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Les chevaux de Przewalski introduits en Lozère pour contribuer à leur sauvegarde. © shutterstock.com - Shyrochenko Aleksandr.jpg

Des espaces naturels préservés

Considéré comme le père de l’écotourisme, Hector Ceballos-Lascurain, un environnementaliste mexicain, a proposé au début des années 80, l’une des premières définitions de cette forme de tourisme qui consiste, selon lui, « à visiter des zones naturelles relativement intactes ou peu perturbées, dans le but d’étudier et d’admirer le paysage et les plantes et animaux sauvages qu’il abrite, de même que toute manifestation culturelle (passée et présente) observable dans ces zones ». La Lozère, où la forêt occupe 45% du territoire, répond presque mot pour mot à cette description.

En termes d’espaces naturels préservés, le département peut se targuer de compter deux parcs naturels. Le parc national des Cévennes, créé en 1970, court jusque dans le Gard et l’Ardèche. Composé de cinq entités géographiques -le massif de l’Aigoual, le causse Méjean avec les gorges du Tarn et de la Jonte, le mont Lozère, les vallées cévenoles ainsi que le piémont cévenol- il s’étend sur 2 700 km2. Dans son périmètre terrestre, le parc national des Cévennes a mis en œuvre de nombreuses actions visant à préserver la biodiversité et à conserver et valoriser le patrimoine, aidé en cela par tous ceux qui vivent et travaillent ici. Depuis 2018, le territoire est aussi labellisé Réserve internationale de ciel étoilé (RICE) : voie lactée et constellations y sont visibles à l’œil nu depuis le sol. Un privilège immense quand on sait qu’un tiers de la population mondiale n’a pas accès à ce plaisir simple en raison d’éclairages artificiels exagérés.

Avec les Causses, les Cévennes se sont également vues auréolées d’une inscription au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco en 2011. Un titre rare qui célèbre la pierre, mais aussi les hommes, les bergers, les troupeaux qui ont su façonner une terre à leur image. Aujourd’hui, cette activité agro-pastorale substantielle et toujours vivace est une source de découvertes infinies pour les touristes.

Plus récemment, c’est le territoire de l’Aubrac, à cheval sur les départements de la Lozère, du Cantal et de l’Aveyron, qui a été consacré, avec le titre de Parc naturel régional en 2018 -le décret a été signé par le Premier ministre le 23 mai. Haut plateau volcanique et granitique, il combine un patrimoine architectural et culturel de grande qualité à des paysages préservés et de nombreux savoir-faire, qui méritent d’être partagés avec le plus grand nombre. L’aligot témoigne notamment d’une tradition gastronomique identitaire forte.

Si l’on reprend les termes dHector Ceballos-Lascurain, l’écotourisme se caractérise également par ses paysages, ainsi que par sa faune et sa flore. Avec cinq régions naturelles aux reliefs très différents -Aubrac, Margeride, Vallée du Lot, Grands Causses Gorges du Tarn et de la Jonte, Mont Lozère et Cévennes- la Lozère présente une incroyable biodiversité (présentée en détail dans ce guide). Des espaces de découvertes sont par ailleurs dédiés à la faune. Le parc Les loups du Gévaudan à Sainte-Lucie, réaménagé au cours de l’année 2020, donne à voir les bêtes dans un milieu naturel reconstitué. Quelques encablures plus loin, la Réserve des bisons d’Europe contribue à la protection de l’espèce. L’Association Takh est quant à elle une ONG internationale qui s’est donnée pour mission de sauver le cheval de Przewalski en élevant des troupeaux en semi-liberté sur un site de montagne au Villaret. Située au cœur des Gorges de la Jonte, la Maison des Vautours est engagée dans la réintroduction de cet oiseau majestueux dans un environnement tout aussi grandiose.

Des activités de pleine nature

Les richesses naturelles de la Lozère se découvrent aussi en marchant. Outre le tracé du très connu chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, le département est aussi le berceau du GR70, qui s’inscrit dans les pas de l’écrivain écossais Stevenson. Ce pionnier du trek a traversé les Cévennes en 1878, aux côtés de l’ânesse Modestine, en 12 jours, dont 9 en Lozère. Il a raconté son périple dans son livre Voyage avec un âne dans les Cévennes, qui inspire chaque année plus de 7 000 marcheurs qui entreprennent le même parcours ou tout au moins une partie. Le Chemin de Régordane est un autre itinéraire que les randonneurs de tout bord apprécient. Autrefois emprunté par les marchands et les bergers, il épouse les reliefs de la faille de Villefort et traverse les Cévennes, le Mont Lozère et les Cévennes.

Les cyclotouristes sont aussi particulièrement privilégiés en Lozère qui a été labellisée « Territoire vélo » à l’été 2020 pour ses actions en faveur de la petite reine. En plus de routes peu fréquentées et des panoramas exceptionnels qu’elles offrent, le département a favorisé le balisage d’une quinzaine de cols (dont la célèbre Montée Jalabert) ; et édité une brochure intitulée « Randonnée vélo en Lozère, naturellement ! ».

Les lacs et les rivières sont également des terrains de jeu incroyables pour les activités de pleine nature : la pêche, la baignade, le canoë se pratiquent dès les beaux jours, dans des décors parfois époustouflants. Les Gorges du Tarn sont certainement l’un des plus beaux sites du département.

Des Lozériens engagés

A ce cadre naturel exceptionnel à bien des égards s’ajoute l’engagement d’hommes et de femmes qui œuvrent au quotidien dans le département. Parmi les acteurs touristiques, nombreux sont ceux qui ont choisi un chemin respectueux de l’environnement. Certains agissent seuls, avec leurs propres convictions, pour développer des hébergements à faible empreinte écologique ainsi que des activités en communion avec leur cadre de vie ; ou encore pour se ravitailler localement pour alimenter leur restaurant, leur table d’hôtes -grâce à une agriculture de qualité omniprésente. D’autres ont fait le choix d’adhérer à des labels pour valoriser leur démarche. La marque Esprit parc national, attribuée dans le périmètre du parc national des Cévennes, est le reflet de valeurs telle que l’engagement, l’authenticité, le respect, le partage et la vitalité. Elle est attribuée aux produits touristiques autant qu’aux produits du terroir. De nombreux hôtels, campings et gîtes arborent quant à eux le label Clef Verte qui impose la maîtrise des consommations en eau et en énergie, une gestion environnementale des déchets et des loisirs qui ne nuisent pas à la nature. L’Accueil Paysan est aussi un réseau particulièrement actif en Lozère et regroupe des agriculteurs et acteurs ruraux, engagés en faveur d’une agriculture paysanne et d’un tourisme durable, équitable et solidaire, qui constituent l’ADN du département.