Restaurant proposant une cuisine inventive, raffinée et élaborée par le chef Thomas Pasquereau avec des produits de saison.
Il est des adresses qu'on se doit de partager, comme celle de ce restaurant au cadre et à la cuisine d'exception. Dans l'atmosphère hors du temps d'un Passage Sarget éclairé aux chandelles, le chef Thomas Pasquereau propose un menu subtilement travaillé autour des produits de la boutique Caviar de Neuvic. Les propositions, qui évoluent au fil des saisons, sont inventives et raffinées : esturgeon à la royale sauce vin rouge, émulsion de chèvre aux poivres du Vietnam, ganache chocolat piment d'Espelette et caviar... Une savoureuse expérience !
Le saviez-vous ? Cet avis a été rédigé par nos auteurs professionnels.
Les points forts de cet établissement :
Avis des membres sur PASSAGE SECRET
Les notes et les avis ci-dessous reflètent les opinions subjectives des membres et non l'avis du Petit Futé.
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Questions fréquentes :

Mais un incident ; malheureusement mal géré, a terni l’ensemble. Un poil dans mon plat de poisson. Cela peut arriver, et je l’ai signalé avec bienveillance. Le serveur concerné a d’ailleurs réagi de manière exemplaire en reprenant l’assiette sans discussion.
Ce qui m’a choqué, en revanche, c’est la suite : les remarques d’un autre serveur cherchant à remettre en question ce que j’avais vu (« ce n’est pas possible, le chef est chauve », « ça n’arrive jamais »), puis, surtout, la froideur du chef au moment de l’addition.
J’ai voulu lui adresser un mot, sans agressivité, pour valoriser l’ensemble de l’expérience tout en exprimant ma frustration de ne pas avoir pu manger la totalité de mon plat, et de n’avoir eu aucun geste ou excuse. Il ne m’a pas répondu, ni regardé, puis a lâché un commentaire ironique :
« Je dois pleurer dans mes plats, je sais pas. »
Je ne retiendrai pas le poil dans le plat ; l’erreur est humaine ; mais la réaction dédaigneuse du chef face à un retour sincère, respectueux et nuancé. À ce niveau de cuisine, on attend aussi une forme de grandeur dans la posture, surtout lorsqu’une maladresse survient.
Je repars avec un sentiment mêlé : de l’admiration pour ce que j’ai goûté, du respect pour le travail en salle… mais aussi un goût amer, comme ces fraises fermentées dans la Pavlova. Une belle soirée, mais une sortie qui laisse un vrai regret.
Le moment partagé autour du menu gastronomique de septembre s’est inscrit dans une temporalité toute particulière. Le rythme du service, la précision des gestes, le calme ambiant : tout semblait conspirer à suspendre le temps, comme si chaque minute s’étirait avec élégance pour laisser aux convives le loisir de goûter, de contempler, d’écouter et de ressentir. On ne vient pas ici pour simplement dîner, mais pour se laisser conduire, les papilles ouvertes et l’esprit disposé à l’émerveillement.
Cette expérience n’aurait pas été aussi marquante sans la présence sensible et inspirée du chef Thomas Pasquereau. Sa cuisine, profondément ancrée dans les richesses du terroir néo-aquitain, fait dialoguer les saisons avec une justesse remarquable. On sent, dans chacune de ses créations, une réflexion aboutie, une maîtrise des saveurs et une envie sincère de faire naître l’émotion. Mais au-delà de cette virtuosité technique, c’est la personnalité même du chef qui donne une âme si singulière à l’expérience. Sa créativité s’exprime sans ostentation, toujours au service d’un équilibre raffiné, tandis que sa sympathie naturelle et son humilité transparaissent dans les échanges qu’il entretient avec ses hôtes. Le voir venir en salle, sourire aux lèvres, pour raconter l’origine d’un produit ou évoquer une inspiration venue d’un souvenir d’enfance, c’est toucher du doigt cette rare alchimie entre excellence et humanité.
Le repas de septembre portait en lui une mélodie saisonnière où les textures terrestres répondaient aux notes végétales les plus subtiles, où les fermentations dialoguaient avec l’iode et les sous-bois. Il y avait là une forme d’écriture culinaire fluide, presque poétique, dans laquelle l’instant présent se confondait avec la mémoire du goût. Rien n’était gratuit, chaque association se révélait au fil de la dégustation, chaque assiette s’inscrivait dans une continuité harmonieuse, révélant une main ferme mais sensible.
Le service, orchestré avec discrétion et bienveillance, renforçait ce sentiment d’être pleinement attendu, pleinement accueilli. L’équipe, guidée par Hang Pham, savait accompagner sans envahir, expliquer sans enseigner, faire preuve d’une délicatesse rare qui mettait en valeur la cuisine autant qu’elle valorisait le convive. L’expérience, ainsi pensée dans ses moindres détails, n’avait rien de figé ni de cérémonieux : elle relevait d’un art de recevoir subtil, presque invisible, mais fondamentalement ressenti.
En quittant le Passage Secret, le cœur encore rempli de parfums persistants et d’impressions fines, on réalise que l’on n’a pas seulement vécu un excellent repas, mais une véritable rencontre. Rencontre avec un lieu, avec une vision de la gastronomie, et surtout avec un chef dont la générosité créative et la gentillesse lumineuse insufflent à chaque plat quelque chose de profondément humain.
Ce dîner de septembre fut une parenthèse rare, un moment de grâce suspendu dans le temps. Un souvenir qui, longtemps après la dernière bouchée, continue de vibrer.