Malgré un passé glorieux et une réputation de choix, le site de Mari a perdu, depuis quelques années, beaucoup de son intérêt. Bien sûr, ce n’est pas sans un pincement au cœur qu’archéologues et historiens très avisés découvrent ce site. Mais il faut reconnaître que si Mari est une étape incontournable pour les passionnés d'histoire, elle est en revanche plus difficile à apprécier pour un néophyte. C’est une famille de Bédouins qui surveille le site.Les fouilles poursuivies presque sans interruption depuis 1933 par André Parrot, puis dirigées par Jean-Claude Margueron depuis 1979, ont fourni à l’archéologie française ses lettres de noblesse... et légué au Louvre de remarquables collections. Le problème est qu’à force de décorer les musées les plus prestigieux du monde, le site s’appauvrit de plus en plus. Une documentation abondante, qui a également été publiée, a permis d’envisager sous un autre jour l’histoire du IIIe millénaire av. J.-C., une histoire que l’on croyait cantonnée au bas Euphrate. La découverte de Mari, puis celle d’Ebla bien plus récemment, a permis de réviser ce point de vue.Des fouilles subventionnées par le ministère des Affaires étrangères se succèdent chaque année durant six semaines, de mi-septembre à début novembre. Elles visent pour l’heure à mettre au jour le palais du IIIe millénaire, dont l’architecture, selon les archéologues en charge du travail, serait totalement différente de celles du palais du IIe millénaire.Si les cités sont bien nées à Sumer, au sud de la Mésopotamie, dans le courant du IVe millénaire, leur culture devait se propager bien au-delà et s’enrichir d’apports non sumériens. Peuplée de sémites, Mari était située idéalement au carrefour des influences des peuples du littoral, des plateaux d’Anatolie et de Sumer.L’Euphrate était alors l’axe de passage des marchandises du Khabour, de la Syrie orientale et de la Mésopotamie.On a découvert, sur la rive gauche du fleuve, un grand canal de navigation (11 m de largeur, 120 km de longueur) qui facilitait la navigation des bateaux en toute saison. Sa construction est à l’origine de la création de Mari. La ville, bâtie sur la rive gauche du fleuve, doit en effet sa richesse aux péages prélevés sur les marchandises en transit.Mari a longtemps été considérée comme ayant la forme d’un demi-cercle. En déterminant le cours ancien de l’Euphrate (qui n’a jamais baigné la cité) et en analysant les textes des tablettes d’argile (qui parlent souvent de canaux indispensables aux cultures), les archéologues ont redécouvert ce qui fut la trame de la cité. Les conclusions furent que l’on n’avait, avant 1979, découvert que la partie occidentale d’une ville circulaire. L’autre moitié (ville basse par opposition au centre politique et religieux fouillé) était séparée par un canal. On identifia au nord le port de Mari. Le bourrelet extérieur, d’un diamètre de 1 900 m, jouait à la fois un rôle de digue contre les crues du fleuve et de rempart. Ces recherches, de nature pluridisciplinaire, militent en faveur d’une conception d’ensemble de la ville, édifiée au cours du premier tiers du IIIe millénaire.Plusieurs périodes bien distinctes marquent l’histoire de Mari. Jusqu’au début du XVIIe siècle av. J.-C., la ville, fondée deux siècles plus tôt, connaît une activité intense, puis est abandonnée. Suit une autre période, de 2600-2500 av. J.-C. (la période présargonique) à 2200 environ. La ville aurait alors cédé sous les coups de l’empire d’Akkad, postérieurement au règne de Sargon. Troisième période, celle de la dynastie des Shakkanakku (2266-1980 av. J.-C.). On construit une nouvelle demeure royale. De l’espace temporel qui sépare la fin de la dynastie des Shakkanakku de l’arrivée des Amorrites, on sait très peu de chose. Quelques noms marquent plus profondément cette période de successions de dynasties amorrites (Iahdun-Lim, Shamshi-Adad, Iashmah-Addu, Zimri-Lim). Elle s’achève avec la montée en puissance de Babylone et le sac de la ville par Hammourabi (vers 1800 av. J.-C.).

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