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Martin-pêcheur © Loriaphotos - stock.adobe.com.jpg

Une faune appauvrie

La faune togolaise s'est malheureusement considérablement appauvrie au cours de ces dernières décennies, notamment à cause d'un braconnage important. On retrouve essentiellement des phacochères, des buffles, des antilopes dont des guibs harnachés, des bubales et des cobs de Buffon. Les éléphants et singes ont malheureusement pratiquement disparu des réserves naturelles. Toutefois, avec patience, on pourra les observer dans le parc national de la Kéran. Ici également, on pourra croiser des céphalophes de Grimm et des hippotragues. De nombreux rongeurs sont aussi présents comme les lièvres, les lapins et les agoutis. Près des points d'eau, on peut observer des crocodiles, des varans et rarement des hippopotames. Friands d'insectes, les lézards, margouillats et geckos sont très nombreux et fascinent par leurs coloris. On compte aussi trois espèces d'amphibiens endémiques au Togo : la grenouille glissante (Conraua derooi) dans les forêts de Kloto (région des Plateaux), Aubria subsubgillata à Kovié (région Maritime), Bufo togoensis dans le massif d'Adélé (région Centrale). Durant la saison des pluies, les insectes abondent : éphémères, mouches maçonnes et cantharides. La région de Kpalimé abrite aussi de nombreuses espèces de papillons qui raviront les entomologistes.

Une avifaune riche et variée

Avec plus de 650 espèces inventoriées, le Togo est le paradis des oiseaux ! On pourra observer des spécimens communs tels que les francolins, les hérons, les cormorans africains, les guêpiers, les marouettes noires, les sarcelles ou encore les aigrettes garzettes. Il ne sera pas rare non plus d'apercevoir des pélicans, des éperviers, des milans, des calaos et des rolliers. Sur le littoral atlantique, on croisera des petits goélands marins, diverses sternes et mouettes. Martins-pêcheurs et chasseurs, souimangas cuivrés et tisserins de Pelzeln, quant à eux, vivent dans les zones humides et marécageuses. Des espèces migratrices telles que les dendrocygnes veufs, les becs ouverts africains, les chevaliers, les guêpiers à gorge blanche et limicoles de toutes sortes viennent se nourrir dans les vasières durant la saison sèche. Par chance, on pourra également y apercevoir le balbuzard pêcheur. Dans les zones montagneuses, on pourra voir des rapaces, comme diverses espèces d'aigles et de faucons. Dans les forêts aux alentours de Kloto et de Blitta, le serpentaire messager se fait de plus en plus rare, lui qui est chassé pour sa chair mais aussi pour certains rituels. Les cigognes à bec ouvert, les grues couronnées et les vautours survolent, quant à eux, les savanes humides.

Une vie aquatique riche

Bercé par l'Atlantique sur 75 km, le Togo recèle une riche faune marine, composée principalement de poissons, mollusques et crustacés. Sur les étals des marchés, on trouve des capitaines, des soles, des dorades, des barracudas, des marlins bleus, des mérous, des espadons ou encore des tarpons. En septembre-octobre, les côtes togolaises sont fréquentées par les dauphins, les baleines à bosse et plus rarement, les orques épaulards. On compte quatre espèces de tortues marines migratrices qui viennent sur le littoral togolais, soit pour y pondre (Chelonia mydas, Lepidochelys olivacea, Dermochelys coriacea) soit pour s'alimenter (Erethmochelys imbricata). Le pays étant ponctué de lacs, fleuves et rivières, les espèces de poissons d'eau douce sont également nombreuses. Citons entre autres les tilapias, les synodontis schall, les barbillons clippers, les Labeo parvus et les nombreux characidés. La flore aquatique compte de nombreux spécimens d'algues, de nénuphars, des laitues d'eau et des lentilles.

Une flore exceptionnelle

Doté d'écosystèmes variés, le Togo abrite une flore riche et diversifiée, dont près de 3 500 espèces végétales ont été inventoriées sur son territoire. De nouvelles essences sont encore découvertes par des chercheurs et des botanistes. Toutefois, elle tend malheureusement à s'appauvrir sous l'effet de plusieurs facteurs dont un abattage intensif du bois pour se chauffer. De Lomé à Aného, la zone côtière se caractérise par un cordon littoral où se succèdent les cocoteraies, bordant de belles plages. Au bord des lagunes d'Aného et du lac Togo, on trouve encore quelques mangroves très appauvries. Au-delà de cette zone s'étend la « terre de barre », du mot portugais barral, qui veut dire « argile ». C'est une zone très fertile où l'on cultive principalement du manioc et du maïs. De nombreuses palmeraies jalonnent cette région et il n'est pas rare d'y voir des baobabs, avec leurs énormes troncs trapus, très souvent creux. Au nord de Notsé et jusqu'à Tchamba s'étend une zone de savane guinéenne. Au sud-ouest, la région de Kpalimé est réputée pour sa couverture arborée. On y trouve de nombreuses essences d'arbres telles que l'iroko, l'acajou, le lingué. La chaîne de l'Akotara favorise un climat plus humide qui permet l'existence de zones forestières. C'est la région de la culture du café et du cacao ainsi que des avocats, qui s'étend jusqu'à Badou et l'Adélé. Au nord de l'Adélé, les massifs de collines sont partiellement couverts de forêts sèches. Vers Sokodé, la végétation devient celle de la savane arbustive avec des forêts galeries. Cette région centrale dispose d'une couverture assez dense de réserves et de forêts classées, d'une superficie de 2 670 km2 au total. Les plus importants sont le parc national du Fazo (1 920 km2) qui est parcouru de belles galeries forestières et de plaines fertiles, la forêt d'Abdoulaye (300 km2), la forêt d'Aou-Mono (60 km2), la forêt de Malfakassa-Tabalo (40 km2) et la forêt du mont Balam (40 km2). Le fromager, le karité et le teck sont les arbres les plus répandus. On y voit aussi de nombreux manguiers, goyaviers et papayers. Entre Sokodé et Atakpamé s'étend la zone du coton. La seule espèce endémique, la Phyllanthus rouxii (Euphorbiaceae), pousse sur les collines du nord de Bassar. Le pays kabyè, quant à lui, se caractérise par un sol montagneux et rocailleux favorisant la culture du mil et du sorgho. Plus au nord, de Kanté à Dapaong, le paysage devient plus sec. C'est le domaine des savanes subsoudaniennes. On y rencontre des kapokiers, des karités, des baobabs et des fromagers. Ceux-ci se font de plus en plus rares au fur et à mesure que l'on se rapproche du Burkina Faso.