Soulages, l’ambassadeur

Le 20 octobre 2010, Pierre Soulages posait la première pierre de son musée ruthénois, à quelques pas seulement de la maison de la rue Combarel qui l’a vu naître en 1919. Imaginée par les architectes calatans RCR, la structure est destinée à abriter l’importante donation consentie par Pierre Soulages et son épouse, Colette, à la communauté d’agglomération du Grand Rodez. Elle se compose de peintures sur toile et sur papier -dont un ensemble majeur de brous de noix ; des compositions rares dans les collections publiques- d’eaux-fortes, lithographies et sérigraphies –tout l’œuvre imprimé de l’artiste- et des cartons préparatoires aux vitraux de Conques.

Aujourd’hui, le musée Soulages, composés de parallélépipèdes successifs bardés d’acier corten rouge sombre, est comme Pierre Soulages l’avait imaginé. Pas un mausolée qui lui serait entièrement dédié mais plutôt un établissement ouvert, avec une salle d’exposition temporaire à la programmation de portée nationale et internationale. Calder, Picasso, Le Corbusier, et plus récemment Le Chat de Geluck sont notamment passés par cet espace de plus de 500 m2.

Il faut dire que Pierre Soulages est l’artiste contemporain le plus connu au monde. Ce fils d’artisan est d’ailleurs présent dans de nombreux musées. Né à Rodez en 1919, il a fréquenté très tôt les ateliers d’artisans de sa rue natale : bourrelier, menuisier, imprimeur, ébéniste, maréchal-ferrant et manifesté son intérêt pour son pays et ses caractéristiques : les paysages des Causses, les énigmatiques statues-menhirs et les églises romanes entre autres. Il raconte d’ailleurs que c’est à Conques, adolescent, qu’il a découvert sa vocation pour la peinture, à laquelle il décide de se consacrer tout entier. Après la guerre, Pierre Soulages, proche des artistes expressionnistes abstraits tels Klein, Rothko, Newman ou Pollock, obtient une première reconnaissance comme artiste non figuratif. Mais c’est en 1979 que sa peinture uniformément noire, son Outrenoir, lui assure une notoriété universelle.

Rodez, la ville aux 3 musées

On a l’habitude de comparer les musées du Grand Rodez à une flotte, dont le musée Soulages serait le vaisseau amiral. Avec le musée Fenaille, dédié à l’archéologie locale, et le musée Denys-Puech qui abrite la donation du sculpteur et une partie d’art contemporain, il forme un ensemble complémentaire.

Toulouse-Lautrec et son château familial du Bosc

Le musée Toulouse-Lautrec à Albi détient la plus importante collection publique au monde consacrée au peintre. Tableaux, lithographies, dessins et affiches y reflètent les différents talents et facettes de cet artiste qui maintenait des liens solides avec l’Aveyron. Né à Albi en 1864, Henri de Toulouse-Lautrec a en effet grandi au Bosc, un château familial situé à Camjac, dans lequel il reviendra plus tard chaque été. Le deuxième étage de la bâtisse accueille d’ailleurs de nombreux dessins et photos du peintre, dont le souvenir est encore très présent en ces lieux.