Guide du Suriname : Survol du Suriname

Géographie

Le Suriname, ex-Guyane hollandaise devenue indépendante en 1975, se situe sur la côte nord du continent sud-américain le long de la côte septentrionale de l'Amérique du Sud baignée par l'océan Atlantique.

Le pays a une superficie de 163 270 km². Le Suriname est le plus petit Etat d'Amérique du Sud et fait approximativement quatre fois la taille des Pays-Bas. Il est bordé au nord par l'océan Atlantique, à l'ouest par le Guyana, à l'est par la Guyane française et enfin au sud par le Brésil. Deux fleuves énormes, le Maroni à l'ouest, la Corentyne à l'est, séparent donc l'ex-territoire néerlandais de la Guyane et du Guyana tandis qu'au sud la chaîne de montagnes "imaginaires" Tumuc-Humac (Il n'existe en réalité aucun relief particulier à cet endroit, hormis les inselbergs du Mitaraka), ferme l'entrée du Brésil.

La majeure partie de la population est concentrée sur le littoral, la partie sud se compose de forêts tropicales et de savanes peu peuplées au niveau de la frontière avec le Brésil, couvrant 94 % de la surface. Le plus haut point du Suriname est atteint par le mont Wilhelmina Gebergte avec 1 286 m d'altitude.

Les régions naturelles

La plaine côtière alluviale, originellement occupée par la mangrove et les marécages, est celle qui a été la plus transformée par l'homme. L'arrière-pays des épandages de sable blanc et d'argile est encore appelé zone des savanes intermédiaires. Il s'agit de la zone de la savane guyanaise, terres sableuses et infertiles. Mais en dépit de la pauvreté des sols, elle a été en partie modifiée par l'agriculture sur brûlis des Amérindiens et des Bushinengués, car elle est plus facile à pénétrer et le sol plus aisé à cultiver.

L'intérieur forestier de la pénéplaine et des massifs de hautes collines occupe la plus grande partie de la superficie du Suriname. Son vallonnement, l'épaisseur du manteau d'altérite qui couvre les roches-mères, l'opacité de la forêt ainsi que la pluviosité le caractérisent.

Il présente de coûteux obstacles à la pénétration humaine. C'est la forêt vierge, immense et mystérieuse, où se dressent au-dessus d'une végétation abondante, énormes et majestueux, les géants de bois dur, lourd et précieux, couronnés de cimes grandioses et arborant des variations de fleurs colorées. C'est aussi le site des collines et des montagnes, des rochers et des marais ; le site pittoresque des sources et des criques innombrables, qui s'entremêlent et s'unissent et se jettent dans les fleuves - le Corentyne, le Coppename, le Saramacca, le Suriname, le Commewijne, le Cottica et le Maroni - qui arrosent le littoral et regagnent l'océan par des embouchures étonnantes de largeur. C'est aussi là que le sol cache ses richesses, ses minerais, l'or, le diamant, la bauxite.

Une forêt recouvrant 94 % du territoire

Cette forêt, souvent primaire, est en partie protégée par des réserves naturelles et exploitée de manière durable sur certaines zones. Elle possède des essences de bois précieux, certaines avec des vertus médicinales peu connues, d'autres qui s'avèrent imputrescibles comme l'ipé ou encore l'amarante. La découverte de ces arbres majestueux et de leurs contreforts impressionnants, ainsi que leurs diverses utilisations est passionnante.

Des milieux aquatiques riches

Les réserves d'eau douce au Suriname sont grandes et de qualité, malgré une menace liée aux pratiques d'orpaillage. Les poissons d'eau douce sont une source importante de nutrition et de revenus pour les populations de la côte et de l'intérieur des terres. Pour ce qui est des milieux marins surinamais, ils procurent également de nombreux services comme la pêche et l'écotourisme. La côte surinamaise est très dynamique et possède une particularité propre au plateau des Guyanes : le transport continu de boue et de sédiments provenant de l'Amazone. Ce mélange d'eau douce et d'eau de mer dans une zone estuarienne semi-fermée sous l'influence des marées lui confère un des écosystèmes les plus riches au monde. Les plages accueillent aussi de nombreuses espèces menacées de tortues marines, comme la tortue luth ou olivâtre.

Le plateau des Guyanes

Ce terme ne désigne pas une région du Suriname mais un ensemble de massifs qui s'étend sur six pays : le Brésil, la Colombie, la Guyana, la Guyane française, le Venezuela et donc le Suriname. Ses imposants hauts plateaux sont parmis les plus anciens de la planète. Ils représentent surtout des enjeux environnementaux : avec 25 % des forêts tropicales encore intactes et 15 % des réserves d'eau douce mondiale, il est essentiel de préserver cette région du monde. Or, les sous-sols regorgent de matières premières (or, hydrocarbures...) qui attisent les activités illégales et destructrices comme l'exploitation minière.

Climat

De par sa situation en latitude et son exposition aux alizés sur la façade orientale de l'Amérique du Sud, le Suriname a un climat équatorial, constamment chaud au cours de l'année (28 °C de température moyenne annuelle en plaine), humide (humidité relative très rarement au-dessus de 80 %) et très pluvieux (plus de 2 m d'eau par an dans presque toutes les régions). La répartition des pluies au cours de l'année est peu contrastée, sans longue période de sécheresse et des différences régionales dans les précipitations. Le climat humide domine sur la côte et tout le long de la frontière sud avec le Guyana. Une grande partie du pays, et particulièrement le Sud, a un climat de mousson. La température moyenne en milieu de journée avoisine les 28 °C.

Saisonnalité

Début décembre à début février : une faible saison des pluies, au cours de laquelle il peut pleuvoir en continu sur toute une journée.

Début février à début mai : une faible saison sèche.

Début mai à mi-août : une forte saison des pluies. La visite du Suriname est tout de même faisable puisqu'il peut pleuvoir fort mais pas en continu. Renseignez-vous tout de même sur l'état des pistes que vous souhaitez emprunter. A l'abri, dans votre hamac, vous aurez l'occasion de vous détendre en écoutant la pluie tomber en attendant l'accalmie, qui vous permettra de sortir à nouveau.

De mi-août à début décembre : une forte saison sèche, idéale pour voyager malgré la chaleur. Les pistes sont toutes praticables et permettent de pénétrer au coeur du Suriname, en pirogue ou à pied.

Environnement – écologie
Un écosystème menacé

Faisant partie du plateau des Guyanes, le Suriname est une destination idéale pour découvrir des milieux naturels rares et riches : la forêt amazonienne, vers l'intérieur des terres : les inselbergs, surplombant toute la forêt, ou encore la mangrove, du côté des estuaires et de la côte. Le pays possède aussi une biodiversité spectaculaire, souvent peu connue, avec une grande variété d'espèces et de hauts nivaux d'endémisme pour le plateau des Guyanes. La découverte de cette diversité se fait à tout moment, dans n'importe quel milieu. Seulement cette richesse reste fragile et nécessite respect et protection.

La proportion d'espèces menacées est faible mais pour ce qui est des espèces qui ont atteint un seuil critique et qui sont sur le point de disparaître, elles sont nombreuses. L'immensité de la forêt est un avantage pour la nature, qui bénéficie d'un réservoir naturel quasi-vierge : en tout, 14 758 000 hectares du territoire surinamais est recouvert de forêt primaire, soit 94 %. C'est le pays qui possède le plus de forêt primaire au monde. Mais cet immense territoire représente aussi une menace, due à l'impossibilité pour les autorités d'en contrôler efficacement la totalité.

De plus, si les milieux sont riches en termes de biodiversité, ils contiennent aussi des ressources précieuses comme l'or, la bauxite ou encore le diamant. L'exploitation de ces ressources rares est souvent pratiquée avec peu d'égards pour l'environnement : le bauxite et l'or, notamment, impliquent une déforestation et créent des percées dans la forêt, visibles lorsque l'on survole le pays. L'orpaillage illégal est un fléau encore présent dans la région, qui a même lieu au sein de zones protégées comme le parc national de Brownsberg : il implique, entre autres, une chasse intensive aux alentours des sites orpaillés et l'utilisation d'un métal hautement toxique, le mercure, qui pollue considérablement les cours d'eau et qui réduit ainsi les milieux de beaucoup d'espèces rares. On estime que plus de 20 tonnes de mercure sont dispersées chaque année dans l'environnement surinamais. L'impact lié à l'utilisation de ce métal est immense, non seulement pour la nature surinamaise (le WWF Guianas estime que 26 000 km de rivières sont impactés par l'orpaillage en 2008) mais aussi pour les populations en étroite relation avec la nature : 79 % des enfants vivant le long du fleuve Maroni ont été détectés avec un taux de mercure anormalement élevé dans les cheveux, en 1998.

A cela s'ajoute la mise en danger des tortues marines venant pondre sur les plages surinamaises, liée aux filets de pêche et au braconnage des oeufs. On estime à plus de 1 800 le nombre de tortues marines piégées dans les filets de pêche au Suriname en 2012. Il faut savoir que 40 % de la population atlantique de tortues luth (Dermochelys coriacea) vient pondre sur les plages du plateau des Guyanes, dont le Suriname fait partie. Enfin, le littoral se développe rapidement et implique une pollution atmosphérique et terrestre importante, des enjeux à prendre également en compte pour mieux comprendre les dangers qui pèsent sur l'environnement surinamais.

Protection du milieu

Pour autant, les Surinamais sont conscients des enjeux liés à l'environnement, et de l'importance de sa préservation pour les générations à venir. Depuis de nombreuses années, les différentes politiques au pouvoir, appuyées par des ONG comme le WWF Guianas, luttent contre l'orpaillage clandestin et ont su maintenir et préserver les parcs et réserves naturelles, rendus accessibles au public. Le Suriname, avec la Guyane française, font partie des rares territoires à posséder autant d'espaces protégés (14,6 % pour le Suriname), ce qui montre la volonté du gouvernement, et ce depuis 1970. Ils sont tous deux signataires de la Convention sur la Diversité Biologique (CBD) qui vise à faire passer 17 % du territoire du pays signataire en zone protégée d'ici 2020. La réserve Central Suriname est d'ailleurs classée au patrimoine mondial de l'Unesco, et celle de Peperot est l'unique réserve privée, hautement soutenue par le WWF Guianas. La sensibilisation des habitants mais aussi des touristes à la préservation de cet environnement riche est une priorité des structures en charge de ces sites protégés. Les associations comme le WWF Guianas ou le Green Heritage Fund, ainsi que les structures publiques telles que le Stinasu ou Nimos luttent quotidiennement pour la préservation de la faune et de la flore au Suriname.

Écotourisme

Certains hôtels et opérateurs touristiques commencent aussi à entrer dans une démarche durable, en cohérence avec le milieu qui les entoure : les guides vous donneront des conseils pour réduire votre impact sur l'environnement et la chasse sera notamment interdite pendant votre séjour. La nature fait partie des principales raisons qui poussent le visiteur à venir au Suriname : il est donc indispensable de respecter les consignes dispensées par les guides ou les règlements des réserves et parcs naturels du Suriname.

On entend par écotourisme un tourisme planifié et réalisé de façon à soutenir un développement économique régional durable dans le respect de la faune, de la flore et des cultures traditionnelles. Ce tourisme représente un support pour la conservation des écosystèmes visités et de l'authenticité des traditions locales. Il intègre la notion de patrimoine naturel et culturel et s'inscrit dans la gestion durable et la valorisation de celui-ci. Voici quelques consignes extraites de la charte de l'écotourisme, qu'il sera nécessaire de suivre lors de votre séjour :

L'introduction des touristes dans les zones naturelles ou ayant un caractère environnemental exceptionnel doit se faire par petites unités afin de limiter les perturbations.

La pêche en rivière et en mer est possible, mais aucune forme de chasse (sauf photographique) ne sera entreprise dans un but sportif ou de collection. De même, la collecte d'insectes et la chasse aux papillons ne seront autorisées qu'après accord des gardes au cas par cas.

Toutes les ordures non biodégradables accumulées seront rapportées et, dans la mesure du possible, déposées dans une décharge contrôlée.

Le dérangement des animaux rencontrés ou recherchés devra être évité afin de ne pas les éloigner de leur territoire ou de mettre en danger leur reproduction.

Les touristes auront à leur disposition - en plus des informations données par leur guide - une documentation sur les espèces remarquables qu'ils sont susceptibles de rencontrer. La prestation se fera dans un esprit de découverte des espèces, dans le respect de celles-ci et des écosystèmes qu'elles habitent.

Les sites archéologiques seront respectés. Aucun objet appartenant au patrimoine historique surinamais ne sera collecté et emporté par les touristes.

Parcs nationaux

Ce pays luxuriant est aussi la destination des amoureux de la nature, en quête d'étendues vertes et sauvages. Il possède 1 parc, une réserve privée et 11 réserves naturelles, qu'il est possible de découvrir sur plusieurs jours. En règle générale, les parcs nationaux représentent des espaces très vastes à l'intérieur desquels les activités agricoles et commerciales ainsi que la circulation automobile sont réglementées, l'objectif étant la protection de la flore et de la faune, mais aussi du patrimoine humain. Ce sont des établissements publics à caractère administratif. Les réserves, elles, sont plus petites et très protégées, à but exclusivement scientifique. Elles sont gérées par des associations 1901 ou des collectivités territoriales, et peuvent être constituées à l'intérieur d'un parc national.

Depuis 1966, la STINASU, Fondation pour la conservation de la Nature au Suriname, s'occupe de la gestion et de la promotion de ces réserves naturelles, en incitant le tourisme durable.

Parc naturel de Brownsberg. Une visite incontournable qui permet l'observation régulière de primates et d'oiseaux. Le parc se situe à 130 kilomètres au sud de la capitale, dans le district de Brokopondo et possède une superficie de 12 200 ha. Les différents sentiers de randonnée sont régulièrement entretenus et bien indiqués, complètement adaptés aux différents niveaux des marcheurs. Temps fort à ne manquer sous aucun prétexte : gravir l'immense plateau montagneux du Brownsberg, qui culmine à 500 m d'altitude au centre du parc et profiter de la vue sur le lac artificiel créé par le barrage Afobaka.

Réserve naturelle du Suriname Central. Complètement au centre du pays, à plus de 200 km au sud de Paramaribo, cette réserve n'est accessible qu'en avion ou en bus. Etablie en 1998, elle regroupe les réserves de Raleighvallen, de Tafelberg, et celle de Eilerts de Haangebergte, pour une superficie actuelle de plus de 1,6 million d'hectares. L'Unesco a inscrit cette réserve sur la liste des sites naturels du patrimoine mondial en 2000.

Réserve privée de Peperpot. Cette réserve de 700 hectares est une ancienne plantation de café et de cacao. Elle possède désormais une originalité : c'est un corridor permettant aux espèces côtières d'être reliées à l'intérieur des terres. A seulement 10 minutes de Paramaribo, ce parc offre une expérience unique pour ce qui est de l'observation des oiseaux.

Réserve naturelle de Sipaliwini. Au sud du Suriname, dans le district du Sipalawini, cette réserve naturelle possède une superficie de 1 000 km2. L'occasion de découvrir une flore et une faune uniques et rares.

Réserve naturelle de Brinckheuvel. Cette petite réserve fait partie des plus anciennes du Suriname. Elle est située au sein du district Brokopondo, entre la rivière Suriname et Saramacca.

Réserve naturelle de Boven Coesewijne. Cette réserve, qui date de 1986, possède un environnement très spécifique : ses savanes et ses bancs de sable blanc. Elle est accessible à pied ou en bateau.

Réserve naturelle de Hertenrits. Fondée en 1972, Hertenrits est la plus petite réserve du Suriname, et se situe dans le district de Nickerie. Elle est très spéciale pour le patrimoine culturel surinamais : on y a trouvé les vestiges d'une existence pré-colombienne.

Réserve naturelle de Peruvia. Créée en 1986, cette réserve est située dans le district de Coronie, face à l'embouchure de la rivière Coppename, dans la partie où l'eau est douce. On peut y observer de nombreuses espèces de palmiers ainsi que des Aras araraunas bleus et jaunes.

Réserve naturelle Coppename Monding. Créée en 1966, elle est un lieu prisé des ornithologues car située le long de la côte, prés de l'embouchure de la rivière Coppename, au sein du district Saramacca.

Réserve naturelle Copi. Dans le district de Para, cette réserve est créée en 1986 afin de mieux conserver ses savanes humides, ses marais et forêts sur sables blancs, sans oublier sa faune remarquable (caïmans, loutres...)

Réserve naturelle Wane Kreek. Créée en 1986, elle se situe entre la ceinture de savanes et la vieille plaine cotière, au sein du district de Marowijne. Ses savanes humides offrent au visiteur un paysage exceptionnel.

Réserve naturelle Galibi. Située à l'embouchure du Maroni, le long de la frontière guyanaise française, cette réserve est uniquement accessible par bateau. Plusieurs villages amérindiens sont situés à l'intérieur de la réserve et tous les ans, on peut assister à un spectacle exceptionnel et rare : la ponte des tortues marines, notamment les tortues luth (Dermochelys coriacea), les tortues vertes (Chelonia mydas) et les tortues olivâtres (Lepidochelys olivacea).

Réserve naturelle Wia Wia. C'était aussi une plage de ponte pour les tortues marines, mais suite à l'érosion naturelle, ce sont désormais les oiseaux que les visiteurs viennent regarder, notamment les ibis rouges (Eudocimus rubber). Créée en 1966, la réserve se trouve au sein du district Marowijne, à l'ouest de Galibi et on y accède aussi en bateau.

Faune et flore

La forêt tropicale qui recouvre la plus grande partie du Suriname est un terrain idéal pour la faune : on recense 200 espèces de mammifères (singes, tapirs, félins), 130 espèces de reptiles (tortues, serpents, caïmans, dendrobates) et plus de 700 espèces d'oiseaux aux couleurs somptueuses. En raison du climat tropical, la végétation est luxuriante au Suriname. On compte environ 4 500 espèces de plantes, allant du fromager au nénuphar, en passant par l'orchidée et l'hibiscus. Moins enclin au tourisme de masse, le Suriname offre au visiteur la possibilité de découvrir des territoires authentiques et peu foulés par l'homme. La volonté du gouvernement de protéger cette richesse naturelle se traduit par l'implantation d'un parc naturel, d'une réserve privée et de 11 réserves naturelles sur tout le territoire. Depuis 1966, la STINASU est en charge de leur gestion et de faire découvrir cette immense richesse. C'est notamment dans ces réserves et parcs qu'il sera possible de réaliser la majorité des observations faunistiques et de découvrir la diversité étonnante de la flore surinamaise.

Faune

Faune maritime et estuarienne. Cinq espèces de tortues marines viennent pondre sur quelques plages surinamaises. Parmi elles, la tortue luth (Dermochelys coriacea), la plus grande espèce (400 kg pour 1,60 m), la tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea), la plus petite, la tortue verte (Chelonia mydas) ou encore la tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata). Toutes ces espèces sont intégralement protégées au Suriname. Matapica et Galibi sont les principales plages qui accueillent des milliers de femelles chaque année, entre février et août. Pour autant, le littoral surinamais est changeant et certaines plages disparaissent au profit d'autres, en fonction des courants marins et des bancs de sable. Cela reste l'occasion de découvrir le magnifique spectacle de la ponte, la nuit tombée sous un ciel étoilé ou encore d'assister aux éclosions des petites tortues deux mois plus tard, qui se ruent vers la mer une fois sorties de leur nid.

Le dauphin de Guyane au ventre rose (Sotalia guianensis), appelé également costero, est aussi une très belle rencontre en balade sur les estuaires et fait partie des activités incontournables du Suriname. C'est l'un des plus petits représentants de l'ordre des cétacés ! Il pèse 70 kg pour 1,80 m en moyenne. Entre le fleuve Suriname et Commewijne, les chances d'en voir sont fortes, et même d'apercevoir leur ventre rose lorsqu'ils sautent face au bateau. Les opérateurs qui proposent cette sortie sont en règle général consciencieux et respectent des règles strictes pour ne pas perturber leur comportement. Cette merveilleuse découverte peut se faire facilement, sans aller très loin : non loin de la capitale, vous aurez l'occasion de vous balader en bateau sur le fleuve et découvrir les richesses de ce milieu particulier.

Les lamantins des Caraïbes (Trichechus manatus) sont aussi une belle découverte, mais plus rares à observer. Longtemps confondus avec des sirènes de par leur mamelles et palettes natatoires, ils font partie de l'ordre des Siréniens. Ils peuvent peser de 400 kg à plus d'une tonne, pour une taille allant de 2,50 à presque 4 m. Ces mammifères aquatiques placides se nourrissent uniquement de plantes et subissent malheureusement les effets de la présence humaine croissante sur les estuaires. Hélices de bateaux, filets, braconnage et pollution de leur milieu contribuent largement au déclin de l'espèce. Pour certaines populations amérindiennes, il incarnerait l'esprit de l'eau et serait responsable des enlèvements, noyades ou renversements de pirogue.

Faune forestière. Dendrobates, singes, serpents, insectes de toutes les tailles : la variété des espèces que vous rencontrerez en forêt est surprenante. Leur observation nécessite patience et détermination : certaines espèces s'observent à l'aube et d'autres la nuit, il faut donc s'adapter et apprendre à se mouvoir sans bruit, les yeux rivés vers les arbres.

En termes de mammifères pour commencer, le Suriname en abrite près de 200 espèces, dont les tailles sont très diverses. Le tapir ou maïpouri (Tapirus terrestris) est le plus gros mammifère terrestre d'Amérique du Sud, avec son poids pouvant aller jusqu'à 250 kg. Les félins sont aussi présents en forêt amazonienne, mais de plus en plus rares à cause du braconnage et de la déforestation. Parmi eux, le majestueux jaguar (Panthera onca), le puma (Puma concolor) ou encore l'ocelot (Leopardus pardalis). Les primates sont nombreux et certaines espèces facilement observables, selon les endroits : parmi les 8 espèces présentes au Suriname, on entendra les fameux cris des pacifiques singes hurleurs (Alouatta seniculus) et on appréciera l'agilité des singes araignées ou atèles (Ateles paniscus), tous deux dotés d'une queue préhensile. Les différentes espèces de gibiers sont aussi très répandues au Suriname et appréciées dans la cuisine créole, comme les biches, les agoutis, les pécaris (à collier ou à lèvres blanches) ou encore le fameux cabiaï, appelé également capybara (Hydrochaeris hydrochaeris). Ce dernier est le plus gros rongeur du monde et peut atteindre 1,35 m de long pour un poids de 65 kg. Certains mammifères du Suriname attirent aussi par leur originalité : le tatou, avec sa carapace à bandes, les marsupiaux, avec leurs poches ventrales ou encore le fourmilier géant (Myrmecophaga tridactyla), avec son museau complètement allongé qui lui permet de fouiller les termitières et fourmilières. Parmi les espèces amusantes à observer, on retrouvera le lent et gracieux mouton paresseux ainsi que l'agile et curieuse loutre géante (Pteronura brasiliensi). Cette dernière est beaucoup plus rare que le paresseux : on aura la chance de l'apercevoir dans les fleuves les plus éloignés du Suriname. Elle peut mesurer jusqu'à 1,80 m pour 45 kg et c'est aussi une espèce intégralement protégée.

Pour ce qui est des insectes, la forêt amazonienne en est l'un des plus importants réservoirs : papillons multicolores, longicornes originaux, scarabées robustes ou fourmis géantes, les scientifiques auraient répertoriés environ 2,5 millions d'espèces d'insectes. Pour autant, les recherches continuent et tous les ans de nombreuses nouvelles espèces sont ajoutées à la liste. Parmi les plus connus, on ne citera que la fameuse mygale, pas si agressive qu'on ne le prétend, ainsi que le célèbre morpho à la couleur bleue électrique.

Enfin, les reptiles (130 espèces en tout) et amphibiens (99 espèces) sont tout aussi importants et leur rencontre est des plus faciles : les serpents sont nombreux en forêt, mais il faudra faire preuve de patience et de concentration pour arriver à les repérer. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les attaques sont rares et tous ne sont pas forcément venimeux. Quant aux grenouilles et dendrobates, celles-ci sont nombreuses et arborent des couleurs vives, synonyme de danger pour des prédateurs potentiels. La fameuse dendrobate bleue (Dendrobates azureus) est une des plus belles représentantes. Pour ce qui est des caïmans, ils sont facilement repérables de nuit, grâce à la lumière des lampes qui se reflète dans leurs yeux rouges. Il en existe 4 espèces : le caïman à lunettes (Caiman crocodilus) le plus fréquent, le caïman noir (Melanosuchus niger), pouvant atteindre 7 m de longueur, ou encore les caïmans rouge et gris.

Le paradis des ornithologues. Le Suriname est en effet un lieu prisé des ornithologues du monde entier : plus de 700 espèces sont répertoriées ! Que l'on soit en forêt ou à proximité des villes, leur diversité saute aux yeux dès les premiers instants passés à les observer. Il suffit de tendre l'oreille ou de lever la tête pour apprécier cette richesse. Selon le milieu où l'on se trouve, on appréciera le chant des perroquets, le rouge vif des ibis (Eudocimus rubber), le cri perçant des aras, l'envol maladroit des toucans, ou encore les couleurs magnifiques du coq de roche (Rupicola peruvianus). En forêt, de nombreux oiseaux rares comme les hoccos, agamis, marails, tangaras, oiseaux cloche, coracines chauves ou caracaras à gorge rouge, sont aussi observables. Mais le plus impressionnant de tous est bien l'aigle forestier, plus connu sous le nom de harpie féroce (Harpia harpyja). C'est un oiseau puissant et massif d'un mètre pour un poids de 9 kg. Ses ailes courtes (2 m d'envergure) lui permettent de se diriger rapidement à travers les branches des arbres pour s'attaquer aux grands singes ou paresseux. Son bec et ses serres épaisses et pointues lui permettent de maintenir sa proie en vol lorsqu'elle est amenée jusqu'au nid. Cette proie peut même peser jusqu'à plus de 70 % de son propre poids. Dans tous les cas, que l'on soit initié ou non, les oiseaux du Suriname continueront d'impressionner de par leur diversité et leurs couleurs semblant provenir directement du paradis.

Flore

Les plantes et arbres que vous découvrirez au Suriname sont d'une diversité extraordinaire, liée à la grande variété de milieux : savanes, zones marécageuses, petites rivières et grands estuaires, sans oublier l'immense forêt. Un survol de la canopée permet de se rendre rapidement compte de cette richesse : certains arbres peuvent culminer à 60 m. Dans le seul territoire du parc naturel Brownsberg, plus de 1 450 espèces de plantes ont été recensées, dont des mousses et des fougères étonnantes. Sur cette variété floristique, 138 espèces sont même considérées comme rares et 12 comme endémiques à cette montagne. La réserve naturelle Central Suriname possède aussi une variété impressionnante : parmi les 3 000 espèces de plantes répertoriées, environ 50 sont rares et endémiques à la zone. Parmi certaines espèces surinamaises qui retiennent l'attention, on relèvera le margousier ou Neem (Azadirachta indicata), originaire d'Inde. Cet arbre, appelé aussi " pharmacie du village ", possède diverses vertus médicinales. Antipaludique, il peut aussi agir contre la fièvre, la soif, les maladies de peau ou encore les piqûres de scorpion et de serpent. Le palmier est aussi une espèce importante au Suriname : où que l'on se trouve, il attire l'oeil de nombreux curieux : palmiers à huile (Elaeis guieensis), palmiers Tallipot (Corypha umbaculiferaa), ils sont partout et rendent de nombreux services à l'homme. Certains produisent même des graines comestibles, très bonnes pour la santé, dont on va aussi extraire l'huile. De nombreux animaux comme les toucans viennent aussi déguster les graines de ces plantes, que l'on ne considère pas comme des arbres, notamment car elles n'ont pas de tronc mais un stipe. Certaines graines servent aussi à confectionner des colliers, très appréciés des Amérindiens. Les feuilles, quant à elles, vont être tressées en objets comme des éventails, des paniers ou encore des toitures pour les habitations traditionnelles. Pour tous les découvrir, mieux vaut se rendre à la réserve naturelle de Peruvia, connue pour son importante collection, dont le fameux palmier-bâche (Mauritia flexuosa). A Paramaribo, on appréciera l'ombre dispensée par les magnifiques palmiers royaux (Roystonea regia) du Palmentuin : originaires du Venezuela, ils pouvaient mesurer jusqu'à 50 m de hauteur ! Dans la capitale, on ne pourra pas non plus manquer les majestueux et imposants Mahogany (Swietenia mahagoni) ou acajou d'Amérique ou des Antilles, connus aussi pour leur résistance au feu. Longtemps exploités pour la production de meubles et d'habitations de qualité, ils sont désormais en voie de disparition. Toujours dans la capitale, les amateurs d'orchidées trouveront à coup sûr leur bonheur : un marché aux orchidées avec des espèces des plus courantes aux plus exceptionnelles a lieu tous les dimanches matin à Cultuurtuin. Les spécialistes des quatre coins du monde se mélangent aux familles, venus visiter ces pépiniéristes détenteurs d'espèces rares. Enfin, parmi les plantes aquatiques, on relèvera le magnifique et rare lotus bleu : dans les marécages aménagés, notamment au Fort Nieuw Amsterdam, il a été importé par les Indonésiens et peut même être dégusté dans certains plats.

Les fleurs de lianes tombées sur les sentiers empruntés, les palétuviers des mangroves, les nombreux arbres aux vertus médicinales, comme le fameux margousier, en passant par la beauté sauvage des orchidées ; la flore surinamaise a largement de quoi ravir les curieux et experts naturalistes.

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