Histoire du Gers

Habité depuis des temps très anciens, le Gers s'est vite retrouvé au carrefour de velléités de conquête. Les premiers envahisseurs sont venus de Rome et ont unifié la région pour former l'Aquitaine. Au fil des siècles se sont succédé les Wisigoths, les Francs, les Vascons venus d'Espagne qui ont donné leur nom à la Gascogne. À la Renaissance, les guerres de religion ont pris le pas sur les guerres de territoire. Le Gers s'est retrouvé au cœur d'une lutte sanglante et dévastatrice entre catholiques et protestants. Si les guerres napoléoniennes et les deux guerres mondiales n'ont que peu affecté le territoire, le sort de la population fut tout autre. Villes et villages ont parfois perdu 50 % de leurs habitants et ces événements ont marqué le début du déclin démographique : le Gers comptait 304 104 habitants en 1791 contre 192 437 en 2021. Aujourd'hui le Gers est plus attractif : la population augmente régulièrement depuis les années 2000.

Paléolithique

De nombreux squelettes et ossements d'animaux ont été retrouvés à Montréal, formant le plus beau gisement paléontologique d'Europe. Les premières traces humaines remontent à 38 000 av. J.-C.

Néolithique

Des fragments d'outils datant de 3 000 av. J.-C. à 700 av. J.-C. ont permis d'attester la sédentarisation de populations dans la région. Trois peuples sont identifiés : les Ausques (Auch), les Élusates (Eauze) et les Lectorates (Lectoure).

56 av. J.-C

Crassus ajouta à l'Empire romain le Sud-Ouest de la France, rebaptisé Gaule Aquitaine par Auguste en 27 av. J.-C.

300

Création par les Romains de la Novempopulanie ou « Pays des Neuf Peuples » qui s'étendait de la rive gauche de la Garonne aux Pyrénées.

412

Les Wisigoths se mirent au service de l'empereur Honorius. Leur mission : chasser les barbares de Gaule et d'Espagne.

418

Auréolé de succès, le roi Wallia se vit gratifié de la Novempopulanie pour ses services.

507

Défaite des Wisigoths face à Clovis, à la bataille de Vouillé. La Novempopulanie passait sous contrôle franc.

586

De longues années de guerre civile et de brigandage ont permis aux Vascons, venus du versant méridional des Pyrénées, de s'emparer de la Novempopulanie.

635

Dagobert parvint à reconquérir la Vasconie, mais ses successeurs se désintéressèrent de la région qui récupéra progressivement son autonomie.

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721

Eudes d'Aquitaine, roi de Vasconie, réussit à défaire les Arabes à Toulouse, et à les contenir jusqu'en 731.

25 octobre 732

Charles Martel arrêta la progression arabe à Poitiers, avec l'aide d'Eudes d'Aquitaine. Les ennemis se retranchèrent en Espagne.

751

Sous Pépin le Bref, l'Aquitaine fut divisée en deux duchés : le duché d'Aquitaine entre Loire et Garonne et le duché de Vasconie entre Garonne et Pyrénées. Les Vascons choisirent pour duc le fils d'Eudes d'Aquitaine, Loup II.

920

Décès de Garcia Sanche le Courbé, duc de Gascogne. Il prit soin de diviser son duché en plusieurs tiges, afin d'honorer ses trois fils. Sanche Garcie hérita du duché. Guillaume Garcie reçut le comté de Fezensac et d'Armagnac, et Arnaud Garcie, le comté d'Astarac.

1152

Par les jeux de succession, Aliénor d'Aquitaine hérita à son tour de la Gascogne qu'elle apporta en dot au roi d'Angleterre Henri II Plantagenêt.

1337-1453

Division des suzerains des fiefs gascons pendant la guerre de Cent Ans. La Gascogne occidentale choisit de s'unir à l'Angleterre tandis que la Gascogne orientale, fédérée autour des comtés d'Armagnac et de Bigorre, préféra soutenir les Valois.

1557-1559

Édits répressifs à l'encontre des protestants de France par le roi Henri II. La persécution contre les « réformés » se mit en place.

Août 1560

Jeanne d'Albret, reine de Navarre et tante à la mode de Bretagne du Roi, se convertit au protestantisme.

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Septembre 1562

Blaise de Monluc, gentilhomme recruté par le lieutenant du Roi, apprenant que 500 Béarnais envoyés par Jeanne d'Albret marchaient sur Lectoure, prit la ville le 28 septembre.

13 mars 1563

La paix d'Amboise mit fin à la première Guerre de Religion.

1569

Jeanne d'Albret recruta le comte de Montgomery pour reconquérir ses territoires perdus. Il reprit le Béarn et Tarbes en un éclair et dévasta la Gascogne lors de son avancée sur Toulouse.

1589

Henri III de Navarre se convertit au catholicisme pour devenir roi de France sous le nom d'Henri IV. Fin des Guerres de religion mais les ravages perdurèrent en Gascogne plusieurs années durant.

4 mars 1790

Les lettres patentes royales ordonnèrent la division de la France en 83 départements. Le département du Gers reprit les contours de la Gascogne.

1803-1815

De nombreux Gersois grossirent les rangs des armées napoléoniennes. Certaines communes perdirent jusqu'à la moitié de leurs habitants.

1914-1918

À l'écart des combats, le Gers se transforma en hôpital de campagne : réquisition des écoles, lycées, couvents, hôtels et thermes.

1923-1926

Après la saignée de la Grande Guerre, le Gers devint une terre d'accueil pour 15 000 Italiens venus travailler aux champs.

Septembre 1939

Choix du Gers par l'administration pour recevoir en nombre des réfugiés du Haut-Rhin. Lectoure accueillit ainsi 925 habitants de Saint-Louis.

Novembre 1940

Premier réseau de résistance gersois à Auch.

11 novembre1942

Les Allemands envahirent la zone libre. Les mouvements de résistance s'intensifièrent dans le Gers.

7 juillet 1944

Maquis de Meilhan décimé sur dénonciation. La Wehrmacht exécuta 76 maquisards en seulement deux heures. Il n'y eut que 16 rescapés.

20 août 1944

Le bataillon d'Armagnac acheva la libération du Gers en remportant la bataille de l'Isle-Jourdain.

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Découvrez le Gers

Il émerge de ce paysage empreint de douceur une forte identité culturelle intimement liée à son histoire. Nés de la formation des Pyrénées, les collines et vallons du Gers ont été très tôt habités. Les Romains ont amené la culture de la vigne et la méthode de conservation du confit. Les Vascons ont importé leurs traditions, leur langue et l'alambic. Les guerres d'unification de la France ont dessiné un territoire de châteaux et de villages fortifiés. Quant aux Guerres de Religion, elles ont laissé un pays exsangue et balafré. Il fallut attendre le XIXe siècle pour dessiner un chemin apaisé. L'ancienne Gascogne cultive ses terres fertiles, élève des oies et des canards, veille sur ses fûts d'Armagnac. Elle fait perdurer son folklore joyeux et sa langue chantante à l'occasion de festivals animés. Mais elle offre aussi un visage pastoral et bucolique que le cinéaste Étienne Chatiliez a ainsi résumé : « Le bonheur est dans le pré. »

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