Découvrez LAUSANNE : Musiques et scènes (danse, théâtre)

Lorsqu’on pense à Lausanne, il est aisé d’imaginer une bourgade somnolant au bord du lac Léman. Et pourtant… ce cœur de la Riviera suisse bat fort, vite et possède du dynamisme à revendre. Grand centre du jazz mondial, Lausanne n’attend pas le festival de Montreux pour vibrer et multiplie les événements d’envergure tels que le festival de Cully ou Jazzonze. Fait moins établi, Lausanne est également un des grands pôles européens de la danse. Refuge des artistes russes fuyant la Révolution au début du XXe siècle, elle accueille notamment Serge de Diaghilev. Plus récemment, en 1981, c’est le danseur ukrainien Serge Lifar qui s’y établit, influençant énormément la scène locale. Mais la danse à Lausanne, c’est encore et surtout Maurice Béjart, qui y fonde sa célèbre compagnie Béjart Ballet Lausanne, ainsi que Philippe Saire, un des chorégraphes actuels les plus renommés. Une ville qui bouge, dans tous les sens du terme.

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Musique classique

C’est à partir de la seconde moitié du XIXe siècle que l’on voit apparaître les premières figures importantes de la musique suisse avec notamment Friedrich Hegar (1841-1927), compositeur, chef d’orchestre et violoniste à l’influence essentielle sur le développement musical du pays. À la même époque, Hans Huber (1852 -1921) joue aussi un rôle majeur en élaborant quelques-unes des premières symphonies suisses importantes dont Tellsinfonie, dérivée de l’histoire de Guillaume Tell, le héros national. Dès 1900, apparaissent de plus en plus de figures centrales, comme Ernest Bloch (1880-1959), compositeur proche du mouvement néoclassique, resté célèbre pour sa direction d’institutions musicales américaines (Cleveland ou San Francisco). Bien qu’injustement oublié, Othmar Schoeck (1866-1957) est, en son temps, le premier compositeur suisse à connaître une réputation mondiale.

Dans les années 1920, deux artistes suisses participent aux années folles françaises : Arthur Honegger et Heinrich Sutermeister. Le premier, Honegger (1892-1955), rejoint le fameux « groupe des six » formé par Poulenc, Milhaud, Auric, Durey et Tailleferre – sous l’égide de Jean Cocteau –, fondé en réaction au wagnérisme et à l’impressionnisme musical. Le second, Heinrich Sutermeister (1910-1995), a aussi fréquenté le « groupe des six » mais sans en faire partie et s’est inscrit dans le style néobaroque de l’époque.

Durant la seconde moitié du XXe siècle, le pays est lui aussi marqué par le dodécaphonisme, incarné ici par des figures locales de l’avant-garde telles qu’Alfred Keller (1907-1987), élève de Schönberg, ou Rolf Liebermann (1910-1999), aussi célèbre pour ses mises en scène tranchantes et sa direction de l’Opéra Garnier.

Plus récemment, c’est sans doute Klaus Huber (1924-2017), compositeur et pédagogue, qui a le plus marqué la création contemporaine du pays. Plus iconoclaste, Jacques Guyonnet (1933-2018) est l’autre grande figure de la création contemporaine suisse.

À l’échelon plus local, le Lausannois Richard Dubugnon (né en 1968) est aujourd’hui l’un des compositeurs suisses les plus joués de sa génération et l’un des plus couronnés de succès. L’autre grande fierté locale est Ernest Ansermet (1883-1969). Illustre chef d’orchestre originaire de Vevey, il fonde en 1918 l’Orchestre de la Suisse romande (l’OSR), puis se voit confier la direction musicale de spectacles des Ballets russes par Serge de Diaghilev entre 1915 et 1923, ce qui lui confère une dimension internationale.

L’OSR est devenu depuis l’orchestre symphonique le plus importants du pays. Il a été dirigé par de grands noms tels que Marek Janowski (2005-2012), NeemeJärvi (2012-2015) ou encore Armin Jordan (1985-1997), une des personnalités suisses les plus importantes de la direction d’orchestre, avec son fils Philippe Jordan (directeur musical de l'Opéra national de Paris) et Charles Dutoit (un Lausannois).

Lausanne dispose de quelques très belles scènes, dont un Opéra (au rayonnement international), le palais de Beaulieu (résidence de l’OSR) ou encore la salle Métropole, où l’on peut croiser l’Orchestre de chambre de Lausanne. À noter également, quelques événements intéressants comme Septembre musical, grand festival de musique classique conviant de prestigieux artistes, la Semaine internationale de piano et de musique de chambre, festival de haut niveau dans la somptueuse église de la Chiésaz, le festival Bach, rendez-vous articulé autour de l’étude et de l’interprétation des œuvres de Bach, ou encore Musique à Saint-Sulpice, consacrée à la musique de chambre.

Jazz

La Suisse le prouve, on peut être un petit pays et occuper une grande place dans le paysage du jazz. Si la scène helvétique est aujourd’hui aussi vigoureuse, c’est parce qu’elle s’appuie sur une personnalité bien trempée, forgée avec le temps. Le genre s’introduit dans le pays durant l’entre-deux-guerres. Dans les années 1930, une scène s’y développe et le jazz suisse commence à briller hors de ses frontières, incarné par le saxophoniste Teddy Stauffer (1909-1991). Il ouvre la voie à de nombreux musiciens suisses qui vont connaître plus tard, eux aussi, un succès international. C’est notamment le cas de Sylvie Courvoisier, pianiste exilée aux États-Unis qui a enregistré avec des pontes comme John Zorn et Yusef Lateef, ou encore George Gruntz, lui aussi pianiste, qui a travaillé avec Dexter Gordon ou Don Cherry et a été pendant plus de vingt ans le directeur artistique du JazzFest de Berlin. Citons également des figures internationales de la musique improvisée telles que la pianiste Irène Schweizer et le percussionniste Pierre Favre, auteurs d’œuvres dantesques où la musique contemporaine n'est jamais loin. Aujourd’hui, c’est le saxophoniste Christoph Erbet, son jazz sombre et abstrait qui font rayonner le jazz helvétique hors de ses frontières.

Aussi, les festivals ont joué un rôle majeur dans l’essor du jazz suisse. On pense en premier lieu à l’incontournable Montreux Jazz Festival qui, depuis 1967 est devenu un rendez-vous mythique conviant la crème du jazz – et de la musique dans son ensemble. Monument suisse, une statue à l’effigie de Claude Nobs, son fondateur, a été dressée dans le parc du Montreux Palace. Quelques kilomètres plus loin au bord du lac, se tient chaque année le festival de jazz de Cully. Créé en 1983, le rendez-vous reste axé autour du jazz contemporain et propose des affiches de haut vol dans un cadre splendide. À noter également le Jazzonze+Festival, rendez-vous valorisant les musiques improvisées et le jazz contemporain. Côté club, le Chorus est peut-être le meilleur en ville, et voit se croiser grands musiciens et groupes inconnus.

Danse

La danse contemporaine est une autre passion lausannoise. La ville possède de nombreuses compagnies, dont la plus célèbre est bien sûr le Béjart Ballet Lausanne. Bien que Marseillais de naissance, le danseur et chorégraphe Maurice Béjart (1927-2007) est pour tous les Vaudois une vraie personnalité d’ici. S’installant à Lausanne à la fin de son expérience bruxelloise, Béjart dissout le Ballet du XXe siècle pour créer le Béjart Ballet Lausanne. Cinq ans plus tard, il fonde également l’École-atelier Rudra-Béjart sur place, devenue rapidement l’une des écoles de danse les plus prestigieuses au monde.

L’autre grand danseur et chorégraphe de Lausanne, c’est Philippe Saire. Figure majeure en Suisse, l’artiste a créé sa propre compagnie en 1986, au travers de laquelle il a participé (et participe toujours) à l’essor de la danse contemporaine dans le pays. Auteur d’une trentaine de spectacles à ce jour, il a également fondé le théâtre Sévelin 36 en 1995, devenu un lieu majeur de la ville.

Aussi, chaque année, depuis 1973, la ville accueille le prix de Lausanne, concours international prestigieux pour jeunes danseurs. Considéré comme un des meilleurs au monde, le prix a massivement contribué à associer Lausanne au monde de la danse.

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