Corfou est une île très fleurie © vitaprague - Shutterstock.com.jpg
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Zante, paradis des tortues Caretta caretta

Les côtes des îles Ioniennes sont des zones de reproduction du phoque moine de Méditerranée (Monachus monachus) et de la tortue marine caouanne (Caretta caretta). Ces deux espèces en danger se retrouvent à travers presque toutes les îles grecques. Mais, c’est surtout le cas à Zante, où elles bénéficient d’une aire protégée dans la baie de Laganas, au sein du parc national marin de Zante (135 km2). La tortue caouane Caretta caretta est en effet en danger. Cette espèce en voie de disparition, qui vit entre les côtes du Péloponnèse et de la Crète, vient tous les ans depuis 150 millions d’années déposer ses œufs sur les plages du sud de Zakynthos, sur la péninsule de Vassilikos et la baie de Laganas... précisément là où le tourisme s’est le plus développé. Ces dernières années, la présence de baigneurs sur les lieux de ponte a eu pour conséquence d’empêcher les femelles d’enfouir leurs œufs dans le sable. Le visiteur doit donc adopter une attitude responsable et ne pas se laisser séduire par les organisateurs d’excursions se présentant à tort comme d’authentiques amoureux de la nature. Des phoques moines et des dauphins sont aussi présents dans les eaux cristallines de l’île. Un parc naturel marin entre Vassilikos et Keri a été créé en 1999 pour préserver cette faune marine exceptionnelle. Sur les plages de Gerakas et de Kalamaki, des kiosques ont été mis en place pour informer les visiteurs. Cela vaut le coup de s’y rendre et d’en apprendre plus sur les animaux marins. Pendant l’été, les tortues pondent sur les plages sud de l’île de Zante et il faut être très précautionneux. Les plages sont normalement interdites au public à la nuit tombée lorsque les tortues accostent sur les plages. Mais grâce aux actions d’associations de protection de la nature, les tortues sont de nouveau de retour en force à Zante et dans toutes les îles Ioniennes !

En Céphalonie, le parc national d’Ainos

Le Parc national du Mont Ainos (28 km2) en Céphalonie est un paradis pour les randonneurs. Il a été créé en 1962 et il regorge d’espèces rares. Vous pourrez observer une espèce endémique de sapins, des orchidées, de nombreux oiseaux et rapaces, et surtout un cheval semi-sauvage gris. Autour du point culminant de l’archipel (1 628 m), le parc national regroupe aussi des lièvres, des renards, ainsi que deux espèces végétales endémiques : le sapin de Céphalonie (Abies cephalonica) et la violette de Céphalonie (Viola heterophylla).

À Corfou, un très rare pélican frisé

Tout au nord de l’archipel, à 3 km de l’Albanie, Corfou est connue depuis l’Antiquité comme le verger de la mer Ionienne. Avec ses cyprès évoquant l’Italie, ses arbres fruitiers, dont le kumquat, introduit d’Extrême-Orient par les Britanniques en 1846, l'île abrite environ 1 800 espèces végétales, la plupart communes au reste de l’archipel et à celles de l’Épire. Il en va de même pour la faune avec de nombreux batraciens, reptiles et oiseaux, dont le lézard vert des Balkans (Lacerta trilineata), atteignant 60 cm de longueur, et le boa des sables (Eryx jaculus), serpent qui était utilisé comme arme de jet par les anciens marins grecs. Autour du mont Pantokrator (906 m d’altitude), Corfou accueille des rapaces comme le menacé percnoptère d’Égypte (Neophron percnopterus). Ses zones humides attirent des oiseaux migrateurs tels l’ibis et le flamant rose, tandis que l’immense et très rare pélican frisé (Pelecanus crispus) vient parfois se poser en été dans la lagune de Halikiopoulos, le long de l’aéroport, où vivent aussi des loutres. On peut plus facilement observer la magnifique huppe fasciée (Upupa epops). Remontant d’Afrique, elle nidifie dans différentes régions grecques, du Dodécanèse jusqu’à Corfou. Désignée comme la reine des oiseaux par Aristophane, elle se distingue par son plumage beige, sa huppe érectile et ses ailles striées de blanc et noir. Enfin, l’île possède une espèce identifiée seulement en 2012 : le scorpion de Corfou (Euscorpius corcyraeus), jaunâtre, peu dangereux pour l’homme et mesurant 2 cm de longueur.

Cythère et ses plantes thérapeutiques

Complètement isolée du reste de l’archipel, au sud du Péloponnèse, Cythère est nettement plus aride, avec seulement 800 espèces végétales dominées par la garrigue, le platane et le laurier-rose. L’île de Cythère compte des plantes utilisées dès l’Antiquité pour leurs bienfaits thérapeutiques. Les promeneurs peuvent les reconnaître et les observer durant leurs balades sur l’île. L’arbousier, appelé koumaria à Cythère, a des vertus toniques. Les feuilles peuvent servir d’antiseptique et le noyau aide à la digestion. L’ortie, nommée tsouknida à Cythère, contient du fer et des vitamines. Elle est utilisée comme diurétique. L’amandier a des vertus antidiurétiques et peut être utilisé contre la fièvre. Le fruit est aussi très hydratant quand il est inséré dans des crèmes. Le millepertuis soigne les problèmes de mal de ventre, mais aide aussi à refermer des plaies. Le ruta chalepensis, appelé aussi Rue de Chalep, est utilisé contre l’hystérie et l’épilepsie. Il soigne aussi les rhumatismes et l’arthrite. L’île abrite et donne aussi son nom au prunier de Cythère, un arbre fruitier de la famille du manguier. Il est toutefois originaire d’un archipel beaucoup plus lointain : la Polynésie, dans le Pacifique. Et si Cythère est riche en reptiles et amphibiens, c’est l’une des rares îles grecques où les vipères sont absentes.

Partout, une flore exceptionnelle

Le printemps commence dès le début du mois de mars dans les régions les plus chaudes et atteint son apogée au mois de mai où les 6 000 espèces différentes de fleurs sauvages tapissent toute la Grèce. Si cette richesse florale ne survit pas à la chaleur de l’été grec, on assiste à un véritable second printemps à l’automne grâce à la multitude de fleurs automnales comme les crocus. Sur l’île de Corfou, ce sont surtout les orchidées qui font la fierté des habitants, dont des variétés différentes poussent un peu partout sur l’île. On retrouve aussi des mimosas, des cyclamens, des bougainvilliers : tant de pousses qui donnent des couleurs à l’île, qui conserve pourtant un vert dominant grâce à ses hectares d’impressionnants d’oliviers. Parmi les autres spécificités de l’île, on retrouve les amandiers, les cerisiers, et les cèdres noirs.