SOULEYMANE ARACHI (ANTIQUAIRE)
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Fils d'antiquaire et marchand d'objets d'art, Souleymane Arachi poursuit avec une ferveur inlassable la collection entamée par son père, El Hadj Karimini Arachi, arrivé du Niger dans les années 1950 et décédé en 2006. Avant de développer l'activité qui allait devenir la vocation d'une vie, celui-ci parcourait la ville de Korhogo, collectant de vieilles bouteilles en verre auprès des familles et des ménages pour les revendre ensuite sur le marché local des objets de récupération. Il a ensuite commencé à proposer des objets d'art aux Européens installés à Korhogo et rencontré un succès qui l'a poussé à arpenter les villages et hameaux de la région, à la recherche de pièces rares témoignant de la richesse considérable du patrimoine sénoufo. Certains paysans, au courant de son activité, venaient parfois d'eux-mêmes lui vendre les objets qu'ils ne trouvaient plus utile de conserver chez eux. Arachi père faisait alors reproduire les pièces d'exception qu'il avait acquises, vendant les copies et conservant les authentiques. C'est ainsi qu'est née l'impressionnante collection familiale, en même temps qu'une passion transmise de père en fils, puisque Souleymane a appris les rudiments du métier d'antiquaire dès l'âge de 14 ans, et développé depuis une connaissance quasi anthropologique de la culture et des traditions sénoufo, mais aussi de l'art lobi, baoulé, et de certaines sociétés du Mali voisin. Souvent en déplacement dans la région et la sous-région à la recherche de quelques trésors d'artisanat d'art, il recueille, tout comme le faisait son père, les objets dont les villageois ne veulent plus et a constitué au fil des ans une collection de plus de deux mille pièces couvrant tout l'artisanat ouest-africain et ivoirien. Dans la région, il n'est pas jusqu'au village le plus reculé qu'il ne connaisse. Sa collection, qui doit bien remplir 6 pièces de 30 m², est absolument impressionnante : lits funéraires sénoufo, oiseaux de culture (récompensent le village qui a été le plus productif), statues de danse, calebasses, tabourets, cannes, masques-heaumes, calaos, wambêlê, portes ouvragées, art sénoufo, bambara, objets artisanaux en provenance de Guinée, du Mali... Vous pouvez en choisir un au hasard, Souleymane vous en donnera le nom, l'histoire et la fonction précise. En plus de son métier d'antiquaire, notre homme est également sculpteur (surtout spécialisé dans le mobilier). Son rêve ? Assister de son vivant à l'édification d'un musée qui permettrait de conserver dans les meilleures conditions possible cet inestimable corpus contant tout un pan de l'histoire du pays et de la sous-région. « Chaque chose a une signification. Chaque objet d'art a une identité et une importance dans la société. À travers mes activités, je vise l'homme. La culture est au centre de tout. Un objet culturel, même acheté comme souvenir, répond à l'idée que l'on garde d'une civilisation, explique Souleymane. Mon père était toujours prêt à acheter une pièce. Il pensait que s'il ne le faisait pas, cet objet disparaîtrait pour faire oublier son identité tout comme certains rituels sénoufo qui ont aujourd'hui disparu... ». À découvrir absolument.
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