant de capter la primale énergie de l’astre. Le soleil de l’été, éphémère et bienfaisant dans cette contrée glacée, que l’on remercie pour sa chaleur et sa lumière, car bientôt viendra la nuit polaire…

L’hiver peut durer jusqu’à neuf mois en république de Sakha, là où même les étoiles semblent geler. Depuis toujours, tout un chacun a appris à le traverser, à conserver la chaleur de l’abri, à vivre confiné la majeure partie de l’année ; même les plus petits savent allumer le four et préparer quelque chose de chaud. Alors que les enfants jouent à l’intérieur (les jeux de société iakoutes sont innombrables), on s’adonne aux travaux d’aiguille. On prépare ces merveilleuses parures avec lesquelles on défilera lors des concours de beauté à venir, une institution en Iakoutie. Chaque corps de métier a le sien (police, santé, enseignants, étudiants). Autrefois l’apanage des femmes, ils se sont récemment ouverts à d’autres catégories : enfants, hommes, personnes âgées. Au moins un membre du foyer a remporté son trophée, fièrement exposé. Les origines de ce sport national remontent à Olonkho (mythe fondateur oral, par ailleurs inscrit au Patrimoine immatériel de l’UNESCO depuis 2008) évoquant la beauté gracile d’une jeune femme timide. Car en Iakoutie, la femme parfaite est d’une beauté sans pareille, pure, fragile, mais éternelle comme la nature.