Répartition

Sur les 613 000 habitants recensés au Suriname, environ 240 000 vivent à Paramaribo, la capitale. Il faut savoir qu'au Suriname, la répartition de la population est très inégale. En effet : plus de 75 % des habitants se regroupent dans l’estuaire du fleuve Suriname, autour de Paramaribo en premier lieu, tandis que le reste se trouve autour des centres miniers et industriels de bauxite de Paranam, d’Onverwacht et leurs environs, à 20 km au sud de la capitale. On retrouve une partie de cette même population de l’estuaire dans de gros bourgs implantés dans des polders aménagés de part et d’autre de l’estuaire et le long du fleuve vers l’amont : Meerzorg, Nieuw Amsterdam et Mariënburg dans le polder de la basse Commewijne ; Uitkijk et Groningen dans les polders de la basse Saramaca, à l’ouest de Paramaribo. 
En dehors de ce gros noyau qui constitue le cœur historique du Suriname, on recense quelques foyers de population discontinus le long du littoral. A l’ouest, celui de Nieuw Nickerie est le plus important de la plaine côtière – le noyau de l’estuaire du Suriname mis-à-part - ; et à l’est, les deux seuls foyers de peuplement sont Moengo, qui doit son existence à l’exploitation de bauxite, et Albina, qui est un centre administratif et de services situé sur le Maroni (passage la Guyane). L’intérieur du Suriname est quant à lui presque vide d’hommes. Quelques tribus autochtones, des communautés de Noirs-Marrons, des petits groupes de chercheurs d’or et de diamants évoluent le long des fleuves.

Communautés

Les Hindoustanis (aussi nommés Indo-Surinamais) sont les descendants d’immigrés venus d'Inde, plus particulièrement du Bengale-Occidental, et constituent la plus importante communauté surinamaise : 27,4 % de la population. Pour deux tiers d'entre eux, ils appartiennent à la religion hindoue, mais aussi musulmane ou chrétienne. Suite à l'abolition de l'esclavage au Suriname, le gouvernement néerlandais décida d'ouvrir ses frontières et de faire appel à une main-d'œuvre étrangère pour travailler dans les plantations. Le contrat était alors le suivant : en signant, les immigrants indiens s'engageaient à rester au moins 5 ans sur le territoire surinamais, en échange d'un salaire et à d'une assistance médicale. L'exode fut important : le 5 juin 1873, le premier bateau d'immigrants indiens, le Lalla Rookh, arriva de Calcutta et débarqua 399 immigrants à Paramaribo. Suivirent d'innombrables autres navires provenant de l'est de l'Inde, qui amenèrent plus de 34 000 immigrants. Depuis 1994 se dresse, à proximité des bureaux de la présidence surinamaise, un monument hommage à la communauté Hindoustani : Baba en Mai (père et mère). Signalons également qu'au mois de juin 2023 ont été célébrés les 150 ans de l'immigration indienne.

Les Créoles sont les descendants des premiers Européens (principalement néerlandais) mélangés aux premiers Africains que les colons amenèrent de force jusqu'au Suriname. Cette communauté représente aujourd'hui un peu plus de 15,7 % de la population, tandis que les Métis en constituent 13,4 %. En additionnant les populations de ces deux communautés à l'ascendance similaire, ceux que l'on nomme Afro-Surinamais représentent un groupe presque aussi nombreux que les Hindoustanis.

Les Noirs-Marrons, descendants d’esclaves africains évadés (ayant « marronné »), représentent 21,7 % de la population, répartis en 5 communautés : N'djuka, Kwinti, Matawai, Saramaca et Paramaca. Au Suriname, le 10 octobre est la journée dédiée à la communauté Noir Marron : c'est la date d'anniversaire du traité d'Auca, signé en 1760 entre l'organisation des planteurs colons et les N'djuka. Ils auront été le premier peuple du continent américain à s'être affranchis des colons européens, 16 ans avant la Déclaration d'Indépendance américaine !

Les Javanais représentent quant à eux 13,7 % de la population surinamaise. Venus tout comme les Indiens pour grossir les rangs de travailleurs dans les plantations, ces Indonésiens arrivèrent à partir de 1890 de l'île de Java, mais aussi depuis les anciennes Indes néerlandaises. On les retrouve de nos jours dans les districts de Nickerie, Saramaca, Wanica, Paramaribo et Commewijne.

Premiers habitants du Suriname, les Autochtones représentent aujourd'hui un peu moins de 4 % de la population. Les principales ethnies autochtones sont les Akuriyos, Arawaks, Kalinagos (Caribs), Tiriyós et Wayanas, et leurs représentants se trouvent dans les districts de Paramaribo, Wanica, Maroni et Sipaliwini. Tout comme les Noirs-Marrons, la population autochtone possède une journée qui lui est dédiée : le 9 août, la Journée des peuples autochtones est également la fête nationale du Suriname.

Arrivés à partir de 1854 de la province de Hakka en tant que travailleurs, les Chinois représentent environ 2 % de la population. En 1990 et au début du siècle actuel, cette immigration a repris de plus belle.

Le reste de la population surinamaise se compose de descendants de fermiers immigrés hollandais du XIXe siècle nommés Boeroes (du mot boer, qui veut dire agriculteur en néerlandais, et qui ont les mêmes origines que les Boers d'Afrique du Sud). On trouve également des Portugais de Madère, débarqués par erreur à Paramaribo, mais aussi les descendants de quelques familles juives séfarades ayant fui l'inquisition portugaise et espagnole et qui s’installèrent à Jodensavanne, localité créée en 1652. Enfin, on compte de nombreux Libanais et depuis peu, des travailleurs immigrés d’origine brésilienne officiant majoritairement dans l'orpaillage.

Langues

Si au Suriname la langue officielle est le néerlandais, pas moins d'une quinzaine de langues sont pratiquées, comme le sranan tongo, parlé couramment par les Surinamais ; la langue des Hindoustanis, le sarnami hindustani ; le javanais appelé javanais surinamais ; le créole guyanais ; le ndjuka (ou aucan) ; le créole saramaka ; le chinois hakka ; etc.
Si vous ne maîtrisez aucune de ces langues, pas d'inquiétude : l'anglais, de plus en plus utilisé dans l'administration et les médias, est à peu près parlé partout. Les langues créoles comme le sranan tongo et le saramaka en sont aussi très proches. Si le français est peu utilisé, le portugais et l'espagnol sont deux langues très présentes.