Guide de LEIPZIG : Mode de vie

Vie sociale
Education

Le système éducatif allemand, partant comme l'un des plus performants du monde, fait face aujourd'hui à de nombreuses difficultés. L'uniformisation aux normes européennes et le résultat cinglant de certaines enquêtes, au résultat desquels l'Allemagne avait une place médiocre parmi les pays européens, ont récemment fait déchanter un système qui se targuait pourtant de son effectivité. Inégalités flagrantes et inadaptation d'un nombre d'élèves de plus en plus important, tels sont les défis que le pays doit désormais relever en terme d'éducation. Leipzig ne déroge pas à ces caractéristique générales. L'éducation en Allemagne est du ressort des Etats fédérés, si bien qu'il existe parfois des différences entre les Länder, notamment au niveau du nombre d'années d'études secondaires, à un an près. Cependant, on peut citer quelques traits caractéristiques du système scolaire. L'école est obligatoire à partir de l'âge de 6 ans jusqu'à 13 ans. Ainsi, l'Allemagne affiche un taux d'analphabétisme inférieur à 1 %, figurant parmi les plus faibles du monde. Entre l'âge de 3 et 5 ans, les enfants ont la possibilité d'aller à l'école maternelle, ou Kindergarten. A 6 ans, on entre à l'école primaire, ou Grundschule, et on y reste pendant quatre ans. Suivent deux années d'orientation pendant lesquelles l'élève devra choisir entre diverses formes de collège selon ses goûts et ses aptitudes. Il devra alors s'orienter, pour quatre années, vers des études plutôt théoriques (" Gymnasium ", équivalent de collège-lycée général) ou plutôt pratiques (Realschule et Hauptschule, équivalent de collège-lycée professionnel. En Saxe, on finit son parcours d'éducation au bout de 9 ans si on suit la Hauptschule, dee 10 ans si on suit une Realschule, 12 ou 13 ans si on suit le Gymnasium qui permet d'obtenir son " Abitur " (bac) et d'entrer à la fac. Difficile d'ailleurs de converser facilement des niveaux de classe avec les Allemands : le décompte y est progressif (on fait sa 1ère à 6 ans, seconde à 7 ans, troisième à 8, etc), contrairement à la France. Les cours commencent tôt le matin et finissent en général en début d'après-midi, vers 14h ou 15h. Le temps libre est ainsi bien souvent consacré à l'épanouissement personnel de l'enfant, à travers des activités sportives, artistiques ou musicales. L'organisation du collège est particulièrement hiérarchique et élitiste dans les faits, ce qui est au coeur des critiques actuelles adressées au système éducatif. Il existe en effet cinq formes de collège différentes qui répartissent les élèves principalement selon leur niveau, et offrent des perspectives d'avenir variables. Les trois premières formes de collège/lycée sont la Hauptschule (école principale), la Realschule (école pratique) et une formule combinée de Hauptschule et Realschule. Les élèves qui ont été à l'un de ces trois collèges peuvent ensuite effectuer un apprentissage et/ou entrer dans une Berufschule (lycée professionnel) pour trois ans. Les deux autres formes de collège/lycée sont la Gesamtschule, qui combine tous les types de formation, puis le Gymnasium, le général, qui recueille les meilleurs élèves. Les Allemands qui passent leur Abitur (baccalauréat) le passent généralement à l'âge de 19 ans et achèvent ainsi leurs études secondaires. Quelle que soit la forme des études secondaires suivies, l'apprentissage d'au moins une langue étrangère est obligatoire. La première langue étrangère étudiée est l'anglais. Ensuite, la langue la plus parlée est l'espagnol, en concurrence avec le français.

Les universités allemandes figurent parmi les meilleures et les plus anciennes d'Europe. Celle de Leipzig est la deuxième plus ancienne université allemande du territoire allemand, après celle d'Heidelberg, et la troisième plus ancienne de toutes les universités germanophones de l'Histoire (la plus ancienne étant celle de Prague). Elle fut fondée en 1409 et fêta ses 600 ans en 2009. Comme les autres universités l'ex-Allemagne de l'Est, elle a connu de profonds remaniements au sein du personnel enseignant depuis 1990, en raison de l'orientation marxiste-léniniste de nombreuses filières et cours universitaires. Mais dès le début des années 1990, notamment sous l'impulsion de jeunes professeurs venus en grande partie du Bade-Wurtemberg (où peu de postes étaient à pourvoir pour la nouvelle génération), Leipzig s'est imposée comme la meilleure université d'ex-RDA à côté des universités berlinoises. Ses domaines de pointe sont la médecine, les biotechnologies, la chimie. Le secteur de l'enseignement supérieur est aujourd'hui en pleine restructuration, l'Allemagne s'alignant sur la norme européenne selon le processus de Bologne. Avant une uniformisation finale de l'enseignement supérieur à l'échelle européenne, le système actuel est, selon les universités, à mi-chemin entre l'ancien et le nouveau système. Initialement, la durée minimale des études était de huit ou neuf semestres répartis en général sur quatre à cinq années, souvent plus. En moyenne, les étudiants allemands passaient sept ans à l'université et finissent leurs études vers l'âge de 28 ans. Désormais, les études, alignées sur la licence et le master, seront plus restrictives et ne permettront plus aux étudiants allemands d'allonger leur temps d'étude et organisant leurs semestres à la carte comme c'était le cas. Outre la formation théorique, le système allemand met particulièrement l'accent sur l'acquisition d'expériences préprofessionnelles à l'aide de nombreux stages ou de petits boulots. Les différents examens universitaires préparés sont actuellement la Zwischenprüfung (équivalent de la licence), puis le Magister ou Diplom (équivalent de la maîtrise), ou le Staatsexamen (examen d'Etat) pour les juristes et les futurs enseignants du primaire et du secondaire, et enfin le Master (l'équivalent des anciens DEA et DESS français). Il est également possible de s'engager dans la voie de la recherche universitaire en préparant un Doktortitel (doctorat).

Niveau de vie

Leipzig est la ville la plus riche d'ex-Allemagne de l'Est, qui l'est nettement moins que les Länder de l'Ouest. Globalement, l'Allemagne est un des pays les plus riches au monde, ce qui n'empêche pas le fossé entre riches et pauvres de se creuser toujours plus. Le revenu moyen net des ménages est d'environ 30 000 € à l'Ouest et 23 000 € à l'Est : il existe donc bien, encore, une différence notable entre l'ex-RFA et l'ex-RDA. Depuis 1973, la pauvreté ne cesse d'augmenter en Allemagne. Les populations les plus exposées à la pauvreté sont les chômeurs, les personnes à faible qualification, les familles monoparentales, les familles nombreuses et les immigrés qui sont menacés d'exclusion sociale. En ex-RDA, les disparités villes-campagnes ont atteint le même niveau qu'en ex-RFA. Quant aux nombres des bénéficiaires de l'aide sociale, il a quadruplé depuis 1973 dans les anciens Länder et doublé en ex-RDA depuis 1991 : 2,88 millions d'individus répartis sur 1,5 million de ménages, reçoivent une aide (3,5 % de la population). Plus de 1 million de jeunes de moins de 18 ans vivent de l'aide sociale. En revanche près de deux millions de ménages ont gagné le double du revenu moyen. Et le nombre des millionnaires représente 0,043 % de l'ensemble des contribuables... Habitat La très grande majorité des Allemands (88 %) vit en zone urbaine : 29,1 % des ménages vivent dans une maison individuelle, le reste en appartement. Enfin, un ménage d'actifs sur deux est propriétaire de son logement. Leipzig et sa région se tiennent à peu près dans cette moyenne nationale. Depuis quelques années, on enregistre une nette augmentation de la taille des logements. Un ménage vit sur un espace de 83,6 m² en moyenne, c'est-à-dire sur plus de 2,2 m de plus que 10 ans auparavant. Chaque habitant dispose en moyenne de presque 38 m², mais il y a de nettes différences entre les nouveaux et les anciens Länder. Longtemps, Leipzig a bénéficié de faibles loyers, compte tenu de la " sous-attractivité " des Länder de l'Est et de la proportion de logements existants avec le nombre d'habitants (la ville compte moins d'habitants aujourd'hui qu'en 1930 ! !). Une offre bien supérieure à la demande donnait un avantage certain aux locataires. Mais depuis les années de rénovation des logements et l'augmentation incessante de la côte de la ville, surtout ces dernières années où Hype-zig s'est imposée comme la nouvelle cité tendance à l'est, les prix des loyers ont flambé et cette caractéristique est bien atténuée, sinon en voie de disparition. Mais Leipzig reste moins chère qu'une métropole de l'Ouest ou que Berlin, ce qui continue à faciliter son boom et son attractivité.

Familles

En Allemagne, les célibataires représentent 37 % de la population, les personnes mariées 45 %, et les veufs ou divorcés 18 %. L'âge du premier enfant pour les mères est de 29,7 ans, en recul constant depuis plusieurs années. Les couples sans enfants et les familles monoparentales représentent un tiers des ménages. 14,17 % ont un enfant, 11,14 % deux et seulement 4,22 % en ont trois ou plus. Place des femmes Contrairement à ce qu'on pourrait croire, l'Allemagne est loin d'être un pays paritaire... Certes le machisme n'est pas flagrant dans la rue, et les Allemandes peuvent compter sur les acquis du virulent féminisme des années 1960 et 1970 dans les rapports homme-femme. Mais la structure de la société est foncièrement patriarcale, et le modèle ouest-allemand traditionnel, soutenu encore aujourd'hui par la CDU, est fondé sur l'image d'un foyer impliquant un homme à salaire important et d'une femme s'occupant des enfants et de la maison. Le manque de politique de soutien des naissances en Allemagne force bien souvent les femmes à choisir entre la maternité et leur carrière. Les inégalités sur le marché du travail, et notamment en terme de salaires, sont importantes, au détriment des femmes. Dans la sphère politique, le pays a pourtant fait beaucoup d'efforts ; 30,9 % du personnel politique est féminin, ce qui est une bonne moyenne pour l'Europe (mais loin d'être la meilleure). Un système de quotas en ce sens a été introduit par la plupart des partis ; l'ascension d'Angela Merkel est la preuve que la réussite d'une femme en politique est bien possible en Allemagne. Reste que globalement et en dehors du politique, le pays est encore loin de s'être constitué les outils de l'égalitarisme, ce malgré la combativité de beaucoup d'Allemandes. Venons-en à Leipzig : la situation des Allemandes de l'Est est assez particulière. Elles sortent d'un système en principe égalitariste et doivent affronter le modèle patriarcal ouest-allemand, même si ce dernier est évolution. Elles partent en tout cas familialement et sur le plan des moeurs avec plus d'ancrage égalitariste que leurs consoeurs de l'Ouest. Nombreuses sont celles qui se sentent profondément féministes. Mais les femmes, à Leipzig comme partout à l'Est, sont aussi les premières victimes des difficultés sociales, car elles ont été encore plus que les hommes frappées par le chômage qui sévit en ex-RDA, et sont aujourd'hui majoritaires dans les emplois précaires. A noter que la prostitution est reconnue par l'Etat allemand depuis le 1er janvier 2002. Les prostituées ont dorénavant le droit à la couverture sociale et peuvent prétendre aux prestations chômage, maladie et retraite. De plus, elles ont le droit de signer un contrat de travail leur permettant le libre choix de la clientèle et des services fournis.

Santé et retraites

Voilà deux domaines situés au coeur des préoccupations politiques depuis l'époque Schröder. Jusqu'à nos jours, la tradition sociale en Allemagne était forte : un système de protection sociale assurait la prise en charge des malades et le remboursement des médicaments. Or, devant l'explosion des dépenses publiques, creusant un déficit déjà supérieur aux taux autorisés au sein de l'UE, une profonde réforme a été adoptée par le gouvernement Schröder. En 1996, la réforme Seehofer introduit la concurrence entre les caisses maladies et développe un mécanisme de compensation. Des forfaits par pathologie participent également au financement des hôpitaux. En 2002 le déficit des caisses maladies était toujours élevé à 3,4 milliards d'euros. En 2004 des tickets modérateurs comme un forfait de 10 € maximum par trimestre font leur apparition. Mais il n'est pas dû lorsque le patient consulte préalablement son médecin traitant. Ce forfait vise à réduire le nomadisme des patients. Les tickets modérateurs sur les médicaments et sur le forfait d'hospitalisation reste à la charge des patients. Enfin le taux de cotisation des retraités est aligné sur celui des actifs. En 2005 la réforme exclut de l'assurance minimum les prothèses dentaires, les lunettes et les indemnisations d'hospitalisation pour maladie comme pour maternité. Les caisses maladies se voient obligées d'équilibrer leurs comptes en contractant des emprunts si nécessaires. Enfin le financement de l'assurance maladie s'appuiera désormais sur une cotisation conforme au salaire, à parité entre le salarié et l'employeur. La concurrence n'est donc pas introduite au niveau de l'assurance maladie. Les mécanismes collectifs de financement sont renforcés et les services couverts obligatoires définis au niveau national. Comme pour le domaine de la santé, celui des retraites est confronté à un vieillissement de la population qui remet en cause la pérennité du traditionnel " contrat entre générations " (Generationenvertrag). Jusqu'alors, la population active assurait la retraite des personnes âgées. Ce système, qui a fait ses preuves en période de prospérité économique, est aujourd'hui au bord de l'effondrement. L'Allemagne souffre en effet d'une telle crise de la natalité que, pour sauver le système actuel des retraites, il faudrait doubler le taux de cotisation. Le plan de réforme des retraites, avec notamment le relèvement de l'âge de la retraite de 65 à 67 ans, est comme en France au coeur d'un vif débat. La réforme doit être définitivement entérinée au cours de la prochaine décennie.

Est et Ouest

Malgré les énormes transformations, il est encore trop tôt pour parler aujourd'hui d'une Allemagne véritablement unie. Il n'est pas " politiquement incorrect " de parler " d'Est " et " d'Ouest ", même si la séparation physique entre les deux régions n'existe plus. Les différences entre l'Est et l'Ouest persistent, si bien que certains affirment que " le mur existe encore dans les têtes ". Certes, peu d'Allemands de l'Est souhaitent sérieusement un retour en arrière, malgré quelquefois un sentiment " d'Ostalgie " - jeu de mots, exprimant une certaine nostalgie vis-à-vis de la RDA. Vous rencontrerez rarement une personne qui remette en cause les libertés acquises avec la réunification. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les Allemands de l'Est étaient bien plus disposés à la réunification du pays que les Allemands de l'Ouest. Mais, l'isolement aidant, on s'imagine toujours que tout est tellement mieux ailleurs et que le paradis est " de l'autre côté ". Pour bon nombre d'Est-Allemands, le choc culturel et économique a été grand. Guère préparés à la compétition qui règne dans le monde capitaliste, beaucoup trouvent le système actuel particulièrement dur et regrettent parfois la sécurité de l'emploi et le système social de la RDA. Le sentiment d'avoir été systématiquement " colonisés " par l'Ouest, sans pouvoir aussi donner des éléments positifs de l'Est au nouveau système, avec en outre un remplacement systématique des élites locales par du personnel de l'Ouest, est bel et bien présent. En Allemagne de l'Est, les grands " perdants " sont finalement les femmes et les individus appartenant aujourd'hui à la tranche d'âge des 35-50 ans. Les premières sont aujourd'hui massivement touchées par le chômage, alors qu'autrefois 96 % d'entre elles avaient un travail. Quant aux seconds, ils se sont fréquemment retrouvés après la réunification avec des expériences professionnelles et des diplômes généralement non reconnus et dévalorisés sur le nouveau marché du travail. Ils ont bien souvent dû mettre à jour leurs connaissances en suivant diverses formations aux résultats plus ou moins fructueux. D'ailleurs, une migration du travail, mal endiguée par les élites politiques, a été un fléau poussant d'immenses régions au dépeuplement. 4 des 16 millions d'Allemands de l'Est travaillaient à l'Ouest à la fin des années 1990. Les grands " gagnants " au changement sont les retraités - qui perçoivent aujourd'hui de généreuses pensions de retraite - et les jeunes générations qui, de manière générale, ont bien su s'adapter au nouveau système. Chez eux, la distinction Est/Ouest est d'ailleurs de moins en moins présente...

Mœurs et faits de société

Leipzig est une ville libérale, moderne et non-traditionnaliste, a-religieuse. L'Allemagne de l'Est a été profondément " athéisée " et dé-traditionnalisée, une différence de taille avec l'Ouest. Les structures traditionnelles (calendrier religieux, fêtes traditionnelles, régionales, nationales, grandes familles...) y ont été réduites à leur minimum. Par conséquent, il existe assez peu de rituels collectifs ou de traditions, suivis par tous, surtout à Leipzig qui est historiquement une ville libérale, progressiste (versus Dresde, plus conservatrice et chrétienne). Ce fait a laissé une place importante au choix culturel individuel et, sur le plan collectif, aux " subcultures ", diverses, auxquelles la jeunesse des années 1990 s'est beaucoup identifiée. Punks versus skinheads, gauchistes versus néo-nazis, rockeurs ou gothiques, électros contre pops branchés, la jeunesse urbaine s'y définit et s'identifie beaucoup par " scène " culturelle depuis la chute du mur. Par ailleurs, la chute du communisme a été une rupture dans la vie de chacun, l'effondrement d'un monde, d'un système de valeur - auxquelles on ne croyait déjà plus. De manière générale, les Allemands de l'Est sont très sceptiques envers toutes les idéologies, désillusionnés, et considèrent le monde dans lequel nous vivons comme autant régi par une idéologie que la RDA, mais plus pernicieuse puisque non-dictatoriale. Le scepticisme envers la politique, le monde capitaliste, la mondialisation, et l'équilibre dans lequel nous vivons, est souvent marqué : pour beaucoup, tout cela pourrait s'effondrer rapidement de la même manière que leur monde d'avant s'était effondré.

En revanche, parmi les classes populaires dé-prolétarisées, déshéritées et en mal d'identité, le retour de l'idéologie d'extrême-droite a fait des ravages, dans les années 1990, mais encore aujourd'hui. Les tensions entre ceux qui sont devenus des " néo-nazis ", en rupture avec le système et ses valeurs, et le reste de la société (et notamment tout le monde écolo-gauchiste-alternatif), ont été très fortes, voire violentes, jusque dans le milieu des années 2000 ; elles se font encore ressentir.

Assez peu à Leipzig, où le cosmopolitisme l'a emporté, mais dans les petites villes alentour, frappées par l'exode et le chômage, ou dans les cités HLM de la périphérie, comme la difficile Grünau, des comportements agressifs envers les étrangers, les " non-blancs ", les homosexuels et même tous ceux qui arborent un look non " cheveux ras ", peuvent se manifester de la part de skinheads ou sympathisants. Dans la ville en revanche, le multi-kulti s'est imposé et s'affiche fortement ; les Leipzigois aiment montrer qu'ils vivent comme ils l'entendent.

Identité locale : Leipzig, plus forte ville de Saxe, mais soumise à sa capitale Dresde, s'est beaucoup construite dans l'opposition à celle-ci. Dresde, politique, nobiliaire et catholique ; Leipzig, marchande, bourgeoise, industrielle et protestante. Il existe un adage résumant la répartition des tâches des trois grandes villes de Saxe selon leur profil : Dresden regiert, Chemnitz arbeitet, Leipzig handelt (Dresde gouverne, Chemnitz travaille, Leipzig fait du commerce). Dans l'opposition à Berlin, cette fois Leipzig se vit comme une ville déjà un peu " méridionale ", hédoniste, réfractaire à la rigueur prussienne de la capitale allemande, aimant le confort de vie (Gemütlichkeit). Dans les faits, ce n'est pas si frappant... Quoique ?

Au plan de la communication, les Saxons ne sont pas les gens les plus extravertis au monde. Le communisme a de plus laissé des traces sur les questions d'hypocrisie sociale : elle est moins marquée qu'en Europe " de l'Ouest ", en tout cas chez les générations qui ont connu la RDA. Parfois une certaine indifférence peut prévaloir, ce qui ne signifie pas un quelconque mépris. La politesse appuyée n'est pas une valeur majeure, et l'absence de sourire d'une vendeuse ne signifie en aucun cas, en Saxe, un manque de respect. Il faudra donc essayé de ne pas calquer des attentes de politesse à la française là où elle n'a pas de signification culturelle.

En revanche, double héritage de la culture allemande et du communisme, un plus grand égalitarisme règne dans les rapports au sein de la société : entre hommes et femmes, entre différentes classes sociales ; les rapports sont peu différenciés. Et le sentiment de proximité plus important : vous serez donc bien souvent plus vite tutoyé(e) que dans l'Hexagone, y compris au café ou lors d'une furtive conversation de rue.

Le rapport au corps est beaucoup plus relâché en Allemagne, et particulièrement à l'Est, qu'en Europe plus méridionale. Ainsi, sur les bords des lacs, mais en été aussi parfois sur les pelouses, les gens se dénuderont spontanément sans y voir d'obscénité. Le naturisme est d'ailleurs très développé en ex-RDA.

Les lieux de sociabilité : les cafés, les bars, mais aussi aux beaux jours, les parcs, qui deviennent un véritable lieu de vie pour les Allemands, toutes générations confondues ! Faire un barbecue au parc entre amis ou en famille est une des activités favorites des Leipzigois. Sachez aussi que le peti déjeuner est un repas à part entière, et que beaucoup d'amis se donnent rendez-vous pour petit-déjeuner ensemble dans un café !

Religion

Historiquement, depuis les débuts de la Réforme au XVIe siècle, Leipzig, comme la plupart des villes marchandes et bourgeoises d'Europe du Nord, a adhéré à la nouvelle pratique chrétienne, le protestantisme luthérien. La ville fit d'ailleurs partie de l'aire d'action directe de Martin Luther, qui y a laissé une empreinte durable. Les bourgeois des villes, désireux de s'émanciper des structures impériales et féodales qui les soumettaient au clergé et aux nobles, ont adhéré en masse au protestantisme. Leipzig est devenue un refuge de choix pour beaucoup de protestants persécutés en Europe, dont les huguenots français qui ont amené richesses et dynamisme à la ville dans la deuxième partie du XVIe siècle. Beaucoup de Leipzigois sont d'ailleurs d'origine huguenote.

Cela dit, la RDA a largement athéisé la population leipzigoise. 83,9 % d'entre elle n'appartient aujourd'hui à aucune église (en Allemagne, on déclare son appartenance à une religion et l'on paye une redevance en conséquence). Seulement 11,8 % de ses habitants sont protestants, et 4,3 % sont catholiques. Il existe une très petite population juive (souvent étrangère) et une population musulmane restreinte (également immigrée).

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