Placée à la pointe nord-est du pays, Bijeljina ne mérite guère qu'une halte sur le chemin de la Serbie toute proche. Il s'agit pourtant de la deuxième ville la plus peuplée de la République serbe de Bosnie, après Banja Luka. La capitale de la région historique de la Semberija a aussi pour elle une riche histoire depuis les hommes de la culture de Vučedol, au néolithique. Longtemps très bigarrée (Slaves, Roms, Turcs, musulmans, catholiques, orthodoxes...), Bijeljina a subi de plein fouet les effets du nationalisme serbe lors de la dernière guerre. Environ 2 000 civils bosniaques sont morts dans la région, notamment au camp de Batković (11 km au nord). Et la ville reste associée à une terrible scène capturée dès avril 1992 par le grand photojournaliste Ron Haviv. L'office du tourisme, le clergé orthodoxe et quelques riches mécènes tentent depuis 1995 de faire oublier ce côté très très sombre de Bijeljina. Pari presque gagné. Car depuis 2003, les visiteurs affluent au village folklorique Stanišići, un complexe touristique aux allures de petite cité serbe idéale...