Aux confins de l'Albanie et de la Macédoine du Nord, Florina semble bien loin des clichés des plages égéennes. Réputée pour ses poivrons rouges marinés, mais très peu touristique, la ville est plutôt agréable. La rivière Sakoulevas traverse tout le centre avec deux belles montagnes en arrière-plan : le mont Vermion (2 128 m d'altitude) au sud-ouest, et le mont Vourinos (2 334 m) au nord-ouest. Mais Florina est différente. Depuis les années 1920, l'État grec a pris soin d'effacer son patrimoine multiculturel. Pour autant, son nom est latin : il veut dire " la fleurie " en aroumain. Et l'on parle ici un étrange sabir gréco-slave. Car si aucune statistique officielle n'existe, des associations estiment qu'environ 60 % de la population est slave. Cela reste tabou : malgré le récent accord de Prespa, les relations entre Athènes et Skopje demeurent compliquées. Mais Florina commence à regarder son passé en face. Depuis 2016, au sud-est du centre-ville, un monument rend hommage aux centaines de communistes grecs et slaves qui furent assassinés ici en 1949.