Guide du Suriname : Population et langues

Population
Répartition

En 2015, environ 579 630 habitants sont recensés au Suriname, dont environ 225 000 vivent à Paramaribo. Au Suriname, la répartition de la population est très inégale. En effet, plus de 75 % des habitants se regroupent dans l'estuaire du fleuve Suriname, autour de Paramaribo en premier lieu. Le reste de la population de l'estuaire du Suriname se rassemble dans les centres miniers et industriels de bauxite de Paranam, d'Onverwacht et leurs environs, situés à une vingtaine de kilomètres au sud de la capitale, et dans de gros bourgs implantés dans des polders aménagés de part et d'autre de l'estuaire et le long du fleuve vers l'amont : Meerzorg, Nieuw Amsterdam et Mariënburg dans le polder de la basse Commewijne ; Uitkijk et Groningen dans les polders de la basse Saramaca à l'ouest de Paramaribo.

En dehors de ce gros noyau qui est le coeur historique du Suriname, il y a quelques foyers discontinus le long du littoral. A l'ouest, celui de Nieuw Nickerie est le plus important de la plaine côtière en dehors du noyau de l'estuaire du Suriname. A l'est, les deux seuls foyers de peuplement sont Moengo, qui doit son existence à l'exploitation de bauxite, et Albina, qui est un centre administratif et de services situé sur le Maroni (passage vers Saint-Laurent-du-Maroni en Guyane). L'intérieur du Suriname est presque vide d'hommes. Quelques tribus amérindiennes, des communautés de Noirs-Marrons, des petits groupes de chercheurs d'or et de diamants se dispersent le long des fleuves. Une route relie aujourd'hui Paramaribo au barrage d'Afobaka et au lac Brokopondo.

Communautés

Les communautés du Suriname sont nombreuses. Toute cette diversité s'explique, entre autres, par un fort mouvement d'immigration encouragé dès l'abolition de l'esclavage par les Pays-Bas, afin de fournir de la main-d'oeuvre aux plantations.

Hindoustanis (Indo-surinamais). Ils sont les descendants d'immigrés venus d'Inde, plus particulièrement du Bengale Occidental, et représentent aujourd'hui environ 37 % de la population. Ils peuvent appartenir à la religion hindoue (pour environ 70 % d'entre eux), mais aussi musulmane ou chrétienne. Suite à l'abolition de l'esclavage au Suriname, le gouvernement néerlandais ouvre ses frontières et fait appel à la main-d'oeuvre étrangère pour travailler dans les plantations. En signant un contrat dans lequel l'immigrant indien s'engage à rester au moins 5 ans sur le territoire surinamais, cela lui donne droit à un salaire et à une assistance médicale. Cela conduit à un exode indien important. Le 5 juin 1873, le premier bateau d'immigrants indiens, le Lalla Rookh, arrive de Calcutta et débarque 399 immigrants à Paramaribo. Suivirent d'autres navires provenant de l'est de l'Inde pour déposer plus de 34 000 immigrants. Au mois de juin 2013 ont été célébrés les 140 ans de l'immigration indienne. Un monument érigé en 1994 en hommage à cette communauté, Baba en Mai (père et mère) se tient d'ailleurs à proximité des bureaux de la présidence.

Afro-surinamais. Les Créoles ou Afro-surinamais sont les descendants mélangés du métissage européen (néerlandais) et africain, représentant environ 31 % de la population.

Javanais. Représentant 15 % de la population surinamaise, les Javanais (Indonésiens) arrivent à partir de 1890 de Java et des anciennes Indes néerlandaises. On les retrouve principalement dans les districts de Nickerie, Saramaca, Wanica, Paramaribo et Commewijne.

Noirs-Marrons. Les descendants d'esclaves africains évadés, ayant " marronné ", représentent 10 % de la population. Ils se déclinent en 5 communautés : N'djuka, Kwinti, Matawai, Saramaca et Paramaca. Au Suriname, le 10 octobre est la journée qui leur est dédiée : c'est la date d'anniversaire du traité d'Auca, signé en 1760 entre l'organisation des planteurs colons et les N'djuka. Ils seront le premier peuple du continent américain à revendiquer leur indépendance et à s'être affranchis des colons européens, 6 ans avant la Déclaration de l'Indépendance américaine !

Amérindiens. Ils sont les premiers habitants du Suriname et représentent 2 % de la population. Les principales ethnies amérindiennes sont : Akuriyo, Arawak, Kalina (Caribs), Tiriyó et Wayana. On les retrouve surtout dans les districts de Paramaribo, Wanica, Maroni et Sipaliwini. Ces peuples possèdent aussi une journée qui leur est dédiée : le 9 août (Journée des peuples autochtones), déclaré fête nationale au Suriname.

Chinois. Arrivés à partir de 1854 de la province de Hakka en tant que travailleurs, les Chinois représentent environ 2 % de la population. En 1990 et au début du XXIe siècle, cette immigration s'est renouvelée de manière importante au Suriname. En 2011, on recense plus de 40 000 Chinois au Suriname, en comptant les migrants légaux et illégaux, soit environ 7 % de la population totale. C'est en octobre qu'a lieu la journée dédiée à l'immigration chinoise au Suriname.

Européens. Descendants de fermiers immigrés hollandais du XIXe siècle (les Boeroes, du mot boer qui veut dire agriculteur en néerlandais), ils représentent environ 1 % de la population. On y compte aussi par exemple des Portugais de Madère, débarqués par erreur à Paramaribo, ou d'autres peuples européens. La majorité des Boeroes a quitté le Suriname lors de son indépendance en 1975.

Autres. Arrivées au cours du XVIIe siècle et fuyant l'inquisition portugaise et espagnole, quelques familles juives sépharades s'installent à Jodensavanne (Savane des juifs) créée en 1652 sur la Savanna, près de la crique Cassipora.

On compte aussi parmi la population surinamaise de nombreux Libanais et depuis peu, des travailleurs immigrés d'origine brésilienne, officiant majoritairement dans l'orpaillage.

Les Noirs-Marrons

Le terme " marron " est emprunté aux Amérindiens Arawak : il désigne des animaux domestiques qui se sont échappés et qui retournent à l'état sauvage.

Appelés aussi Bushinengués, les Noirs-Marrons sont les descendants d'esclaves arrivés d'Afrique de l'Ouest au XVIIe siècle et évadés des plantations. Les Marrons se réfugiaient généralement dans des lieux inaccessibles, dans l'intérieur des terres : les forêts notamment ou encore les fleuves, où ils ont su sauvegarder et transmettre leurs modes de vie africains et leur propre langue. En effet, une fois échappés, certains hommes revenaient dans les colonies pour libérer femmes et enfants, et récupérer des armes. Petit à petit, leurs groupes clandestins s'agrandissaient. Ils ont alors formé différentes communautés dont six ethnies toujours existantes au Suriname : les Matawai, Aluku, Kwinti, Saramaca, N'djuka (ou Auca) et Paramaca. Ces véritables guerriers maîtrisaient parfaitement leur milieu et ont mené des attaques répétées envers les colons pendant si longtemps que ces derniers ont été contraints de signer le traité d'Auca en 1760 : les N'djuka ont été le premier peuple sur le territoire américain à obtenir leur indépendance.

Société matriarcale. Les femmes ont un rôle très important dans la communauté. Elles sont les seules à avoir accès aux ressources du foyer. Elles ont plusieurs maisons construites par leur mari, ce sont elles qui s'occupent des enfants, et qui plantent et récoltent. L'homme, quant à lui, peut avoir plusieurs femmes mais il doit pouvoir toutes les assumer : les loger, leur fournir du matériel, du bois, des herbes médicinales, etc.

Fonctionnement traditionnel. A l'entrée de chaque village se trouve l' " assampau ", une sorte de portail en feuilles pour éloigner les mauvais esprits. Celui-ci doit être changé tous les ans, et est célébré avec des bains de feuilles par les locaux.

Les cérémonies et danses traditionnelles sont célébrées entre familles pour entrer dans le monde spirituel qui va les guider - une musique est jouée par les hommes à l'aide de percussions pour faire venir les esprits.

Les chefs et chefs adjoints portent des uniformes militaires de haut rang et casquettes, avec un uniforme différent pour les " basia ". Un " Gaan-lo " ou tribu est gouverné par une autorité établie comme suit : le " Graanman ", leader et autorité suprême de la tribu. Le " chief captain " ou capitaine en chef, représentant régional du Graanman. Le " captain " ou capitaine, représentant d'une grande famille d'ordre supérieur, il peut aussi être chef du village. Le " basia ", représentant de toutes les familles d'un village, c'est l'assistant direct du captain ou chief captain.

Habillement. Les femmes portent des " pangi ", et " hangisa ", ce dernier permettant de savoir si la femme est mariée ou non. Souvent, ces tissus portent des décorations et messages. L'homme porte le " tapa koto " ou " bandjakoosu " noué dans le dos et le " kamisa ", un bout de tissu noué autour de la taille.

Art et artisanat. Le peuple Saramaca possède un talent inné pour l'art décoratif, une capacité à décorer des objets avec des formes très symétriques. Non seulement les objets sont décorés, mais les corps également, avec un type de scarification appelé " Kambamba ". De petites coupures sont dessinées sur la peau du visage, notamment autour de la bouche et entre les seins, suivant un motif précis. Cette coutume n'est plus très courante aujourd'hui. Les Saramaca ont aussi pour tradition de tresser les cheveux suivant des méthodes anciennes. Les coiffures ont toutes des noms et significations différents.

Agriculture. La culture sur brûlis est très répandue, les cendres sont aussi utilisées comme engrais. Les cultures sont mélangées pour que les parasites et prédateurs n'attaquent pas tout en même temps. Des épouvantails avec des gamelles sont aussi utilisés pour faire fuir les oiseaux. On retrouve donc des cultures de riz, de patate douce, de tabac, de cacao, de banane, et surtout de manioc, leur nourriture principale. Deux sortes de manioc sont cultivés, le doux ou l'amer. Ce dernier doit être essoré pour en retirer le poison.

Langues

Au Suriname, la langue officielle est le néerlandais, mais pas moins d'une quinzaine de langues sont pratiquées, comme le sranan tongo, parlé couramment par les Surinamais ; la langue des Hindoustanis, le " sarnami hindustani " ; le javanais appelé " javanais surinamais " ; le créole guyanais ; le ndjuka (ou aucan) ; le créole saramaka ; le chinois hakka ; etc.

Si vous ne maîtrisez aucune de ces langues, il n'y a pas d'inquiétude à avoir : l'anglais est à peu près parlé partout, compte tenu qu'il est de plus en plus utilisé dans l'administration et les médias. Les langues créoles comme le sranan tongo et le saramaka en sont aussi très proches. Le français est peu utilisé. Par contre le portugais et l'espagnol sont deux langues très présentes (surtout parlées en seconde langue).

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