On peut observer le faucon pèlerin dans le département © photocech - stock.adobe.com .jpg
La surprenante ophrys insectifera© Gerdzhikov - iStockphoto.com.jpg

Du sanglier au papillon

Si un petit noyau de population de cerfs et de biches est principalement localisé dans la Bouriane, le chevreuil est, quant à lui, présent sur tout le territoire du département, de même que le sanglier, le blaireau et le lièvre. Enfin on trouve le ragondin, un mammifère aquatique dont la population a explosé ces dernières années. Sa surpopulation cause des dégâts importants sur l'environnement : écroulement et fragilisation des barges des rivières, érosion et envasement progressif des cours d'eau, destruction de jeunes pousses de culture...

Chez les rapaces, outre la buse assez commune, le faucon pèlerin qui semblait menacé voici une quarantaine d’années se compte aujourd’hui en nombre suffisant pour assurer la pérennité de l’espèce. On le trouve sur les falaises des vallées de la Dordogne et du Lot. Le circaète Jean-le-Blanc, un rapace migrateur qui se nourrit de reptiles – serpents et lézards – s’installe l’été sur les causses et au sud du département où il trouve la sécheresse qui lui convient. Contrairement à d’autres départements limitrophes, le Lot abrite encore un nombre important de perdrix rouges, toujours proches des cultures céréalières, sur tout son territoire, hormis dans le Ségala. L’œdicnème criard, que les Lotois appellent « le courlis des champs », est un oiseau typique des causses, migrateur lui aussi, qui se nourrit d’insectes. On note également la présence du bruyant ortolan, un passereau migrateur  : il ressemble comme un frère à un vulgaire moineau, et fait beaucoup saliver dans d’autres départements du Sud-Ouest de la France  : sa chair délicate est, paraît-il, très recherchée. Plus inattendu et magnifique à observer en hiver dans son vol en piqué silencieux, le grand cormoran. Il remonte la Garonne et prend ses quartiers sur les bords du Lot où le gîte (les falaises) et le couvert (la rivière riche en poissons gros et petits) semblent lui convenir, suscitant l’inquiétude des associations de pêche ou d’écologie  : il faut savoir qu’un seul cormoran peut avaler 500 g de poisson par jour, de quoi sinistrer la rivière si une colonie s’installe. Et, bien évidemment, mésanges (nonnettes, charbonnières, bleues), pinsons, rouges-gorges et autres rossignols – si, si, avec un peu de chance, en été – offrent un festival permanent de chants variés.

La rivière Lot, l'une des plus poissonneuses de France, est plutôt le domaine des poissons carnassiers où les brochets peuvent atteindre plus de 10 kg et les sandres de 7 à 8 kg. On déplore également la présence des silures, ces énormes bêtes non comestibles qui font des ravages dans la faune aquatique. La pêche sportive de la carpe se pratique également et les plus gros spécimens peuvent atteindre de 20 à 25 kg. Les ruisseaux sont plus ou moins riches en truites et en écrevisses à pattes blanches. Il y en aura davantage dans les affluents du Célé, de la Dordogne, de la Cère. Les ruisseaux du Ségala, à l'est du département, ont les mêmes qualités que leurs voisins du Massif Central et l'on y pêche la truite « au toc », c'est-à-dire au ver. Le bassin versant du Céou, de même que le Vers et le Vert sont également riches en truites.

Les Causses du Quercy sont le refuge d'une faune spécifique, adaptée à ce milieu, comme le Nacré de la filipendule (un papillon rare du sud de la France).

Orchidées dans un pays de bruyères

Les paysages des Causses varient au fil des kilomètres, ce qui donne une végétation disparate selon les territoires lotois. Sur les terres calcaires, les chênes dominent le paysage alors qu'en vallée, l'aulne et le frêne sont les seigneurs des terrains inondables. En passant par la Bouriane, vous pourrez admirer les châtaigniers, plantés en forêt. En été, les bruyères y fleurissent en abondance. Le Quercy subit l'influence très forte de la Méditerranée, ainsi on y trouve nombre d'espèces typiques comme le thym, la lavande ainsi que des petits arbustes verts (alaterne, filaria, corroyère). Enfin, le Ségala, très commun avec l'Auvergne, est un terrain de choix pour le hêtre et le bouleau.

D'un point de vue floristique, le Lot possède plusieurs stations d'orchidées remarquables qui durant les mois de mars à juin, permettent de découvrir des espèces comme l'ophrys lutea (orchidée jaune), l'ophrys scolopax (bécasse) ou l'ophrys militaris (militaire), le limodorum (limodore) ou l'ophrys insectifera (insecte). Autant d'espèces que l'on peut découvrir à l'occasion de sorties pédestres organisées ou seul si l'on est futé. Dans les jardins grandeur nature de la campagne lotoise, ce sont genévriers, buis, cyprès et chênes nains qui peuplent la terre aride des causses où affleure la pierre. On recense quelque 30 000 orchidées, si délicates, mais qui s'accommodent parfaitement de ces difficiles conditions. Attention, il vaut mieux observer que cueillir certaines de ces fleurs rares. L'été passé, noyers et pruniers sauvages fourniront au promeneur solitaire ou aux randonneurs assoiffés de quoi se sustenter délicieusement.

La nature, un trésor du département

Faune, flore, paysage et patrimoine. Voici un résumé des atouts du département et le Lot, bien conscient de la fragilité de ses écosystèmes, œuvre depuis des années dans le sens de protection et de la valorisation de son territoire et de ses espaces naturels. Grâce à l'effort de tous, des sites remarquables ont pu être labellisés Espaces naturels sensibles (ENS). Ils bénéficient d'un programme de gestion et de mise en valeur mené par le Département afin d'en assurer la pérennité. 35 sites sont aujourd'hui labellisés ENS par le Département (ce qui représente 8 300 ha). En voici les 10 sites naturels majeurs : la vallée de la Masse, les landes du Frau-Dégagnazès, les vallées de l'Ouysse et de l'Alzou, la couasne de Floirac, le massif de la Brauhnie, le cirque d'Autoire, le marais de Cléjoux-Lamothe, le marais de Saint-Cirq-Madelon, le mont Saint-Cyr, les caselles de Marcilhac-sur-Célé. Huit circuits ont été établis pour permettre au visiteur de circuler dans les Espaces naturels sensibles et les visiter en toute liberté. Pour aider à la compréhension des milieux et éduquer à la préservation, des circuits d'interprétation ont été mis au point. Ce sont de petites randonnées accessibles à tous et téléchargeables sur le site du département ou de Lot Tourisme.