Guide du Sahara : Mode de vie

Mœurs
Salutations

De manière générale, vous serez toujours accueilli par des formules de politesse. L'entrée en matière est le Salam Aleikoum, auquel on répond Aleikoum Salam. Répondez-y avec la même simplicité. On vous demandera trois fois comment vous allez, répondez que tout va bien, " El Hamdulillah ", c'est-à-dire " grâce à Dieu ", et exprimez la même inquiétude vis-à-vis de votre interlocuteur, de ses enfants, son travail, sa vie, sa femme moins souvent. Un homme serre la main d'un homme ou lui donne une franche accolade. Une femme ne serre pas la main aux hommes à condition qu'il l'y invite par politesse.

La cérémonie du thé

Vous serez certainement convié à la cérémonie du thé. C'est un moment agréable pour prendre le temps de faire connaissance ou de discuter. Les Sahariens dégustent en toute occasion et en tous lieux cette boisson qui était, à son apparition dans le pays, considérée comme une mode. Ils peuvent arrêter une activité, quelle qu'elle soit, pour préparer le thé et cela qu'ils soient en voyage, au bureau ou en voiture. Vous serez immanquablement invité à en déguster.
La préparation du thé répond à une méthodologie très précise qui peut dérouter le novice. En fait, ce cérémonial, s'il peut vous sembler un peu long, répond exactement au mode de vie des nomades. Le rituel de préparation vous surprendra avec le réchaud à bois ou à gaz, le dosage précis du thé, du sucre et de la menthe dans une théière depuis longtemps amortie, et les verres si caractéristiques. L'extrême habileté du préparateur de thé est également à relever, un bon thé doit être transvasé à de nombreuses reprises de la théière aux verres en une cascade de liquide s'étirant quelquefois jusqu'à un mètre. Le préposé au thé doit goûter fréquemment le breuvage pour vérifier le dosage des différents ingrédients et il doit faire en sorte qu'il y ait beaucoup de mousse. Les vertus du thé sont nombreuses, il atténue la fatigue, il diminue la soif et serait excellent pour le foie.
On dit que " le premier thé est amer comme la vie, le deuxième fort comme l'amour et le troisième suave comme la mort ". Il y a plusieurs formules mais celle-ci est notre préférée. Le climat du désert est si rude qu'effectivement la mort doit paraître suave... C'est aussi une référence aux trois thés usuellement servis, le troisième étant naturellement moins fort que le deuxième, lui-même moins fort que le premier.

La magie et les génies

Pour les nomades du Sahara, le désert est peuplé de génies, invisibles le jour mais qui se manifestent dès la tombée de la nuit. Les Touaregs les appellent les Kel Essouf (ceux de la Solitude). Beaucoup de pratiques tendent à éloigner les mauvais génies ou à se les concilier : les filtres, les gris-gris, l'ajout d'une pierre sur les cairns, la magie. Certains lieux sont connus pour être occupés par les génies : comme la Garet El Djenoun, la Montagne aux Esprits, dont les légendes racontent des faits étranges et dont les nomades répugnent à faire l'ascension.

Tenue vestimentaire

Comme partout dans les pays musulmans, les costumes traditionnels sont encore portés notamment hors des grandes villes. Voilà quelques vêtements traditionnels qui ont aussi leur utilité dans le Sahara.

Burnous. Manteau de laine à capuchon et sans manches, porté principalement par les paysans de l'Atlas. Il tient très chaud et se révèle très utile, notamment en hiver dans les massifs montagneux.

Chèche. Indispensable contre les coups de chaleur, ce turban vous protégera le crâne bien mieux qu'un chapeau. Il protège aussi du vent et surtout du vent de sable et aussi du froid.

Gandoura. C'est une tunique sans manches tombant jusqu'aux chevilles, souvent très légère et portée par les hommes dans le Sud.

Saroual. C'est un pantalon bouffant, à ceinture large et ajustée, et dont les jambes, boutonnées à leur extrémité, s'arrêtent au-dessus de la cheville.

Nomadisme

Par Thierry Ghabidine Tillet, Maître de Conférences en Préhistoire à l'Université Pierre Mendès France de Grenoble, spécialiste du Sahara.

Mobilité saharienne

Outre les oasis et les larges vallées, la grande majorité du Sahara a toujours été un vaste territoire de passage à travers lequel les populations se déplacent suivant un rythme plus ou moins saisonnier, soit à partir de secteurs privilégiés sahariens, en particulier montagneux, soit depuis les marges sahariennes : steppe au nord et Sahel au sud. Les chemins à emprunter ont toujours été bien définis à l'avance. Ainsi, on ne peut pas parler d'occupation humaine du Sahara, mais plutôt de fréquentation. Certains utilisent le terme de " nomadisme " ou de " semi-nomadisme " pour définir ces mouvements saisonniers ; cependant, il y a, dans le terme de nomadisme, une idée de circuit annuel avec un retour au point de départ qui marque la fin d'un parcours et le début d'un nouveau, un mouvement sans fin recommencé. Il faut que la mobilité concerne la totalité du groupe social pour qu'on puisse parler sans équivoque de nomadisme. Il est regrettable que ce terme soit, le plus souvent, utilisé dans un sens très large, à savoir la mobilité importante d'un groupe, sans évocation de sa chaîne opératoire.
Le terme de " semi-nomadisme " est interprété de diverses manières :

suivant l'acceptation la plus courante du terme, il s'agit de la mobilité d'une communauté lors d'une période assez longue dans l'année, en dehors de la saison des pluies où il y a une certaine stabilité résidentielle du groupe ;

cependant, dans les régions tropicales subdésertiques à désertiques, on considère souvent le semi-nomadisme comme un système de mobilité qui ne concerne qu'une fraction de la communauté lors de périodes précises ou au cours de l'année entière - voire sur plusieurs années. Il s'agit le plus souvent des hommes adultes et valides du groupe, auxquels peuvent se joindre des adolescents. D'autre part, il s'agit aussi très souvent de mobilité individuelle.

Dans les deux modèles définis ci-dessus, il s'agit d'un état transitoire entre nomadisme et sédentarisation. La communauté, ou une fraction plus ou moins importante de celle-ci, est sédentaire une ou plusieurs parties de l'année et " nomade " une ou plusieurs autres. Cependant, George Peter Murdock (1967) a introduit le terme de " semi-sédentarité " et dans ce cas, il s'agit d'un modèle de mobilité limité - saisonnière - à partir d'un camp de base résidentiel occupé de façon relativement permanente, et avec déplacements de ces camps résidentiels. La limite entre " semi-nomadisme " et " semi-sédentarité " est donc difficile à définir. D'autre part, à partir du moment où les camps de base sont déplacés dans un système de mobilité, il y a " mobilité résidentielle ". Il convient cependant de relativiser quelque peu ces modèles de mobilité : les uns ne sont jamais tous fortement mobiles et les autres ne sont pas non plus tous tout à fait sédentaires. De même, lorsqu'on parle de populations sédentaires, il faut préciser qu'aucune société n'est totalement sédentaire, et qu'une réduction de la mobilité d'un groupe entraîne l'accroissement de la mobilité individuelle. Il convient de distinguer clairement le concept de " mobilité résidentielle " (mobilité du groupe entier entre deux camps résidentiels), du concept de " mobilité logistique " (mobilité restreinte d'une partie du groupe pour une tâche spécifique, suivie d'un retour vers un camp résidentiel). Les choses sont donc très complexes et il y a en fait deux niveaux d'analyse des systèmes de mobilité : le premier niveau concerne des schèmes qui engagent tout le groupe social (nomade, semi-nomade, semi-sédentaire, sédentaire), alors que le second, interne au premier, concerne soit le groupe entier dans une segmentation de temps qui séparent deux implantations de base (" mobilité résidentielle "), soit une portion de ce groupe à l'intérieur d'un espace exploitable depuis un camp de base (" mobilité logistique "). Nous pouvons donc, à partir de là, considérer, par exemple, qu'un groupe semi-nomade comportera au cours de sa période annuelle de mobilité, des phases de mobilité résidentielle et des phases de mobilité logistique. Pour un groupe sédentaire, seule la mobilité logistique peut apparaître...
Nous connaissons assez précisément les chaînes opératoires de l'organisation même de cette mobilité concernant les populations sahariennes, en particulier du passé puisque, de nos jours, les communautés ont tendance à se sédentariser de plus en plus, fortement engagées dans ce sens par les pouvoirs centraux, en particulier depuis les indépendances. Il est néanmoins assez difficile d'établir des modèles précis pour des communautés modernes, par ailleurs bien étudiées, mais parfois - voire trop souvent - considérées à tort comme " nomades ". Dans les modes d'exploitation des territoires sahariens, il semble s'agir, dans la majeure partie des cas, d'un va-et-vient saisonnier - cyclique - et non d'étapes dans un système de circuit annuel. Il ne s'agit pas d'un réel système de " mobilité résidentielle ", mais plutôt d'un système de " mobilité logistique " que l'on peut considérer comme une " transhumance ", puisque les camps de base restent sous forme de villages plus ou moins importants et qu'une partie seulement du groupe (aussi importante soit-elle), est concernée par le déplacement.
L'image de la toile d'araignée, utilisée par Hélène Claudot-Hawad (2002), est tout à fait adaptée pour expliquer la différence entre " mobilité résidentielle " et " mobilité logistique " : l'organisation circulaire des fils dévidés par l'araignée, lorsqu'elle tisse sa toile, illustre le mouvement résidentiel annuel, alors que les fils divergents, partant du centre de cette toile et reliant son réseau circulaire, évoquent les mouvements logistiques à partir d'un seul camp de base, puisque la métaphore de la toile représente le territoire exploitable à partir de ce camp (il est à noter que cette métaphore est également utilisée par d'autres communautés comme celle des Athapascan du grand nord canadien). Les fils, prolongés en dehors de ce tissage, et destinés à l'ancrage de la toile, illustrent le voyage, car celui-ci sort du domaine territorial pour aller parfois vers le domaine de l'inconnu, du moins vers celui non contrôlé par le groupe en question, territoires d'autres groupes où l'on se sent moins en sécurité.
Si l'on fait exception des Wadaabé (Peuls bororos) qui ne sont d'ailleurs que sahéliens, et qui, en poussant leurs troupeaux de bovins, sont les seuls que l'on puisse vraiment considérer comme nomades (ils sont vraiment sur les fils circulaires de la toile d'araignée), les autres communautés, touarègues, arabes et toubous, sortent de ce système de mobilité. Il n'en demeure pas moins que les choses ne sont pas figées :

Les Touaregs voyagent et c'est d'ailleurs, comme le dit Hélène Claudot-Hawad (2002), " une action indispensable à la société (touarègue) pour établir et renforcer sa charpente ". Cependant, le voyage dont il est question est celui qui sort du territoire : l'extérieur (essuf). Il concerne en grande majorité les hommes, laissant derrière eux les femmes qui sont les gardiennes de la tente (ou la maison) (ehan) dont elles sont les propriétaires. Les enfants en bas âge, les vieillards, les malades, restent aussi dans l' " ehan ". Ce déplacement n'entre donc pas dans un système de mobilité résidentielle, mais dans un système de mobilité logistique. L'Azalaï au Mali et la Taghlamt au Niger (caravanes de sel) entrent dans ce système logistique pour les Touaregs, puisqu'ils se rendent alors, pour leur commerce, sur le territoire d'autres communautés.

À l'intérieur même du territoire, les déplacements sont essentiellement logistiques, même si on peut noter un suivi d'une partie de la lignée et donc de structures légères d'habitat. Cette logistique est liée à la quête de pâturages sur le territoire.

Les Toubou sont des habitats beaucoup plus fixés, en banco, dans certaines palmeraies (libyennes, tchadiennes ou nigériennes) ou, le plus souvent, des huttes de pierres sèches ou de nattes en feuilles de palmier doum, en forme de haricot (yage) dans les vallées du Tibesti, sur les contreforts du Djado ou à Termit. Ces habitats sont presque toujours proches d'une forteresse en pierre et banco (gasr) en ruine. Dans la mobilité territoriale, femmes, enfants, vieillards et malades sont plus stables que les Touaregs. Les hommes sont très mobiles et il s'agit encore une fois de mobilité logistique, en particulier à la recherche de leurs chameaux égarés. Les pâturages à chameaux sont souvent très éloignés, ainsi, par exemple, les Toubou braoyas du Djado ont leurs pâturages au sud du massif de Termit. Dans une zone limitée, ils ont parfois des secteurs de vie de périodes sèches et des secteurs de vie de périodes d'hivernage. Il est à noter aussi que les Toubou du Tibesti ont souvent une résidence secondaire dans le bassin de Kufra en Libye et vice-versa. De même que les Toubou du Djado ont des membres de leur famille dans les oasis de Tajarhi, d'Al Qatrun et de Murzuq toujours en Libye et qu'ils s'y rendent souvent. Les Kanuris du Kawar ou de l'Agram (Niger nord-oriental) leur sont très proches bien que beaucoup plus sédentaires.

En ce qui concerne les populations arabo-berbères de l'ouest saharien, elles sont complexes en raison de leur diversité (Rgaybât, Lakhal, Oulad nacer, Kounta, Bérabiche, etc.). D'une façon générale leur système de mobilité est lié au commerce transsaharien et à la recherche de nouveaux pâturages pour leurs chameaux. Pour la pratique de leur commerce, les hommes sont très souvent en voyage au long cours.

Place de la femme

Les premiers mouvements féministes maghrébins datent des années 1980. Les mentalités changent peu à peu, avec tous les soubresauts et les résistances qu'on connaît. L'accès à la culture et au travail n'est que les premières étapes, essentielles, d'un changement de la condition féminine. Ce sont surtout les mentalités traditionnelles qui doivent changer, car les législations évoluent plutôt favorablement pour les droits de la femme.

Globalement, la situation de la femme évolue au Maghreb. La polygamie est de plus en plus rare. Elle n'est plus souhaitée ni par les femmes qui s'émancipent, ni par les hommes qui préfèrent des cellules familiales plus simples. Même si les mariages d'amour se développent, ils restent avant tout une affaire de raison car la famille compte beaucoup dans le choix de la future épouse et on choisit sa moitié pour que la collaboration se passe au mieux entre les deux familles. On voit encore beaucoup de disparités entre les pays, de décalages entre les législations et les traditions, et une pression des fondamentalistes religieux qui tentent de freiner l'évolution du statut des femmes.

Pour une voyageuse, elle trouvera protection et respect auprès de la plupart des gens, ce qui est un peu contradictoire avec ce que nous avons dit plus haut mais qu'il est important de souligner.

Le Maroc est l'un des pays les plus progressistes de la région en matière de droits de la femme. Désormais, les Marocaines sont les égales des hommes, sauf en matière d'héritage, où ils restent avantagés. En effet, le Coran stipule qu'une femme doit recevoir moitié moins que ses frères lors d'un héritage - son mari étant supposé la prendre en charge matériellement. Pour le reste, grâce à cette réforme de la Moudawana, la femme peut choisir son époux librement, demander le divorce, une pension alimentaire et la garde partagée des enfants en cas de séparation.

Bien sûr, ces changements sont difficiles dans des sociétés encore très traditionnelles où le poids de l'autorité patriarcale pèse très lourdement. Mais on ne peut qu'admirer le courage des marocains et de leur législateur.

La Tunisie est aussi un modèle en matière des droits de la femme. L'égalité entre hommes et femmes est expressément affirmée dans les textes législatifs. L'égalité, la solidarité et la responsabilité des deux parents, et ce par le biais d'un ensemble de dispositions : l'abolition de la polygamie, l'institution du divorce judiciaire et l'égalité de l'homme et de la femme en ce qui concerne le droit au divorce, voilà ce qui ressort du Code du Statut personnel entré en vigueur le 13 août 1956. Aujourd'hui est fêté chaque année le Jour de la femme, qui est un jour férié (ce qui n'est pas le cas en France). Bien sûr, le poids des traditions et de la pression familiale est toujours là, mais les choses évoluent peu à peu dans la sérénité.

La Libye. La position de Kadhafi sur la condition féminine est très progressiste dans une société libyenne vigoureusement patriarcale. Elle marque profondément le statut de la femme libyenne : remaniement des lois sur le mariage et la famille (mariage autorisé à partir de 18 ans, droit au divorce, droit au travail pour l'épouse et de décision dans le foyer, droit de participer aux comités populaires, etc.), promotion de l'éducation féminine (accès à l'éducation obligatoire pour les deux sexes jusqu'à 16 ans, bourses accordées aux deux sexes, centres ruraux de formation pour les femmes, etc.), création d'une Union des femmes libyennes en 1975, planning familial, etc. Elle s'affiche aussi de manière spectaculaire par sa garde rapprochée féminine et par le modèle de la " femme en armes ", avec entraînement militaire obligatoire pour les garçons et les filles jusqu'à 15 ans et l'ouverture de l'Académie militaire pour les femmes (au rond-point de Gargarech à Tripoli), une première dans le monde arabe. Dans le pays, les mentalités évoluent très lentement et les femmes sont encore reléguées dans les foyers à l'éducation des enfants.

En Mauritanie, le mariage est autorisé avant l'âge de 16 ans, mais peu courant dans les faits. Le divorce peut être prononcé à la demande de la femme, l'homme lui restituant ses biens mobiliers et versant une compensation financière. Même si elle a tendance à s'améliorer, la situation des Mauritaniennes n'est pas encore très enviable tant au niveau de l'accès à l'éducation qu'à son statut de co-épouse (la polygamie est autorisée) ou encore la pratique de l'excision (qu'on trouve aussi au Soudan).

L'Algérie a hélas régressé dans le statut de la femme du Code de la Famille en 1986 (revu en mars 2005) face à la pression des islamistes, reléguant la femme à un statut de mineure au regard de la société. Malgré une constitution qui reconnaît le principe de l'égalité des sexes et condamne toute discrimination envers les femmes du seul fait qu'elles sont des femmes. Le Code de la famille officialise leur infériorité par rapport à l'homme et leur dénie le droit de jouir de droits civiques et économiques élémentaires. Il légalise, entre autres, la polygamie (depuis 2005 avec autorisation d'un juge), le devoir d'obéissance au mari et la répudiation par ce dernier ainsi que l'inégalité face à l'héritage ou en cas de divorce. En 2005, un timide progrès fait que les femmes peuvent dorénavant demander et obtenir la garde de leurs enfants mais elles ne peuvent toujours pas demander le divorce, à moins de satisfaire à au moins 12 conditions.

Le Mali a voté en 2009 un nouveau code de la famille, mal accueilli par les mouvements islamiques : le nouveau code fixait l'âge minimum pour se marier à 18 ans, abolissait la peine de mort, ne reconnaissait que les mariages laïques et étendait les droits d'héritage aux filles. Sous la pression du Haut Conseil islamique du pays, le président n'a malheureusement pas promulgué cette loi qui attend donc des jours plus favorables.

Le Tchad compte environ une moitié de chrétiens et d'animistes et une moitié de musulmans. C'est donc un long processus que de légiférer sur le code de la famille. D'autant plus qu'au Tchad, la place de la femme est encore traditionnelle. Elle est cantonnée aux travaux ménagers et à l'éducation des enfants. Pour l'instant la polygamie est autorisée ainsi que la répudiation. L'avant-projet du futur Code de la Famille a été validé en 2010 : l'âge du mariage passerait de 14 ans à 16 ans, le divorce pourrait être demandé par une femme, l'interdiction de porter des coups et blessures volontaires à une épouse,... Comme pour le Mali, le processus est difficile et encore en cours. Dans la capitale, en réalité, le statut de la femme évolue bien plus vite que la législation et il y a même des femmes ministres.

Comme au Tchad, la législation sur les femmes est insuffisante au Niger et quelques stéréotypes perdurent comme les mariages forcés ou précoces, les mutilations génitales, les violences domestiques, la répudiation, l'absence de recours juridiques pour les femmes. Cependant, la place de la femme change radicalement quand il s'agit des Touaregs. Au contraire, la femme a une place extrêmement importante dans la société des grands nomades.

En Egypte, le code de la famille donne aux femmes la possibilité de divorcer mais autorise toujours la polygamie et la répudiation. Le droit égyptien considère qu'en matière de témoignage celui d'un homme vaut celui de deux femmes. Dans les milieux favorisés, la femme fait des études et occupe de hautes fonctions. Au contraire dans les mieux défavorisé, la femme est beaucoup plus vulnérable. On considère toujours q'une femme victime porte la responsabilité de l'acte (quel qu'il soit).

Au Soudan, la femme peut conduire, voter, travailler, divorcer. Le voile n'est pas obligatoire (sauf dans les mosquées) et les femmes voilées intégralement, en noir, sont très rares. On ne peut les voir qu'en ville. A la campagne, les habits sont bien plus colorés. Il faut noter que la polygamie, la répudiation sont encore autorisés et que l'excision est officiellement interdite, mais encore pratiquée. c'est la charia qui est la référence juridique, on sait qu'elle est assez rigoriste.

Chez les grands nomades. La femme touarègue a une place importante dans la société matrilinéaire. Le statut de la femme nomade est remarquable, elle possède son troupeau, sa tente, refuse souvent la polygamie et a un comportement plus indépendant que dans les autres sociétés. Elle vit à visage découvert. Des fêtes de fin de saison des pluies sont organisées en leur honneur, c'est souvent l'occasion de célébrer la beauté : élégance des chameliers marchant au rythme du tam-tam, féerie des couleurs (indigo chez les Touaregs), musique raffinée (l'imzad ou violon touareg) ou enlevée (tam-tam ou tendé touareg) qui endiable les corps dans des danses nocturnes. Dans les villes et villages, malgré la soumission sociale de l'épouse, celle-ci reste incontestablement le pilier de la famille ; chaque concession reflète d'abord l'image de la maîtresse de maison, cette image rejaillit ensuite sur chaque membre de la famille.

Religion

L'islam est la religion que vous rencontrerez dans le Sahara. Troisième religion du Livre, l'islam se reconnaît comme héritière des Juifs et des Chrétiens. C'est un islam modéré dont les valeurs cardinales sont la compassion et la solidarité, pour la grande majorité. Votre voyage vous fera découvrir un visage de l'islam très différent de l'image déformée souvent véhiculée par les médias.

Les pays musulmans sont fiers de leurs traditions sociales et religieuses. Il est important de les respecter. Il est possible que vos guides fassent leurs cinq prières par jour, tout comme le ramadan, ou encore ne mange pas de porc ou ne boive pas d'alcool. Le Coran est en fait un code de conduite pour le bon musulman, et diffère en cela de la Bible qui s'immisce moins dans la vie quotidienne des chrétiens. La religion musulmane étant la dernière-née des trois religions monothéistes, Juifs et Chrétiens trouvent leur place dans le Coran, et les personnages de l'Ancien Testament sont présents (Abraham, Moïse, Noé). Le Christ est reconnu comme un prophète, mais pas comme le fils de Dieu.

L'islam fut fondé en Arabie, au VIIe siècle, par Mahomet à qui Allah révéla le Coran. L'islam, qui signifie " soumission ", est pratiqué en Afrique, en Asie et en Occident par plus d'un milliard de fidèles, soit presque 1/5e de la population mondiale. Coran, traditions et Hadith (recueil des paroles et actes du prophète) sont les fondements de la vie politique et religieuse des pays musulmans. Le Coran est le livre que Mahomet a dicté à ses compagnons durant vingt années. La compulsion de tous les manuscrits pour réaliser le Livre est attribuée à Abou Bakr, son fidèle compagnon, voulant conserver toutes les traces du Prophète après sa mort. Dans le Coran, on peut lire : " Voici le Livre ! Il ne renferme aucun doute ; Il est une direction pour ceux qui craignent Dieu ; ceux qui croient fermement à la vie future. "

Les cinq piliers de l'Islam

Parmi les règles de vie énoncées dans le Coran, cinq sont fondamentales :

Shahada, profession de foi dont la seule répétition sincère suffit pour s'affirmer musulman : " Il n'y a pas d'autre Dieu qu'Allah et Mahomet est son prophète. "

Zakat, l'aumône légale. Il est un devoir pour chacun de donner aux pauvres.

Hadj, le pèlerinage à La Mecque, est considéré comme l'apothéose d'une vie pieuse. Tout musulman devrait l'accomplir une fois dans sa vie. Cependant, tous ne le peuvent pas et l'islam prévoit des dispenses. La période préconisée correspond au dernier mois de l'année (de l'hégire), une époque où des musulmans venus du monde entier se retrouvent à La Mecque ou dans ses environs.

Sala ou Salat, la prière rituelle qui doit s'effectuer cinq fois par jour après ablutions. Si la prière commune à la mosquée est la plus importante, on peut toutefois prier n'importe où et même dans le désert où, à défaut d'eau, on fera ses ablutions avec du sable ; il suffit de se tourner vers La Mecque. Le jour plus particulièrement consacré à Allah est le vendredi. Ce jour-là, les fidèles se rendent traditionnellement à la mosquée.

Sawm, le jeûne du ramadan, commémore la révélation du Coran à Mahomet. Durant le neuvième mois du calendrier islamique, chaque musulman doit observer un certain nombre de règles entre le lever et le coucher du soleil. Il lui est interdit de fumer, de boire, de manger et d'avoir des relations sexuelles. La vie prend un rythme particulier pendant la journée, mais dès l'heure de la rupture du jeûne, l'ambiance est plutôt à la fête.

Les fêtes religieuses

Aïd el-Kebir commémore le sacrifice d'Isaac par son père Abraham obéissant à un ordre divin, lorsque Dieu, satisfait de sa soumission, lui envoya un bélier à sacrifier à la place de son fils. On nomme également cette fête la fête du mouton, puisque ce jour-là, chaque famille sacrifie un mouton. Ella aura début novembre 2011.

Premier Moharram. Nouvel An musulman. Le 27 novembre 2011.

Achouara. C'est le dixième jour de l'année. Il s'agit à l'origine de l'anniversaire de la mort de Hocein, le petit-fils du prophète, en 680. Cette commémoration aura lieu 10 jours après la fête précédente.

Mouloud. Cette fête commémore la naissance de Mahomet. Elle aura lieu le 16 février 2011.

Aïd el-Seghir ou Aïd el-Fitr. C'est la " petite fête ", qui clôture le ramadan. Elle aura lieu le 31 août 2011.

Le ramadan, le jeûne annuel.

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