Guide du Béarn : Économie

Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'économie béarnaise est solide. On peut même avancer que son taux de chômage est relativement plus bas que la moyenne nationale avec, en fin d'année 2017, 30 670 demandeurs d'emplois enregistrés sur le territoire. Avec des entreprises de dimension internationale comme Safran Helicopter Engines, anciennement Turbomeca, le centre scientifique et technique Jean Féger du groupe pétrolier Total ou encore une activité maintenue sur l'ancien gisement gazier de Lacq, le territoire reste source d'emplois et d'innovation. Cette année, les entreprises du secteur aéronautique profitent de la bonne santé de l'aviation civile et celles de l'industrie militaire sont liées aux commandes des Rafales. Géoscience, pétrochimie, aéronautique offrent une dynamique que l'agroalimentaire suit avec force avec là encore des grands noms comme Lindt & Sprüngli basé à Oloron-Sainte-Marie, la fromagerie des Chaumes de Jurançon ou Candia, du groupe Sodiaal à Lons. La coopérative Euralis, acteur central du foie gras entre autre, est également installée en Béarn : de l'industrie à l'agriculture, il n'y a qu'un pas que ces terres généreuses franchissent en faisant de ce secteur le deuxième plus porteur de l'économie. Avec des vallées spécialisées dans l'élevage et un piémont marqué par la production de céréales ou la viticulture, cette activité continue d'être un poids lourd du Béarn. AOC Ossau-Iraty, IGP agneau de lait des Pyrénées et jambon de Bayonne, AOC des vins Jurançon, Madiran ou Vic-Bilh... Les productions sont des emblèmes gastronomiques réputés et connus de tous. Le tourisme est développé depuis le milieu du XIXe siècle, il faut dire que les montagnes et leurs stations de ski, les villes thermales avec établissements de soins ou ludiques, le tourisme urbain avec Pau en son coeur, cité verte réputée pour sa douceur de vivre, ses musées, le château d'Henri IV ou encore les bastides et sites d'exception font du Béarn une terre riche en émotions et activités. Le commerce est bien présent, les zones et pépinières d'activités en pleine expansion, de belles sagas familiales marquent ce secteur et participent au rayonnement du Béarn qui n'a pas fini d'étendre son savoir-faire avec des énergies nouvelles ou des filières d'excellence inattendues.

Ressources naturelles

En Béarn, on n'a pas de charbon, il a toujours fallu l'importer, pas de pétrole, même s'il a beaucoup été cherché... mais on a un peu plus que des idées ! C'est en prospectant les sous-sols qu'une violente éruption de gaz marque l'année 1951 de la ville de Lacq. Incontrôlable pendant presque 5 jours, le gisement est en fait exceptionnel : 262 milliards de m3 n'attendent qu'à être exploités. Chose qui se fera en 1957 par la SNPA, devenue Elf Aquitaine en 1976. Lacq change profondément l'activité économique du Béarn qui devient un véritable bassin industriel et on construit même, presque à la hâte, la ville qui deviendra Mourenx pour accueillir les ouvriers qui oeuvrent sur le site. Classé Seveso, il enrichit son activité à celle d'une industrie dite à risques et cette diversification lui permet d'anticiper sereinement l'avenir... d'un gisement épuisé. Le peu qu'il reste est utilisé pour l'approvisionnement des entreprises nouvellement implantées mais le gaz reste source d'un autre domaine où le Béarn excelle : les géosciences. Sa difficile extraction a en effet nécessité des compétences innovantes et le centre scientifique et technique Jean Féger du groupe pétrolier Total n'aurait jamais vu le jour à Pau sans lui.

Certaines histoires ne manquent pas de piquant mais vous êtes en Béarn alors attendez-vous à ce qu'elles soient salées... particulièrement à Salies-de-Béarn, une ville au charme dévastateur mais surtout à la source quasi miraculeuse ! Ici, l'eau est 10 fois plus salée que l'eau de mer avec environ 30 grammes de sel par litre. Autant dire que dès l'Antiquité, ce véritable don du ciel active les fours et les poteries de l'époque en témoignent. Conservateur alimentaire par excellence, il subit une exploitation intense et désorganisée au Moyen Âge et l'économie de la ville lui est fortement liée. Prospère, elle assure un commerce particulièrement lucratif avec même un monopole de vente le long des Pyrénées. Le partage des revenus de la source est passionnant, c'est tout un univers à découvrir au Musée du sel de la cité. Aujourd'hui la source exploitée de la place du Bayaà ne l'est plus, c'est celle de la Reine Jeanne d'Oraàs qui alimente la Saline, découverte en 1830, elle continue de délivrer son précieux or blanc... mais également des bienfaits pour la santé avec une concentration remarquable en chlorure de sodium et 26 minéraux et oligo-éléments. Son extraction continue d'être faite selon la méthode ancestrale par évaporation et chauffage dans une poêle à sel, il est conditionné sur site et bénéficie d'une reconnaissance IGP depuis 2016.

Environnement et énergies

A l'heure des transitions écologiques et énergétiques, les attentes des territoires incluent les enjeux du futur et le Béarn, où les sites environnementaux sont nombreux, arrive à concilier les deux.

Question hydroélectricité, avec les gaves d'Aspe, d'Oloron ou d'Ossau, on peut dire que de Pau à Mauléon, le Béarn est une mine d'or bleu. Ces rivières abondent et leurs affluents et lacs constituent une magnifique source d'énergie renouvelable et les projets sont d'ailleurs là. Les berges d'Orthez vont certainement être réaménagées avec une nouvelle centrale et à Baudreix, l'agenda est le même. Cet environnement exceptionnel se retrouve dans la filière bois qui est au coeur de toutes les attentions : avec 240 000 hectares de forêts en Pyrénées-Atlantiques, on atteint 1 573 000 m3 de bois récolté, une manne à la fois primordiale pour l'énergie du futur et la création d'emplois.

La filière hydroélectrique est très active mais elle a pourtant du mal à poursuivre son développement dans le département. Confrontées aux contraintes environnementales, administratives et à un manque de visibilité, les Pyrénées-Atlantiques comptent 90 sites de productions, un nombre qui reflète une jolie dynamique mais moins importante que ne le permettrait ce fabuleux réseau d'eau basquo-béarnaise. Le Béarn est bien doté avec des lieux emblématiques comme celui de Gurmençon qui produit 8 millions et demi de kwh et assure la consommation annuelle de 8 000 à 10 000 personnes, par exemple. A Baigts-de-Béarn, 11 usines et 26 agents forment un site dynamique avec une centrale entièrement automatisée qui alimente en électricité un réseau haute tension de 63 000 volts et assure l'énergie d'une ville de 16 500 habitants. Principal acteur du réseau, EDF Hydraulique Adour et Gaves a par ailleurs établi un grand plan de modernisation depuis quelques années et celui-ci continue avec 21 millions d'euros investis l'an passé. Des projets qui boostent l'économie locale puisque, au-delà de l'emploi direct, les entreprises béarnaises ont l'assurance de participer à ces chantiers.

La petite hydroélectricité perdure et se poursuit dans le territoire, représentée par le syndicat France Hydro Electricité ; elle mène même des opérations pour améliorer la continuité écologique des centrales, comme sur le gave d'Oloron versant aval. Les puissantes usines comme celles de la vallée d'Ossau sont exploitées par une filiale d'Engie, la Shem, qui devrait elle aussi investir dans l'avenir sur ses concessions. Elle a par ailleurs acquis trois centrales à Nay, Aste Béon et Arthez d'Asson en 2010 et la Verna, célèbre site du futur, reste une réalisation technique hors norme à 700 mètres de profondeur. La filière hydroélectrique représente environ 10 % de la production et si l'eau a toujours tenu une place prépondérante dans les vallées, avec par exemple en Haut-Béarn pas moins de 37 centrales, cette source d'énergie renouvelable demeure le défi de l'avenir.

La filière bois n'est pas une nouveauté en Béarn qui présente un patrimoine forestier très important, public ou privé. Dans les Pyrénées-Atlantiques, 31 % de la superficie est par ailleurs composée de chênes, châtaigniers ou feuillus, ce qui les fait disposer d'un volume de bois de 31 millions de m3 ! Depuis 2013, la demande en bois déchiqueté et en granulés se fait de plus en plus fréquente, on compte environ 25 chaufferies de bois collectives dans des bâtiments aussi divers que les écoles, les centres de loisirs, les bureaux ou même les fromageries. En 2016, 166 000 tonnes de bois y ont été consommées dont 150 000 tonnes pour l'unité du bassin de Lacq. En dix ans, le prix a connu peu de variations et c'est déjà un atout pour ceux qui hésitent à se lancer dans l'aventure du bois-énergie. Combustible qui en produit 20 fois plus qu'il n'en consomme, il est travaillé ici en circuit-court et son rôle dans le développement économique est indéniable. On compte déjà 4 500 emplois qui lui sont liés, des entreprises forestières aux transporteurs locaux. La structuration de la filière demeure primordiale car le taux de récolte du département reste un frein à l'approvisionnement et l'équilibre entre le bois d'oeuvre, celui de l'industrie et celui dédié à l'énergie doit être préservé. On relève déjà des associations de scieurs qui se regroupent et dans ce domaine, l'IFB64 est un intervenant majeur.

Dans les centrales, on ne noie pas le poisson

Le gave de Pau, appelé axe bleu, est prioritaire pour les poissons migrateurs comme les saumons, les truites, les aloses, les lamproies ou les anguilles. EDF prend le problème non pas à la source mais à bras-le-corps et, de fait, un vrai programme de restauration a été instauré. Il s'appuie sur des systèmes innovants et depuis 2002, la centrale de Baigts-de-Béarn a même été équipée d'un ascenseur à poissons ! Un site qui est un véritable laboratoire où l'Office National de l'eau et des milieux aquatiques et la Direction départementale du territoire et de la mer viennent régulièrement faire des tests. Ces équipements stratégiques voués à faciliter le franchissement d'obstacles ont fait des émules, la centrale hydroélectrique de Puyoo, par exemple, en est pourvue de quatre. A Orthez, le barrage de Castetarbe sera équipé d'une caméra de comptage ainsi que celui de Soiex, à Oloron-Sainte-Marie, dont les 24 bassins de la passe à poissons sont renforcés par des grilles qui permettent de protéger les plus petites espèces quand elles vont vers les turbines.

Agriculture

Sur ces terres aux multiples caractéristiques, l'agriculture occupe 55 % du territoire départemental dont 86 % de la superficie des cultures permanentes en Béarn. Les éleveurs, les producteurs de maïs et la viticulture de Jurançon, Madiran et Pacherenc forment le deuxième secteur économique le plus actif du département, après celui de l'industrie. Un réseau hydraulique dense, des reliefs de montagnes propices au pastoralisme, le piémont et ses vignobles... Les exploitations demeurent un élément essentiel du Béarn.

Premier département producteur d'ovins et de porcins de la région, les Pyrénées-Atlantiques sont également le deuxième fournisseur de lait de brebis en France. Preuve de cette bonne santé, nombreux sont les labels, les appellations d'origine protégée et les reconnaissances en IGP : vins de Jurançon et de Madiran, boeuf de blonde d'Aquitaine, fromage de brebis d'Osau Iraty, kiwi de l'Adour, volaille fermière du Béarn... La qualité est au rendez-vous ! Comme dans tous les territoires d'élevage de volaille, le Béarn n'a pas été épargné par la crise sanitaire liée au virus de l'influenza aviaire et ce depuis 3 ans. La mise à l'arrêt totale de l'activité a été difficile pour bon nombre de professionnels et on enregistre une perte de 20 % d'activité pour 2016. Certains professionnels ont également été confrontés à la crise du lait ou à la chute des prix des céréales. Le climat enfin a fortement impacté l'année dernière les productions de maïs et de céréales. L'émergence de produits biologiques s'est confirmée au fil des ans et un pacte signé avec la région et les acteurs de l'agriculture biologique vient d'être signé, son ambition est d'atteindre 70 000 ha supplémentaires en conversion AB d'ici 2020.

L'agro-alimentaire est un géant de l'emploi et de l'économie en Béarn. Filière ultra-dynamique, elle participe au développement des zones rurales et se place derrière l'industrie avec plus de 1 200 établissements qui lui sont dédiés. Troisième pourvoyeur d'emplois, elle concerne aussi bien les enseignes de renommées internationales comme Euralis et Candia que des entreprises locales comme celle du miel de la famille Michaud. Bovins, lait ou viandes, foie gras, filière ovine et porcine, production végétales et viticoles : si elles sont liées au secteur agricole, ces entreprises affichent un dynamisme enviable malgré un contexte qui peut parfois être difficile. Le pôle de compétitivité Agri Sud-Ouest assure un soutien aux entreprises et aux différents projets.

Des entreprises emblématiques

Pour une fois, nous allons commencer par le chocolat et pas n'importe lequel puisque c'est celui de Lindt qui assure près de 600 emplois à Oloron-Sainte-Marie. Avec des ventes en continuelle augmentation, le site de production se porte bien, Lindt & Sprüngli et ses 50 000 tonnes de chocolat sont tout de même les troisièmes employeurs derrière Total à Pau et Turbomeca à Bordes. On sait qu'un repas réussi contient forcément du fromage en Béarn ; l'économie suit la gastronomie : second poids-lourd du secteur, la production annuelle de 11 000 Saint-Albray assure l'emploi de 350 salariés sur le site de Jurançon et une centaine à Mauléon-Viodos ! La Fromagerie des Chaumes envisage même d'élever sa capacité de production à 20 000, ce qui créerait près de 40 postes supplémentaires. Et les produits laitiers sont décidément les amis du Béarn qui comprend l'usine Candia à Lons où 240 personnes oeuvrent, fromagerie inclue. Son propriétaire, le groupe coopératif Sodiaal, a su maintenir la seule usine du grand Sud-Ouest spécialisée dans le lait blanc.

Le siège social d'Euralis est situé à Lescar. Reconnu comme acteur majeur de la production du foie gras, ce groupe coopératif agricole et agro-alimentaire concerne également les volailles, les légumes, la charcuterie et les produits traiteurs. Dans le Sud-Ouest il est incontournable puisqu'il emploie en Nouvelle-aquitaine et Occitanie 2 400 personnes.

Industries

Si on entend souvent qu'il n'y a pas d'économie prospère sans une industrie forte, le Béarn en est un exemple concret : ce secteur d'activité est le premier employeur du territoire. L'agro-alimentaire joue un rôle primordial dans ce schéma économique mais l'aéronautique demeure le poids-lourd industriel qui a permis aux béarnais de mieux traverser la crise que d'autres. Les métiers de la métallurgie, des métaux et de la mécanique ou encore ceux liés à l'industrie électrique et électronique découlent des 10 % d'établissements du secteur, représenté par des véritables donneurs d'ordre de dimension internationale comme Safran Helicopter Engines, anciennement Turbomeca, Aéropolis, Safran Messier Dowty ou encore Arkema et Total. Une dynamique qui entraîne l'arrivée d'autres leaders, comme celle du groupe Novasep, spécialiste des services aux industries des sciences de la vie, installé à Mourenx depuis fin 2015, qui avec cette unité de purification a la plus grande capacité de production d'Oméga 3 par chromatographie au monde pour le secteur pharmaceutique.

Total. On ne présente plus ce groupe français pétrolier et gazier présent dans plus de 130 pays. Dans le Béarn, c'est le Centre Scientifique et Technique Jean Feger qui rayonne à Pau où 2700 emplois y sont recensés. Ici, ce n'est pas un établissement industriel au sens premier mais un centre de recherche sur l'exploration et la production de gaz et de pétrole, qui héberge outre le super calculateur, des laboratoires de pointe et des fonctions support. Au coeur des missions des collaborateurs : répondre aux besoins mondiaux en énergie, en s'engageant pour une énergie meilleure, plus sûre, plus propre, plus efficace, plus innovante.. Au classement national, le CSTJF est à la 33 e place des sites industriels mais reste le premier de la région Nouvelle-Aquitaine. Avec un prix du baril qui peine à décoller, le groupe continue de réaliser d'excellents résultats, notamment grâce à la hausse de la production d'hydrocarbures faite dans divers pays et à sa diversification dans l'électricité, le solaire et les énergies renouvelables.

Le leader des motoristes, Safran Helicopter Engines, ex-Turbomeca : il est le numéro un mondial des moteurs d'hélicoptères et le premier employeur du Béarn avec un peu moins de 200 salariés sur le site de Bordes. Si l'aéronautique est en fort développement, le marché mondial des hélicoptères a souffert mais l'usine continue de bien se porter en améliorant sa compétitivité. Depuis 1942, Turbomeca est une fierté béarnaise et son changement de nom au printemps 2016 en a attristé beaucoup. L'heure n'est plus à la nostalgie, si la dénomination a évolué, le site le fait également : la première ligne de fabrication automatisée de pales de turbines d'hélicoptères est un élément qui laisse à penser que son projet d' " usine du futur " n'a pas fini d'écrire la belle histoire de l'aéronautique française.

Lacq ou la reconversion réussie. Depuis les années 50, une odeur typique caractérisait la ville de Lacq et elle ne laissait aucun doute sur son activité : ici était exploité le plus grand gisement de gaz naturel ! Des entreprises y sont nées, comme celles qui sont devenues Sanofi ou le géant de la chimie Arkema. L'épuisement des réserves n'était pas une surprise et fin 2013, Total a cessé ce commerce dont la reconversion anticipée a permis au site d'envisager un nouveau futur industriel. Le bassin est en passe de devenir une véritable " Carbon Valley " depuis que ses vannes ont été démontées. Il faut souligner que le personnel qualifié dans diverses branches de la chimie notamment a été une plus-value pour cette nouvelle page de l'histoire. Le groupe nippon Toray Industries s'est déjà implanté pour ouvrir sa seule usine européenne et ici se fabrique la matière première de la fibre de carbone. Total s'est par ailleurs engagé à préserver 3 % de gisement du bassin pour permettre aux industriels voisins de s'alimenter durant les 30 prochaines années en gaz. On peut également citer l'arrivée d'Hydro-Québec, le géant de l'énergie canadien, qui a installé son centre de recherche et de production dédié aux batteries LifePo ou encore la société espagnole Abengoa qui a ouvert son usine de bioéthanol-carburant. Au final, les 7600 emplois industriels ont été préservés sur la totalité du bassin et de nouveaux investisseurs pourraient bien gonfler ces chiffres dans l'avenir.

L'industrie du textile : de la fin de l'âge d'or à la reprise

Comment évoquer l'économie du Béarn sans parler du textile ? Dès le milieu du XIXe siècle, cette industrie se développe avec l'énergie hydroélectrique. Oloron-Sainte-Marie et Nay deviennent des centres qui dépassent bien vite le cadre artisanal. La laine, le cuir, le lin... Les produits de base et de productions s'exportent jusqu'aux Antilles ! Les capes béarnaises mais aussi les bérets ou encore le linge de table font les beaux jours du territoire. A Oloron on compte pas moins de douze usines de cardage, tannage, filature, teinturerie ou de fabrication d'espadrilles... jusqu'aux années 60 où trois d'entre elles ferment leurs portes. Un déclin que l'émergence de la concurrence des usines du Nord de la France mais surtout l'importation de produits étrangers, fabriqués et vendus à moindre coût, continuent d'achever au fil des ans. Les modes évoluent et l'heure de gloire de cette industrie s'efface pour n'en laisser que des souvenirs. Mais en Béarn, la tradition est aussi vivace que le savoir-faire unique, un attachement nouveau pour le made in France pourrait bien laisser envisager quelques surprises. Si le site Laulhère-Beatex et les tissages Lartigue sont de véritables survivants de cette époque bénie, de véritables paris sont relevés avec des nouvelles maisons comme la Manufacture de bérets ! Une reprise qui se tisse doucement et que beaucoup espèrent sûrement.

Tertiaire

Le commerce, les transports et les services divers se portent plutôt bien en Béarn puisqu'ils représentent plus de 60 % des établissements du territoire. Les zones d'activités sont également un des points forts des principaux centres urbains. Si Pau en recense plus d'un tiers, avec notamment la très emblématique Pau Cité Multimédia, de nombreuses villes misent sur cet outil de développement local. C'est également dans ce secteur que les créations d'entreprises sont les plus dynamiques. Dans cette optique, GFI Informatique est un bel exemple qui poursuit son développement avec un site à Orthez de 100 employés et un à Pau de 90 employés : l'entreprise embauche des consultants, des chefs de projet... On peut également citer Acticall à Pau, un centre d'appel avec 500 salariés dont 350 permanents. L'artisanat demeure un domaine dynamique où le bâtiment est de loin en tête. Maçonnerie, couverture plomberie chauffage, menuiserie, aménagements et finitions : près de 3 000 entreprises oeuvrent dans le Béarn. L'alimentation, la production et les services comme les transports ou les réparations, notamment mécaniques, complètent des secteurs secondaires et tertiaires en perpétuel mouvement. L'économie sociale et solidaire n'est pas à négliger et dans la seule agglomération paloise, elle est composée de 700 établissements ! Autant dire que les associations, les mutuelles, la santé et les services à la personne répondent à un vrai besoin qui se traduit en acteur économique majeur du secteur privé.

La technopole Hélioparc. La technopole a désormais 30 ans et force est de constater qu'avec 1 300 personnes employées sur place, elle les porte plutôt bien ! Au nord du campus universitaire palois, elle se place même juste après Total et Safran Hélicopter Engines en terme de salariés. En misant sur l'innovation, les énergies nouvelles, les technologies et l'information, le site n'a cessé d'évoluer avec 5 nouveaux immeubles, 12 hôtels d'entreprises, 3 pépinières et accompagne 30 start-ups. Une magnifique aventure entrepreneuriale qui va des sciences de la terre, des géosciences, du génie pétrolier au numérique en passant par l'environnement ou les matériaux.

Le groupe APR Génération Services : ce spécialiste du service à la personne est passé en presque 40 années d'existence d'une société béarnaise à un groupe dont le mélange des cultures et des savoir-faire est la force principale. Si le siège social est à Pau, 3 500 personnes y sont employées dans le Grand Sud-Ouest... et Paris. Une remarquable aventure familiale, entrepreneuriale et sociale qui figure parmi les acteurs incontournables de l'économie. Du nettoyage industriel à celui des cliniques ou des bureaux, de l'entretien des espaces verts à la dératisation, de la garde d'enfants au maintien à domicile, la liste des compétences et des domaines d'intervention d'APR est aussi vaste que sont les besoins. Une adaptation qui a signé le succès de ce groupe dont le chiffre d'affaire est de 40 millions d'euros. L'innovation et les nouveaux concepts restent le fer de lance de l'enseigne qui vient de racheter l'entreprise de nettoyage Lobo à Pau.

Les zones commerciales. Elles font parfois grincer les dents des commerçants du centre-ville mais force est de constater que les zones commerciales se multiplient, s'étendent, s'agrandissent autour de la capitale béarnaise ! Sujet parfois sensible, ces pôles restent attractifs au niveau du commerce et des pourvoyeurs d'emplois incontournables. Celle de Lescar Soleil en est un symbole parfait et impressionnant puisque 323 moyennes surfaces et boutiques l'animent et en font une des plus grandes de France : Quartier Libre Pau-Lescar avec 60 boutiques et restaurants et le centre commercial Carrefour avec 50 boutiques et restaurants, site ultra dynamique ; l'emploi suit son développement et les enseignes qui y ouvrent leurs portes. Régulièrement, des offres sont faites et dans des domaines très diversifiés : sports et loisirs, culture et cadeaux, téléphonie et informatique, mode et accessoires, restauration, santé et beauté... On peut également citer sur le même schéma ou presque Auchan et ses 26 boutiques implantées dans une galerie de 3 500 m2 ou Tempo Le Centre avec un Leclerc et 50 boutiques et restaurants. La liste, loin d'être exhaustive s'est agrandi avec un ensemble commercial à Bizanos ! Cette commune de l'entrée Est de Pau accueille un parc de presque 3 000 m2 dont 900 m2 dédiés à la restauration. Un café, une pizzeria, une " cantine ", un magasin Grand Frais et une boulangerie Marie Blachère sont à retrouver dans cette zone. Ce renouveau va de pair avec celui du stade du Hameau. Son aménagement va faciliter la connexion avec un rond-point et un chemin supplémentaire.

Enseignement et recherche : le Béarn premier de la classe !

Le niveau de formation en Béarn est particulièrement bon puisque près de 30% des jeunes possèdent un diplôme de l'enseignement supérieur et ce, dans des secteurs pluridisciplinaires. Les grandes écoles sont bien présentes sur le territoire : STS agricoles, institut universitaire de technologie, écoles d'ingénieurs universitaires, écoles de commerce, artistiques et culturelles, paramédicales et sociales... En plus des lycées d'enseignement général, ceux dédiés à la formation professionnelle sont particulièrement éclectiques : maintenance et industrie, esthétique, coiffure, hôtellerie, sanitaire, tertiaire, habitat, métiers d'art... Les 30 000 élèves béarnais ont le choix et il faut souligner que certaines formations en alternance sont suivies dans des entreprises de renommée internationale telles que Safran Helicopter Engines, anciennement Turbomeca. Difficile d'évoquer l'enseignement sans parler de l'Université de Pau et des Pays de l'Adour, incontournable avec ses multi-sites et ses 760 enseignants et enseignants chercheurs. En effet, si elle prépare chaque année 12 000 étudiants à une centaine de diplômes dans différents secteurs, de la formation initiale à la formation continue, l'UPPA est également un centre de recherche fondamentale avec 25 équipes aux projets riches et variés. Les travaux des scientifiques, humanistes, sociologues, historiens et juristes affichent une vitalité que la diversité des partenaires industriels (pétroliers et environnementaux) et académiques illustrent parfaitement.

Une filière très à cheval

Si l'aéronautique ou les géosciences sont des filières d'excellence historique en Béarn, il en est une assez unique qui pourrait bien devenir incontournable ! L'activité équine se structure dans le territoire et elle regroupe des centres de formation comme les lycées agricoles ou l'AFASEC, les centres d'élevages, les associations d'entraîneurs, les diverses entreprises liées aux chevaux comme l'équipement, la maréchalerie, la nutrition, la santé ou les sols équestres ainsi que des organismes du sport et de loisirs. S'il est essentiellement ludique voire touristique, le développement n'est pas négligeable puisqu'il représente déjà environ 800 emplois directs et il faut le souligner, 150 entraîneurs implantés dans les environs de Pau avec leurs 2 000 chevaux ! On compte plus de 65 000 licenciés en Pyrénées-Atlantiques. Avec des sites d'exception comme le domaine de Sers où s'entraînent 700 chevaux de course et l'hippodrome, les perspectives sont multiples et pourraient bien faire du Béarn le premier lieu national combinant les réponses aux besoins des professionnels à ceux des sportifs. Le cluster So-House Alliances regroupe toutes les entreprises du Sud-Ouest et son siège est à Pau.

Tourisme

Une douceur de vivre dont la notoriété dépasse les frontières, des stations de ski fabuleuses, des chemins de randonnées dans un environnement préservé, une faune et une flore riches, des villes thermales, une gastronomie de choix, portée par des grands chefs et des spécialités reconnues, des vignobles qui assurent une route des vins enchanteresse et un climat parfait : des vallées aux sommets, en passant par les villes et les coteaux, le Béarn est une terre touristique par excellence ! Ses musées et son patrimoine entretenu en font une destination de choix, les vestiges de son passé flamboyant sont extrêmement nombreux, le château d'Henri IV et ses bastides de caractère en tête. L'image du Béarn se modernise, la fête et le tourisme urbain attirent de plus en plus de monde mais les traditions comme le pastoralisme restent des points incontournables auxquels les touristes demeurent très attachés. Les séjours à thème axés sur le golf, la thalasso, les randonnées ou la neige sont de plus en plus demandés et on peut dire que le sport, la culture, les loisirs, le cadre et le savoir-faire épicurien ont fait le job : économiquement la filière touristique représente plus de 5 % de l'emploi dans le département.

A l'image de la tendance nationale, le thermalisme et le bien-être affichent une reprise qui était attendue. Incontournables dans le tourisme, ces secteurs pèsent plus de 3,2 millions d'euros et sont un point fort de l'attractivité départementale. Les établissements disposent à la fois d'une clientèle locale mais également d'Île-de-France qui vient bénéficier des bienfaits des eaux thermales de Salies-de-Béarn, des Eaux-Bonnes et des Eaux-Chaudes.

Le sport et les activités nature sont incontournables en Béarn. L'eau et les gaves sont des éléments essentiels qui assurent le développement des pratiques sportives comme la pêche, les activités en eaux vives ou encore le canyoning. Le stade d'Eaux-Vives de Pau en est un bel exemple ! Le chemin de Saint-Jacques de Compostelle ne se présente plus et les randonnées sont mythiques sur le territoire. De même, les amoureux du vélo n'hésitent pas à imiter les professionnels du Tour de France et le cyclotourisme se porte bien ! Au-delà des routes de campagnes et de celles des sommets, le Haut-Béarn est devenu un spot de choix dans le milieu du VTT, qu'il faut souligner.

Les stations de ski du Béarn n'ont rien à envier à leurs voisines des Hautes-Pyrénées. Lorsque les conditions climatiques sont optimales, leur manteau neigeux est pris d'assaut. Gourette, La Pierre-Saint-Martin, Artouste, Le Somport et Issarbe assurent un accueil sans cesse renouvelé, qui s'adapte aux familles, aux sportifs et aux débutants. Raquettes, ski de fond, ski alpin, snowboard rivalisent avec des activités comme les balades à chiens de traîneaux, des constructions d'igloos ou des sorties à thème. L'été, tous ces sites connaissent une seconde vie et leur fréquentation est là encore un atout pour le territoire.

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