Longtemps prisée des pirates, la « Grande Sultane » est aujourd’hui en passe de devenir l’une des destinations phares du tourisme au Nicaragua et en Amérique centrale ; les vacanciers ont remplacé les boucaniers et de nouvelles infrastructures ouvrent leurs portes chaque mois. En effet, Granada est le meilleur point de chute pour rayonner dans la région.Le charme colonial de Granada est très puissant : ses belles demeures néoclassiques, ses toits de tuiles, son atmosphère cosmopolite, l’échancrure du volcan Mombacho et le lac Nicaragua rendent le séjour merveilleux. Elle est considérée par nombre de Nicaraguayens comme la plus belle ville du pays.HistoireGranada fut fondée par Francisco Hernández de Córdoba en 1524, entre Xalteva et le lac Nicaragua, dans la province de Nequecheri sur le territoire des Diarianes (Chorotegas), un peuple venu du Mexique et versé dans l’astronomie et la botanique. L’histoire de la ville n’aurait pu être plus mouvementée. Située à un emplacement stratégique sur la route de « l’estrecho dudoso » (passage entre la mer du Nord et la mer du Sud, c’est-à-dire l’Atlantique et le Pacifique), elle se développa rapidement. Sa rivale du nord, León, fut détruite par un tremblement de terre au début du XVIIe siècle et dès lors Granada s’affirma comme seule capitale régionale. Elle possédait déjà un port (incongruité géographique puisque la ville est située dans les terres) de première importance en Amérique centrale.Ses richesses ne manquèrent pas d’attirer corsaires de toute obédience, espagnols, français, anglais, hollandais… Tous crurent bon de s’en servir comme garde-manger. Granada fut pillée à trois reprises. En juin 1665, le pirate jamaïcain Jean David mit la ville à sac sans pratiquement rencontrer de résistance. Quand Gallardillo attaque de nouveau en 1670, les Espagnols décident d’élever une forteresse pour défendre la glorieuse cité. Cela n’empêcha pas le Français William Dampier de percer les fortifications et de saccager la ville le 8 avril 1685.Il faut dire que la renommée de Granada excitait les imaginations. En 1633, le dominicain anglais Thomas Gage la décrivit comme un « paradis de Mahomet », les mœurs légères, les richesses produites ou l'ambiance de grand marché ne l'ayant apparemment pas séduit. Cependant, lui aussi s'extasiait devant tant d'opulence, résultat d'un commerce intensif avec la Colombie, le Guatemala et le Pérou. Aussi, Henry Morgan, le fameux pirate anglais qui (selon les dires des autochtones du Mexique au Chili) aurait laissé des centaines de trésors camouflés dans quelque endroit inconnu, déclara en juin 1665 que la ville était « splendide, aussi grande que Portsmouth ».Au début du XIXe siècle, en dépit des contrariétés humaines ou des accidents naturels (des tremblements de terre successifs élevèrent un temps le cours du río San Juan, interrompant la route fluviale entre le lac Cocibolca et la mer Caraïbe et mettant à mal l’économie locale), la ville continua à prospérer, commerçant activement avec les Antilles. Des mouvements armés allèrent toutefois inviter Granada au grand bal des géostratégies contemporaines : combats contre les Espagnols en 1812, contre le gouvernement mexicain en 1823, puis contre le propre peuple nicaraguayen (guerre civile) de 1824 à 1828. Granada fut ainsi déclarée capitale du pays jusqu'en 1852.En 1854 éclata une lutte fratricide entre Granada et León dont les troupes assiégèrent Granada pendant neuf mois, jusqu’à ce que Fruto Chamorro libérât le port colonial. Bientôt une nouvelle guerre civile nationale agita la région, jusqu’en 1857.Des troupes nord-américaines furent réquisitionnées par les nationalistes, réunis sous la bannière « libérale » ; on les appela « flibustiers », car ils débarquèrent comme les pirates d’antan. L’un d’eux, Henningsen, incendia Granada le 22 novembre 1856. Quant à William Walker, il détruisit entièrement la ville et écrivit ces mots passés à la postérité (triste gloire) : Here was Granada (Ici fut Granada).Ville conservatrice (à la différence de León qui jouit d’une réputation plus libertaire), Granada avait entre-temps mis à profit les trente années de gouvernement conservateur pour se moderniser au fur et à mesure de son développement : éclairage public en 1872, télégraphe en 1875, téléphone en 1879, eau potable en 1880, chemin de fer en 1886… Opulente et richement parée, la ville fut surnommée « la Grande Sultane » (selon les mots de l’écrivain espagnol Baroesa de Wilson en 1882).Le XXe siècle fut fatal à l’hégémonie politique, commerciale et industrielle de Granada. Cependant, sa beauté coloniale émeut encore le promeneur, qui découvre au gré des flâneries de magnifiques façades ou de petits patios rafraîchissants. En 1995, la ville fut déclarée patrimoine historique et culturel du Nicaragua. En 2004, elle a eu 480 ans, ce qui n’est pas rien en Amérique centrale… Il s'agit de la plus vieille cité du continent à exister encore sur son site d’origine.

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