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Un artisanat valorisé depuis toujours

De tout temps et jusqu’à aujourd’hui, le travail manuel est valorisé en Sicile et de belle qualité. Les savoir-faire se transmettent d’une génération à l’autre. Et la tradition cimente la famille. Si vous aimez l’artisanat, dirigez-vous dans la via Calderai à Palerme, vous y découvrirez de nombreux artisans qui fabriquent de tout : des chaises, des poteries... Pour l’artisanat d’art (céramique, bois), il vous faudra marcher jusqu’à la via Bara All’Olivella (en face du théâtre Massimo). Les antiquaires et le marché aux puces se trouvent au nord de la vieille ville à proximité de la cathédrale, piazza Domenico Peranni. Outre les fameuses pupi, ces marionnettes géantes que les manipulateurs fabriquent eux-mêmes, déguisent et peignent jusqu’aux moindres détails, même dans les décors, la production artisanale la plus remarquable de l’île est sans doute la céramique.

La céramique peinte, un art séculaire

La tradition artisanale de Caltagirone est toujours bien vivante, mais aussi dans de nombreux villages de Sicile, où l'on utilise des santons pour créer des crèches géantes à l’époque de Noël (des concours sont même organisés). La ville, autrefois appelée « la colline des vases », doit sa réputation à sa production de céramique. Visitez le musée de la Céramique : un vrai bonheur ! D’innombrables boutiques, et même un supermarché de la céramique, célèbrent la production de la ville. Les entreprises artisanales sont plus d’une centaine à perpétuer la tradition.

Giacomo Alessi, un maître en céramique, a dédié sa vie à cet art. Très jeune, passionné de céramiques anciennes, il s’est consacré à faire revivre la tradition artisanale séculaire de sa ville. En effet, à Caltagirone, on fabrique des céramiques depuis le IIIe millénaire av. J.-C. Après les vases d’argile de l’époque de la Préhistoire, la tradition des joyeuses Faenze della Sicilia décorèrent les patios arabes avant les murs de la ville. On trouve ensuite des spécialistes, comme la famille Bongiovanni aux XVIIIe et XIXe siècles, qui reproduisaient des scènes populaires avec des figurines. Inspirés par les modèles des musées, des ouvrages consacrés à la céramique et par des collections privées, Giacomo Alessi a recréé des objets d’un autre temps, aux anciennes couleurs. La production, entièrement artisanale, couvre une longue période, du Moyen Age au début du XXe siècle, la plus riche étant celle des occupations arabes, normandes et souabes. Ici, chaque objet a son histoire, du livre chauffe-mains aux figurines utilisées pour servir l’alcool ou conserver l’huile. L’entreprise compte aujourd’hui une quinzaine d’employés et approvisionne des boutiques triées sur le volet dans toute l’Italie. On reconnaît une céramique Alessi à son style et... à sa signature, bien sûr. On peut trouver des boutiques de céramiques artisanales dans d’autres villes de Sicile, particulièrement à Monreale par exemple, où d’intéressants presse-agrumes à visser directement dans le fruit sont décorés de céramiques peintes, tout comme des bouchons en liège décoratifs pour refermer vos bouteilles de vin. Mais aussi à Erice, le village perché au-dessus de Trapani. Ici, c’est de la vaisselle d’une finesse rare très colorée et peinte dans le souci du détail qu’on retrouve le plus dans les magasins du centre historique. Pensez à bien faire emballer vos objets pour les ranger dans la valise : la céramique, c’est fragile !

Des produits de terroir très réputés

A voir absolument : les marchés de Palerme (le Capo derrière la cathédrale, le Ballaro et celui de la Vucciria), ou encore le marché quotidien de Catane sans oublier celui du dimanche qui rassemble les producteurs venus proposer leurs produits en vente directe. On vous conseille de glaner des spécialités pour régaler vos proches à votre retour ! Parmi les produits siciliens labellisés Slow food : la sardinette de Lampedusa, l’anchois de Magghia, les lentilles d'Ustica, la pistache de Bronte, l’amande de Noto, la câpre de Salina, les haricots « a badda » de Polizzi Generosa, les pêches de Leonforte, l’huile d’olive de variété minuta de la vallée des Nebrodes, le sel de Trapani, le jambon des porcs noirs des monts Nébrodes et des Madonies, les prunes de Monreale, le fromage Vastedda del Belice, le pain de Lentini, les olives minuscules, le melon « porceddu » d’Alcamo, les anchois « masculines », l’oignon de Giarratana, la chèvre Agrigentine, l’ail rouge de Nubia, l’abeille noire sicule, le « cuddridedda » de Delia (rouleau de pâte), le citron interdonato de la côte ionienne et le chocolat de Modica. Vous n’avez que l’embarras du choix !

La rare amande de Noto

Les amandes du Val di Noto sont un ingrédient de base des pâtisseries siciliennes. Parmi celles-ci, le Pasta Reale (ou massepain) est transformé cru ; la pâte prend la forme de fruits ou de légumes et des colorants sont ajoutés : le produit fini est appelé "fruit de martorana". L'amande est également utilisée pour la préparation du nougat et du croquant. Le goût du fruit est rehaussé par le miel d'Iblei (orange, caroube, citron vert, fleur sauvage méditerranéenne). Gourmand à souhait, ce nougat aux amandes de Noto est encore aujourd'hui pressé à la main dans des moules en bois, pour une douceur garantie sans additifs ni conservateurs. Le lait d'amande est préparé avec des amandes douces et du sucre, et est utilisé pour la préparation du granité qu’on peut trouver partout sur l’île. On peut aussi goûter des biscuits décorés avec une amande caramélisée ou une cerise et le fameux biscuit appelé la cassata. De forme ronde, l’amande est recouverte de glaçage au sucre blanc, entourée de pâte royale de pistache et à l'intérieur, entre deux couches de génoise, de ricotta au lait de brebis. On peut trouver toutes ces douceurs dans les pâtisseries artisanales de l’île, nous en recommandons dans de nombreuses localités.

La réputée pistache de Bronte

Vous les découvrirez dans vos assiettes au restaurant, surtout dans les desserts comme les glaces et les granites. Mais surtout n’oubliez pas d’acheter ces précieuses pistaches sur les marchés locaux. Elles ont un goût aromatique, une forme allongée, un vert intense, une haute teneur en acides gras mono-insaturés et un moelleux vraiment unique. Considérées comme les plus savoureuses du monde, ces pistaches sont cultivées depuis l’occupation musulmane au VIIIe autour du village de Bronte, situé entre 400 et 900 mètres d’altitude sur les contreforts de l’Etna, dans la province de Catane. La pistache de Bronte est à la fois une variété de pistache (Pistacia vera) et une dénomination AOC. Car seule la pistache cultivée sur les pentes de l’Etna donne un fruit de qualité, grâce au terroir volcanique sur lequel les arbres poussent, mais aussi grâce au savoir-faire des agriculteurs siciliens depuis des siècles, et au climat méditerranéen subtropical qui y règne.

Les vins siciliens toujours plus recherchés

On produit aujourd’hui, dans la région, 3 millions d’hectolitres de vins en Sicile et il existe encore près de 200 caves. Aux mois de mai et de septembre se déroule la Foire aux vins des pays méditerranéens à Marsala, le vin sicilien le plus connu, issu des cépages de muscat et de malvoisie. Il est possible de visiter les principales caves de la ville, de déguster leur production et d’acheter leurs produits sur place. Chaque grande cave possède son enoteca, à la fois salon de dégustation et boutique. Les vins du cru à rapporter bien empaquetés dans sa valise sont davantage des vins blancs, qui ont la particularité d’être couleur paille, avec même pour certains de légers reflets verts. C’est le cas notamment de l’alcalmo. On boit également le catarratto, l’insolia, le grillo et le moscato (vin de dessert). La perle rare reste un vin des îles Eoliennes, où de rares vignes sont cultivées. Mais le vin de Malvoisie se perd : il est de plus en plus difficile à trouver.
L’autre grand nom des vins de Sicile, c’est le cépage nero d’Avola. Le cépage le plus renommé de l’île ne se trouve quasiment qu’ici. Il est originaire de la ville d’Avola au sud-est de l’île. Il est intégré à l’AOC cerasuolo di vittoria. Un vin rare et acide qui vieillit remarquablement bien, cultivé autour de Raguse (où se trouve Avola) historiquement, mais principalement dans la région de Trapani. Parmi les rouges, hormis le nero d’Avola, les cépages qui poussent ici sont la syrah, le nerello mascalese et le corvo rosso à la couleur rouge cerise. Visitez le site www.vini-sicilia.it. pour en savoir plus.

Des marques italiennes omniprésentes

Les fashionistas trouveront bien sûr dans les rues commerçantes des principales villes de Sicile, Palerme et Catane en tête, les marques incontournables – et particulièrement les grandes griffes italiennes – qui embellissent les dressings. Vêtements, chaussures, lunettes de soleil (à porter en intérieur comme en Italie !), montres, parfums et autres productions à la mode italiennes sont ici moins chers qu’en France. Le quartier des boutiques se trouve dans la partie moderne de Palerme. Grands noms et griffes internationales renommées se trouvent via della Libertà, et les boutiques plus abordables via Maqueda, Roma et Cavour ainsi qu’aux abords. Il est cependant difficile de résumer les possibilités de shopping. Parmi les couturiers et créateurs italiens, cinq grands noms se distinguent : Gucci, Prada, Armani, Versace et Dolce & Gabbana. S’ils sont nés en Italie du Nord, ils rayonnent dans toute l’Italie, en Europe et au-delà...

Parce que le kitsch ne tue personne

Si vous avez vraiment envie de revenir avec des tee-shirts, porte-clefs, stylos, serviette de plage à l’effigie de la Sicile - et peut-être même des boules de Noël - ne vous privez pas. Les ruelles piétonnes de toutes les villes regorgent de ce type de magasins à touristes, dont tout est quasiment « made in China », mais qu’importe ! Les moins décomplexés pourront même s’offrir des mugs, porte-clefs et tabliers de cuisine à l’effigie du parrain, même si cette publicité n’est pas du goût des autochtones qui voient la mafia d’un mauvais œil.