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Une faune aquatique et aérienne hors du commun

Les amoureux des oiseaux feront des découvertes formidables au Monténégro. On les trouve principalement dans le parc national du Durmitor (163 espèces différentes), dans celui de Biogradska Gora (profusion d’oiseaux de forêt tels que les aigles, les chouettes, les grives, les alouettes, les rossignols et les mésanges), dans le lac de Šasko (colonie de hérons) près d’Ulcinj et enfin dans le parc national de Skadar. Avec près de 270 espèces différentes, ce dernier site constitue un véritable paradis pour les ornithologues. On estime à environ 200 000 le nombre d’oiseaux qui chaque année s’arrêtent sur le lac de Skadar. La majorité de ces oiseaux sont de grands migrateurs. Parmi les quelques espèces remarquables présentes sur le site, citons en premier lieu le pélican frisé, le cormoran pygmée, l’hirondelle de mer à moustaches, les buses, le héron gris, le grand héron blanc et encore le grèbe huppé.

La mer Adriatique est riche en poisson de première catégorie : blanc (dorade, denti, saint-pierre, sole, bar, pagre rouge, sar, sprat, etc.) ou bleu (thon, sardine, anchois, espadon, pélamide), de même qu’une multitude de coquillages sont présents dans les fonds marins (palourdes, huîtres, moules, coquilles Saint-Jacques), tout comme des crustacés et des mollusques. Avec ses très nombreux lacs et rivières, le Monténégro possède également une grande variété de poisson d’eau douce. Les rivières abondent en truites. Le lac de Skadar compte une cinquantaine d’espèces de poissons. Relié à la mer par une rivière, il abrite également quelques espèces de poissons d’eau de mer.

Le paradis des chasseurs et des écologistes

Comme tous les pays de l’ex-Yougoslavie, le Monténégro abrite loups et ours bruns. Il est difficile de connaître leur nombre exact, ces derniers se déplaçant d’un pays à l’autre ; on peut néanmoins estimer que les ours sont un peu moins d’une centaine et les loups entre 200 et 300. Les ours vivent tous dans les montagnes boisées du nord du pays, à une altitude comprise entre 900 et 2 600 m. On les trouve autour de Plužine, de Pljevlja, de Berane, de Rožaje, ainsi que dans les massifs de Bjelasica, de Sinjajevina, de Komovi et du Prokletije. La loi monténégrine protège les mâles comme les femelles en été mais uniquement les femelles ayant des petits de moins de deux ans le reste de l’année. Pour ce qui est des loups, ils vivent essentiellement dans les montagnes du nord du pays. Contrairement aux ours, ils ne sont pas protégés et peuvent par conséquent être chassés en toute impunité.

Par ailleurs, les bergers vivant dans des régions connues pour abriter des loups et des ours possèdent tous des chiens de bergers yougoslaves (appelés charplaninatz) pour protéger leurs troupeaux. Ces superbes chiens, présents au Monténégro mais également dans les pays voisins depuis des temps immémoriaux, sont connus pour leur courage. Parmi les autres espèces animales présentes dans le pays, on peut citer les lynx et les chacals, tous deux en nombres limités. Les premiers vivent pour l’essentiel autour de Plužine, les seconds dans le pourtour méditerranéen. Chamois, sangliers sauvages, perdrix et tétras noirs peuplent par ailleurs la région du Durmitor. Dans les parcs nationaux et grâce à l’aide d’un guide, vous pourrez aller admirer cette richesse de la faune dans des paysages majestueux.

Maquis méditerranéen et forêt dinarique

On peut trouver dans la « perle de l’Adriatique » deux grands groupes de végétation, l’une méditerranéenne et l’autre montagneuse.

Le cortège des plantes méditerranéennes se limite à une mince bande côtière, la montagne se dressant immédiatement au-dessus de la côte. D’Herceg Novi à Ulcinj, la côte est parsemée d’oliviers, de pins et de genévriers. De grandes zones de maquis, nées de la déforestation, bordent également le littoral. De nombreuses espèces exotiques sont également présentes telles que les figuiers de Barbarie, les agaves ou encore les arbres à soie (ou albizia). D’origine persique, l’albizia est un très joli arbre en forme de pin parasol, au feuillage léger et à la floraison abondante pendant tout l’été. Ses fleurs de couleur rosée forment de petits plumeaux soyeux. La région karstique de Cetinje et du mont Lovčen, située non loin du littoral, se caractérise par un sol aride et une végétation peu abondante mais il suffit de parcourir quelques kilomètres seulement pour se retrouver au milieu d’une végétation exubérante, dans le parc national de Skadar. Les eaux du lac abritent quelque 900 espèces d’algues ainsi qu’une importante flore marine, les nénuphars, notamment, recouvrant une partie du lac.

Dans l’arrière-pays, les hauts sommets sont eux recouverts de forêts touffues et alpines. Elles se parent toute l’année de chênes, de charmes, de saules, de platanes, de peupliers, de lauriers roses, d’ormes ainsi que quelques grandes forêts de hêtres. Entre 600 et 2 000 m d’altitude, pins, sapins et prairies alpines prédominent. Les deux parcs nationaux du Durmitor et de Biogradska Gora sont particulièrement riches en espèces florales. Les biologistes ont recensé quelque 700 espèces végétales dans la région du Durmitor. Avec 8 espèces et 15 sous-espèces rares (appelées variétés Durmitorae), le parc est décrit par l’Unesco comme étant l’un des plus riches centres d’endémisme en Europe. Outre ces espèces, le parc abrite une forêt vierge de 40 ha de pins noirs. Cette forêt est considérée comme l’un des sites les plus prolixes d’Europe. Le parc national de Biogradska Gora abrite quant à lui quelque 2 000 espèces végétales, dont un quart endémiques à la péninsule balkanique. Sa forêt vierge, qui s’étend sur 1 600 ha, bénéficie d’une protection stricte.

La montagne noire, entre mythes et réalité

« Crna Gora », qui se traduit littéralement par « montagne noire », est le nom attribué au Monténégro par ses habitants. On attribue souvent ce terme aux forêts sombres qui recouvraient autrefois les Alpes dinariques ; lorsque les marins arrivaient dans la baie de Kotor et, en levant la tête, voyaient tous ces massifs recouverts de forêts, la légende veut qu’ils les aient appelés la « montagne noire ». En effet, jusqu’au XVIIIe siècle, la quasi-totalité de ce petit territoire balkanique était recouvert de forêt denses de hêtres et de pins. Longtemps les tribus monténégrines se sont servi à la fois du relief accidenté et des forêts sur les hauts massifs, comme du maquis le long du littoral pour résister aux Ottomans. Ce qui explique que ce pays entouré de massifs montagneux a été rarement occupé et que même les Ottomans ont eu le plus grand mal à contrôler cet État montagneux. Dès lors ces différents agresseurs, partis à l’assaut de ces hauts massifs redoutables, auraient dénommé ces lieux avec le latin populaire montenegro, par référence à la malchance qu’ils représentaient.