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De hauts sommets alpestres sur le toit de l’Europe balkanique

Le Monténégro est l’exemple même d’un État enclavé et difficilement pénétrable. Essentiellement montagneux (plus de la moitié du territoire est située au-dessus de 1 000 m d’altitude), il compte parmi les terrains les plus accidentés en Europe. L’ensemble du pays fait partie des Dinarides, un ensemble montagneux d’altitude moyenne comprenant la partie principale de la péninsule balkanique (Albanie, Grèce et ex-Yougoslavie). Du point de vue géologique, les Dinarides se divisent en deux parties : au nord les Alpes dinariques, au sud les Hellénides, qui couvrent le reste de l’Albanie, la Macédoine et la Grèce (d’où leur nom). Ces Alpes dinariques présentent de curieux paysages karstiques. Cette érosion des roches par l’eau aboutit à la formation de grottes, avens et dolines (petites dépressions fermées et circulaires), entre autres. Une autre caractéristique des Alpes dinariques au Monténégro est la présence de cours d’eau souterrains : de nombreuses rivières disparaissent sur une partie de leur cours pour réapparaître plus loin. Cette circulation souterraine des eaux est la marque majeure du système karstique. Les principaux massifs montagneux du pays sont :

Le massif du Komovi. Situé au nord-est du pays, ce massif s’étend sur 40 km de long et une trentaine de kilomètres de large. Ses plus hauts sommets sont le mont Kucki Kom (2 484 m), Ljevorecki Kom (2 483 m) et Vasojevicki Kom (2 460 m). Il est composé de vastes plateaux situés à une altitude moyenne de 1 900 m. Une autre de ses particularités réside dans la présence de nombreuses « rivières » de roches (éboulis) dues à l’érosion. La plus longue d’entre elles, située sur la face nord-est du Vasojevicki Kom, s’étend sur près de 3 km.

Le massif de Bjelasica. Carré de 30 km environ de côté, ce massif situé près de la petite ville de Kolašin est connu pour ses hivers rigoureux. Ses montagnes, d’origine volcanique, présentent des pentes douces et boisées. Le plus haut sommet du massif, le mont Crna Glava (littéralement « la tête noire »), s’élève à 2 139 m. Les deux autres sommets importants du massif, le mont Strmenica et le mont Zekova Glava, sont respectivement situés à 2 122 m et 2 117 m.

Le massif de Prokletije. D’une longueur totale de 70 km, ce massif s’étend le long de la frontière entre le Monténégro, l’Albanie et le Kosovo. Ses principaux sommets sont le mont Deravica (2 656 m), situé au Kosovo, le Zla kolata (2 528 m) et le mont Maja Jezerces (2 694 m), situé en Albanie.

Le massif du Durmitor. Ce massif, principalement constitué de roches calcaires, compte 22 sommets situés au-dessus de 2 200 m. Outre ces sommets, il abrite de très nombreuses dolines et grottes ainsi qu’une vingtaine de lacs glaciaires. Le point culminant du massif, le mont Bobotov kuk, s’élève à 2 522 m. Le Durmitor est considéré comme la résidence d'été des Dieux de l'Olympe.

Entre ciel et mer : le plus grand fjord en mer Méditerranée

On peut schématiquement découper le Monténégro en trois types de milieux : un espace méditerranéen, sec et maritime, des hautes montagnes entrecoupées de plateaux, et enfin des vallées profondes dans l’arrière-pays.

Espace méditerranéen. Il est constitué d’une mince bande côtière. Celle-ci, longue de 290 km environ, se compose de plages, de criques et de ce qui est immanquablement décrit comme l’unique fjord de la Méditerranée, les bouches de Kotor. Une chaîne montagneuse isole de la mer les poljés (dépressions fermées) de Cetinje, la plaine alluviale et le lac de Skadar. Elle porte deux sommets calcaires importants : le Lovćen (1 700 m) et l’Orjen (1 900 m), leurs prairies d’altitude de type alpin contrastent avec la végétation méditerranéenne qui couvre leurs pieds. Le littoral présente dans l’ensemble une côte très irrégulière.

Plaines fertiles. Dans le centre et à l’est, le lac de Skadar, les plaines fertiles de la Zeta (avec la capitale Podgorica) et le plateau de Nikšić constituent la plus vaste plaine du Monténégro et la plus propice à l’habitat.

Hautes montagnes. Elles occupent tout le nord du pays, au-delà de Podgorica et Nikšić. L’orientation des plis rendant leur traversée difficile, ces montagnes connaissent également des hivers rudes. On n’y découvre que trois types de terrains : les roches nues et morcelées, les forêts immenses et les prairies alpines.

Un réseau hydrographique abondant

Le Monténégro est traversé par de nombreuses rivières, pour l’essentiel situées à l’intérieur du pays. Les principales sont celles du Lim (123 km), de la Morača (98 km), de la Tara (141 km), de la Čehotina (100 km) et de la Zeta (54 km). Les bassins fluviaux du Lim et de la Tara sont reliés au Danube par la rivière Drina (en Bosnie-Herzégovine). Les rivières et ruisseaux situés dans le sud du pays, tels que la Bojana, se jettent dans la mer Adriatique. La majeure partie des cours d’eau situés dans la région karstique coulent également vers la mer Adriatique mais en empruntant des tunnels souterrains. Cette circulation souterraine des eaux est la marque importante du système karstique. Une autre caractéristique du pays réside dans la présence de nombreux lacs glaciaires, pour l’essentiel situés dans le nord du pays (Durmitor, Bjelašica, Prokletije). Enfin, le pays partage avec l’Albanie le plus grand lac de la péninsule balkanique, le lac de Skadar. Celui-ci s’étend sur une superficie variant de 391 à 530 km², selon la saison. Son bassin repose sur un polje (ou dépression karstique) dont le fond est en dessous du niveau de la mer, alors que les rives du lac sont bordées d’un haut plateau.