Patrimoine architectural

Les Bastides

Les XVIIe et XVIIIe siècles virent l’apogée de ces demeures rurales, liées à une exploitation agricole. Les bâtiments de la ferme étaient disposés autour de la maison du maître. Les nobles d’alors, qui possédaient un hôtel particulier en ville, souhaitaient aussi une maison de campagne. Mais la bastide était plus que ça ; plutôt un hôtel particulier à la campagne, en même temps qu’une source de revenus. Quelques bastides perdurent dans la région :

À Opio : la Grande Bastide. Son oliveraie était la plus vaste de la région. Elle a été remplacée par le golf d’Opio. Le château de la Bégude, situé sur le golf, est aussi une ancienne bastide.

À Châteauneuf : la Magnanerie. Destinée à l’élevage de vers à soie, elle était entourée de plantations de mûriers jusqu’au XIXe siècle. Elle est désormais entourée de restanques plantées d’oliviers.

Au Bar-sur-Loup, l’ancienne papeterie, active du XVIe au XXe siècle, était une grande bâtisse.

 

Les bergeries
Les bergeries servaient à abriter le troupeau (chèvres, agneaux, moutons) ainsi que les chiens et les bergers. C’étaient des bâtiments simples, construits tout en longueur, avec un toit de tuiles à une seule pente. L’étable et l’abreuvoir se trouvaient au rez-de-chaussée, la chaleur des bêtes servant ainsi à réchauffer le logement des hommes situé dans le grenier, juste au-dessus. On peut voir deux bergeries assez bien conservées à Caussols.

 

Les jas
À ne pas confondre avec un mas, un jas désigne en général une grande bergerie. Il faut noter cependant que dans certains secteurs de Provence ou des Alpes du Sud, un jas peut aussi désigner un abri couvert plus simple, pour le bétail. Trois jas, tous en ruines, sont encore visibles au nord de la commune de Tourrettes-sur-Loup : le Jas de l’Éouvière, le Jas Vieux et le Jas des Bouirades.

 

Les bories
Associées à la vie pastorale, les bories sont des cabanes de pierres sèches en forme d’igloo à la toiture en dôme. Elles datent des XVIIIe et XIXe siècles, époque où le pastoralisme était l’activité principale des plateaux. Les bories étaient sommaires, elles permettaient aux bergers d’entreposer outils et récoltes ou de prendre leurs repas à l’abri ou au coin du feu. C’est dans la partie sud de la commune de Caussols que l’on peut apercevoir la grande majorité des bories, bien que beaucoup d’entre elles soient en ruines. Une randonnée au départ de Cipières permet elle d'apercevoir la Borie de Pons.

 

Les moulins

Certains moulins était mus par des animaux, cheval, mulet ou bœuf. On les appelait des « moulins à sang ». Ils servaient plutôt pour des graines de faible résistance, comme la farine, et comportaient une meule « tournante » qui se déplace sur une meule « dormante ».

 

Les moulins à huile étaient eux appelés défici, un terme provençal aujourd'hui disparu, que l'on retrouve dans des chansons ou textes anciens. Placés en bord de rivière ou sur un aqueduc de dérivation, ils étaient munis de grandes roues à aubes. Le broyage des olives, avec les noyaux, nécessitait l’utilisation d’une meule pesante, entraînée par une force motrice puissante. Ces défici faisaient partie de la vie du village et étaient un lieu de rencontre des habitants au moment des récoltes.

 

Dès le XVIIe siècle, de nombreux moulins à huile et à blé ont été implantés le long des cours d’eau de la région :

Au Rouret, sur les rives de la Miagne, on comptait trois moulins à huile.

À Valbonne, sur les bords de la Brague, sept moulins auraient existé. Parmi eux, le moulin à farine de l’Ange, dont la roue est très bien conservée ; le moulin à huile des Gabres et le moulin de la Verrière, tous deux disparus. Du moulin de l’Eganaude, disparu aussi, il reste quelques éléments qui ont été déposés place Sophie Laffitte à Sophia Antipolis.

À Tourrettes-sur-Loup, on peut voir les restes d’un moulin rue de la Bourgade, sur un site de nos jours transformé en habitation. La grande roue est en place et bien conservée.

À Courmes, le moulin à farine de Bramafan fut créé en 1900. Le blé était acheminé à dos de mulet ou sur des charrettes en provenance de Courmes, Coursegoules, Gréolières, Cipières et Gourdon. Le moulin a cessé de fonctionner au début des années 60, faute de grain à moudre.

Architecture militaire

Avec le regroupement au Moyen Âge de l’habitat autour des châteaux seigneuriaux, villes et villages se sont développés autour d’une place forte existante, à l’exception notable de Valbonne, créée au XVIe siècle, et qui a été conçue en période de paix, à côté de l’abbaye Sainte-Marie de Valbonne. Chacune des communes des Préalpes d’Azur possède donc un château, parfois deux comme à Gréolières, plus ou moins bien conservés. Certains villages possèdent encore des remparts ou sont ceints de maisons-remparts.

Les châteaux de Cipières (XIIIe siècle) et Gourdon, plutôt bien conservés, sont à présent des propriétés privées.

Il reste des vestiges des châteaux de Caussols, au-dessus sur hameau de Saint-Lambert, du Castellas de Roquefort-les-Pins (XIe siècle), une tour rectangulaire de 8 mètres de haut du château de Bézaudun-les-Alpes, quelques pans de murs et la grille d’entrée du Castrum de Bosisone (XIIIe siècle) à Bouyon.

À Gréolières, deux châteaux féodaux sont encore visibles dans le village. Gréolières-Hautes, à présent en ruines, occupait un éperon rocheux au-dessus du village actuel. Les ruines sont aujourd’hui sur une propriété privée. Gréolières-Basse, au cœur du village actuel, est partiellement en ruines et appartient aussi à un particulier.

Les châteaux d'Opio et de Tourrettes-sur-Loup abritent aujourd'hui les mairies.

L’ancien château de Coursegoules est devenu la chapelle des Pénitents Blancs au XVIIe siècle.

À Châteauneuf, le château d’origine a disparu. Il a été remplacé par un bâtiment du XVIIe siècle aux allures de palais italien. C’est à présent une propriété privée.

Au Bar-sur-Loup, le château des comtes de Grasse (XIIIe siècle) a vu ses douves comblées, et son donjon réduit. Les caves sont accessibles.

Les façades et toitures, l'escalier et sa cage ou encore la cheminée du château du Rouret sont notamment classés au titre des monuments historiques.