Découvrez le Laos : Environnement

Bordé à l’est par le Vietnam et à l’ouest par la Thaïlande, le Laos est un pays énigmatique dont la forêt couvre une surface égale à 11 millions d’hectares. Pas étonnant alors que le pays attire les randonneurs. L’occasion aussi de croiser une multitude d’animaux dont des centaines d’éléphants totalement libres de circuler. Cependant, si, sur la carte ce décor semble idyllique, cela couvre une réalité un peu moins réjouissante. Le Laos est l’un des pays les plus pauvres de la planète et autorités et habitants se doivent de trouver des solutions pour subvenir aux besoins de la vie de tous les jours. En termes d’écologie, l’ouverture à l’économie de marché ou bien encore la culture sur brûlis par les peuples montagnards provoquent des dégâts dans ce territoire de forêts denses. Mais les mesures engagées par les autorités donnent de l’espoir quant à la préservation de l’environnement naturel d’exception d’un pays en quête de développement.

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Le Laos, une nature verdoyante à protéger

Pour prendre conscience de la nécessité de préserver la nature au Laos, il faut citer quelques-uns des plus beaux endroits à visiter. Il est évident lorsqu’on arrive dans le pays que la forêt, et donc les arbres, occupent une place de premier rang. Comme en atteste le plateau des Bolovens, un lieu où la jungle luxuriante abrite des cascades exceptionnelles comme les magnifiques cascades Tad Fane et Nam Tad Katamtok. Autour, des rivières aux eaux cristallines ont façonné leur nid. Et puisque l’on mentionne les cascades, comment ne pas s’arrêter près des chutes de Kuang Si. Situées tout près de Luang Prabang, la couleur de l’eau y est bleu turquoise et on s’y baigne dans un cadre paradisiaque, au milieu d’une forêt de bambous. Direction à présent le nord-ouest du Laos et la réserve naturelle de Bokéo, l’endroit parfait pour observer les animaux que le Laos se doit aujourd’hui de protéger : éléphants, buffles, singes, tigres, ours, mais aussi de nombreux insectes et oiseaux. La réserve a été spécialement aménagée en 2004 afin de préserver la forêt vierge et sa biodiversité. Une biodiversité également présente dans les différents parcs nationaux du pays. Au nord-ouest du pays, le parc national de Nam Ha fascine par ses montagnes et de nombreuses rivières qui traversent une jungle épaisse. Dans le parc national Nam Xam, on se laisse surprendre par la beauté de paysages karstiques, par les vallées et gorges profondes et les terrasses de calcaire qui sont là aussi le lieu d’habitation d’une faune incroyable. C’est notamment ici que l’on croise un grand nombre d’éléphants d’Asie, une espèce qui hélas, se raréfie. Dans le sud du pays, le parc national de Xe Pian est une aire nationale protégée qui dévoile un grand parc boisé. Elle est elle aussi la zone d’habitation d’une faune abondante dans ses vallées. L’ours noir d’Asie et le gibbon à joues jaunes s’y partagent le territoire et le lieu est aussi un paradis ornithologique, avec des espèces comme la grue du Bélier, le paon vert, la cigogne à cou laineux ou bien encore le vautour à tête rouge.

Les menaces qui pèsent sur l’environnement

Comme dans de nombreuses grandes zones forestières dans le monde, les forêts du Laos ont à faire face à de nombreuses menaces. En premier lieu, il y a la culture sur brûlis. Elle est pratiquée par les montagnards et les paysans depuis plusieurs siècles, mais la contrepartie est qu’elle accélère l’érosion des sols et pollue l’air. En conséquence, de nombreux animaux sauvages sont amenés à fuir. Le gouvernement a bien essayé de faire disparaître ou du moins freiner le phénomène, mais se heurte à l’hostilité des peuples en tant que pratique traditionnelle ancestrale. Le Laos exploite aussi des ressources minières qui polluent les rivières. La nécessité du développement et le recours à l’économie de marché sont également un accélérateur de la déforestation. En effet, certains arbres qui sont des essences rares sont parfois exportés illégalement vers la Thaïlande ou le Vietnam. Et la construction de routes par les entreprises étrangères dont celles des pays frontaliers se fait également au dépens de la biodiversité. L’autoroute reliant la Chine et la Thaïlande traverse d’ailleurs la réserve naturelle de Nam Ha. La construction de grands barrages hydroélectriques, favorables à l’économie du pays, désenclave des régions naguère protégées naturellement, ce qui réduit encore la forêt. D’ailleurs, les barrages ne cessent de faire grincer des dents les organisations environnementales au Laos, comme c’est le cas avec le barrage de Sanakhan, que le gouvernement souhaite construire sur le Mékong. Au total, il est prévu de construire neuf barrages sur un fleuve qui reste vital pour une large communauté d’Asiatiques. Pour les autorités, il est un moyen de contribuer au développement économique du pays, en exportant notamment de l’électricité à la Thaïlande. Mais pour les défenseurs de l’environnement, cette construction excessive de barrages nuit à la biodiversité d’un cours d’eau qui n’est pas moins que la seconde biodiversité aquatique la plus importante après l’Amazone.

Comment les autorités réagissent-elles ?

Les autorités du Laos ont assez lentement pris conscience de la nécessité d’agir pour la sauvegarde de l’environnement, en développant des lois visant à lutter contre la déforestation ou bien encore les problèmes de pollution. En premier lieu et afin de lutter contre la culture du brûlis, il a déplacé les populations des montagnes afin de les répartir équitablement dans les vallées et bénéficier de parcelles pour cultiver, comme c’est notamment le cas dans la plaine de Vientiane. L’idée derrière étant de développer de nouvelles formes d’agricultures plus raisonnées et moins néfastes. Autre problème, beaucoup de communautés rurales n’ont pas accès à l’électricité et dépendent donc de ressources comme le pétrole et le bois, des matières polluantes. Le gouvernement s’en inquiétant, il cherche à développer l’énergie verte dans les villages ruraux avec le recours à l’énergie solaire et aux lampes solaires. Ces dernières sont louées à certaines familles des villages reculés. Un exemple de la volonté de se tourner vers un développement durable, et ce, même si équiper tout le monde demande du temps et de l’argent.

Le développement de l’écotourisme

Si le Laos a moins rapidement cherché à développer le tourisme comparé à ses voisins le Vietnam et la Thaïlande, il n’en reste pas moins un pays que bon nombre de voyageurs du monde entier cherchent à découvrir, en raison de son caractère mystérieux et d’un environnement propice à de nombreux treks au contact d’une nature sauvage. Le Laos abrite en effet 100 espèces de mammifères et plus de 800 espèces d’oiseaux, des espèces endémiques comme le gibbon, l’ibis et les dauphins Irrawaddy, le tout dans un environnement naturel propice au rapprochement avec la nature et des populations qui ont su conserver leurs traditions ancestrales. Cette nouvelle industrie croissante pour le pays doit se faire avec raison et c’est pour cela que le gouvernement mise sur la pratique de l’éco-tourisme. Pour protéger la biodiversité et permettre aux populations locales et reculées de bénéficier de revenus, les autorités ont mis en place un réseau de 29 aires protégées et invitent les visiteurs à profiter d’un tourisme respectueux, en accédant aux espaces les moins connus et en dormant chez l’habitant, chez lesquels ils partagent le repas, et en s’adonnant à des pratiques touristiques vertes comme le trekking, le kayak ou bien encore l’observation des oiseaux. Ainsi, force est de constater que bien que la protection de l’environnement soit un défi perpétuel pour les pays en voie de développement comme le Laos, le gouvernement n’est pas inactif et cherche malgré tout à protéger autant qu’il le peut une richesse naturelle qui n’a pas de prix.

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