Guide du Vénézuela : Survol du Venezuela

Les plages du Venezuela
Les plages du Venezuela
Géographie
Andes et cordillère de la Costa

Au nord, les Andes vénézuéliennes et la cordillère de la Costa sont séparées de la zone montagneuse de la Guyane par les Llanos, des plaines que l'on pourrait rapprocher de la pampa argentine. Les cordillères du Nord sont des rameaux de la principale chaîne andine qui entre au Venezuela en se divisant en un énorme V, de la sierra de Perijá jusqu'au nord des Andes, au bassin de Maracaibo. Plus à l'est, les Andes se transforment en cordillère de la Costa, qui marque la limite méridionale de la mer des Caraïbes. Notons toutefois avec Françoise Rase, de Caracas, que les deux cordillères ne dépendent pas l'une de l'autre : géologiquement en effet, la cordillère de la Costa est du IIe millénaire, alors que celle des Andes date du milieu du IIIe millénaire.

Les régions les plus agréables à vivre se trouvent, précisément, dans les Andes et la cordillère de la Costa. Elles sont habitées par 65 % de la population alors qu'elles ne représentent que 12 % de la surface du pays. Dans les vallées, sur les terrasses andines et les flancs de ces montagnes, on cultive canne à sucre, maïs, coton, sésame, riz, blé, etc. Les Andes pénètrent au Venezuela par l'Etat de Táchira (sud-ouest) pour finir dans l'Etat de Lara, 500 km plus au nord. Le sommet le plus haut est le Pico Bolívar (5 007 m). On trouve, sur les plateaux andins, quelques villes importantes telles que Mérida, Trujillo ou Valera alors que San Cristóbal, la plus peuplée, est située dans une vallée. La cordillère de la Costa, qui mesure environ 500 km d'est en ouest et 80 km du nord au sud, part des vallées de Turbio et Yaracuy à l'ouest, jusqu'à la péninsule de Paria et... l'île de Trinidad à l'est. Cette cordillère culmine à un peu plus de 2 600 m, avec les pics Naiguatá et La Silla, tous deux visibles de Caracas.

Zone côtière

Cette zone n'est constituée que d'une frange étroite, entre la côte et les montagnes, entre la péninsule de Paria et le lac de Maracaibo. On y trouve, d'ouest en est, les ports de Maracaibo, Puerto Cabello, La Guaira, Puerto La Cruz (Guanta), Cumaná et Carúpano. Elle est peuplée de 18 % de la population alors qu'elle ne représente que 7 % de la surface du pays. C'est, bien entendu, ici que se trouvent les plages, notamment celles appartenant aux parcs nationaux de Morrocoy (à l'ouest de Caracas) et de Mochima (à l'est). Dans ces vallées chaudes qui longent la mer, on cultive le cacao, mais aussi la noix de coco, la canne à sucre et les bananes. La pêche constitue aussi un pôle de ressources important, sur les côtes continentales et ses 72 îles.

Territoire insulaire de Miranda

En août 2011 le président Hugo Chávez annonce que cette nouvelle entité administrative et territoriale constituée d'îles de la mer des Caraïbes apparaîtra prochainement sur la carte du pays sous le nom de " territoire insulaire de Miranda " en hommage à l'ennemi des colons espagnols et grande figure de l'indépendance. Ce territoire regroupe les îles vénézuéliennes de Los Roques, Las Aves et La Orchila après avoir appartenu à l'Etat de Nueva Esparta. Le 25 octobre 2011 est nommé l'amiral Armando Laguna Laguna comme chef politique de ce dernier ; le 25 novembre l'acte d'instauration du territoire insulaire est signé.

Llanos

Ces plaines immenses, situées entre les cordillères andines et côtières (à l'ouest et au nord) et l'Orénoque (au sud), occupent une superficie plane de savanes à perte de vue. Quelques forêts longent des rivières calmes au faible dénivelé, qui débordent par conséquent fréquemment. Ainsi, le fond de l'Orénoque ne descend par exemple que de 80 m sur 1 200 km. Le climat des Llanos est caractérisé par un énorme contraste entre la saison des pluies (hiver) et la saison sèche (été). En hiver, normalement d'avril-mai à octobre, des pluies torrentielles provoquent la crue des rivières qui inondent de grandes superficies. Le bétail se réfugie alors dans les zones sèches et la circulation devient impossible. En revanche, en été, la sécheresse succède à la pluie. La végétation se rabougrit et la faune se rassemble peu à peu autour des points d'eau qui se font de plus en plus rares. Pays d'aventure et terre des anacondas, les Llanos sont sillonnés de rivières grouillant de raies électriques, de piranhas furieux (caribes), de caïmans (babas). Mais les plus surprenants demeurent le fourmilier (oso hormiguero ou son cousin plus grand, le oso palmero) et le capybara (chiguire), le plus grand rongeur du monde. Le paysage, envahi de palmiers filiformes, regorge également d'oiseaux : ibis rouges (corocoros), hérons (garzas) et rapaces en tout genre.

Forêt

Environ 40% du territoire national est couvert par la forêt, concentrée sur les Etats de Bolívar, Amazonas et Delta Amacuro avec 75 % de la superficie forestière. Elle regorge d'une flore et d'une faune partiellement répertoriées. Sur ses 8 000 espèces de plantes connues, 7 000 sont propres à la région amazonienne ! La forêt constitue aussi un réservoir de minerais stratégiques, comme l'or et les diamants, dont l'extraction pose de plus en plus de problèmes écologiques (déforestation à large échelle, déchets de mercure, etc.). C'est enfin la région où vivent une vingtaine d'ethnies indigènes ayant conservé leur langue et leur culture (Yanomami, Guahibo, Piaroa, Yekuana, etc.). Un capital resté presque vierge depuis plus de 500 ans, grâce à l'hostilité de la nature. Cette forêt équatoriale, typique du territoire fédéral d'Amazonie, croît dans des régions dont la température moyenne est supérieure à 26 °C et les précipitations supérieures à 100 millimètres par mois. Sa flore est notamment constituée de plantes à racines peu profondes, de plantes grimpantes (lianes...) et de plantes épiphytes (orchidées...).

Guyane (La Guayana)

La Guyane est l'appellation donnée au territoire fédéral d'Amazonas et l'Etat de Bolívar, situés dans le massif de Guyane. Le plus grand Etat du Venezuela représente 45 % de la superficie du pays, en n'étant pourtant habité que par 2 % de sa population. Cette région, indissolublement liée au Monde perdu de sir Conan Doyle, à la légende de l'Eldorado ou aux hommes sans tête " vus " par Raleigh lors de ses expéditions au XVIe siècle, se trouve au sud et à l'est de l'Orénoque, dans le drainage de l'Amazone. Grâce à la découverte de nombreux et riches gisements d'or et de diamants, la région connaît des périodes de prospérité certaine, mais très passagères. Plus encore que ces deux métaux précieux, ce sont les mines d'aluminium, de bauxite et de fer qui font la richesse actuelle de cet Etat. Ces gisements, qui longent le Caroní, sont parmi les plus grands du monde et représentent des millions de tonnes d'un métal très pur. Il n'existe pratiquement aucune agriculture, mais l'élevage a tendance à se développer.

Plus au sud, après les plaines et les forêts irriguées de rivières à l'eau noire et de cascades au grand potentiel hydraulique, on arrive dans la région du río Yuruari et, finalement, à la Gran Sabana. C'est ici que tombe du ciel le Salto Angel, la plus haute chute d'eau du monde (979 m), parmi d'autres beautés naturelles à découvrir. Le Tepuy (montagne en pémon) appelé Auyantepuy qui abrite cette cascade est un haut plateau aux contours abrupts que l'on retrouve dans tout le massif guyanais. Ce sont de véritables merveilles majestueuses de la nature, le relief tabulaire des Tepuys présente des milieux naturels riches en espèces endémiques en raison de l'isolement et des contrastes climatiques, cependant, cela concerne tout au plus quelques plantes et quelques insectes. On est donc loin des attaques d'iguanodons et des ptérodactyles du Monde perdu, publié en 1912 par sir Arthur Conan Doyle.

Encore plus au sud, jusqu'à la frontière brésilienne, la terre amazonienne est traversée non seulement par l'Orénoque, mais aussi par le río Negro (qui se jette dans l'Amazone), reliés dans un tumulte légendaire (dû aux courants inverses) par le Casiquiare. Ce phénomène spectaculaire fut découvert par Manuel Román, un missionnaire qui rencontra des Portugais venus de l'Amazone pour chasser des Indiens afin d'en faire des esclaves. Le Casiquiare détourne ainsi à peu près 20 % des eaux de l'Orénoque et ne reçoit pas moins de 5 affluents, le long de ses 220 km, avant de se jeter lui-même dans le Guanía, venant de Colombie, qui se transforme ensuite en río Negro et pénètre au Brésil pour s'unir enfin à l'Amazone. Durant la saison des pluies, le Casiquiare inonde une zone comprise entre l'Orénoque, le Guanía et le río Negro et forme une énorme lagune. Les rivières de la forêt constituent une sorte de mer intérieure peuplée de nombreuses espèces aquatiques charmantes, dont le piranha et la couleuvre d'eau. Les Indiens sont les seuls qui cohabitent depuis des centaines d'années avec cette nature envahissante, en mangeant le peu qu'elle offre, comme le manioc ou le crabe de rivière, et en tirant les médicaments de la forêt. Plus que l'homme, ce sont donc les rivières et les fleuves les vrais héros de ce monde du Sud que domine l'Orénoque.

La Guyane, qui couvre presque la moitié du pays, n'a pratiquement pas d'agriculture. Cette terre n'est en effet pas cultivable. Car si elle est arrosée toute l'année, l'acidité des sols et des eaux sombres semble réduire considérablement sa fertilité. Les villes importantes de Guyana sont Ciudad Bolívar et Puerto Ordaz-San Felix (ces deux villes séparées par le Caroní sont reliées par un pont et portent le nom de Santo Tomé de Guyana), sur l'Orénoque. Le Caroní, qui descend de la Gran Sabana en mille cascades, torrents et chutes, rencontre l'Orénoque et forme un Eldorado plus réel en tout cas que l'or et les diamants des conquistadores. C'est celui des minerais et des industries qui font pousser de nouvelles villes actives, telles que Ciudad Guyana. L'extraordinaire richesse minérale du Venezuela, son énorme potentiel d'énergie hydroélectrique (le Guri Dam est le plus puissant barrage du monde), l'industrie sidérurgique, la proximité de puits de pétrole dans l'Est et la navigabilité de l'Orénoque jusqu'à des ports de grand gabarit, constituent pour cette région une série de conditions prometteuses pour l'industrialisation... mais moins pour l'écotourisme.

Formidable Orénoque !

97,4 % de l'eau du globe sont constitués par les océans. Parmi le peu restant, l'Orénoque a sa part : 2 200 km de long, soit le deuxième plus long fleuve d'Amérique (le 7e mondial) et le troisième plus puissant du monde (derrière l'Amazone et le Zambèze). En moyenne circulent 40 000 m2 d'eau par seconde. C'est dans ce fleuve que se trouvent 90 % des réserves d'eau non salubres du Venezuela. Au long de ce cours d'eau vivent 2 600 espèces de vertébrés et peut-être plus d'un demi-million d'invertébrés, répartis dans de grands biomes : savanes, forêts (57 types différents !), montagnes et écosystèmes aquatiques. Le fleuve n'est pas moins riche sur le plan ethnologique : 23 peuples indigènes différents, défendant un richissime patrimoine culturel. L'Orénoque, grâce à ses innombrables affluents, possède un potentiel hydrographique d'un million de kilomètres. De l'ouest et de l'est, il reçoit les plus gros cours d'eau sombres des Llanos, qui naissent dans les Andes : l'Apure, l'Arauca, le Meta. Du sud et de l'est, il recueille les grands fleuves de Guyane : le Caroní et le Caura aux eaux cristallines nées des tepuys de la Gran Sabana. La source de l'Orénoque se situe dans la Sierra Parima, proche de la frontière brésilienne. Là débute ce qui deviendra un fleuve colossal défiant lors de ses premiers kilomètres une chaîne de chutes d'eau (salto Libertador) dont les grands rochers empêchent la navigation.

Lac de Maracaïbo

La fantastique richesse pétrolière du Venezuela provient du sous-sol du lac de Maracaibo, constitué d'une énorme couche sédimentaire née d'une décomposition chimique orchestrée par la chaleur, la pression et le temps. Ces sédiments donnent aussi d'autres hydrocarbures, tel le goudron réputé être le meilleur au monde (comme tout ce qui vient de Maracaibo, disent les Maracuchos). L'asphalte des grandes artères parisiennes ou new-yorkaises provient d'ici. Ce grand bassin sédimentaire est cerné par les montagnes d'où ont coulé, au fil de millions d'années, des matières organiques de tout genre. Mais l'alchimie devient magique, car au lieu de se combler, le lac s'enfonça lui-même au fur et à mesure d'une arrivée de matière organique, ce qui empêcha le dessèchement des sédiments. Cette incontestable curiosité géologique a été démontrée. En effet, les forages effectués à 5 000 m de profondeur pour trouver du pétrole ont traversé des roches sédimentaires, toute une épaisseur de boues déposées à basse profondeur, avant d'atteindre le granit. Ces boues contiennent donc des fossiles de coquillages et d'autres animaux aquatiques qui vivaient dans ces eaux.

Durant la longue époque de formation et de dépôt de cette énorme couche sédimentaire, le lac, dont la plus grande profondeur est de 30 m seulement, fut toujours aussi plein qu'aujourd'hui. Même les montagnes qui l'entourent ont grandi. C'est pourquoi on découvre des fossiles en étudiant la composition des Andes... Maracaibo n'est pas le seul bassin pétrolifère du Venezuela, d'autres de même type existent tels ceux du Bas-Orénoque et de l'Apure. Et dire qu'en pénétrant dans le lac de Maracaibo, Alonso de Ojeda était loin de se douter que son bateau naviguait sur de l'or, noir, mais bien plus réel que celui d'Eldorado !

Climat

En fait, il faut parler de climats. En effet, il existe 35 zones climatiques dans le monde, et l'on retrouve 25 d'entre elles au Venezuela (sans compter l'air conditionné !). Il est bien sûr difficile de détailler chacun de ces climats, mais en gros voici à quoi vous attendre. Situé dans les tropiques avec 90 % de son territoire à une altitude de moins de 1 000 m, le Venezuela propose en règle générale des températures oscillant entre 22 et 33 °C, avec des maxima dans les Llanos autour de 40 °C et surtout à Maracaibo, jusqu'à 45 ou 50 °C. Néanmoins, au bord de la mer, la température est rafraîchie par la brise marine et s'avère très agréable.

Plus on gagne de l'altitude, plus la température baisse, bien sûr, avec des différences considérables entre le jour et la nuit. Malgré l'humidité qui prévaut pendant la journée, les nuits dans la Gran Sabana peuvent être fraîches, voire glaciales au sommet du Roraima (2 800 m) ; ce phénomène est encore plus marqué dans les Andes où les fluctuations atteignent parfois plus de 20 °C la même journée, avec des minima très en dessous de 0 °C sur les glaciers situés au pied des sommets andins.

La saison des pluies débute en mai et dure normalement jusqu'en novembre : c'est l'hiver (on observe cependant depuis quelques temps des pluies qui perdurent quelquefois jusqu'en janvier). Le reste de l'année, c'est l'été (verano) et le temps est généralement très sec, si ce n'est peut-être en Guyane, où on peut s'attendre à de la pluie tout au long de l'année. Mais même pendant la saison des pluies, il est tout à fait possible d'apprécier son séjour au Venezuela. Il s'agit en effet généralement de précipitations fortes, mais très courtes (30 minutes), et après le soleil reprend ses droits. De plus, le Nord-est (à l'exception de la péninsule de Paria), la isla Margarita et encore davantage le Nord-ouest (Coro, Maracaibo) sont des régions " normalement " sèches toute l'année. Seuls les Llanos voient deux saisons clairement différenciées, l'été étant très sec et l'hiver tellement humide que toute la région se retrouve sous l'eau.

Environnement – écologie
Conscience écologique

Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle est très limitée dans le pays. Excepté dans des parcs nationaux où la réglementation est très stricte, ailleurs c'est la jungle... Il suffit de visiter n'importe quelle ville pour s'en rendre compte. Les Vénézuéliens ont pris la mauvaise habitude de jeter leurs déchets où bon leur semble. On rencontre d'ailleurs très peu de poubelles dans les rues, qui sont jonchées de papiers gras, bouteilles de bière et autres détritus. Certaines villes comme Mérida, le centre Capitolio de Caracas et les abords des centres commerciaux font cependant des efforts dans ce domaine. Quelques campagnes publicitaires ont bien essayé de remédier à ce problème, mais il est très difficile de changer des habitudes enracinées. On vous expliquera que cela tient à une vision particulière de l'espace et de la propriété. Pourtant la nouvelle constitution de 1999 stipule dans son article 127 que c'est un droit pour chaque génération de protéger et maintenir l'environnement à son profit et à celui du monde futur et que c'est une obligation fondamentale de l'Etat, avec l'active participation de la société, de garantir que la population puisse se mouvoir dans un environnement libre de contamination, où l'air, l'eau, les sols, les côtes, le climat, la couche d'ozone, les espèces vivantes soient particulièrement protégés, en conformité avec la loi. Pourtant les déchets terminent dans des décharges à ciel ouvert : nous parlons au Venezuela de plus de 25 millions d'habitants pour à peine une dizaine d'usines de traitement. Les plages en haute saison touristique sont un véritable désastre : elles sont littéralement envahies de voitures et de tentes qui s'étendent jusqu'au bord de l'eau, la musique à plein volume, pendant que s'amasse à même le sable une impressionnante quantité de canettes de bière. Les plages du sud de la France au mois d'août sont un havre de paix en comparaison... Une autre gêne omniprésente est la pollution sonore : alarmes de voiture, musique à fond, pétards... Les Vénézuéliens adorent le bruit, c'est un fait indiscutable ! Paradoxalement, ils semblent plutôt respectueux de leur environnement... dès qu'ils posent un pied dans un parc national. Ces parcs heureusement nombreux et vastes sont comme des îlots de propreté et de respect. Leur état est irréprochable grâce à la bienveillance d'Inparques (organisme de gestion des parcs nationaux) et la collaboration de tous.

Pollution industrielle

L'exploitation de mines d'or, de diamant et de charbon, l'extraction pétrolière et la prospection gazière suscitent l'attention particulière des ONG écolos. Parmi elles, trois organisations vénézuéliennes importantes : Amigransa, Tierraviva et Bioparques font pression sur le gouvernement. Ces dernières sont très critiques à l'égard de la politique environnementale du gouvernement qualifiée de laxiste. Amigransa a d'ailleurs remporté il y a quelques années un bras de fer l'opposant au forage d'exploration de British Petroleum (B.P.) dans le Delta de l'Orénoque. Le gaz aussi fait du mal : dans l'Etat de Maturin, l'un des plus grands gisements au monde a été découvert en 2007. L'exploitation minière illégale fait souffrir les parcs nationaux ; les mineurs colombiens et les agriculteurs improvisés font des dégâts. La superficie des parcs rend difficile la localisation de ces pirates et des moyens logistiques coûteux sont nécessaires chaque fois. A Rodolfo Castillo Ruiz, directeur de Bioparques, de signaler : " Les parcs nationaux de l'extrême sud de l'Etat d'Amazonas sont appelés les "parcs de papier" parce qu'ils existent seulement sur le papier. Le directeur de ces parcs est installé à Puerto Ayacucho... Comment est-il possible de surveiller des zones si vastes à partir de cette ville ? "

Il y a quelques décennies encore, la forêt équatoriale vénézuélienne ne constituait qu'une partie relativement petite des 3 millions de kilomètres carrés de la forêt amazonienne qui existaient à l'origine, entre les Andes péruviennes et l'océan Atlantique. Mais, alors que la forêt amazonienne était restée à peu près intacte jusqu'au début des années 1970, la destruction se poursuit à un rythme alarmant au Venezuela. Bien qu'il n'existe pas de statistiques fiables, le Venezuela a connu au cours des vingt dernières années l'un des plus hauts taux de déforestation en Amérique latine. Selon les chiffres fournis par l'Organisation des Nations unies dernièrement, en 15 années ce sont 6 millions d'hectares de forêt perdus, une superficie équivalente à celle de l'ensemble du Costa Rica. Les 200 000 à 400 000 hectares par an perdus correspondent à un hectare toutes les deux minutes. La principale cause est la conversion en terres de culture et de pâturage, suivie par le développement industriel et urbain, et l'exploitation minière. Une autre pollution, celle-ci visuelle, risque de dénaturer l'un des plus beaux paysages du monde, la Grande Savane. En raison du développement accru des lignes électriques qui alimentent le Brésil.

Parcs nationaux
Les parcs nationaux
Les parcs nationaux

L'organisme qui gère les parcs nationaux s'appelle Inparques (Institut national des parcs). Plus de 40 % de la superficie du pays de Bolívar est soumise au régime de zones protégées, refuges et réserves de faune, monuments naturels et autres réserves forestières. Les 43 parcs nationaux et les 30 monuments naturels occupent ainsi 16 % de la superficie du pays. Le Venezuela dispose de parcs très différents et la plupart sont accessibles facilement, sauf dans la Guyane. D'après le WWF, le pays possède 20 000 espèces de plantes supérieures, dont 5 000 seraient endémiques (on ne les trouve que là). Par ailleurs, il abrite 15 % de la totalité des oiseaux du monde. Les Vénézuéliens ne sont pas peu fiers de leur patrimoine écologique et vous parleront bien vite des tepuys et chutes d'eau de la Gran Sabana, des Caraïbes (Mochima, Morrocoy, Parque Henri Pittier) ou du Pico Bolívar. Ces réserves naturelles, nées sur le modèle nord-américain à partir de 1937, sont officiellement des zones qui regroupent un ou plusieurs écosystèmes majeurs, ou des zones qui n'ont pas encore été altérées par l'action de l'homme et où les espèces végétales et animales, leurs habitats et les conditions géomorphologiques représentent un intérêt particulier pour la science, l'éducation et... les loisirs. Le monument naturel est, lui, plus petit et doté d'une caractéristique naturelle d'intérêt national qui représente une originalité, tant géographique qu'esthétique, méritant d'être protégée pour préserver son état naturel. Ces deux dispositions ont donc pour vocation de laisser intact un écosystème menacé par l'intensification touristique, la pêche intempestive ou la pollution. Ainsi, le classement de l'Avila, le poumon de Caracas, devait endiguer la prolifération des bidonvilles. L'exploitation pétrolière dans le parc de Morrocoy a avorté, mais on peut s'étonner que les derricks poussent dans le delta de l'Orénoque pourtant protégé... Enfin, le mépris de certaines personnes pour l'environnement, qui tient souvent à un problème d'éducation, nuit malheureusement à ces parcs sans empêcher pour autant la nature de triompher.

Pour limiter les abus, Inparques a édité des consignes à suivre, basées pour la plupart sur le bon sens et le respect de la nature : ne pas laisser entrer d'animaux ; éviter les feux ; ne pas porter d'armes et laisser les couteaux dans leurs étuis ; se vêtir correctement ; respecter le silence, autant pour vos semblables que pour la faune ; ne pas visiter le parc seul (en cas de problème) ; ne pas y introduire d'alcool ; pour les boissons, préférer les bouteilles consignées, etc. Cela dit, ne prenez pas au pied de la lettre l'interdiction concernant l'alcool, on en trouve à peu près dans tous les parcs... La très grande majorité de ces sites d'intérêt touristique, écologique et biologique sont décrits dans la partie " Visite " de ce guide.

Faune et flore
Faune
L'anaconda, puissant contorsionniste des plaines !
L'anaconda, puissant contorsionniste des plaines !

Les amateurs de faune se régaleront au Venezuela, qui compte une impressionnante variété d'espèces. Nombreux sont les professionnels ou les simples admirateurs qui viennent dans le pays pour étudier une espèce particulière ; ornithologues, observateurs de papillons ou autres paient des centaines de dollars par jour pour donner libre cours à leur passion. Vous verrez, vous non plus ne serez pas déçu. Ci-dessous, une présentation des principales espèces, afin de faciliter aux intéressés une recherche plus exhaustive.

Oiseaux

Sur les 9 300 espèces d'oiseaux répertoriées à ce jour dans le monde, plus de 3 000 ont leur gîte en Amérique du Sud, le bien nommé " continent des oiseaux ". Le Venezuela participe pleinement à cette richesse ornithologique avec plus de 1 400 espèces, ce qui le place au 6e rang mondial. La richesse de l'avifaune vénézuélienne se voit favorisée par la grande variété d'écosystèmes. Parmi les meilleurs sites pour les observateurs d'oiseaux, nous citerons les Llanos et la péninsule de Paria, mais aussi le parc national Pittier, qui compte pas moins de 570 espèces différentes ! Néanmoins, certains oiseaux indigènes, qui ne vivent qu'au Venezuela, se trouvent en danger d'extinction. Parmi eux, la cotorra margariteña, le cardemolito et la guacamaya verde, victimes du déboisement. Il faut en effet savoir que chaque fois que l'on détruit 100 hectares en Amazonie, on détruit en même temps l'habitat d'environ 2 000 oiseaux.

Vous pourrez apercevoir au Venezuela des oiseaux spectaculaires et extrêmement différents les uns des autres : parmi les oiseaux aquatiques, citons le flamant rose (flamenco), l'ibis rouge (corocoro) ou blanc (garza blanca), le pélican (pelicano) et diverses espèces de frégates (cigueña) qui dorment... en volant ! Dans la forêt tropicale, ce sont des dizaines d'espèces de perroquets (loros) qui s'offrent à la vue, ainsi que des aras (guacamayas), des toucans (tucanes), de splendides coqs de roche (gallito de la roca) à la crête orange vive ou le pauji, une sorte de dindon sauvage à la chair savoureuse. Enfin, les rapaces comme les aigles, les vautours (zamuro), le condor (condor) que l'on trouve dans les Andes et des dizaines de colibris (colibrís) complètent ce petit aperçu. Sans oublier le surprenant Guacharo des cavernes que l'on rencontre uniquement à Caripe. L'oiseau national est le turpial (icterus gularis). Cet oiseau d'une vingtaine de centimètres a un corps orangé et des ailes noires. On le trouve dans les péninsules de Guajira et de Paraguana, sur la côte de l'Etat de Sucre et dans les plaines qui longent l'Orénoque. On peut également l'apercevoir sur l'île de Margarita et près de la frontière colombienne.

Reptiles

Grâce à certaines adaptations physiologiques et structurelles, les reptiles furent les premiers vertébrés qui réussirent à survivre sur la terre ferme, ceci jusqu'à en prendre complètement possession et vivre dans les coins les plus désertiques de la planète. Rappelons qu'ils ne peuvent contrôler leur température par le biais de leur métabolisme (poïkilothermes), mais à travers des facteurs extérieurs. Ceci explique pourquoi les caïmans gardent la plupart du temps la bouche ouverte. Au Venezuela, les reptiles sont représentés selon trois ordres différents.

La famille des alligators. Elle est subdivisée en crocodiles et caïmans. Le plus imposant membre de la famille est assurément le crocodile de l'Orénoque (Crocodylus intermedius, appelé simplement caimán), qui a été chassé pour son cuir, presque jusqu'à extinction. Maintenant, divers hatos (ranchs), hato Masaguaral, hato El Frío, travaillent à sa reproduction et chaque année relâchent des spécimens dans le bassin de l'Orénoque. Ils peuvent atteindre 7 à 8 m de long, ce qui leur confère l'honneur d'être le plus grand crocodile d'Amérique. Ils se trouvent sans surprise au sommet de la chaîne alimentaire et sont à ce titre d'une importance vitale pour tout l'écosystème dans lequel ils vivent, nettoyant les fleuves par exemple.

Le Venezuela compte un second membre de la famille des crocodiles, à savoir le crocodile de la côte (Crocodylus acutus ou caimán de la costa) de 5 à 6 m qu'on rencontre (très rarement), comme le suggère son nom, le long de la côte, du parc national de Morrocoy à Maracaibo.

Le Venezuela compte également quatre espèces différentes de caïmans, dont le plus commun est le caïman à lunettes (Caiman crocodylus, appelé " baba " par les Vénézuéliens), sans danger pour les Homo sapiens que vous êtes. Sa peau a une grande valeur, exploitée par élevage. Il vit dans les fleuves, les lacs et les caños de toute la zone chaude du pays et ne dépasse pas 2,50 m. Il se reproduit pendant les mois de pluie, après quoi la femelle construit un nid de feuilles et de matières végétales, parfois d'un mètre de hauteur, où elle dépose 20 à 40 oeufs qui éclosent deux mois et demi plus tard. Lorsqu'ils naissent, les petits émettent des sons gutturaux afin d'avertir leur mère qui les aidera à passer du nid à l'eau.

La famille des tortues. Une famille fort bien représentée au Venezuela avec pas moins de onze espèces ! Plus révélateur encore de la richesse animalière du pays : sur les huit espèces de tortues marines qui existent à l'échelle mondiale, cinq se rencontrent au Venezuela, dont la Leatherback (luth) qui vient poser ses oeufs au nord de la péninsule de Paria (sauf quand elles s'égarent... ainsi un voyageur a pu assister au milieu d'une fête à Playa El Agua au débarquement sur la plage la plus courue de Margarita d'une telle tortue, laquelle a immédiatement remis les voiles !). Malheureusement, les cinq espèces se trouvent en danger d'extinction, tant pour des raisons naturelles (elles atteignent l'âge de reproduction seulement à 20 ans, et seule 1/10 000 atteint cet âge) qu'en raison de l'intervention humaine (chasse, destruction des nids et pollution des eaux). Les deux types de tortue que l'on rencontre le plus dans le pays sont les Galapagos llaneros qui se dorent au soleil dans les petits lacs des Llanos et s'enfoncent dans l'eau à votre approche, ainsi que la Morrocoy, une tortue terrestre qui fait les délices des papilles vénézuéliennes, notamment autour de Pâques (bien qu'elle soit protégée).

Beaucoup plus étranges et rares, citons la Charape qui aspire l'eau pour attraper ses proies ou la Matamata, surnommée la fea (la laide), à cause de sa carapace vraiment étrange venue tout droit de la préhistoire. Quant à la tortue Arrau, elle se trouve également en réel danger d'extinction.

La famille des écailleux. Elle est elle-même subdivisée en trois sous-ordres bien définis : les lacertiliens, c'est-à-dire les lézards et les iguanes. Ces derniers se rencontrent un peu partout dans le pays, du parc national de Mochima aux abords des rivières amazoniennes dans lesquelles ils se précipitent depuis la cime des arbres ! Les amphibiens, au nombre desquels les grenouilles tiennent le haut du pavé. Au Venezuela ont déjà été répertoriées 230 espèces, ce qui le situe parmi les dix pays comptant la plus grande diversité. Les deux plus spectaculaires d'entre elles sont peut-être une grenouille transparente qui échappe à la vue de ses ennemis et une autre qui " croît à l'envers ", diminuant d'un tiers de sa taille lorsqu'elle quitte l'état de têtard ! Régulatrices de moustiques, les grenouilles sont aussi de grandes chanteuses. Leurs mélodies, très étudiées, continuent à fasciner les scientifiques. Il existe en effet des chants de rencontre, de réciprocité, de séduction, d'alerte sexuelle durant le coït, d'agonie et même certains chants annonciateurs de pluie lorsque le taux d'humidité est très élevé !

La famille des serpents (culebra s'emploie plus que serpiente). Parmi ceux-ci, impossible de ne pas parler du serpent à sonnette (Crotalus durissus cumanensis ou cascabel en espagnol). Il vit principalement dans les plaines à la végétation de savane, ainsi que dans les plantations de canne à sucre ou de maïs. Il n'est agressif que lorsqu'il se sent dérangé et signale sa présence, avant d'attaquer, par sa caractéristique sonnette. Son cousin, le serpent à sonnette noir, n'est pas moins dangereux, mais vit loin des habitations. Un autre serpent potentiellement mortel est le corail (Mierurus isozonus ou coral), reconnaissable à sa succession d'anneaux noirs, rouges et blancs. Celui-ci vous envoie rejoindre vos aïeux en dix minutes. Sachez toutefois, si cela vous réconforte quelque peu, que vous vous endormez très tranquillement - une mort parfaite ! Mais ce serpent est heureusement doté d'une mâchoire très petite, si bien qu'il ne peut mordre qu'à certains endroits très précis, comme par exemple la membrane entre les doigts. A moins de marcher pieds nus dans la jungle comme un Indien, le risque est très minime. Les amateurs seront intéressés d'apprendre que le serpent corail est l'un des seuls serpents venimeux du monde contre lequel il n'existe aucun antidote. Il est en effet très difficile de les maintenir longtemps en captivité (seul moyen de développer un sérum), car ils nécessitent pour survivre sept caractéristiques climatiques différentes et contradictoires : sécheresse et chaleur, mais aussi humidité et fraîcheur, etc. Le serpent qui a la plus mauvaise réputation au Venezuela est sans conteste la vipère (Bothrops asper ou mapanare), responsable de la majorité des accidents. Elle n'est pourtant pas foncièrement menaçante, n'attaquant que lorsqu'un intrus envahit son territoire. Enfin, mentionnons encore parmi ces rampants les très vénéneux tigra mariposa (2 m), tercio pelo et cuaïma piña (littéralement, " serpent ananas "), lequel peut mesurer 4 m. Parfaitement camouflé sur une branche ou des feuilles, il s'enroule verticalement sur lui-même, ressemblant vaguement à un ananas. Très agressif, il peut mordre trois ou quatre fois pour bien finir le travail, mais fort heureusement les rencontres avec cette bête nichée dans les tréfonds de la forêt amazonienne sont rarissimes. Pas de panique ! Premièrement, la probabilité de vous trouver nez à nez avec un serpent potentiellement dangereux est très réduite, ce reptile fuyant autant que possible le contact humain. Enfin, la plupart des serpents vénézuéliens appartiennent à la famille des constricteurs, ce qui signifie qu'elles tuent leurs proies par strangulation. Et vous ne constituez pas un repas de choix pour eux ! En effet 95 % d'entre eux sont plus petits que vous et ne sont pas assez fous pour vous attaquer. Par ailleurs, le plus fameux de tous les serpents vénézuéliens n'est pas vénéneux : le mythique anaconda (Eunectes murinus gigas, connu au Venezuela sous le nom de culebra de agua pour son habitat dans les marais). Selon des récits, il pourrait atteindre jusqu'à 12 ou 15 m, ce qui est sûr, c'est qu'il n'a pas d'autre prédateur que l'homme, régnant en maître sur les étangs des Llanos. Et si tout devait mal se passer ? En cas de morsure, restez calme ! Si vous avez dépensé un billet de 20 € pour l'achat de votre Aspivenin, c'est le moment de le mettre à profit, sinon plus vous vous excitez, plus vous activez la circulation sanguine et donc celle du venin. Dans l'idéal toutefois, la meilleure chose à faire est d'essayer de capturer le serpent (en évitant absolument de se faire mordre une deuxième fois), non par vengeance, mais pour aider à l'identification de la bête et donc au choix de l'injection du sérum approprié, s'il est disponible.

Mammifères

Parmi les 250 espèces recensées dans le pays, le roi est le jaguar (tigre mariposa), dont la population est malheureusement menacée par le braconnage. Il peut atteindre 2,50 m et 120 kg et habite dans les forêts de la Guyane, mais aussi dans la savane des Llanos. Comme il fuit la présence de l'homme, il est extrêmement rare d'en apercevoir et, le cas échéant, il décampe rapidement. Autres félins que les très chanceux peuvent surprendre dans la nature, le puma (puma), le splendide ocelot (cunaguaro ou tigre), braconné pour sa peau tachetée et sa viande paraît-il savoureuse et, last but not least, la panthère noire dont les yeux verts ont été observés en de rares occasions vers le Caura, imprégnant fortement les esprits. Tous ces fauves, principalement nocturnes, ne représentent aucun danger pour l'homme. Les singes aussi sont largement représentés dans tout le pays. Les plus courants sont les singes hurleurs (araguatos), aisément reconnaissables à leur pelage orangé et aux cris caractéristiques des chefs qui, par ce biais, marquent le territoire de leur meute, le plus souvent composée d'une quinzaine d'individus. Souvent aperçus aussi, les capucins (capuchinos), qui vivent également en bandes. Enfin, signalons la présence du charismatique paresseux (pereza), tant dans les forêts de la Gran Sabana que dans certains parcs urbains. Ceux-ci pendent invariablement aux arbres, la tête sous la branche, et n'en descendent qu'une fois par mois environ pour déposer religieusement leurs crottes au pied du tronc. Inutile de préciser qu'il faut avoir une incroyable chance pour les apercevoir à ce moment-là, avançant centimètre par centimètre leurs pattes dotées de longues griffes et leur corps grisâtre étonnamment doux. Mentionnons encore quelques autres mammifères typiques du Venezuela : le fourmilier (oso hormiguero, qui existe aussi dans une version plus grande : l'oso palmero, dont les griffes sont suffisamment pointues pour tuer un jaguar), l'inévitable capybara (chiguire) qui est le plus grand rongeur au monde, le tatou (cachicamo ou armadillo), protégé par son épaisse cuirasse de la plupart des prédateurs, mais pas des Vénézuéliens qui le dévorent avec délice (bien qu'il soit bourré de bactéries) ou le tapir (danta) qui est le plus grand animal sauvage du pays avec ses 250 kg ! Il est également chassé en grand nombre par les Indiens. Parmi les mammifères marins, notons la présence dans les fleuves et rivières de la loutre géante (perro de agua), mesurant jusqu'à 1,50 m, et surtout des dauphins d'eau douce (tonina), légèrement rosés, que l'on rencontre abondamment dans les Llanos, dans l'Orénoque et dans le lac de Maracaibo, notamment... même si les insatiables locaux les mangent également ! Au large de Mochima, vous nagerez avec leurs cousins d'eau de mer...

Poissons

Les diviser en poissons d'eau douce et d'eau de mer semble couler de source, et alors apparaît à nouveau toute la richesse animalière du Venezuela ! Que les plongeurs, les pêcheurs et les bons mangeurs se réjouissent : 2 800 km de côtes, baignées par les eaux tièdes de la mer des Caraïbes au nord et par l'océan Atlantique au nord-est, assurent une diversité impressionnante : élasmobranches (requins, majestueuse raie aigle ou chucho et raie pastenague), poissons coralliens (pagre, mérou, poisson-perroquet) ou pélagiques (thon, bonito, marlin, espadon voilier) peuplent les fonds marins qu'ils partagent avec des milliers de crustacés et de mollusques.

Les rivières et les fleuves vénézuéliens sont à peine moins riches que les océans. Ils abritent plus d'une vingtaine d'espèces de poissons-chats (bagre) et une bonne quinzaine de piranhas différents. Ceux-ci sont appelés caribes par les locaux, en souvenir des sanguinaires et cruels Indiens du même nom, qui conquirent une partie du Venezuela avant les Espagnols. Pourtant, seules deux ou trois espèces sont carnivores et peuvent représenter un danger potentiel, les autres s'alimentant d'autres poissons, d'herbes, d'oisillons tombés du nid, voire de... piranhas - ils sont aussi cannibales que l'étaient les Indiens Caribes !

Parmi d'autres poissons d'eau douce, notons le pavón qui fait le bonheur des pêcheurs américains, le savoureux lau-lau, le sapoara auquel Ciudad Bolívar consacre une fête au mois d'août et la raie électrique capable d'envoyer une décharge de 600 volts, suffisante pour assommer un veau.

Insectes

Un paradis pour les chercheurs, parfois un enfer pour les touristes ! Plus de 30 000 insectes ont été répertoriés au Venezuela, mais il existe encore tant d'écosystèmes particuliers restés à l'état vierge (la Neblina, le Sarisariñama, etc.) que ce chiffre devrait croître au fil des expéditions scientifiques de ces prochaines dizaines d'années. Dans la jungle, hors des sentiers battus, vous aurez l'occasion d'apercevoir des bestioles vraiment étranges et fascinantes. D'autres, malheureusement, le sont moins. Les pires sont peut-être les puripuris (prononcez " pourri-pourri " !), appelés aussi jejen, qui infestent toute la Guyane. Ressemblant à des moucherons, ils s'attaquent avec application, en groupe, à toutes les parties du corps exposées, avec une large préférence pour les chevilles, laissant en souvenir des démangeaisons qui durent facilement 3 à 4 jours. Le Petit Futé souhaite la bienvenue au club de ceux qui comptabilisent plus de cent piqûres autour d'une seule cheville ! Ces sales bêtes, encore très peu étudiées (et pour cause !), ponctionnent un peu de sang et laissent une petite - si vous êtes " acclimaté " - tache grenat au centre de la piqûre, laquelle peut provoquer (si votre corps est plus sensible) de grosses taches rougeâtres d'un bon centimètre de diamètre. Les puripuris sont surtout actifs le jour et se rencontrent près des cours d'eau. Seul remède : mélanger de l'huile pour bébés avec de la vitamine B12 injectable (on trouve tout cela dans les pharmacies vénézuéliennes), et s'en badigeonner.

Un peu moins désagréables, les moustiques sévissent aussi dans les parties marécageuses ou humides comme les Llanos, le delta de l'Orénoque et la Guyane, particulièrement pendant la saison des pluies. Entre décembre et avril pourtant, il est parfaitement possible de voyager dans ces régions sans presque en rencontrer. Ces insectes sont malheureusement vecteurs de paludisme et de dengue. Relevons encore que les personnes allergiques aux piqûres de guêpe devront faire particulièrement attention lors de marches dans la jungle, car les nids y sont nombreux, et ses occupants d'une nature agressive. Heureusement les abeilles sont moins nombreuses.

Beaucoup plus plaisants sont les papillons, aussi magnifiques que variés. Ils ont fait l'objet de nombreuses études de la part des biologistes. La vue des morphos aux ailes bleu vif virevoltant à travers les arbres de la jungle est un délice. La Guyane, la péninsule de Paria et le parc national Pittier sont les lieux de prédilection pour ces insectes sur lesquels vous trouverez davantage d'informations dans les livres suivants :

Théophile Raymond, Mariposas de Venezuela, Caracas, Editions Armitano.

Andrew Neild, The Butterflies of Venezuela, 1996, Londres, Meridian Publications.

Flore
Ananas sauvage d'Amazonie.
Ananas sauvage d'Amazonie.

" L'énumération des merveilles végétales que renferme le Venezuela fatiguerait le lecteur ", écrivit Alexander Von Humboldt, qui en a vu d'autres. La grande variété d'écosystèmes différents influent bien sûr aussi sur la flore, qui mérite une étude à part entière. Avec ses 30 genres et plus de 100 espèces de palmiers, le Venezuela est l'un des pays les plus fournis d'Amérique latine dans la famille des " Palmae ". La forêt de brouillard constitue le biotope préféré des palmiers où quelques espèces endémiques sont également présentes.

Humboldt et Bonpland puis Henri Pittier et August Braun se sont largement intéressés à cette famille. Dans ces forêts couvertes de palmiers on trouve des manguiers. Tout ce petit monde couvre tout de même près de 60 % du territoire, dans les plaines (llanos) poussent les graminées, le Delta est fait de mangroves et les hauteurs andines hébergent des espèces surprenantes. Mais à n'en pas douter, les plus spectaculaires sont les plantes carnivores que l'on trouve aux sommets de certains tepuys. Soyez patients et attendez qu'un insecte s'y pose, c'est extraordinaire ! Pour en savoir (beaucoup) plus :

Karl Weidmann, Flores de Venezuela, 1993, Caracas, Editions Arte.

Jesús Hoyos, Flora de la Isla de Margarita, 1985, Caracas, Sociedad y Fundación, La Selle de Ciencias Naturales. 920 pages pour décrire minutieusement la flore de Nueva Esparta ! Un vrai travail de fourmi.

Jesus Hoyos, Flora emblemática de Venezuela, 1985, Editions Armitano, 231 pages. Un recensement illustré de la flore du pays, dans la lignée des travaux de Aristeguieta. Le grand format permet d'apprécier de belles photos, et un texte riche en informations. Toujours du même auteur.

Guía de Arboles de Venezuela, 1984, Caracas, Sociedad de Ciencias Naturales La Salle, Schnee, L. Son format de poche rend cet ouvrage pratique et utilisable sur la route.

Organisez votre voyage avec nos partenaires au Vénézuela
Transports
Hébergements & séjours
Services / Sur place

Trouvez des Offres de Séjours uniques avec nos Partenaires

Envoyer une réponse