Monde sous-marin de coraux et de poissons tropicaux © VitalyEdush - iStockphoto.com.jpg
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La plongée à l’origine du tourisme maldivien

Les Maldives sont apparues tardivement sur la carte des destinations touristiques. Dans les années 1960, une mission des Nations unies déconseillait encore le développement du tourisme au prétexte que les îles ne s’y prêtaient pas. L’accueil d’un premier groupe de touristes italiens est enregistré en février 1972. Il vient explorer les fonds virginaux de l’atoll de Malé. Deux hôtels au confort sommaire ouvrent dans la foulée : Kurumba et Bandos. La réputation des splendides fonds marins, facilement accessibles, se répand comme une traînée de poudre dans le monde encore fermé des plongeurs. Italiens, Allemands, Anglais se précipitent pour admirer les somptueux jardins coralliens, les poissons colorés, les raies et les requins qui peuplent les atolls. Les îles agencées en chapelets forment des atolls aux eaux cristallines, à l’excellente visibilité et riches en ressource pélagique. Les passes entre la haute mer et les atolls voient des migrations impressionnantes de raies manta ou de requins-baleines. Les tombants sont parcourus de coraux et d’une végétation foisonnante qui attirent poissons et tortues. En haute mer, des colonies de dauphins se jouent des vagues et prennent de vitesse les bateaux. Le soir venu, les plongeurs se rassemblent sur des plages de sable blanc, au coin du feu, se racontent des histoires merveilleuses remontées des grands fonds. Alors que le tourisme s’intensifie, les hôtels poussent comme des cocotiers sur les îles. L’invention du processus de dessalinisation permet d’accaparer les îles désertes toujours plus loin de Malé. Les Maldives inventent le concept d’île-hôtel et transforment des confettis de sable blanc en paradis tropicaux de grand luxe. La pratique de la plongée se démocratise et se détache de l’image d’un sport technique destiné à une poignée d’aventuriers-bourlingueurs. En 1998, les Maldives subissent de plein fouet le phénomène El Niño. La mer se réchauffe entraînant le blanchiment des coraux. Ainsi, au tournant du siècle, près de 90 % des coraux des Maldives sont morts. Des programmes de sauvetage des récifs coralliens sont mis en place, comprenant notamment des nurseries de corail et des missions scientifiques destinées à mieux comprendre le phénomène. Certains hôtels hébergent un laboratoire de biologie marine quand d’autres tissent des partenariats avec les associations locales comme SaveThe Beach.

Quelle plongée aux Maldives ?

Chaque île-hôtel compte son centre de plongée, souvent géré par un prestataire externe reconnu pour son sérieux. Les moniteurs anglophones parlent également une ou plusieurs autres langues, en fonction des nationalités les plus présentes dans le resort. Il est fréquent de croiser des moniteurs parlant le français dans les centres de plongée des Maldives. La certification PADI est la plus largement reconnue dans l’archipel, suivie de la certification SSI. Certains centres de plongée ont aussi des moniteurs certifiés NAUI, mais ils sont plus rares. Il existe des passerelles entre les différentes certifications internationales et celles délivrées par les 5 organismes français habilités à délivrer des brevets d’aptitude à la plongée sous-marine. Le directeur de plongée vous fera passer tests et épreuves afin de revalider votre niveau dans une autre certification. En fonction de votre niveau, vous pourrez plonger entre 12 et 21 mètres, partir pour une plongée nocturne ou obtenir un certificat de plongée Nitrox ou grands fonds. Les centres proposent tous les niveaux de certification et le matériel nécessaire à la plongée en location : masque, palmes, gilet stabilisateur, détendeur, ordinateur de plongée… Chaque centre propose également des packs permettant de faire baisser les coûts tout en multipliant les expériences. Les inconditionnels optent pour la croisière plongée, qui permet de multiplier les sites sur des distances plus importantes. Vous passez alors entre une semaine et dix jours sur un bateau qui croise d’atolls en lagons, de passes en tombants en quête des élégantes raies manta ou des impressionnants requins-baleine.

Où plonger aux Maldives ?

Considérée comme une destination d’excellence en matière de plongée, les Maldives multiplient les spots d’exception. Du poisson-clown rendu célèbre par le dessin animé Némo au plus grand des poissons, le requin-baleine, du rigolo napoléon à la majestueuse raie manta, des bancs de poissons multicolores aux graciles tortues imbriquées, les possibilités de rencontres et d’émerveillement sont nombreuses. L’atoll d’Ari, à une trentaine de minutes d’avion de Malé, est la destination privilégiée des plongeurs. Ce vaste atoll situé au sud-ouest de la capitale maldivienne, parsemé de récifs et d’îles paradisiaques, est réputé pour la qualité de ses fonds, l’excellente visibilité et la variété de sa vie marine. C’est aussi l’atoll à choisir pour observer les requins-baleines. Les îles-hôtels de Vilamendhoo, de Velidhu, de Maafushivaru ou de Kandolhu offrent parmi les plus beaux tombants tandis que le LUX South Ari voit passer les requins-baleines au large de sa plage. L’atoll de Baa a gagné ses galons de site d’exception grâce au zooplancton drainé par les courants de juin à novembre. C’est à cette saison, celle des pluies, qu’il faut venir y plonger pour admirer les raies manta et les requins-baleines. L’atoll de Baa abrite également la première biosphère marine des Maldives, érigée en 2011. La plongée y est interdite et l’accès aux snorkeleurs y est très encadré, mais vous avez de grandes chances d’y croiser des raies manta. Les secs de Mutaafushi Thila et de Neliwaru Thila sont riches en coraux et poissons tropicaux, ainsi qu’en poissons-scorpions, poissons-crapauds ou raies pastenagues. Plus au sud, l’atoll de Meemu, et plus précisément le large de la petite île habitée de Muli, regorge de bancs de petits poissons. Mais c’est aussi un endroit idéal pour les « gros ». Barracudas, requins à pointe blanche, requins gris, abondent de décembre à mars. De mai à novembre, les raies manta prennent le relais et viennent se faire toiletter par les petits poissons dans des eaux peu profondes. La passe de Muli est située à la croisée de forts courants, mais l’excellente visibilité de ses eaux, aussi bien en profondeur qu’en surface, attirent de nombreux plongeurs expérimentés.