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L’éducation, une priorité gouvernementale

Calqué à l'image de celui de la France, le système éducatif togolais comporte quatre degrés d'enseignement : maternelle-primaire, collège, lycée et études supérieures. Autrefois considéré comme un modèle dans la sous-région, il s'est effondré au moment de la crise socio-économique qui a touché le Togo dans les années 1990. Toutefois, depuis 2010, le pays a réalisé des efforts considérables dans ce domaine, avec un taux de scolarisation en hausse constante, notamment dans le primaire en atteignant 94,3 %, en 2021. Cette performance a été favorisée par la mise en place de la gratuité des frais scolaires, l'assurance maladie et l'institution des cantines scolaires. Dans le primaire, la proportion de filles scolarisées a considérablement augmenté depuis 2015 jusqu'à même dépasser celle des garçons depuis 2018. Alors que le taux d'achèvement au primaire atteint 89 % tous sexes confondus, il chute au collège à 51 %. D'ailleurs, les filles ne sont que 24 % à achever la classe de troisième contre 45 % pour les garçons. Au lycée et à l'université, ce taux d'achèvement continue de baisser drastiquement. De plus, à la fin de leurs études, peu de jeunes diplômés trouvent un emploi lié à leur niveau de formation. De nombreux efforts restent à effectuer dans le domaine éducatif, comme l'accès à une formation de qualité pour les enseignants. Selon les données de la Banque mondiale, les enseignants ne seraient formés dans le primaire qu'à hauteur de 75,7 %. Le gouvernement togolais entend bien poursuivre ses efforts d'ici 2030, en améliorant entre autres la qualité de l'enseignement et en augmentant les capacités d'accueil scolaire.

Les particularités de la société togolaise

La taille moyenne d'un ménage est de huit personnes, mais 30 % des ménages dirigés par un homme comptent dix personnes ou plus. La famille s'entend souvent au sens élargi. En effet, il n'est pas rare qu'un frère soit simplement un ami ou un voisin originaire du même village ou de la même ethnie. C’est caractéristique de la forte solidarité qui existe entre les membres d'une même ethnie. Ceux-ci ont tendance, par ailleurs, à se regrouper au sein des mêmes quartiers lorsqu'ils émigrent. Le quartier d'Agoe Nyiéve à Lomé est ainsi connu comme le quartier des Kabyè qui l'ont choisi parce qu'il se trouvait sur l'axe Kara-Lomé. De même, les musulmans se regroupent dans les quartiers appelés Zongo. Les Togolais ont généralement plusieurs prénoms : un prénom en langue maternelle qui est souvent lié à un événement particulier ou à la naissance, et un prénom religieux. Les prénoms christianisés sont le plus souvent d'anciens prénoms en usage devenant rare comme Marie-Antoinette, Rosaline, etc. Certains prénoms ne manquent pas d'innovation : Bienvenu, Trésor, Lumière, Ange… Chez les Éwé, on note une particularité : le prénom est lié au jour de la naissance. On y ajoute quelquefois un substantif : vi (petit) ou gan (grand). Exemple : Kodjovi, ou « Petit Kodjo », Kodjo signifiant « né un lundi ». Dans le cas de jumeaux masculins, les prénoms utilisés sont Atchou et Etché. Si ce sont deux filles, Akoko et Akwelé. Dans le cas d'un garçon et d'une fille, le garçon s'appellera Atchou et la fille Atchoupé. Après la naissance de jumeaux, l'enfant mâle qui suit prendra le nom d'Edo, si c'est une fille, celui de Dovi ou Dope. Si un enfant qui naît est de même sexe que les précédents, on utilise aussi des prénoms particuliers : le troisième garçon prendra le nom de Mensah et la troisième fille celui de Massa, le quatrième garçon se nommera Anani et la quatrième fille Mana…

Le mariage, pratique régie par les religions et les traditions

Statut matrimonial le plus fréquent au Togo, le mariage est l'occasion de grandes festivités dont les rituels diffèrent en fonction des appartenances religieuses et culturelles. Les femmes se marient plus tôt que les hommes : vers 17 ans en milieu rural, vers 20 ans en milieu urbain, tandis que les hommes se marient en moyenne vers 25 ans en milieu rural et vers 27 ans en milieu urbain. La tradition de la dot reste très vivace, surtout dans les villages. La dot est fixée par la belle-famille et se compose d'une somme d'argent, de boissons, de pagnes et de bijoux. La somme d'argent était originellement donnée à la future épouse afin de la lancer dans ses affaires, mais la tradition a été détournée au profit des beaux-parents. Traditionnellement, le futur époux doit se rendre chez son beau-père, très tôt le matin, avec deux bouteilles de whisky et une bouteille de sodabi, et lui déclarer que « s'il cherche sa fille, elle est avec lui ». La dot est ensuite fixée. Le jour du mariage, les familles se réunissent et c'est un ancien qui consacre le mariage après une cérémonie consacrée aux ancêtres. La polygamie reste une pratique courante au Togo. 43 % des femmes vivent une situation de polygamie, notamment en milieu rural. La région Centrale (la plus islamisée) détient le taux de polygamie le plus élevé (environ 60 %), suivi ensuite par la région des Savanes et celle de la Kara.

Place de la femme dans la société togolaise

Les femmes représentent une partie importante de la population active : en milieu rural, elles concentrent leurs activités dans la préparation de boissons à base de céréales, la boulangerie, la vannerie, la poterie et le tissage. En milieu urbain, la coiffure et la couture sont des activités féminines courantes. Les femmes sont aussi très présentes dans le commerce informel où elles jouent un rôle économique important. La place de la femme dans l'agriculture est par ailleurs à mettre en évidence. 41 % de femmes travaillent dans le secteur d'agriculture vivrière, où elles assurent la transformation et la distribution agricoles. Elles ont peu accès aux ressources telles que la terre ou les biens d'équipement. L'accès à la terre est régi par le droit coutumier qui leur est défavorable : elles n'héritent pas de la terre, et doivent se contenter des parcelles que leur cèdent leurs pères ou leurs maris et sur lesquelles elles n'ont qu'un droit d'usage. On estime que seules 10 % de femmes ont accès à la terre. Les capitaux dérisoires et l'insuffisance d'accès au crédit sont les causes mêmes de la précarité de la plupart des activités génératrices de revenus.