Histoire Histoire

C’est avec l’arrivée d’explorateurs français, au XVIIe siècle, que commence l’histoire moderne de la région des Grands Lacs. Avec ses territoires vierges, ses forêts remplies de castors et son accès au fleuve Mississippi, la région est un pôle stratégique évident qui devient bientôt le terrain d’affrontements entre les grandes puissances européennes. Celles-ci s’opposent pour la colonisation des territoires d’Amérique du Nord, au détriment des populations amérindiennes qui seront décimées en l’espace de quelques siècles. Les Grands Lacs ont joué un rôle essentiel dans l’histoire économique, culturelle et politique du pays. Le cœur de cette région, c’est Chicago, une ville champignon à la croissance ultra rapide. Elle dépasse un million d’habitants moins d’un siècle après sa création, pour devenir l’une des villes les plus importantes des États-Unis. Retour sur les grandes dates et évènements fondateurs de l’histoire de la région.

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La fin de la dernière ère glaciaire marque la  lente création des Grands Lacs. On ignore à quand remonte le peuplement de la région, mais on sait que les Amérindiens Miamis, Sauk, Fox et Potéouatamis l’ont occupée avant l’arrivée des Européens.

1615

Les premiers explorateurs européens arrivent dans la région. Étienne Brûlé, éclaireur pour Samuel de Champlain, explore quatre des Grands Lacs : lac Supérieur, lac Huron, lac Ontario et lac Érié.

1634

Jean Nicolet, arrivé au Québec en 1618, devient le premier Européen à explorer le lac Michigan. Alors qu’il est à la recherche d’un passage vers l’Orient, il découvre le territoire correspondant à l’actuel Wisconsin et rencontre les Amérindiens Ho-Chunk.

1673

Au retour d’une expédition dans le Mississippi, le père jésuite Jacques Marquette, missionné par la Nouvelle-France, et le coureur des bois Louis Joliet foulent le sol de l’actuel Chicago. Ils deviennent les premiers Européens à remonter la rivière Chicago. Marquette installe des missions jésuites dans la région, notamment à Green Bay (Wisconsin) et à St. Ignace (Michigan).

1696

Le père jésuite François Pinet fonde la mission de l’Ange Gardien à l’emplacement de la future Chicago, dans le but d’évangéliser les populations amérindiennes. La mission est abandonnée quatre ans plus tard.

1658-1730

Antoine de la Mothe Cadillac

Antoine de la Mothe Cadillac débarque en Amérique en 1683, alors qu’il est âgé de 25 ans. Fils de simples bourgeois, il profite de son arrivée au Nouveau Monde pour changer d’identité et s’inventer une prestigieuse généalogie. Instruit, vantard, explorateur et flibustier, il s’adonne au commerce puis se présente au gouverneur de Frontenac, qui l’envoie explorer la côte de la Nouvelle-Angleterre. N’hésitant pas à gonfler son expérience militaire, il devient officier des troupes de marine puis, en 1694, il est nommé commandant du Pays-d’en-Haut, territoire de Nouvelle-France qui englobe le bassin des Grands Lacs. En 1701, il fonde le fort Pontchartrain à un endroit stratégique qu’il a lui-même choisi, entre les Grands Lacs et les bassins fluviaux. La construction du fort marque la fondation de la ville de Detroit. Accusé de trafic et d’abus de pouvoir, il doit quitter le détroit et est nommé gouverneur de la Louisiane, où le roi lui ordonne de se rendre. Cadillac refuse d’obtempérer et rentre en France, où il reprend sa véritable identité, avec femme et enfants. En 1722, quelques années avant sa mort, il parvient à faire reconnaître ses droits sur la succession de Detroit.

1701

Conscients de son extraordinaire potentiel et du marché qui s’offre à eux, les Français décident de s’établir dans la région. Antoine de la Mothe Cadillac fonde le fort Pontchartrain afin d’empêcher l’ennemi britannique de progresser vers l’ouest et d’assurer la domination des Français dans la traite des fourrures. La construction du fort marque la fondation de la ville de Detroit.

1712-1733

Dans le contexte des « Fox Wars », des affrontements éclatent entre les Français et la tribu amérindienne des Mesquakies pour le contrôle de la Fox River. Les Français veulent se l’approprier pour gagner l’accès au fleuve Mississippi et faciliter le commerce des fourrures entre le Canada français et l’intérieur du continent. Les Mesquakies, qui perçoivent ce projet comme une intrusion, entrent en résistance. Lorsque le conflit s’achève, vingt ans plus tard, la population des Mesquakies a été décimée.

1754-1763

 La guerre de Sept Ans, qui oppose Anglais et Français et leurs alliés respectifs en Europe, en Inde et en Amérique, prend ici le nom de guerre de la Conquête, ou French and Indian War (« guerre contre les Français et les Indiens ») en anglais. L’enjeu est la domination coloniale de l’Amérique du Nord. Aidés de leurs alliés amérindiens respectifs, les Français et les Anglais se livrent à des attaques des postes avancés militaires ennemis. L’Angleterre sort victorieuse et le traité de Paris met fin à la guerre. Les Anglais s’emparent de la totalité des territoires anciennement français du Canada et du Midwest.

Suite à la défaite des Français, les Amérindiens se soulèvent contre l’occupant anglais, qui se pose en colonisateur. Le chef Pontiac, de la tribu des Ottawa dans la région de Detroit, mène alors une rébellion contre l’occupant anglais pendant deux ans, en faisant le siège de nombreuses places fortes anglaises dans toute la région des Grands Lacs. En 1765, les Anglais parviennent à reprendre le contrôle de la région et mettent fin à la rébellion. Mais cet épisode leur a fait comprendre qu’ils ne pouvaient contrôler la région sans développer de meilleures relations avec les nations indiennes. Cette stratégie va montrer ses fruits lors de la révolution américaine, quand toutes les nations amérindiennes s’allient avec les Anglais contre les Américains. Seules les tribus du sud-est du lac Michigan s’unissent avec les forces indépendantistes, mais, dans la grande majorité, les Amérindiens craignent les Américains qui cherchent à s’approprier leurs terres.

Chef Pontiac en conseil de guerre, pendant la guerre de sept ans.© ZU_09 - iStockphoto.com.jpg

1775-1783

La guerre éclate entre la couronne britannique et ses colonies américaines, qui déclarent leur indépendance. Le traité de Paris de 1783, dans lequel l’Angleterre reconnaît l’indépendance des États-Unis d’Amérique, met fin au conflit.

1779

Jean Baptiste Point du Sable devient le tout premier résident, hors populations indigènes, de ce qui deviendra la ville de Chicago. Il construit une maison ainsi qu’un poste de ravitaillement pour trappeurs, marchands et Amérindiens à l’embouchure de la rivière Chicago.

1795

Suite à leur défaite lors la bataille de Fallen Timber, les Amérindiens cèdent aux Américains une portion de leur territoire correspondant à l’actuel Ohio, une partie de Chicago et de Detroit. Les Américains peuvent poursuivre leur conquête en direction de l’Ouest.

1803

Parce qu’il a besoin de fonds pour soutenir ses guerres européennes, Napoléon vend aux Américains les terres de Louisiane pour 15 millions de dollars. L’actuel Minnesota fait partie de ces vastes territoires qui représentent 22 % des États-Unis d’aujourd’hui.

1812

Sur fond de fortes tensions commerciales, éclate une nouvelle guerre, déclarée par les États-Unis contre les Anglais. Les Indiens Potéouatamis en profitent pour envoyer cinq cents guerriers attaquer Fort Dearborn, construit à l’embouchure de la rivière Chicago en 1803. Le fort est détruit, cinquante-deux Américains sont tués et quarante-deux sont capturés. La guerre anglo-américaine de 1812 prendra fin deux ans plus tard, avec la signature du traité de Gand, sans qu’aucune prise territoriale n’ait eu lieu.

1816

En signant le traité de Saint-Louis, les Amérindiens cèdent aux Américains une zone déterminante, qui permettra la construction du canal Illinois et Michigan à partir de 1836.

1830

Le Congrès américain vote des lois autorisant l’expulsion des populations amérindiennes vers les terres à l’ouest du Mississippi. C’est le début d’une  longue série de déportations et de massacres des peuples amérindiens.

1832

Black Hawk, le chef des tribus Sauk et Fox s’oppose à l’expulsion de son peuple vers les terres inhospitalières de l’Iowa. Il tente de trouver un arrangement avec les autorités américaines qui, en réponse, abattent l’un de ses émissaires. Black Hawk riposte, mais les Américains lancent une grande offensive et massacrent la quasi-totalité des guerriers de Black Hawk, qui sont finalement expulsés vers l’Iowa. Ce conflit marque la fin des guerres amérindiennes dans la région des Grands Lacs.

1833

La ville de Chicago est fondée, avec une population de 350 habitants.

1841

Saint-Paul devient la capitale du Minnesota.

1848

Après douze ans de construction, le Canal Illinois et Michigan est enfin opérationnel. La plupart des travailleurs sont des immigrés irlandais. Le canal permet le transport fluvial depuis les Grands Lacs jusqu’au golfe du Mexique via le Mississippi, et il fait de Chicago l’un des plus grands centres logistiques des États-Unis. La même année, le Chicago Board of Trade est créé afin de fixer le prix des marchandises qui transitent par la ville.

1850

L’économie de Chicago est très florissante. Déjà reliée par l’eau, la ville voit son statut de centre névralgique du transport renforcé par la construction de voies ferroviaires. Plus de trente lignes de train passent par Chicago. Avec l’arrivée du chemin de fer, des usines s’installent dans la région, Chicago s’industrialise et sa population explose : de 4 000 en 1840, elle atteint 112 000 en 1860.

1860-1865

Pendant la guerre de Sécession, la région développe ses industries et soutient l’effort de guerre. Les États des Grands Lacs rejoignent l’Union, l’Illinois envoyant à lui seul plus de 250 000 soldats au front. Chicago devient un grand port industriel. Les usines métallurgiques et l’industrie manufacturière fonctionnent à plein régime.

1865

La croissance est en marche, le nombre d’usines explose, tout comme la population. L’ouverture des Union Stockyards, grands abattoirs dans le sud de Chicago, attire les immigrants par trains entiers, en particulier des Irlandais, des Italiens et des Polonais. Le Wisconsin voit débarquer des centaines de milliers de protestants allemands, tandis que le Minnesota accueille les Suédois et les populations slaves. Dans le Michigan, tout particulièrement Detroit, en pleine croissance grâce à l’industrie automobile, s’installent des migrants venus de Grèce, de Pologne, d’Allemagne et d’Irlande.

1869

Le déversement d’éléments polluants dans la rivière Chicago entraîne des épidémies qui tuent des milliers de personnes. Pour lutter contre ce fléau, la Water Tower Pumping Station est construite, mais cela ne suffit pas à stopper les épidémies. Il faudra attendre 1900 et l’inversion du courant de la rivière Chicago : grâce à la construction du Chicago Sanitary and Ship Canal, les eaux usées de la rivière ne se déversent plus dans le lac Michigan, qui est la source d’eau potable de la ville, mais vers le Mississippi.

1871

Le Grand Incendie de Chicago tue 300 personnes et détruit un tiers de la ville.

Grand Incendie de Chicago © Keith Lance - iStockphoto.com.jpg

1884

Construction du Home Insurance Building, le premier gratte-ciel de l’histoire, qui culmine à 42 mètres (51 mètres quelques années plus tard). Il sera démoli en 1931, mais le Monadnock Building, bâti en 1891 et encore debout aujourd’hui, s’en rapproche.

1886

Le 1er mai 1886, une grève générale des ouvriers est lancée dans le but de revendiquer une journée de travail de huit heures. Des milliers de travailleurs sont réunis à l’usine McCormick lorsque des policiers font irruption et chargent, faisant un mort et plusieurs blessés. Trois jours plus tard, un rassemblement de protestation, organisé par un syndicat de travailleurs, se tient à Haymarket Square. Une bombe est lancée sur les policiers, puis une bagarre générale se déclenche, faisant 7 morts du côté des forces de l’ordre et trois du côté des travailleurs. Cet incident fait de Chicago un épicentre des luttes sociales. Huit hommes associés au mouvement anarchiste sont arrêtés et jugés, sept d’entre eux sont exécutés. En mémoire de ces événements, la fête du travail, Labor Day, est célébrée le 1er mai de chaque année.

1892

Le premier L train, le métro de Chicago, entre en service.

1893

L’exposition universelle est organisée à Chicago, c’est la Columbian World’s Fair qui célèbre le 400e anniversaire de l’arrivée de Christophe Colomb dans le Nouveau Monde. La grande roue moderne, inventée par un certain Mr. Ferris, voit le jour à cette occasion. Le site de l’exposition se situe au sud de la ville, à Jackson Park, et l’architecte Daniel Burnham et le paysagiste Frederick Law Olmsted montrent à la face du monde que la ville se pose comme un véritable laboratoire architectural sur les ruines du Grand incendie de 1871. Pendant cet événement sévira dans l’ombre un certain H. H. Holmes, considéré comme le premier tueur en série du pays, dont les crimes commis dans son « château » fascineront le pays tout entier.

Ouverture de l'Exposition Universelle © ZU_09 - iStockphoto.com.jpg

Début 1900

Afflux massif d’immigrants juifs, slaves, grecs et italiens, jusqu’à l’instauration de quotas restrictifs dans les années 1940. La population de Chicago augmente considérablement pour atteindre les 2,1 millions d’habitants avant la Première Guerre mondiale.

1910-1970

Les Afro-Américains du Sud des États-Unis migrent vers le Midwest, le Nord et l’Est du pays pour échapper au racisme et trouver du travail. Ils sont nombreux à s’installer dans les villes de Detroit, Chicago, Minneapolis et Cleveland. À Chicago, la population afro-américaine passe de 278 000 à 813 000 entre 1940 et 1960. Les Afro-Américains représentent une main d’œuvre peu chère, auparavant fournie par les immigrants européens dont l’arrivée a été fortement ralentie par la Première Guerre mondiale et l’instauration des quotas.

1914

La première chaîne de montage des usines Ford est mise en service à Detroit. Les voitures sortent par milliers des usines, symbolisant un progrès désormais accessible au plus grand nombre.

1919

Sortis grandis de la Première Guerre mondiale, les États-Unis entrent dans une période d’euphorie et de croissance appelée Roaring Twenties. C’est l’ère du jazz, du cinéma muet, du développement de l’art sous toutes ses formes. De la fête, aussi. Chacun tente d’oublier les troubles passés en s’amusant. À cette Amérique du plaisir et de la prospérité s’oppose un système de valeurs conservatrices, sur lequel le pays a été fondé. La prohibition, qui interdit toute fabrication, consommation, et vente d’alcool, est mise en place au niveau fédéral en janvier 1919. Les groupes protestants, à l’initiative de ce mouvement, désirent mettre fin aux maux de la société américaine, comme le manque d’emploi ou la violence, prétendument causés par la consommation et l’abus d’alcool. En conséquence, Chicago devient le terrain de jeux de gangsters, qui s’enrichissent en prenant le contrôle du marché illégal d’alcool. Ce trafic rapporte des dizaines de millions de dollars dans la seule ville de Chicago. Al Capone, le terrible parrain de l’Outfit, fait sa loi et contrôle toute la chaîne de production d’alcool, des distilleries aux speakeasies.

1929

Le climat de clandestinité qui règne dans les grandes villes américaines, tout particulièrement à Chicago, conduit à de violents règlements de compte qui s’exposent en pleine rue. C’est le cas le 14 février 1929, lorsque 7 membres du North Side Gang, la mafia irlandaise de Chicago, sont assassinés par des hommes d’Al Capone déguisés en policiers. Le massacre de la Saint-Valentin est considéré comme le dernier grand épisode de la guerre des gangs de Chicago.

1930

La prospérité économique connaît une fin brutale en 1929, lorsque la bourse de Wall Street s’effondre. Les États-Unis, puis le monde entier, entrent dans une crise sans précédent. À Detroit, l’industrie automobile est très lourdement frappée. Dans les zones rurales du Midwest, la crise est d’autant plus forte que les terres agricoles ont été rudement touchées par le débordement du fleuve Mississippi en 1927, qui a dévasté les terres de la vallée. La Grande Dépression fait des millions de chômeurs et de sans-abris. Il faut attendre 1936 et le New Deal de Roosevelt pour que le redressement économique s’amorce peu à peu.

1933

La fin de la Prohibition est ratifiée. Dans l’ensemble, l’expérience fut un échec cuisant en raison de la corruption, de la contrebande et du manque de moyens mis en place par le gouvernement et les autorités locales.

1945

Chicago et la région des Grands Lacs connaissent un boom économique à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. Chicago affirme son statut de pôle commercial et industriel.

1955

Richard J. Daley est élu maire de la ville et le restera jusqu’à sa mort, en 1976.

1902-1976

Richard J. Daley

Originaire d’un quartier ouvrier de Chicago, Richard J. Daley enchaîne les petits boulots pour se payer ses études de droit. Après une première expérience dans un cabinet d’avocats, il se consacre à la politique et se fait une place au sein du Parti démocrate. En 1955, il est élu maire de Chicago. Daley est considéré comme le dernier boss des grandes villes, en référence à la manière dont il dirige la sienne. Instrumentalisation de l’électorat, contrôle des votes, corruption, il use de toutes les stratégies pour parvenir à ses fins. Le contrôle du conseil municipal de la ville lui permet de faire passer ses décisions. Pourtant, il reste populaire auprès des habitants, qui voient ses tactiques électorales comme un moindre mal en comparaison du prestige national et international acquis par la ville. Les vastes projets de construction qu’il met en place, comme le John Hancock Center, l’aéroport O’Hare ou encore l’université de l’Illinois, lui permettent de revitaliser Chicago. D’une main de fer, il sauve la ville de la crise économique qui touche la région des Grands Lacs dans les années 1970. Il passe vingt et un ans à la tête de Chicago, record seulement surpassé par son fils, Richard M. Daley, maire de la ville de 1989 à 2011.

1967

Pendant 5 jours, des émeutes raciales secouent la ville de Detroit, entraînant la mort de 43 personnes. L’élément déclencheur est un raid de la police à l’encontre d’un bar clandestin essentiellement fréquenté par des Afro-Américains. Les années 1970 voient s’accélérer le processus de désertification de la ville par les populations blanches.

1969

La construction du John Hancock Center, qui atteint 344 mètres de hauteur, s’achève. Il fait partie des gratte-ciel les plus hauts du monde.

1970

Une nouvelle crise économique, provoquée par la crise pétrolière et les concurrences européenne et asiatique, frappe les Grands Lacs. Pour en sortir, la région entame un processus de désindustrialisation, qui entraîne la fermeture des Union Stockyards et de nombreuses usines. De nouvelles industries se développent, c’est le cas de l’information, de l’aéronautique, de l’aérospatiale et des biotechnologies. En revanche, rien ne semble pouvoir sauver Détroit, dont le déclin est amorcé. La population de la ville ne cesse de décroître et son économie dégringole.

1973

Inauguration de la Sears Tower (aujourd’hui devenue la Willis Tower), qui restera pendant 25 ans le gratte-ciel le plus haut du monde.

1979

Jane Byrne, la première femme maire de Chicago, est élue. Elle fait de la culture l’une des priorités de son mandat.

1983

Chicago élit Harold Washington, son premier maire afro-américain.

1989

Le fils de Richard J. Daley, Richard M. Daley, devient le maire de la ville. Il sera réélu en 1991, 1995, 1999, 2003 et 2007. Il est à l’origine de la création du Millennium Park, inauguré en 2004, de la mise en place de projets pour l’environnement et de la modernisation du système de métro. Lui sont reprochées une augmentation des violences policières et une fâcheuse tendance à faire profiter ses proches des contrats publics.

1992

Le sous-sol de Chicago, au niveau du secteur du Loop, se retrouve inondé après que six cents millions de litres d’eau se déversent dans les tunnels de transport suite à l’endommagement d’une paroi. Le quartier du Loop est évacué, et il faut attendre trois jours avant la reprise d’une activité normale.

2008

Barack Obama, sénateur démocrate de l’Illinois, est élu président des États-Unis. Il sera réélu en 2012. Pendant ses deux mandats, il conservera sa maison dans le quartier de Hyde Park, à Chicago.

2011

Rahm Emmanuel, démocrate proche de Barack Obama, est élu maire de la ville. Les Chicagoans lui doivent notamment la création de nombreux espaces verts et un fort développement de l’industrie du tourisme. 

2013

Avec une dette estimée à plus de 18,5 milliards de dollars, la ville de Detroit demande sa mise en faillite. Elle sortira de la banqueroute l’année suivante, grâce à un vaste plan de redressement. Les photographies des ruines (ou ruin porn) de certains théâtres de la ville ou de la Michigan Central Station deviennent le symbole du naufrage de la désindustrialisation dans la Rust Belt (ceinture de la rouille), région jadis prospère.

2014

La ville de Flint, dans le Michigan, doit faire face à la contamination de son eau potable. Celle-ci, pompée dans la rivière polluée de Flint suite à une décision du gouverneur de l’État, contient un taux de plomb jusqu’à 30 fois supérieur à la normale. Cette crise sanitaire, qui touche une population majoritairement noire et pauvre, fait au moins douze morts.

Novembre 2015

De grandes manifestations sont organisées à Chicago suite à la diffusion de la vidéo d’un policier abattant de 16 balles un jeune noir un an plus tôt. Une énième bavure raciste qui provoque le renvoi du chef de la police de Chicago et l’ouverture d’une vaste enquête de la justice fédérale sur les agissements du Chicago Police Department.

Janvier 2017

Suite à l’intronisation du président Donald Trump, des manifestations ont lieu dans toutes les villes du pays. On dénombre environ 100 000 manifestants à Saint Paul, dans le Minnesota, presque autant à Madison, dans le Wisconsin, et environ 250 000 à Chicago.

2019

Lori Lightfoot est investie de ses fonctions de maire de Chicago. Elle devient la première maire noire et la première maire homosexuelle de la ville.

2020

La statue de Christophe Colomb a été retirée par la mairie le 24 juillet. Elle cristallisait de nombreuses tensions sur le lieu où elle était érigée, en marge des protestations suite au décès de George Floyd. On parle cependant de son retour prochain, et ce ne serait pas si étonnant : la communauté italo-américaine est assez courtisée électoralement parlant.

2022

Lors de la parade du 4 juillet (fête nationale des Etats-Unis) qui a lieu dans le quartier d'Highland Park, un tireur s'en prend aux badauds massés au bord de la route. Il fera plusieurs victimes, ainsi que des dizaines de blessés. Cet évènement fait écho à la tragédie d'Uvalde, au Texas, quelques mois plus tôt. Dans ce contexte de recrudescence des armes, Chicago ne fait pas hélas exception.

Top 10 : Personnages historiques

Personnages historiques de Chicago

Pionniers, explorateurs, hommes de lettres, politiques… Leur influence a fait des Grands Lacs une région rayonnante, portée par une ville trépidante et cœur du Midwest : Chicago. Qu'ils en soient originaires ou qu'ils l'aient choisie, ces figures ont joué un rôle crucial dans l'histoire de la région.

Antoine La Mothe-Cadillac © Nina Alizada - Shutterstock.Com.jpg

Antoine de la Mothe Cadillac (1658-1730)

Ce Français fonde en 1701 le fort de Pontchartrain, qui est à l’origine de la ville de Detroit.

Jean-Baptiste Point du Sable © 4kclips - Shutterstock.com.jpg

Jean-Baptiste Point du Sable (1745-1818)

Ce Canadien d’origine haïtienne devient, en 1799, le premier colon à s’installer à Chicago.

Jane Addams (1860-1935)

Activiste et auteur née à Cedarville, elle est la première femme à se voir attribuer le Prix Nobel de la paix.

Robert McCormick (1880-1955)

Magnat de la presse et propriétaire du Chicago Tribune, il est un éditeur novateur au même titre qu’un isolationniste.

Al Capone (1899-1947)

Gangster notoire qui fait régner la terreur pendant la Prohibition, Al Capone est le boss de l’Outfit.

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Charles Lindbergh (1902-1974)

Né à Détroit, ce pionner de l’aviation deviendra le premier pilote à relier New York à Paris sans escale.

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Richard J. Daley (1902-1976)

Ce maire de Chicago contrôle la ville d’une main de fer et la sauve de la crise économique des années 1970.

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Ronald Reagan (1911-2004)

Né dans l’Illinois, le 40e président des Etats-Unis est, à ce jour, le seul président originaire de la région.

Harold Washington © mark reinstein - Shutterstock.com.jpg

Harold Washington (1922-1987)

Ce juriste né à Chicago devient le premier afro-américain à occuper la fonction de maire de la ville.

Jane Byrne (1933-2014)

La première femme maire de Chicago prend ses fonctions en 1979 et fait de la culture l’une de ses priorités.

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