
Appartenant autrefois aux îles d'Or, l'ancienne île de Giens est devenue presqu'île grâce à deux cordons de sable, appelés tombolos, formés par les courants marins. Aujourd'hui, ce site rare à la biodiversité et la géologie exceptionnelle se retrouve menacé, principalement par le surtourisme.
Les tombolos de Giens en voie de disparition
La presqu'île de Giens est un lieu unique, classé parmi les Grands Sites de France. Rattachée à la commune d'Hyères, ce petit paradis méditerranéen abrite une biodiversité exceptionnelle, et notamment une grande réserve ornithologique. Ce qui fait cependant la renommée de la presqu'île, c'est son double tombolo : il n'en existe que cinq dans le monde. Ce phénomène géologique rarissime consiste en deux bras de sable reliant l'île au continent. Formés au fil des années par les marées, ils transformèrent alors l'île de Giens en presqu'île.
Aujourd'hui, le double tombolo de Giens et ses salins, habitat notamment d'une grande biodiversité, sont mis en danger par l'érosion du littoral. En cause : le dérèglement climatique, accentuant la montée des eaux. L'érosion est aussi lourdement aggravé par l'afflux de touristes côté ouest du double tombolo, sur la "Route du sel". Chaque année, la presqu'île accueille près d'un million de visiteurs, s'ajoutant à ses quelques 3 000 habitants annuels.
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Quelles solutions proposées ?
Pour pallier ce problème, les élus locaux proposent d'installer une digue sous-marine. Longue de 450 mètres, elle serait installée à 150 mètres de la plage de l'Almanarre, située sur le tombolo et considérée parmi les "plus belles plages du monde" par le New York Times en 2018. Selon les élus, ce projet permettrait de faire en sorte que les vagues se cassent sur la digue et non plus sur la plage, afin d'en diminuer l'érosion.
Depuis cette annonce, les associations écologistes dénoncent la pertinence du projet, déplaçant le problème au lieu de traiter ses causes. De son côté, le Conservatoire du littoral (CELRL), gestionnaire des salins, souhaite "artificialiser le moins possible cet espace naturel". Il suggère plutôt à la commune d'Hyères de prendre des mesures contre le tourisme de masse.
Presqu'île de Giens en danger : qu'en est-il du surtourisme ?
Le principal moyen de préserver la presqu'île est alors de repenser son modèle touristique actuel. Pour gérer le tourisme de masse sur l'île, certaines initiatives ont finalement été mises en place. C'est notamment le cas de zones de baignades réglementées, et surtout de restrictions d'accès en période de forte affluence.
Néanmoins, ces mesures restent largement insuffisantes si elles ne s'accompagnent pas de décisions ambitieuses de la part des dirigeants pour limiter le dérèglement climatique et son impact sur notre biodiversité.
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