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Premières traces artistiques

L'Homme et l'artiste, une grande histoire d'amour dans le Lot ! Le bipède est peintre depuis que l'humanité est présente sur terre, c'est ce dont témoignent les grottes de Pech Merle à Cabrerets et de Cougnac près de Gourdon. Sur les parois de ces grottes, des œuvres picturales représentants des animaux, mais également des mains en négatif ont été tracées de la main d'hommes il y a plus de 20 000 ans. A Cabrerets, ce sont plus de 70 animaux qui sont représentés. Le musée de Préhistoire régionale Amédée Lemozi à côté de la grotte permet d'approfondir le sujet de l'art pariétal.

Le Lot pour atelier

Ossip Zadkine est considéré comme le maître de la sculpture cubiste. Pendant un demi-siècle – traversé par l'horreur de la Seconde Guerre mondiale – Zadkine produit plus de 400 sculptures, des milliers de dessins, aquarelles et gouaches, des gravures, etc. Il est né au tournant de deux siècles, en 1890 dans l'actuelle Biélorussie et il est mort en 1967 à Paris. Etabli en France depuis 1910, il achète avec sa femme Valentine Prax en 1934, une maison aux Arques, un petit village du Quercy, qui deviendra le lieu de créations de nombreuses sculptures. Son œuvre est aujourd'hui mondialement connue, elle est présentée dans deux musées en France, l'un à Paris, rue d'Assas dans la maison qu'il occupait ; l'autre aux Arques, dans son atelier.

Dans la lignée de Zadkine, d'autres artistes contemporains lotois produisent des œuvres majeures sur la scène artistique actuelle. Marc Petit est de ceux-là. Né en 1961 à Saint-Céré, il passe son enfance à Cahors où il réalise ses premières sculptures. Vous pouvez admirer son travail face au tympan nord de la Cathédrale de Cahors où est présenté L'Ange du Lazaret ou encore à la Maison Lagrive, lieu d'exposition de l'œuvre de Marc Petit, 400 quai Lagrive à Cahors.

Le sculpteur Michel Zachariou, lui est Parisien. Il choisit le Lot dans les années 70 et ce sera finalement le Lot qui l'adoptera. Depuis 1981 et son premier « mur habité » qu'il réalise pour la Bibliothèque départementale de Prêt, l'artiste a régulièrement été sollicité pour réaliser des œuvres publiques comme son «  Personnage au repos » en 1984, commandé pour le Lycée technique et industriel de Souillac ou encore « l'Horloge monumentale à billes » en 1997 par la ville de Cahors, visible place Saint-Urcisse. D'autres se souviendront avec émotion de sa « Fontaine musicale » qui amusa tant d'enfants de 1989 à 2004, place Fouilhac à Cahors.

A- musées-vous !

Henri Jean Guillaume Martin, dit Henri Martin, peintre post-impressionniste, est né à Toulouse en 1860 et mort à Labastide-du-Vert dans le Lot en 1943. Ses œuvres constituent aujourd'hui le fond artistique du musée qui porte son nom à Cahors. Installé en 1920 dans un ancien évêché du XVe siècle, l'établissement connaît d'importants travaux de rénovation depuis 2016. Rouvert en 2022, il offre un espace plus vaste et plus contemporain, intégré au parc Tassart, adjacent au bâtiment. La scénographie, complétement revue, présente la collection d'une quarantaine de toiles du peintre mais également d'autres pièces comme des objets archéologiques ou insolites. En tout, ce sont  900 m2 qui accueillent les collections : environ 700 pour les expositions permanentes et 100 pour les temporaires.

Le Lot promet bien des musées singuliers comme celui de l'Insolite à Cabrerets ou encore des automates à Souillac ! Vous y découvrirez une magnifique collection de jouets mécaniques et d'automates anciens – fin XIXe  début XXe siècle – qui atteste de l'histoire de la Maison Roullet-Decamps. Un voyage dans le monde de l'enfance et de la féerie de ces petits objets d'art moderne à la patine charmante et aux mécanismes certes désuets mais empreints de poésie.

Une ouverture à l'art contemporain

Didier Pierre Chamizo, dit Chamizo, est un peintre contemporain né le 15 octobre 1951 à Cahors, il est considéré comme l'un des précurseurs du street art et il a créé l'Abstraction-Figuration lettrique consistant à imbriquer des mots dans ses toiles ou sur des carcasses de téléviseurs. Artiste de la révolte, il s'engage lors des évènements de mai 68 dans la révolution prolétarienne. Une lutte qui le mènera en prison jusqu'en 1991 où il sera gracié par Mitterrand.

A Saint-Céré encore, vous trouverez l'atelier-musée Jean Lurçat. Peintre, céramiste et créateur de tapisserie, Jean Lurçat est né dans les Vosges en 1892 et mort à Saint-Paul-de-Vence en 1966. En 1945, il achète le château des Tours-Saint-Laurent, vestige d'une forteresse du XIe siècle qui domine de ses remparts la ville de Saint-Céré. Avec son épouse Simone, ils restaurent le site pour le rendre habitable et y établir des ateliers. En 1986, Simone fera don du château au Conseil Général du département du Lot, souhaitant que ce lieu soit dédié à l'exposition du travail de Jean. On y découvre l'univers de l'artiste, son activité artistique et plus particulièrement ses travaux en tapisserie dont il rénova en profondeur le langage au XXe siècle.

On ne peut parler d'art contemporain sans évoquer Georges Pompidou. Conseiller de la ville de Cajarc entre 1965 et 1969 – date de son élection à la présidence de la République – il conservera toujours son amour pour le Lot. Claude Pompidou son épouse, dans la lignée de la volonté de son mari, participera grandement à la naissance de la  « La Maison des Arts Claude et Georges Pompidou » inaugurée le 26 août 1989 avec une exposition à la mémoire du Président.

La MAGCP est aujourd'hui un lieu majeur pour l'art contemporain en Occitanie. Cette maison a réussi le pari de décentraliser l'art des grandes villes pour implanter des germes dans un milieu rural. Deux grandes expositions temporaires rythment le calendrier de ce centre d'art contemporain. Les collections bénéficient d'une scénographie particulièrement choyée et donnent lieu à un travail de médiation notamment auprès des scolaires. L'ouverture au grand public est également l'une des vocations des lieux avec un accès libre aux expositions et la mise en place chaque été d'un parcours d'art contemporain de plein air dans la vallée du Lot. Clairement, l'art est ici considéré comme un médium populaire qui a sa place dans le quotidien des habitants et visiteurs.