Découvrez le Togo : Population

En 2023, la population du Togo est estimée à 8,1 millions d'habitants, avec une densité moyenne de 152 hab/km2. Elle croît au rythme de 2,3 % par an, avec un taux de fécondité à 4,3 enfants par femme. Plus de 62 % des habitants se concentrent dans la région maritime, notamment dans la capitale et ses alentours, ainsi que dans celle des Plateaux. Avec près de la moitié de sa population âgée de moins de 15 ans, le Togo est un pays jeune mais aussi l'un des plus pauvres du monde. Malgré sa faible étendue, le pays compte une cinquantaine d'ethnies, réparties en cinq grands groupes. Les Adja-Ewé sont les plus nombreux, représentant près de la moitié de la population. Ils sont suivis par les Lama (26,7 %), les Para-Gourma (16,1 %), les Akposso-Akébou (4 %) et les Ana-Ifé (3,3 %). À ces grands groupes s'ajoutent les groupes minoritaires, les autres Africains et non-Africains. Retour sur ces familles diverses peuplant le Togo.

Les Adja-Éwé, groupe majoritaire au Togo

Le groupe des Adja-Éwé compte plusieurs ethnies dont les Adja-Tado, les Éwé, les Xwla-Xwéda ou encore les Guin-Mina.

Les Adja-Tado habitent essentiellement les bords du fleuve Mono et les environs de la ville de Tado dont ils sont originaires. C'est un peuple de cultivateurs qui produit des cultures vivrières mais aussi des arachides, du palmier à huile et du coton. Selon la tradition, l'origine des Tado se situerait dans l’Égypte des pharaons. Certains d'entre eux auraient émigré au Soudan où ils bâtirent la ville de Khartoum. Peuple d'émigration, ils continuèrent leur marche vers le Nigeria où ils fondèrent la ville d'Ifé et, plus tard, vers le Bénin où ils se joignirent aux Adja et fondèrent un nouveau Khartoum, dont le nom peu à peu sera transformé en Kétou. Certains poussèrent plus à l'ouest et fondèrent le royaume des Adja-Tado, dans l'actuelle circonscription administrative de Notsé, au Togo, d’autres vers le sud. Parmi elles, les Néglékpé d'Afagnan, les Hwé et les Xwla-Xwéda émigrèrent jusqu'au littoral. Aux environs sans doute du XVe siècle, eurent lieu deux grandes migrations, l'une en direction du sud-est, qui donna naissance à Allada, l'autre vers l'ouest, qui donna naissance à Notsé. Selon la légende, pendant le règne du roi Adja-Kpodjin, un différend éclata entre les notables du village et leur souverain. Afin de les châtier, le souverain demanda aux notables de lui tresser une corde avec de la pierre pétrie. La plupart des habitants du village comprirent que le roi avait décidé leur perte, aussi décidèrent-ils de fuir Tado et partirent fonder le village de Notsé. Situé à proximité de la route, le village de Notsé prit de l'ampleur et, avec les années, devint plus important que la ville de Tado. De la côte provenait le sel, de Tado le fer, de la région d'Atakpamé les esclaves. L'éclatement du royaume de Notsé serait dû à la personnalité tyrannique du roi Agokoli, décrit comme un prince violent, cruel et nourrissant une véritable haine à l'encontre de ses sujets. En réalité pourtant, Agokoli semble avoir été un prince dynamique qui a donné une tournure résolument nouvelle au rôle politique qui était le sien en intervenant directement dans la conduite de la ville, rôle qui avait été de tout temps dévolu aux notables de la cité.

Quant aux Éwé, ils sont originaires de Notsé d'où ils essaimèrent dans toute la partie méridionale. Ce sont essentiellement des cultivateurs qui pratiquent la culture itinérante sur brûlis. Dans les régions montagneuses du Sud-Ouest, ils ont créé des plantations de café et de cacao. En fait, les Éwé débordent en territoire ghanéen où ils constituent environ 10 % de la population. C'est ainsi qu'on parle de l'Eweland, qui s'étend du Togo au Ghana. Les légendes concernant la fuite des Éwé de la ville de Notsé et leur dispersion sont nombreuses et teintées de légende. La plupart racontent que les habitants se seraient enfuis en perçant une ouverture dans les murailles qui entouraient la ville. D'autres rapportent que cet exode se serait déroulé en plusieurs phases, avec le consentement d'Agokoli. Il semble que cette diaspora se soit tout d'abord arrêtée à Gamé, à 25 km au sud de Notsé. Ensuite, les Éwé se dispersèrent dans trois directions. Au nord, ils fondèrent entre autres les villes de Kpalimé et d'Agou, au sud, ils bâtirent la ville de Tsévié, et vers le couchant, ils fondèrent la ville de Ho (Ghana). Un quatrième groupe quitta plus tard la ville de Notsé et s'installa au sud-est où il donna naissance au pays Ouatchi.

Les Xwla-Xwéda sont, eux, une ethnie du sud du Togo et du Bénin. Ils auraient quitté la ville de Tado sous le règne de Togbé-Anyi pour émigrer vers le littoral et se seraient séparés entre la frontière du Bénin et la ville de Lagos, aux bords du lac Nokwé. Les Xwéda émigrèrent vers Ouidha et certains vers Glidji. Les Xwla s'établirent sur toute la côte où ils fondèrent un véritable royaume. Ils sont à l'origine de cités telles qu’Aflao, Agbodrafo, Aného, Cotonou et Glidji. Ces deux peuples vivaient de la pêche, mais aussi de la vente du sel.

Quant aux Guin-Mina, ces deux ethnies originaires du Ghana, elles ont été chassées par les guerres. Les Ga sont arrivés, à la suite d'une longue migration, dans la plaine d'Accra où ils se heurtèrent aux Akan. Ils se réfugièrent dans les montagnes environnantes et constituèrent le royaume de Guenygbo. Ils s'adonnèrent à la traite des esclaves, sous l'influence des Européens installés sur la côte. Au XVIIe siècle, un nouveau conflit les opposa aux Akwamu installés au nord d'Accra. Cette guerre se solda par la défaite des Ga et par le suicide de leur chef. Ils partirent alors vers l'est pour former un nouveau royaume, celui de Glidji. À la suite de la défaite des Ga, deux princes, Foli Bébé et Foli Hemazro, auraient quitté Accra, emportant avec eux deux trônes royaux, l'un en ivoire et l'autre en ébène. Après s'être installé dans les environs d'Aného, Foli Bébé fut couronné roi de Glidji et son frère alla fonder la localité de Zowla. Plus tard eut lieu une seconde migration des Ga, qui emportèrent avec eux leurs divinités. Cette seconde vague d'émigrants fut rejointe quelques années après par un groupe de Fanti arrivés d'El-Mina en Côte de l'Or (Ghana). Originaires de Kumassi, ils se répandirent vers le sud jusqu'à la côte où ils se mélangèrent aux émigrants Ga. Le nom de Mina, qui veut dire « mine » en portugais, fait référence aux mines d'or présentes dans la région. Il désigne aussi une population d'origine fanti qui vivait dans les environs du fort Saint-Georges d'El-Mina construit par les Portugais. Vers 1662, un certain Quam Dessou conduisit une migration maritime pour fonder la ville d'Aného. La tradition rapporte que Quam Dessou était un commerçant qui possédait de nombreux esclaves. Condamné à mort, il s'enfuit avec quelques compagnons fanti à bord de bateaux portugais, en direction de Grand-Popo et de Ouidah. Il fut accueilli par Foli Bébé, qui l'autorisa à s'établir entre la mer et la lagune. Quam Dessou repartit pour rassembler ses proches et, après son retour, il bâtit des cases dans un lieu-dit Agbodjji, « la porte fortifiée ». Cette agglomération fut tout d'abord appelée la case des Ané puis, plus tard, Petit-Popo. Ces Mina furent rejoints, au début du XIXe siècle, par les La, originaires de Labadi, près d'Accra, qui fondèrent la localité d'Agbodrafo. Ces peuples d'origines différentes finirent par fusionner. Les Guin-Mina occupent actuellement la bande côtière qui s'étend d'Agbodrafo jusqu'à Grand-Popo, au Bénin. Enfin, on compte aussi les Adangbé, originaires également du Ghana. Bien qu'ils se soient assimilés aux Éwé, la plupart ont conservé certaines de leurs traditions, comme les rites initiatiques chez les jeunes filles, adifo. On les trouve essentiellement sur la bande côtière et dans certains villages comme Agotimé, Adangbé et dans certaines localités près de Tsévié.

Les Lama, les plus anciens habitants du Togo

Les Lama regroupent les Kabyé et tous les peuples apparentés : les Kouhama, les Logba et les Lamba. Les mythes d'origine de ces populations se réfèrent tous à l'apparition d'un ancêtre, venu du ciel, à Farendè, dans le Lama Dessi (maison des Lama). Selon la tradition de Farendè, le premier Lama, Koumbéritou, serait descendu du ciel au lieu-dit Yorou-Nahori. Ensuite, ses descendants auraient essaimé dans toute la plaine en se mélangeant avec les populations autochtones. Ils auraient ainsi occupé l'ensemble des montagnes et des plaines du centre et du nord-est du Togo.

Appelés les « paysans des pierres », les Kabyé se disent parmi les plus anciennes populations du Togo. Le toponyme « Kabyé » est apparu cependant fort tard car, à l'origine, chaque groupe portait un nom lié à celui de son territoire. Le nom de Kabyé remonte à la conquête du massif Kabyé par les Tem, qui appelèrent les populations indigènes du nom de « Kabrè ». La colonisation fixa ce nom de manière définitive l'étendant aux groupements du Nord et de l’Est. Les Kabyé vivent principalement dans les préfectures de la Kozah et de la Binah (région de la Kara). Peuple de cultivateurs, ils sont réputés pour leur technique de culture en terrasses. Ils s'organisent autour du têtou au sein duquel se structurent des groupes à base lignagère. Il n'existe pas dans ce groupe d'autorité centrale, chaque têtou constituant une unité politique à part entière.

L'autre groupe dominant dans cet ensemble est celui des Tem ou Kotokoli. C'est le groupe le plus islamisé du Togo. Il est composé de noyaux autochtones auxquels se sont joints des groupes immigrés de Mola venus du pays gourma à partir du XVIIe siècle. Ceux-ci ont apporté à ces populations un embryon de pouvoir étatique sous la forme des chefferies. Ce système politique donnera lieu plus tard à la naissance du royaume de Tchaoudjo. Les Mola se sont complètement assimilés aux autochtones en adoptant leur langue, le tem, pour ne former finalement qu'un seul et même groupe. Si les Tem pratiquent surtout l'agriculture, ils ont aussi développé des activités commerciales et artisanales. L'essor du commerce était dû au négoce de la cola, dont l'itinéraire passait par le Tchaoudjo, et à la production locale d'articles manufacturés et d'artisanat. Les Tem excellent dans le tissage et la cordonnerie.

Les Anoufom, peuple guerrier originaire de la Côte d'Ivoire,  appelés aussi Tchokossi, sont arrivés dans la région de Mango dans la seconde moitié du XVIIIe siècle et y ont fondé le royaume de Sansanné-Mango. Le nom de Tchokossi, quant à lui, serait à l'origine un terme militaire signifiant « prendre du recul pour mieux attaquer ». Les raisons de la migration de ce peuple ne sont pas bien connues, mais on pense qu'ils furent appelés pour leurs qualités guerrières par le roi Mamproussi de Nalégriou (nord-ouest du Ghana), afin de mater la rébellion des Gurma de Kantindi. Après s'être installés dans la localité de Kondjogo et avoir soumis la plus grande partie des populations du nord de la plaine de l'Oti, ils se seraient peu à peu étendus aux pays komkomba, kabou et bassar, donnant ainsi naissance à de nouvelles chefferies soumises à Mango. Les peuples soumis payaient de lourds tributs, les collectivités villageoises devant s'acquitter de nombreux services et fournir de grandes quantités de mil, de bœufs ou de moutons. Il n'y avait pas de représentants du roi dans les territoires dominés et les peuples conquis gardaient leurs chefs et leurs divinités. Lorsque les Anoufom se sont installés à Mango, la ville, située au croisement de trois grandes voies caravanières, était déjà une place commerciale importante. C'est ainsi que transitaient par Mango noix de cola, sel, tissus, bétail, produits d'artisanat et esclaves.

Les Koumaha, quant à eux, vivent au nord-est des massifs des Kabyé. Selon la légende, Kouhalo et sa femme Akota, descendus de la montagne de Téré, auraient eu six fils qui fondèrent six villages formant le pays Kouhalo. Ces villages se situaient originellement dans les montagnes, mais les terres cultivables s'amenuisant, la population quitta petit à petit les hauteurs.

Les Lamba se concentrent dans les préfectures de la Kéran et de Doufelgou. Ils seraient originaires de Farendè et auraient transité par Niamtougou et Défalé, où ils refoulèrent les populations locales ou s'y assimilèrent. Enfin, les Logba habitent les localités de Kémèrida au Togo. Selon la tradition, ils seraient venus du pays Lama à partir du nord-ouest. Ces groupements se seraient par la suite mélangés à d'autres groupes d'origines diverses. Contrairement aux autres Lama, les Logba avaient créé des structures politiques. L'autorité politique était incarnée par un personnage choisi alternativement à Boumdo et à Koumdé, et reconnu comme tel par l'ensemble des groupes logba.

Les Para-Gourma, une organisation en chefferies

Cet ensemble est constitué de différents groupes, dont le groupe Moba-Gourma qui a été constitué à partir d'un noyau originel, les Moba, auquel se sont greffés des immigrants venant des pays voisins dont les Mossi, les Gourma (sud-est du Burkina Faso) et les Mamproussi (nord du Ghana). Les Gourma apporteront avec eux un système d'organisation politique qui donnera naissance aux chefferies. Les Moba-Gourma se trouvent surtout dans la région de Dapaong. Font encore partie de cet ensemble les Natchaba, les Dyé, les Konkonba, les Tamberma et les Bassar. Les Moba se concentrent essentiellement dans les préfectures de Tône et de l'Oti.

Il est difficile de déterminer véritablement le caractère autochtone de ces populations qui semblent avoir été en réalité dispersées parmi les clans immigrés tels que les Gourma, les Mamproussi ou les Mossi. Les Gourma ne sont pas des populations autochtones, mais des migrants venus du Burkina Faso à la suite de dissensions politiques. Avant leur arrivée, le pays était peuplé à l'ouest par des populations Moba et à l'est par des Dyé. Les Gourma soumirent l'ensemble des Moba, à l'exception de ceux qui se trouvaient sous la dépendance des Mamproussi. Ils établirent de puissantes principautés gardant les Moba comme vassaux. Les Bétanmariba sont installés au nord-est de la préfecture de la Kéran. On les trouve également à Koutougou, dans la préfecture de Doufelgou. Ils se disent originaires de Dinaba, au Bénin, bien que dans certains groupes on retrouve les mythes de « descente du ciel » comme chez les Lamba. Cette société se définit par un caractère resté authentique, en raison de la fidèle conservation de ses traditions. La structure de la société en classes d'âge, léguée par les ancêtres, reste encore la référence. Ils vivent dans des habitations, appelées takienta, qui sont conçues comme de petits fortins avec une seule ouverture. C'était originellement un habitat guerrier, conçu pour assurer une protection efficace. Le pays bassar a été très tôt occupé par des clans qui se disent autochtones. Sur ces noyaux se sont greffés, probablement à partir du XVIe siècle, des éléments linguistiquement très proches, venus du Gourma et du bassin de l'Oti. Plus tard, d'autres éléments d'origine lamba, kabyè et anoufom vinrent se greffer pour former l'ensemble des Bassar. Détenteurs de la technique du fer, les Bassar étaient des artisans très respectés dont on se ménageait l'alliance. Si on peut parler de l'émergence d'une « entité bassar », comprenant les communautés de l'Est (Bassar, Kalanga, Kabou) et celles de l'Ouest (Bandjéli, Bitchabè, Dimouri) ayant comme fondement commun l'usage de la même langue et le rôle spirituel qu'elles reconnaissaient aux « rois » bassar à travers la divinité protectrice Barba Bassar, on ne peut véritablement parler de l'émergence d'un pouvoir centralisé dans la région. En effet, les Nakata, qui détenaient le pouvoir à Bassar, n'ont jamais été en mesure de soumettre ou de protéger les autres localités.

L'ethnonyme « Tchamba » est une déformation du terme dont se servent les Tem pour désigner le peuple des Tchamana. Tchamba aurait été fondé dans la première moitié du XVIIIe siècle par Obwê Tchêtiré, du clan Laré. Originaire de Katchamba, en pays konkomba, il aurait quitté ses terres pour partir à la recherche de nouvelles zones de chasse. Sur la route du retour, il s'arrêta à Alibi, où le chef l'accueillit et l'installa sur le site actuel de Tchamba. Il a ensuite été rejoint par son frère et par d'autres clans d'origines bariba, tem, mandingue et bassar. La langue commune, l'émergence d'un pouvoir centralisé et l'islam ont été les éléments qui ont forgé l'identité du peuple tchamba. L'organisation sociale reposait sur le clan et le lignage. L'obwé, le chef, était aidé dans ses fonctions par un conseil composé de chefs de lignage et de notables des différents clans. La pénétration de l'islam s'est faite sous l'impulsion des commerçants musulmans qui faisaient le commerce de la cola. Tchamba était en effet une importante localité sur l'axe méridional de ce commerce caravanier.

Les Dyé occupent l'est du bassin de l'Oti. Ils seraient originaires du village de Djébouri à partir duquel ils se seraient dispersés sous la pression des Gourma et des Anoufom. Le terme « Dyé » désignait à l'origine les populations du canton de Djé Gando, mais il a fini par s'étendre au reste des populations de la région. Les Natchaba sont, eux, originaires de la région de Mandouri et issus d'un brassage ethnique. Ils se sont assimilés, sous la pression des Gourma, à certaines populations vivant plus au sud. Les Natchaba actuels constituent un mélange de Dyé et de Gourma.

Les ethnies minoritaires

On compte quelques ethnies minoritaires au Togo, comme les Ana-Ifé, les Akposso et les Adélé. Représentant environ 3 % de la population, les Ana-Ifé vivent principalement dans la région d'Atakpamé et au sud de Tchamba. Ils sont originaires de la cité d‘Ifé et descendent des Yorouba. La société Akposso, quant à elle, se compose de cinq groupes : les groupes des Litimé, des Ouwi, des Ikponou, des Logbo et des Ouma. Il circule chez les Akposso deux versions différentes concernant leurs origines. La première est basée sur « l'autochtonie » et fait d'Adbogboli le lieu d'origine de l'ancêtre des Akposso. La seconde fait d'Akposso-Koubi le lieu d'établissement des Akposso de Notsé qui ont fui la tyrannie du roi Agokoli. D'autres groupes auraient ensuite immigré dans la sous-région. Ensuite, les Akébou sont la plupart de petits agriculteurs qui vivent dans les montagnes du Moyen-Togo. Le peuplement de l'Akébou fut le fait des populations locales autochtones auxquelles vinrent s'ajouter des populations immigrées, telles que les Éwé, les Anyanga et les Ntribou. Afin de coordonner cet ensemble disparate, les communautés originelles mirent en place un pouvoir centralisé autour de la chefferie de Lonfo. La légende raconte que le dieu des Adélé (Ouroubwaré) fit descendre du ciel, à l'aide d'une corde, quatre hommes et trois femmes qui apportèrent avec eux les techniques primordiales : poterie, filage, vannerie, tissage et forge. Vers le début du XIXe siècle, sous la pression démographique, plusieurs migrations eurent lieu, ce qui entraîna la fondation de nouveaux villages. Les Ntribou, vivant principalement au Ghana, sont également présents au Togo, dans deux villages du plateau de l'Adélé : Digingé et Abosomkopé. Digingé fut fondé par un ancêtre du nom de Boïsa. Abosomkopé ne semble pas avoir été fondé par ce même ancêtre ni par ses descendants, mais par des membres d'un groupe apparenté, un certain Gounou, qui aurait eu deux fils dont l'un fonda la ville d'Abosomkopé. Le peuple Bogo est aussi connu sous le nom d'Ahlon. Ses origines sont difficiles à déterminer tant il est vrai que les traditions sont multiples. Selon certaines, le peuple Bogo serait issu d'un métissage entre le clan des Issassoumè et plusieurs autres clans qui auraient immigré. Selon d'autres, il viendrait d'Ilé-Ifè, en pays Yorouba, ou encore de Notsé. Les Fon et les Mahi de la région d'Atakpamé viennent de Savalou, au Bénin. Leur migration fut sans doute due à la pression des rois d'Agbomé (Bénin), qui recherchaient de nouvelles terres et des esclaves.

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