Ski sur la colline de Pohorje à Maribor © Jure Kralj - shutterstock.com(1).jpg
Station de Krvavec © sb-borg - iStockphoto.com.jpg
Raquettes dans le Parc national de Triglav © simonkr - iStockphoto.com.jpg
Ski de fond © Ziga Plahutar - iStockphoto.com.jpg

Une grande variété de stations

Dès l’ouverture de la saison en décembre et jusqu’à sa fermeture courant avril, il n’est pas rare que les familles slovènes passent leur temps libre à dévaler les pistes. Les joies du ski n’exigent pas de séjour en station en raison de la proximité entre les infrastructures et les lieux de résidence, mais aussi grâce à un réseau routier de qualité. La plus grande station du pays est également celle qui se situe le plus à l’est, à quelques encablures des vastes plaines de Pannonie. Il s’agit de Pohorje, qui a pour particularité exceptionnelle d’être un quartier périphérique de la deuxième ville du pays, Maribor. Elle est dotée d’une quarantaine de kilomètres de pistes de ski alpin, d’une petite trentaine de kilomètres de ski de fond et d’une vingtaine de remontées mécaniques. Plus à l’ouest, dans un axe entre Slovenj Gradec et Velenje, on retrouve les stations familiales de Kope, de Ragla et de Golte. Aucune des trois cités ne dépasse la dizaine de kilomètres de pistes et les infrastructures plus minimalistes qu’ailleurs raviront les amateurs de dépaysement, mais désoleront sans doute les rois des pistes. Dans la partie centrale du nord du pays, on trouve les stations de Krvavec et de Cerkno. La première est souvent mise en avant pour sa proximité avec Ljubljana et se targue d’être l’une des stations de ski les plus proches d’un aéroport international à travers le monde. Les amateurs de glisse apprécieront un domaine skiable assez vaste, d’une trentaine de kilomètres. Cerkno, quant à elle, est appréciée des locaux pour ses infrastructures qualitatives et durables et pour son statut de station thermale qui soignera les maux occasionnés lors des longues journées de ski. À l’extrémité ouest du territoire, on trouve la station de Vogel, à privilégier pour ses panoramas grandioses sur les Alpes juliennes et pour sa variété de sentiers de randonnée en raquettes. Kanin peut également être une étape intéressante parce que son domaine skiable a la particularité d’être transfrontalier et intègre sa voisine italienne. Enfin, pour terminer en beauté, on n’oubliera évidemment pas la station de Kranjska Gora qui réunit tous les superlatifs possibles et imaginables. En plus d’être un village tout à fait charmant, la capacité d’accueil de la station est impressionnante avec un nombre de lits disponibles considérable. La proximité de l’Autriche et de l’Italie séduira les amateurs de nouvelles aventures tandis que les spectateurs se rueront vers le tremplin de Planica pour admirer les champions de saut à ski.

Des sports de glisse à profusion

Le plus populaire d’entre eux est indiscutablement le ski alpin. Le domaine skiable slovène est pourvu de pistes adaptées à tous les niveaux de difficulté. Dans les grandes stations, les écoles de ski permettent aux débutants de se former en toute sécurité. Les guides, anglophones pour leur grande majorité, redoublent de pédagogie et permettent aux élèves de progresser rapidement. Le grand avantage du ski de descente dans le pays est l’absence d’embouteillage aux télésièges. En effet, le tourisme hivernal de masse ne concerne presque pas la Slovénie qui bénéficie de conditions idéales pour sa pratique : des pistes non surpeuplées, un environnement naturel de toute beauté et une absence quasi totale de stations ex nihilo. Les forfaits – moins élevés qu’en France, mais pas si bon marché que cela – intègrent la plupart du temps plusieurs stations de taille modeste, ce qui permet de varier les plaisirs.

Toutefois, le ski de fond continue de concurrencer le ski alpin dans le cœur des Slovènes. En effet, sa popularité locale est aussi ancienne que majeure. On trouve des pistes aménagées bien au-delà des sites de ski alpin. Le lieu le plus emblématique de cette pratique est sans nul doute le centre nordique de Planica, ouvert également en été, mais aussi lors de sessions nocturnes très appréciées. Le plateau de Pokljuca, plus technique, s’adresse davantage à un public confirmé : il faut dire que ses 30 km de pistes accueillent régulièrement des compétitions internationales de biathlon. Enfin, pour allier dépense physique et plaisir des yeux, rien de mieux que de s’aventurer dans la région de Bohinj pour une sortie familiale inoubliable.

D’autres activités traditionnelles des sports d’hiver sont également proposées : la raquette a ainsi retrouvé une nouvelle jeunesse et offre une alternative intéressante pour les amateurs de randonnée. Les parcours sont bien jalonnés et nombreux en raison d’une couverture neigeuse souvent abondante et d’un massif alpin et forestier étendu. En famille ou entre amis, on chaussera les patins pour glisser sur l’une des trois patinoires naturelles que compte le pays pendant la période hivernale – Planšarsko Jezero, le lac Jasna ou encore le lac de Cerknica. Si vous avez davantage l’âme d’un citadin en fin de journée, pas de panique ! Toute grande ville slovène possède sa propre patinoire artificielle en extérieur ; la plus célèbre d’entre elles est celle installée sur la place Kongresni de Ljubljana qui offre une vue imprenable sur le château. En famille, on prendra soin des chiens de traîneau qui vous promèneront dans des paysages de carte postale.

Et bien d’autres activités insolites

Pour les originaux de la glisse, la Slovénie est une destination qui devrait satisfaire les plus pointilleux. À Vogel, on essaiera le rafting sur neige ou encore la descente en luge gonflable – nulle crainte, l’équipement de sécurité est fourni ! À Krvacec, on expérimentera le vélo de descente sur les pistes de ski ou encore le très local plezuhi, une luge dirigeable qui permet de dévaler les pentes raides à grande vitesse. À Rogla, on testera le ski joëring, une pratique singulière, sorte d’adaptation hivernale du ski nautique, qui consiste à skier attelé à un cheval. Les passionnés d’escalade ne seront pas en reste parce qu’ils pourront grimper des parois à flanc de montagne dans des décors magnifiques à Trenta où à Mojstrana. Enfin, une visite familiale au village esquimau dans un igloo reconstitué à Kranjska Gora s’impose pour une pause gourmande bien méritée.

Une terre de compétitions et de graines de champions

La Slovénie organise régulièrement des épreuves internationales de sports d’hiver en raison de la qualité de ses installations et de la difficulté de plusieurs de ses parcours. La coupe Vitranc est certainement la plus célèbre compétition du pays. Elle propose plusieurs épreuves de slalom et de slalom géant dans le cadre des championnats du monde de ski masculin. Elles se déroulent chaque année à Kranjska Gora au mois de mars. La compétition est très populaire en Slovénie et elle a fêté son soixantième anniversaire en 2021.

La Golden Fox est l’équivalent féminin de la Coupe du monde de ski. Elle se déroule en février de chaque année dans la station de Maribor-Pohorje. Les épreuves de slalom se succèdent les unes aux autres pour décrocher le fameux Zlata Lisica (renard d’or), trophée du vainqueur.

La compétition la plus impressionnante à voir est certainement celle qui a lieu depuis le tremplin Letalnica de Planica. On y admire la prise d’élan et les vols des sauteurs à ski les plus expérimentés au monde. La fédération slovène de ski n’hésite pas à innover en mettant sur pied de nouveaux projets de courses, dont le dernier en date a vu le jour sous le nom de Planica 7.

Le tourisme de l’or blanc existe-t-il en Slovénie ?

Il s’agit d’une question essentielle pour les spécialistes du secteur. En effet, la Slovénie connaît une croissance touristique de grande ampleur ces dernières années qui ne concerne que de façon modérée la période hivernale. Pourtant, on aurait pu être tenté d’imaginer que la suprématie de la montagne dans le paysage national aurait des répercussions positives pour le tourisme d’hiver. Force est de constater que ce n’est pas vraiment le cas. Les Alpes slovènes sont certes un pôle d’attraction touristique important du pays, mais elles ne figurent pas en tête du classement. Elles ont accueilli plus de 2 millions de personnes sur l’année 2018, dont 78 % d’étrangers pour un total de plus de 5 millions de nuitées. Le tourisme hivernal est en légère progression avec une croissance annuelle de 1,7 % entre 2017 et 2018, un chiffre fondamentalement correct, mais en deçà des espérances des professionnels du tourisme et largement inférieur aux autres progressions spectaculaires constatées dans d’autres régions du pays et à d’autres périodes de l’année. Bien que le chiffre doive être rehaussé puisqu’il n’intègre pas les stations des Préalpes méridionales (dont celle de Pohorje), il convient aussi de rappeler que le tourisme en hiver ne concerne pas que les amateurs de ski, y compris en Slovénie. Ainsi, seulement 25 % d’entre eux privilégient des séjours sportifs à la montagne, chiffre auquel il convient d’ajouter un pourcentage des vacanciers friands de séjours thermaux. Le plus surprenant dans cette accumulation de statistiques est de constater que moins d’un million de personnes ont visité la Slovénie lors de l’hiver dernier. Seul point véritablement positif : l’allongement de la durée des séjours qui a progressé de 6,4 % en un an. Plusieurs facteurs peuvent expliquer les chiffres ci-dessus : le tourisme hivernal est porté par les nationaux (45 % des nuitées touristiques) et peine à attirer des visiteurs étrangers. Ainsi, seuls quatre pays dépassent les 100 000 nuitées : l’Italie et la Croatie sont nettement en tête, suivies par l’Autriche et la Serbie. L’autre explication peut être trouvée dans la petite superficie du pays qui permet aisément de profiter de la neige en station la journée pour redescendre en ville en soirée. Enfin, le temps de vacances est généralement plus court en hiver qu’en été, notamment pour le public familial qui privilégie alors une destination nationale moins lointaine. Étonnamment, la seule station qui a un rayonnement vraiment régional est celle de Kranjska Gora. L’absence de stations intégrées est peut-être l’une des causes de ce phénomène ; l’accès aux commodités étant parfois réduit au strict minimum dans les petites stations. Une troisième voie est à trouver entre préservation à tout prix du tourisme de masse répétée à l’envi par les autorités politiques et un certain enclavement des stations alors que leur potentiel touristique naturel est plus que prometteur.

Enfin, l’étude du cas français est intéressante parce qu’elle démontre un intérêt majeur pour le tourisme de montagne, mais davantage tourné vers des activités estivales comme la randonnée, le rafting ou la baignade dans les lacs. Ainsi, sur le tiers des nuitées passées par les Français dans les montagnes slovènes, 80 % d’entre elles ont lieu entre juin et septembre.