Découvrez l'Ouganda : Population

5 millions en 1950, 17,3 en 1990, 32,4 en 2010, 45,8 en 2020, 50 millions en 2024 et, selon les projections du département des Affaires sociales et économiques de l'ONU, 58,3 millions en 2030, 85,4 en 2050 et 107,5 à l'horizon 2100… Les chiffres relatifs à la population globale ougandaise donnent le vertige. Cette croissance démographique exponentielle, étayée par un taux de natalité élevé et une baisse constante du taux de mortalité, ne laisse pas de questionner. Bien que la transition démographique soit amorcée, de nombreuses interrogations liées à la soutenabilité environnementale, économique et sociale sont effectivement pendantes. Les écologistes déplorent, par exemple, la déforestation et les problèmes qu'elle engendre d'ores et déjà (érosion…). Les politistes réfléchissent, quant à eux, aux nouveaux rapports de force ethniques, linguistiques, régionaux et religieux qu'une telle surpopulation ne manquera pas d'occasionner…

Un brin de démographie

Parlons chiffres ! En 2024, l'Ouganda comptait 50 millions d'habitants avec un taux de variation naturelle (différence entre le taux de natalité et le taux de mortalité) parmi les plus élevés au monde : 3,3 %. Les données sont éloquentes puisqu'en 2010 la population globale du pays s'établissait à 32,4 millions, soit un gain de 13,4 millions de personnes en seulement une décennie ! Par suite, la proportion d'enfants de moins de 15 ans tourne autour de 46 % (par comparaison, elle représente 17 % de la population française en 2024) et l'âge médian est de 16,7 ans. Autant la base de la pyramide ougandaise des âges est large, autant son apex est effilé, les plus de 65 ans ne constituant que 2 % de la population. Quant à l'espérance de vie à la naissance, qui n'a point cessé de croître lors des vingt dernières années, elle est de 63 ans pour les hommes et de 64 ans pour les femmes. Le solde migratoire, qui pèse sur la croissance démographique, est également à prendre en compte : sur la période 2015-2020 par exemple, 843 000 immigrants (réfugiés pour la plupart) se sont établis en Ouganda. Le pays reste aujourd'hui l'un des plus grands pays d'accueil de réfugiés en Afrique, principalement en raison des conflits au Soudan du Sud, en République démocratique du Congo (RDC) et dans la région des Grands Lacs. Environ 1,5 million de réfugiés sont actuellement recensés. La densité de population est de 230 habitants au km² (2024). Relativement élevée, elle recouvre d'importantes disparités régionales. Ainsi les districts du nord-est du pays sont peu peuplés alors que bon nombre de leurs homologues méridionaux dépassent allègrement cette barre de 230 hab/km². Actuellement, un quart de la population ougandaise vit en zone urbaine. Le pays demeure donc essentiellement rural. Les dix principaux foyers de peuplement sont Kampala (1,7 million d'habitants dans la cité intra-muros), Gulu (166 000 résidents), Lira (125 000 âmes), Masaka (112 000), Mbale (108 000), Mbarara (105 000), Jinja (100 000), Entebbe (85 000), Mukono (80 000) et Kasese (72 000).

Le nuancier ethnique ougandais

En Ouganda, il existe près d’une cinquantaine d’ethnies se répartissant en deux grands ensembles linguistiques et culturels : les populations d’origine bantoue et celles d’origine nilotique. Les Bantous, dont les groupes principaux sont les Baganda, les Banyankole et les Bakiga, représentent les trois quarts de la population et occupent la moitié sud du pays. Les peuples nilotiques (Acholi, Karamojong, Langi), venus comme leur nom l’indique des rives du Nil au Soudan et en Ethiopie, sont installés dans le nord de l’Ouganda et se singularisent par la prédominance des activités pastorales. Numériquement parlant, les Baganda composent l’ethnie la plus importante (17 % de la population totale). Héritiers culturels du royaume du Buganda, on les trouve notamment dans la capitale et autour du lac Victoria. Au sein des immenses plaines du septentrion, les Acholi, qui constituent 5 % de la population, sont considérés comme les premières victimes du conflit qui durant vingt ans a opposé les rebelles de la LRA aux forces gouvernementales de Museveni, au point que certains observateurs n’hésitent pas à parler de génocide les concernant. L’Ouganda compte également un certain nombre de réfugiés arrivés dans le pays au moment des différentes crises qu’a connues la région : Rwandais et Congolais à l’ouest, Sud-Soudanais au nord et Kenyans à l’est. On recense enfin quelque 9 000 Indiens qui, bien que perçus de l’extérieur comme une communauté, se différencient nettement en termes d’origine et de composition sociale et religieuse.

Mille et un idiomes

Les deux langues officielles de l'Ouganda sont l'anglais et le swahili. Cette dernière a été officiellement reconnue comme langue nationale et co-officielle en 2022. Cette décision a été prise lors d'une réunion des chefs d'État de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC), visant à promouvoir l'intégration régionale et à faciliter la communication entre les pays membres. Bien que l'anglais soit privilégié par les élites et enseigné dès l'école primaire, sa pratique reste limitée en dehors des zones urbaines. Environ 2 millions d'Ougandais (soit environ 5 % de la population) maîtriseraient correctement l'anglais. Et en réalité, le luganda est la langue la plus souvent entendue ! On recense plus de quarante langues vernaculaires, réparties entre les familles bantoues et nilo-sahariennes. Les langues bantoues, qui couvrent environ 70 % de la population, sont majoritaires dans le sud du pays, correspondant aux régions administratives de l'Ouest, du Centre et de l'Est. Parmi les langues les plus parlées figurent le luganda (langue maternelle de près de 8,5 millions d'Ougandais), ainsi que le nyoro, le toro, le chiga, le soga, le kinyarwanda, et plusieurs autres. Dans le nord et l'est, les langues nilo-sahariennes se divisent en trois groupes principaux : soudanais de l'est, soudanais central et kouliak. Les langues les plus parlées dans ces régions incluent le lango, le teso, l'acholi (luo) et le karamojong. Les langues kouliak, comme l'ik et le soo, sont parlées par moins de 7 500 locuteurs et sont menacées de disparition. En plus de ces langues locales, le gujarati et l'hindi sont utilisés par les communautés indo-pakistanaises, tandis que le français est parlé par quelques Congolais du Kigezi ainsi que d'anciens réfugiés ougandais revenus de RDC. Le swahili, langue véhiculaire en Afrique de l'Est, est parlé par environ 90 % des Ougandais en tant que langue seconde, bien qu'il ne soit langue maternelle que pour quelque 400 000 locuteurs. Historiquement, le swahili a toujours été utilisé au sein de l'armée et de la police pour faciliter la communication entre les membres issus de diverses ethnies. Sous le régime d'Idi Amin, cette langue fut associée à la brutalité militaire, mais elle a regagné en prestige après l'intervention de l'armée tanzanienne pour renverser le régime en 1979, devenant ainsi la langue des libérateurs.

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