Histoire Histoire

Des Grecs aux Espagnols, en passant par les Romains, les Normands et la Maison d’Anjou, la Campanie a de tout temps été convoitée pour sa nature généreuse, ses sols fertiles, son climat favorable et l’accueillante baie de Naples offrant une position stratégique au cœur de la Méditerranée. Face à la mer et dominée par la silhouette du Vésuve, Naples va entraîner dans son sillage les destinées de la région. Née là où les flots rejetèrent le corps sans vie de la sirène Parthénope, morte de n’avoir pu charmer Ulysse, la ville est, bien plus tard, élevée au rang de capitale par Charles d’Anjou. Elle devient la métropole principale de l’ensemble du Mezzogiorno et son rayonnement dure six siècles, jusqu’à son intégration au Royaume d’Italie en 1861. Fier et étonnamment solidaire face à l’adversité, son peuple acceptera les dominations étrangères successives à la condition que celles-ci contribuent à l’éclat de leur cité.

Vers 200 000 avant notre ère - 900 av. J.-C

Du Paléolithique à l’aube de l'âge du fer

La découverte d’outils en silex sur plusieurs sites de la région indique une présence humaine en Campanie au moins dès le Paléolithique moyen, c’est-à-dire au temps de l’Homme de Néandertal. L’île de Capri a livré de nombreux instruments en pierre, mais aussi les ossements d’animaux préhistoriques qui ont alimenté l’imagination des Romains qui les découvrirent lors des travaux de construction des villas impériales. Dans la province d’Avellino, près de la commune d’Ariano Irpino, le site de La Starza peut, quant à lui, être considéré comme le plus ancien village de Campanie : né au Néolithique, lorsque les populations se sédentarisent, il est occupé de manière ininterrompue du IVe millénaire à 900 av. J.-C. Un peu auparavant, autour de l’an mille avant notre ère, des populations indo-européennes issues des Balkans s’installent dans la région. Elles s’expriment en langue osque, une langue cousine du latin, et font partie de l’ensemble des peuples italiques qui occupent l’Italie méridionale. Les Campaniens sont établis dans les plaines et les zones de basse altitude tandis que les Samnites fondent une culture originale sur les pentes des Apennins entre la Campanie et les Abruzzes.

VIIIe - VIe siècle av. J.-C

La colonisation grecque

A la recherche de matières premières et de nouveaux débouchés commerciaux, les Grecs s’aventurent en Méditerranée occidentale. En 770, les Chalcidiens, issus de l’île d’Eubée, fondent le premier établissement grec en Italie : Pithécusses, sur l’île d’Ischia. Il s’agit alors d’un comptoir commercial. Très vite, cependant, ce mouvement va se muer en une véritable entreprise de colonisation, un phénomène qui va intéresser l’ensemble de l’Italie méridionale et la Sicile, à l’origine de la civilisation de la Magna Grecia (Grande Grèce). Poussés par des impératifs économiques et politiques, des contingents de colons quittent leur patrie et fondent de nouvelles cités bordées de terres fertiles propices aux cultures. De Pithécusses, les Chalcidiens s’implantent sur le continent à Cumes en 750 av. J.-C. Ils essaiment ensuite le long de la côte et fondent Parthénope, à l’origine de Naples. La Campanie compte deux autres fondations importantes : Poseidonia (Paestum), colonie créée par les Grecs de Sybaris (en Calabre), et Elée, fondée par les Phocéens d’Asie Mineure surtout connus pour avoir donné naissance à Massalia (Marseille).

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524-290 av. J.-C

Étrusques, Samnites et Romains

Composée d’une constellation de cités qui s’épanouissent le long des côtes, la Grande Grèce prospère et cela attise les convoitises. Les Etrusques, porteurs d’une civilisation originale en Italie centrale, fondent Capoue en 524 av. J.-C. et s’emparent de plusieurs sites dont Pompéi, qui offre un débouché méridional sur la mer. Leur présence en Campanie dure cinquante ans, jusqu'à la bataille de Cumes gagnée en 474 av. J.-C. par les Grecs, évinçant les Etrusques des côtes campaniennes. Depuis les plateaux des Apennins, cependant, une autre menace se profile : en quête de terres fertiles, les Samnites envahissent la plaine et le littoral. Les cités tombent les unes après les autres : Capoue est prise en 423, Pompéi en 420. Seule Elée est épargnée. Les Samnites, peuple aux traditions guerrières et pastorales, entrent en contact avec la culture grecque et l’assimilent, adoptant les mœurs des territoires conquis. La domination samnite perdure plusieurs décennies, jusqu’à ce qu’un conflit de territoire pousse les cités grecques à demander de l’aide aux Romains, alors puissance émergente en Italie. Face à une telle opportunité d’étendre leur influence, ces derniers affrontent les Samnites au cours de trois guerres : ce sont les Guerres samnites, qui s’échelonnent de 343 à 290 av. J.-C. Elles se concluent par la soumission des Samnites à Rome et la mainmise des vainqueurs sur les terres de Campanie. Avec, ensuite, la chute de Tarente en 272, c’est l’ensemble de l’Italie méridionale qui passe sous domination romaine.

290 av. J.-C. - 476 ap. J.-C

Époque romaine

La baie de Naples devient l’un des lieux de villégiature privilégiés de l’élite romaine. Dans les luxueuses villas qu’ils se font construire le long des côtes et sur l’île de Capri, notables et empereurs jouissent des panoramas magnifiques, de la douceur du climat et de l’abondance des sources thermales, loin des impératifs de Rome, de son tumulte et de la chaleur étouffante de l’été. Cette longue période de domination romaine n’est cependant pas exempte d’affrontements et de drames. Au Ier siècle av. J.-C., la région est secouée par les guerres sociales qui opposent Rome aux peuples d’Italie réclamant la citoyenneté romaine. Peu après, ce sont des armées d’esclaves galvanisées par le gladiateur Spartacus qui font trembler les légions romaines. Et si les événements historiques font vaciller Rome, c’est une catastrophe naturelle qui raye de la carte deux cités de province prospères et dynamiques : en 79 ap. J.-C., l’éruption du Vésuve noie sous les dépôts volcaniques Pompéi et Herculanum, dont les précieux vestiges ne seront redécouverts qu'à partir du XVIIIe siècle.

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Ve - XIe siècle

Le haut Moyen Âge, entre Barbares, Byzantins et Lombards

En 476 ap. J.-C., le dernier empereur romain, Romulus Augustule, est déposé par le barbare Odoacre, scellant la fin de l’Empire romain d’Occident. A l'est, depuis sa capitale Constantinople, l’empereur Justinien ambitionne de reconstituer la gloire de l’Empire romain et entreprend la reconquête de l’Italie : en 537, le sud de la péninsule entre dans l’orbite byzantine. Mais l’arrivée des Lombards, peuple germanique installé en Italie depuis le VIe siècle, modifie le jeu politique et le sud de l’Italie se voit fractionné en plusieurs petits Etats. Autour de l’an Mil, la Campanie est partagée entre les principautés lombardes de Bénévent, de Capoue et de Salerne, le duché indépendant de Naples et le duché d’Amalfi (qui est la première république maritime italienne, avant Gênes, Pise et Venise, indépendante depuis 839).

XIe - XIIIe siècle

Époques normande et souabe

Au XIe siècle, l’Italie du Sud connaît une arrivée progressive des Normands. Issus du duché de Normandie en France, ils sont engagés comme mercenaires par les potentats locaux. Le premier fief normand est attesté en 1030, lorsque Rainulf Drengot reçoit le comté d’Aversa du duc de Naples pour lui avoir apporté son aide contre le prince de Capoue. En fins stratèges, les Normands Robert de Hauteville, dit Robert Guiscard, et son frère Roger vont à leur tour faire fructifier les alliances et étendre leur domination dans le Sud. En quelques décennies, ils unifient l’ensemble de l’Italie méridionale, des Abruzzes à la Sicile, arrachée aux Arabes. Le Royaume normand de Sicile est proclamé en 1130 sous le règne de Roger II qui établit sa capitale à Palerme. Mais le mariage en 1187 de Constance de Hauteville, dernière héritière légitime du trône, avec le futur Henri VI de Hohenstaufen (empereur germanique) marque la fin de la domination normande. La couronne passe aux mains de la dynastie souabe. Entre 1220 et 1250, l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen exerce ses prérogatives d’une main de fer. Ce personnage fascinant, à la grande érudition et à la subtile intelligence politique, fait de Naples un important centre intellectuel avec la fondation d’une université, l’une des plus anciennes d’Italie. Il affirme son pouvoir en s’appuyant sur une administration centralisée et sur une législation renforcée avec la promulgation des Constitutions de Melfi, un code de lois pénales et civiles. Figure admirée autant que controversée, Frédéric II entretient avec la papauté des relations sulfureuses (il est excommunié à deux reprises !) et, à sa mort, le pape Urbain IV ne reconnaît pas l’autorité de son fils Manfred. Il perçoit comme une menace l’hégémonie souabe et fait appel au roi de France Louis IX. Ce dernier entrevoit une opportunité pour la France de s’implanter en Méditerranée et souhaite placer son frère Charles d’Anjou, comte d’Anjou et de Provence, à la tête du Royaume de Sicile. En 1266, à la bataille de Bénévent, Manfred est vaincu par les armées de Charles d’Anjou et du pape, et meurt au combat. Cinquante jours après sa victoire, Charles d’Anjou est couronné roi de Sicile.

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1266 - 1442

Époque angevine

Sous la dynastie angevine, Naples connaît un essor considérable. Charles d’Anjou y transfère la capitale du Royaume de Sicile ; désormais, et jusqu’à l’unification de l’Italie en 1861, Naples va remplir ses fonctions de métropole principale de l’Italie du Sud. Mais ce déplacement du centre de gravité de Palerme à Naples provoque le mécontentement de la noblesse sicilienne. Une rancœur tenace qui aboutit, en 1282, aux fameuses Vêpres siciliennes lors desquelles les Français sont massacrés et chassés de l’île qui passe sous le joug aragonais. Cet événement ne perturbe pas outre mesure la domination angevine sur le reste du royaume. A Naples, une importante activité édilitaire modifie le visage de la ville, avec de nouveaux quartiers portuaires autour de la Piazza del Mercato et la fondation de monastères, de couvents et d’églises dans le style gothique importé de France. Le Castel Nuovo, construit à partir de 1279, abrite l’une des cours italiennes les plus raffinées de l’époque. Sous Robert d’Anjou, Naples exerce un rayonnement culturel qui attire les poètes (Boccace, Pétrarque) et les artistes (le peintre Giotto, le sculpteur Tino di Camaino).

1442 - 1495

Époque aragonaise

Alphonse d’Aragon dit le Magnanime s’empare du Royaume de Naples en 1442 et en chasse le roi René d’Anjou. Sous son règne et celui de son successeur Ferrante Ier, Naples abrite une des cours européennes les plus brillantes, imprégnée de l’esprit de la Renaissance et qui contribue à sa diffusion. La métropole devient un carrefour culturel entre les écoles artistiques italiennes, flamandes et espagnoles. Les rois d'Aragon accueillent à la cour des intellectuels et font appel aux artistes de la Renaissance florentine. Mais, de l’autre côté des Alpes, les Français n’ont pas dit leur dernier mot : le roi Charles VIII revendique le trône de Naples. Il se lance dans une conquête éclair et fait son entrée triomphale à Naples en 1495. Son règne napolitain ne dure toutefois que quelques mois…

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XVIe - XVIIe siècle

Époque espagnole

Au XVIe siècle, le Royaume de Naples fait partie de l’immense Empire espagnol et est gouverné par des vices-rois qui siègent à Naples. La métropole est un important port commercial et militaire qui exerce un grand pouvoir d’attraction sur les provinces du royaume : en un siècle, sa population double, faisant de Naples la deuxième ville la plus peuplée d’Europe après Paris. Une telle explosion démographique nécessite un réaménagement urbain considérable auquel s’attelle le vice-roi Don Pedro de Toledo. Sous son gouvernement (de 1532 à 1553), la Via Toledo est ouverte. Avec son tracé de deux kilomètres de long, cette artère se présente à l’époque comme la plus longue d’Europe. Les quartiers espagnols sortent de terre, la surface de la ville augmente d’un tiers et les remparts sont renforcés. En ville, les complexes religieux et les palais de la noblesse fleurissent.

Avec le passage au XVIIe siècle, des temps difficiles s’annoncent, marqués par une crise socio-économique. Naples est surpeuplée et certains quartiers sont insalubres, ce qui favorise la propagation des maladies. L’épidémie de peste de 1656 emporte près des deux tiers de la population napolitaine. De plus, le peuple est accablé par la fiscalité trop lourde des Espagnols qui doivent financer leurs guerres, et des mouvements de protestation éclatent. En 1647 a lieu la révolte de Masaniello, un pêcheur napolitain qui prend la tête d’un soulèvement populaire. L’insurrection est rapidement étouffée et Masaniello est exécuté. Mais l’autorité espagnole est secouée et, dans les campagnes, on assiste à une guérilla des paysans contre l’aristocratie. Le XVIIe siècle correspond aussi à l’explosion du style baroque, le style artistique dominant à Naples, qui habille églises, palais et chapelles d’une profusion de marbres polychromes, de dorures et de peintures chatoyantes.

XVIIIe siècle

Guerre de succession et dynastie des Bourbons

En 1700, le roi d’Espagne Charles II meurt sans fils héritier. Dans son testament, il lègue la couronne à son petit-neveu Philippe duc d’Anjou, qui est aussi le petit-fils de Louis XIV. Celui-ci prend la couronne espagnole sous le nom de Philippe V, donnant naissance à la dynastie des Bourbons d’Espagne. Les autres puissances européennes contestent sa légitimité, elles se sentent menacées par cette alliance dynastique entre la France et l’Espagne, et la Guerre de Succession d’Espagne éclate. Par le traité d’Utrecht signé en 1713, Philippe V est finalement reconnu souverain d’Espagne, mais il doit renoncer à ses possessions en Italie. Le Royaume de Naples tombe dans l’escarcelle des Habsbourg d’Autriche, une domination qui dure jusqu’en 1734 lorsque les Bourbons reprennent la main sur le sud de l’Italie. Charles de Bourbon, le fils de Philippe V, est couronné roi de Naples et de Sicile. Il inaugure la dynastie des Bourbons de Naples, qui va régner durant plus d’un siècle sur un territoire qui prendra plus tard le nom de Royaume des Deux-Siciles.

1734-1759

Charles de Bourbon, un souverain éclairé

Marqué par l’esprit des Lumières, Charles de Bourbon veut donner à Naples l’image d’une grande métropole européenne et d’une capitale culturelle. Il fait édifier le théâtre San Carlo et le palais royal de Caserta, inspiré par Versailles. La découverte des sites de Pompéi et d’Herculanum provoque un véritable engouement, et le souverain encourage les fouilles archéologiques qu’il finance généreusement. Sa mère, Elisabeth Farnèse, seule descendante de la maison Farnèse, lui lègue l’immense patrimoine artistique constitué par ses aïeuls ; Charles fait transférer à Naples les marbres antiques et les peintures, qui forment le noyau actuel des collections du Musée archéologique et de celui de Capodimonte. Sensible au sort des plus pauvres, le souverain soutient la création de structures d’accueil pour les indigents. En 1759, Charles de Bourbon doit quitter Naples pour ceindre la couronne espagnole à Madrid ; c’est avec regret qu’il laisse son royaume à son fils Ferdinand.

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1799-1815

L’intermède napoléonien

En 1789 éclate la Révolution française et Ferdinand IV de Bourbon, qui est marié à Marie-Caroline d’Autriche, la sœur de la reine de France Marie-Antoinette, intègre la coalition européenne menée par l’Angleterre contre la France. En 1799, le général Championnet, à la tête des armées françaises, entre dans Naples. Il instaure la République parthénopéenne, qui sera de courte durée mais marquera durablement les milieux intellectuels napolitains. Les Bourbons reprennent le pouvoir mais le perdent à nouveau entre 1806 et 1815. Napoléon place d’abord son frère Joseph à la tête du royaume, puis son beau-frère Joachim Murat. La défaite de Waterloo en 1815 met fin aux ambitions napoléoniennes et le traité de Vienne consacre le retour des Bourbons. Le roi Ferdinand de Bourbon, qui possédait le titre de Ferdinand IV à Naples et de Ferdinand III en Sicile, unifie les deux couronnes sous le titre de Ferdinand Ier des Deux-Siciles.

1815 - 1861

Du retour des Bourbons à l’Unité italienne

Les idéaux républicains ont cependant fait leur chemin et des voix s’élèvent contre l'absolutisme des Bourbons. La révolte des carbonari, menée par une classe moyenne libérale, est durement réprimée. Dans les milieux intellectuels et universitaires, un sentiment national italien se développe. On veut combattre les monarchies, libérer le nord de la péninsule du joug autrichien et unifier l’Italie. En 1859, le royaume de Piémont-Sardaigne chasse les Autrichiens de Lombardie, et les États du nord de l’Italie votent leur annexion au royaume. De Gênes, le général Garibaldi prend la mer accompagné d’une armée de mille volontaires et débarque en Sicile. En l’espace de quelques mois, l’Expédition des Mille conquiert le sud de l’Italie. Le 7 septembre 1860, Garibaldi entre triomphalement à Naples et remet le pouvoir au roi Victor-Emmanuel II. En mars 1861, le royaume d’Italie est proclamé.

1861-1918

Les premières décennies de l’Etat unitaire sont difficiles pour le Mezzogiorno. Alors que le Nord s’industrialise, le Sud, empêtré dans une politique agricole archaïque, s’enfonce dans la pauvreté. Nées de l’incapacité de l'État à maintenir l’ordre, des sociétés criminelles se constituent, donnant naissance aux mafias italiennes parmi lesquelles la Camorra qui sévit encore de nos jours depuis son berceau en Campanie. C’est aussi le début des grandes vagues d’émigration italienne.

1919-1945

Dans la tourmente du fascisme et de la guerre

Après la Première Guerre mondiale, une grave crise sociale, économique et politique frappe l’Italie. Benito Mussolini, fondateur du Parti national fasciste en 1921, exploite la situation. Nommé chef du gouvernement par le roi Victor-Emmanuel III en 1922, il finit par instaurer un régime autoritaire. La politique intérieure du Duce ne prend pas en compte la misère du Mezzogiorno. Son action dans le Sud est essentiellement centrée sur l’éradication de la mafia, sans grande préoccupation pour la relance économique. Durant la Seconde Guerre mondiale, la Campanie subit l’occupation nazie et ses grandes villes sont la proie des bombardements alliés : Salerne, Caserta, Bénévent, et surtout Naples qui détient le triste record de ville la plus meurtrie de la péninsule au sortir de la guerre. Après le débarquement des Alliés en Sicile et à Salerne, en 1943 la Campanie devient le théâtre de combats extrêmement durs. Du 27 au 30 septembre ont lieu les “Quatre journées de Naples”, marquées par l’héroïsme des Napolitains : sans l’aide des Alliés, la population civile se soulève contre l’armée allemande et libère la cité de l’occupation.

2 juin 1946

Après la Seconde Guerre mondiale, un référendum institutionnel abolit la monarchie et entérine la naissance de la République italienne.

Années 1950

Après la guerre vient le temps de la reconstruction. Le Sud accuse toujours un retard par rapport au Nord et le gouvernement cherche à rééquilibrer la situation avec la création d’une caisse pour le Mezzogiorno en 1950. La Campanie demeure cependant l’une des régions les plus touchées par le phénomène d’émigration.

1980

Le 23 septembre 1980, un tremblement de terre d’une magnitude de 6,9 frappe la Campanie, la Basilicate et les Pouilles. La province d’Avellino, en Irpinia, est la plus touchée, avec des centaines de morts et certaines communes sont entièrement détruites. Paradoxalement, cette catastrophe provoque une petite renaissance économique : les centres sont reconstruits, des entrepreneurs investissent.

2019-2021

Crise politique italienne sur fond de pandémie

Le Gouvernement Conte II, en fonction depuis le 5 septembre 2019, est formé par une coalition composée du Parti Démocrate, du Mouvement Cinq Étoiles et du Parti Italia Viva, créé par Matteo Renzi en 2019 à la suite de son départ du Parti Démocrate. Le 13 janvier 2021, à la suite de désaccords sur le plan de relance, Renzi annonce le retrait d’Italia Viva du gouvernement qui perd ainsi sa majorité au Parlement. Le président du Conseil Giuseppe Conte se voit contraint d’annoncer sa démission deux semaines plus tard. Les tentatives pour reformer le gouvernement sortant échouent, aussi le président de la République Sergio Mattarella se tourne vers l’ancien président de la Banque Centrale européenne, Mario Draghi, l’homme providentiel qui a sauvé la zone euro en 2012. Draghi est chargé de former un nouveau gouvernement. Cette profonde crise politique intervient en pleine pandémie, alors que l’économie italienne est exsangue et que le pays compte sur des fonds européens pour financer un plan de relance. Draghi reçoit le soutien de la majorité des partis du Parlement et accepte le poste de président du Conseil des ministres. Le 13 février 2021, le gouvernement Draghi est proclamé : il est constitué d’une coalition de partis aux orientations très diverses : Mouvement Cinq Étoiles, Lega, Parti Démocrate, Forza Italia, Italia Viva et Libres et Égaux.

25 septembre 2022

A l’issue d’une nouvelle crise gouvernementale entraînant la démission de Mario Draghi, les Italiens sont appelés aux urnes en vue de nouvelles élections parlementaires. La victoire est remportée par une coalition de centre droit formée entre autres par la Lega de Matteo Salvini, par le parti Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni et par le parti Forza Italia de Silvio Berlusconi. Giorgio Meloni, la dirigeante du parti Fratelli d’Italia, devient Présidente du Conseil des Ministres ; elle est la première femme à occuper ce poste en Italie.

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