Guide du Burundi : Sécurité et accessibilité

Dangers potentiels et conseils

Insécurité. Le Burundi sort d'une longue guerre et ne pas prendre conscience des risques inhérents à sa récente instabilité serait une erreur. Des armes traînent encore dans le pays, et la grenade est un mode de réglement de conflits familiaux ou politiques par trop développé.

On peut néanmoins bel et bien voyager dans le pays en restant vigilant et en courant des risques mesurés. Il faut par exemple préférer les routes goudronnées et emprunter les pistes seulement en journée ; à pieds, se fixer une heure limite de retour à l'hôtel, pour ne pas traverser une place vide ou des routes sombres (éclairage public inexistant à l'intérieur et circonscrit à Buja) ; respecter les barrages mis en place par les forces de l'ordre et les éventuelles restrictions de circulation ; rester à l'écoute des médias et tenir compte des avis locaux (tout en se méfiant des rumeurs, abondantes). Le reste relève du bon sens et le tout permet d'envisager un beau séjour.

La plupart des ambassades occidentales conseillent à leurs ressortissants de se faire connaître et de déposer une copie du passeport. La démarche n'est pas obligatoire. En tout cas, on conseille de ne pas se promener avec son passeport sur soi, mais plutôt avec une photocopie.

Vols. Le vol est une pratique condamnée par la majorité de la population. Ce qui signifie qu'elle n'est pas si fréquente, mais aussi qu'elle existe ! Les voleurs sont habiles et ne font guère de différence entre les étrangers et les Burundais. En retour, ils sont parfois punis sans traitement de faveur : les maraudeurs attrapés peuvent être gravement molestés.

Tous les objets sont convoités (téléphone portable, sac à main, bijoux, argent), sans parler des pièces mécaniques (rétroviseurs, feux de signalisations...). Mais un sac fermé et bien tenu, des bijoux au placard, un appareil photo discret, de l'argent au fond d'une poche et les papiers de valeur bien au chaud dans une chambre, sont des mesures faciles à prendre qui évitent les déconvenues.

Police. La police est une institution récemment réformée. Elle fait son travail bon an mal an et n'échappe pas aux maux de la corruption. La situation burundaise n'est pas dramatique de ce point de vue, les routes ne sont pas encombrées de policiers ou de militaires à l'affût d'un portefeuille à soulager. Mais les demandes de matabishi existent, surtout à l'approche du week-end (on dira par exemple " j'ai soif ", ou " un Fanta me ferait du bien "...). Si l'on est en règle, il n'y a aucune raison de se prêter à ce jeu de quémande. Un bon moyen de savoir de quoi il en retourne est de demander un reçu : s'il n'y a pas d'infraction, on vous laissera repartir.

D'une manière générale, les étrangers ne se font pas souvent arrêter. Néanmoins on est censé pouvoir présenter une pièce d'identité (voyager avec une photocopie du passeport et du visa).

Quelques histoires d'emprisonnement d'étrangers racontées à Bujumbura soulèvent la question du cannabis au Burundi. Les interdits relatifs au chanvre indien sont légaux (sa consommation est un crime puni d'emprisonnement), mais il y a aussi une répulsion liée à ses usages pendant la guerre. S'en abstenir.

Femme seule en voyage

Il est possible de voyager seul (e) au Burundi, sans risque particulier. La question se pose au sens où " la drague " et le charme sont des modalités d'interactions répandues chez les hommes.

En ville surtout, les femmes étrangères (abazungu kazi) peuvent être entreprises par ces derniers (cabarets, boîtes de nuit). L'alcool aidant, il arrive que des situations soient pénibles, mais en esquivant diplomatiquement ou en se plaçant sous une aile protectrice, on peut s'en sortir ! En d'autres lieux, au restaurant, dans la rue ou surtout sur les collines à l'intérieur du pays, rarement les libidos explosent en public et si un homme veut s'engager dans une action galante, il le fera avec retenue.

Le fait d'être mère permet d'accéder à une sorte de second statut, qui assure un supplément de respectabilité.

Les hommes étrangers peuvent eux aussi être sollicités, en particulier dans les dancings et les bars (Bujumbura encore). Des enjôleuses y cherchent parfois l'évasion de la fortune. A l'intérieur du pays, les femmes sont plus réservées et le harcèlement féminin est impensable.

Voyager avec des enfants

Il n'est pas très difficile de voyager au Burundi avec des enfants. Ils sont accueillis avec curiosité et bienveillance, on les protège. Les problèmes seront sanitaires (attention à l'eau surtout et aux mains sales) et logistiques : prévoir des bouteilles d'eau, quelques provisions et des gateaux en cas de petite faim, car on ne trouve pas partout des " alimentations " à l'intérieur du pays. Une difficulté peut être de trouver un siège auto lorsque l'on loue un véhicule. Ici les enfants voyagent sur les genoux des parents, aussi à moins de s'en faire prêter un, il n'est pas aisé d'en trouver.

Voyageur handicapé

Rien n'est vraiment fait pour faciliter la vie des personnes handicapées au Burundi. Les structures sont rarement adaptées et les conditions de transport sont pénibles.

Voyageur gay ou lesbien

Un nouveau code pénal voté par le parlement burundais en 2008 (et qui comportait pourtant quelques mesures phares comme l'abolition de la peine de mort), pénalise l'homosexualité alors qu'elle était auparavant tolérée. Les peines encourues pour des relations entre personnes de même sexe vont de trois mois à 2 ans de prison. Cela dit, il existe une communauté gay et lesbienne qui s'affirme, s'organise et s'exprime, notamment au travers de l'Association pour le respect des droits des homosexuels (ARDHO).

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