Parc national de Triglav, Lac de Bohinj © helovi - iStockphoto.com.jpg
Jeune cerf © UrosPoteko - iStockphoto.com.jpg

Une biodiversité admirable

La Slovénie bénéficie d’une biodiversité exceptionnelle en raison de la variété des paysages naturels qu’elle présente en son sein. La forêt, qu’elle soit primaire ou secondaire, y occupe une place tout à fait essentielle, prédominante dans la majorité des régions. En effet, plus de la moitié du territoire national est recouvert par des forêts, principalement de feuillus, de hêtraies et de conifères, faisant de la Slovénie le troisième pays le plus boisé d’Europe. Les zones forestières appartiennent majoritairement à des propriétaires terriens qui les entretiennent et les exploitent par le biais de la sylviculture et d’une filière bois performante.

Il s’agit aussi de mettre en évidence le soutien constant et ancien des pouvoirs publics slovènes au maintien de la biodiversité. Les décideurs politiques ont ainsi soutenu la création du parc national du Triglav dès 1961 et n’ont pas hésité à élargir sa zone d’influence en 1981. Au fil des décennies, trois nouveaux parcs régionaux ont vu le jour : celui des grottes de Škocjan, celui de Kozjansko et celui de Notranjska. Un tiers du territoire national a été classé en zone Natura 2000.

Cet investissement national en faveur de la promotion de la variété du monde vivant a été récompensé par plusieurs distinctions honorifiques, dont la dernière en date qui a fait de la Slovénie la destination la plus écologique au monde en 2018.

Une faune et une flore exceptionnellement riches

Cette biodiversité remarquable se caractérise d’abord par une faune abondante et caractéristique d’un environnement protégé. Ainsi, il apparaît que 1 % des espèces vivantes du monde entier auraient pris leurs quartiers dans le pays. Cette faune est toutefois inégalement répartie sur le territoire. Les cervidés (cerfs, daims, chevreuils, etc.) privilégient les zones forestières, tandis que les ours bruns prennent davantage d’altitude et ont élu domicile dans les régions de Notranjska et de Kočevska. Ces derniers forment la plus grande population d’ursidés en Europe. On en compte environ 750 à l’heure actuelle. On peut aussi apercevoir d’autres espèces rares et menacées comme le loup ou le lynx.

D’autre part, la variété hydrologique de la Slovénie permet de mettre en évidence un nombre pléthorique de poissons. Sur une surface aquatique de 12 000 ha, les espèces se répartissent entre les lacs, les rivières et la zone côtière. La pêche est relativement réglementée, car particulièrement populaire.

Enfin, l’avifaune est particulièrement importante en Slovénie. Elle concerne près de 400 espèces et s’explique par une variabilité remarquable des paysages. Elle constitue une étape importante pour la migration de certaines espèces, en premier lieu la grande aigrette.

De façon générale, la faune slovène est mise en valeur sur le plan environnemental et touristique par le biais du développement de nombreuses activités d’observation qui visent à sensibiliser et à éduquer les populations.

La flore du pays n’est pas en reste et sa diversité, au fil des paysages, est époustouflante pour le visiteur non averti. Bien entendu, les spécimens les plus éclatants se trouvent dans les massifs montagneux pour leur grande majorité. Le parc national du Triglav foisonne d’espèces rares. On peut notamment citer le crépide du Triglav, une espèce vivant en haute altitude et qui se niche généralement dans les éboulis calcaires. Sa fleur jaune, si caractéristique, émerge lors de la période estivale. La rose du Triglav est également une espèce intéressante parce qu’il s’agit d’une plante herbacée qui a la particularité de ne prendre racine que dans les massifs rocheux. La couleur de ses fleurs oscille entre le rouge et le rose et elles dégagent un parfum d’une grande intensité. Elle a une symbolique toute particulière dans la légende populaire slovène : en effet, le célèbre conte local Zlatorog met en avant son pouvoir de guérison miraculeux. Enfin, la campanule de Zois, du nom de son découvreur au XVIIIe siècle et que l’on retrouve dans l’ensemble des Alpes juliennes à plus de 1 400 m d’altitude, donne un bleu éclatant aux paysages alpins. Sans s’illusionner d’exhaustivité, il est essentiel de mettre en avant certains bourgeons les plus représentatifs du pays. On peut évoquer le crocus à safran, plante géophyte, typique de la région de Velika Planina, avec ses pétales violets, ses fleurs jaunes et sa senteur épicée. Enfin, les célèbres jonquilles de Golica indiquent le retour du printemps et colorent en jaune les collines alentour, envoûtant ses habitants d’un parfum tenace présentant quelques similitudes avec la fleur d’oranger.

Si vous portez un certain intérêt à la thématique florale, un seul conseil : rendez-vous au festival international des Fleurs alpines qui a lieu à Bohinj à partir de la fin du mois de mai. Ce festival qui remet la nature à l’honneur propose un programme éclectique d’une grande qualité basé sur des découvertes botaniques, paysagères, culturelles et gastronomiques. On peut y emprunter des sentiers pédestres en se faisant conter les innombrables particularités des fleurs sauvages rencontrées en chemin, y déguster des fleurs sauvages comestibles, y faire quelques emplettes au marché artisanal et y contempler la nouvelle exposition photographique.

La cueillette des champignons est également un sport très populaire qui occupe de nombreuses familles slovènes au moment de l’automne. Les forêts regorgent de cèpes, de chanterelles, de bolets raboteux ou d’autres russules. Omniprésents sur les marchés, ils sont déclinés sous plusieurs formes dans la gastronomie slovène – soupes, poêlées, en sauce, etc.