Implantation du cinéma à Malé

Hassan Afeef est l’un des pionniers du cinéma des Maldives. C’est lui, qui, avec un groupe d’amis, décide de se lancer dans la production du premier film local en 1979 à Malé. Ils font alors face à un premier échec, dû au manque de financement, et devront attendre 1982 pour que Thin Fiyavalhu, voit le jour. En 1994, c’est la création des Gaumee Film Awards, qui récompensent les films tournés aux Maldives. Le premier d’entre eux à être couronné est Dheriyaa (qui reçoit huit prix) de Mohamed Niyaz. Mais le film qui connut le plus grand succès sort en 1996, il s’agit d’un film d’horreur : Fathis Handhuvaru de Easa Shareef.

Des années 2000 sous le signe de Bollywood

La décennie suivante, le remake, voire la copie, des films de Bollywood devient la norme. Les principaux succès indiens de l’année précédente sont copiés, de manière officieuse, dans l’archipel. Parmi ces remakes, on peut notamment citer Hiyy Halaaku (1999) de Hussain Adil, remake de Kuch Kuch Hota Hai (1998) dont la star était le fameux Shah Rukh Khan ou SRK, ou encore Ginihila (2003) de Easa Shareef, remake du film d’horreur Raaz (2002) de Vikram Bhatt. C’est aussi durant cette décennie que s’affirment les cinéastes Fathimath Nahula et Abdul Faththaah  qui réalisent tous deux des mélodrames à succès Naaummeedhu (2001), Kalaayaanulaa (2003), Zuleykha (2005), et Yoosuf (2008). Abdul Faththaah a aussi réalisé le premier film catastrophe de l’archipel : Hureemey Inthizaarugaa inspiré des effets d’un tremblement de terre survenu un an avant.

Développement de créations originales

Deux réalisateurs émergents développent un style propre à la fin des années 2000 : loin des mélodrames et des copies de Bollywood, ils s’ancrent dans une réalité plus dure et réalisent des films engagés. Moomin Fuad et Ali Shifau, réalisent respectivement Heylaa (2006) et Happy Birthday (2009), et ouvrent la voie à un cinéma plus sombre, qui se penche sur les travers de la société. L’inceste, le viol, la pédophilie sont les sujets de film tels que Veeraana et Heyonuvaane de Yoosuf Shafeeu ou Niuma, premier film de la réalisatrice Niuma Mohamed – qui confirme la place prépondérante des femmes cinéastes dans la production nationale. Moomin Fuad réalise une belle tragédie criminelle, Loodhifa, acclamée par la critique mais échec financier.

Accélération des productions et floraison de nouveaux talents

Entre 2010 et 2011, vingt-cinq films sont produits. 2013 voit la première production en 3D, il s’agit d’un film d’horreur : Fathis Handhuvaruge Feshun (2013) de Ali Shifau. Le thriller expérimental Ingili (2013) de Ravee Farooq est le premier film à faire connaître le cinéma national sur les plateformes étrangères. Deux autres films connaîtront un succès dans l’océan Indien : le thriller psychologique d’Ali Seezan, Insaana (2014), et Vishka (2017) de Ravee Farooq. Ilyas Waheed, après le succès de Bavathi (2019), réalise Nina en 2020, un film d’arts martiaux. Mais le film est entaché par une affaire criminelle incriminant l’un des acteurs.

L’archipel filmé d’ailleurs

Comme tout paradis touristique, les Maldives attirent leur lot de superproductions étrangères, avec Rogue One : A Star Wars Story (2016) en tête de liste. On retrouve également Kon-tiki (2012), qui retrace l’histoire de l’expédition norvégienne à bord du vaisseau éponyme, une adaptation d’un livre de Saldam Rushdie, Les Enfants de minuit (2012), ou encore Fight Club - Members only (2006), l’adaptation Bollywood du célèbre film de David Fincher. Côté documentaires : Un mur contre l’Océan raconte le projet du mur en cours de construction pour protéger Malé de la montée des eaux.