Éducation, de l’école primaire à l’université

En Italie, l’école est obligatoire jusqu’à 16 ans. La division des classes est la suivante : la maternelle (asilo), de 3 à 6 ans, et l’école primaire (la scuola elementare) qui dure cinq ans. Puis débute la scuola media, l’équivalent du collège, qui dure trois ans. La première année est la prima media, puis vient la seconda media et la terza media. Ensuite, le lycée (la scuola superiore) dure cinq années (prima superiore, seconda superiore...). Les élèves peuvent choisir entre un parcours d’enseignement classique (où le latin et le grec sont particulièrement étudiés), scientifique, linguistique, artistique ou bien technique. Le parcours de scolarité des Italiens comprend donc, en tout, un an de plus que celui des Français. Le lycée est sanctionné par l’examen de maturità, l’équivalent du baccalauréat que les élèves obtiennent, donc, l’année des 19 ans en général. Le taux de réussite est très bon et dépasse les 98 %. À ce sujet, soulignons l’existence du diplôme Esabac qui permet aux lycéens français et italiens d’obtenir un diplôme reconnu dans les deux pays. Que ce soit au collège ou au lycée, l’usage veut que les classes (mais aussi les professeurs) changent peu, d’année en année. Les élèves se côtoient donc au quotidien durant trois voire cinq années consécutives. Il n’est donc pas rare qu’une fois adulte, les Italiens gardent des liens très forts avec leurs anciens camarades de classe.

Le système universitaire est partagé en deux cycles : trois ans d’études supérieures pour obtenir une laurea triennale et deux ans de plus pour une specialistica. Beaucoup d’étudiants s’engagent dans le cycle de cinq ans, qui les conduit donc directement à la specialistica, l’équivalent du master français. Certaines formations universitaires particulièrement demandées mettent en place un test d’entrée pour s’inscrire. Outre les universités publiques, on compte aussi plusieurs universités privées en Italie, comme la Bocconi de Milan ou la Luiss de Rome. À la fin de ce cycle d’études, les soutenances sont ouvertes au public : la plupart du temps, les proches de l’étudiant s’y rendent pour l’écouter et le soutenir lors de ce grand jour. L’obtention du diplôme donne souvent lieu à une grande fête durant laquelle l’étudiant porte une couronne de laurier qui, dans la mythologie gréco-romaine, symbolisait le savoir !

Vie professionnelle, chômage et retraite

Après les études arrive l’entrée dans la vie professionnelle. L’Italie n’est pas épargnée par la crise : à la fin de l’année 2022, le taux de chômage total était de 7,8 % (10, 6 % chez les 25-34 ans). Mais de grandes disparités sont à signaler dans le pays et le chômage frappe plus durement encore le Sud. Les jeunes, diplômés ou non, sont les premiers à souffrir d’une telle situation. La difficulté d’accès au premier emploi est amplifiée par la précarité : baisse des rémunérations (le salaire minimum n’existe pas en Italie), contrats courts... C’est ainsi que de nombreux jeunes s’expatrient (« la fuga dei cervelli », la fuite des cerveaux) et que d’autres sont contraints de rester chez leurs parents. En effet, en Italie les liens familiaux sont primordiaux et l’image de l’Italien proche de sa mamma n’est pas toujours un cliché ! Un terme a d’ailleurs été inventé pour qualifier ce phénomène : on parle de mammoni pour qualifier ceux qui ne réussissent pas à couper le cordon ombilical. En général, les Italiens quittent le cocon familial plutôt tard, et il est très fréquent que des jeunes de plus de 30 ans vivent encore chez leurs parents. Toutefois, on aurait tort de croire qu’il s’agit toujours d’un choix de confort : comme vu précédemment, la précarité touche particulièrement les jeunes et il est difficile dans ce contexte de s’émanciper.

En ce qui concerne la retraite, le sujet fait aussi débat en Italie. Le pays s’apprête à réformer son système. L’âge de départ, hors régimes spéciaux et cas particuliers, est aujourd’hui fixé à 67 ans avec 20 ans de cotisation minimum. À l’heure où nous mettons à jour ce guide, cette retraite peut être anticipée en cas de cotisations sociales versées pendant 42 ans et 10 mois pour les hommes et 41 ans et 10 mois pour les femmes.

Mariages et unions civiles

Comme partout en Europe, les jeunes se marient de moins en moins en Italie, de plus en plus tard, et le mariage civil tend à détrôner le mariage religieux. À noter : en Italie, la femme mariée ne change pas de nom de famille et, depuis juin 2022, une loi attribue automatiquement les deux noms de famille (celui du père et celui de la mère) aux nouveau-nés. Les parents peuvent aussi choisir ensemble d’en attribuer seulement un, au choix. En ce qui concerne le prénom des enfants, l’Italie a une tradition plutôt classique. Il n’y a pas de grande mode des prénoms comme on peut la connaître en France et il est même fréquent, dans le sud du pays particulièrement, que le premier enfant du couple porte le nom du grand-père ou de la grand-mère. Les prénoms les plus donnés en 2022 sont Leonardo et Alessandro pour les garçons et Sofia et Aurora pour les filles.

Outre le mariage, un couple hétérosexuel peut aussi officialiser sa relation par la convivenza di fatto, contrat qui unit un couple stable qui vit sous le même toit. Cette disposition est aussi valable pour les couples homosexuels, mais ces derniers n’ont, en revanche, toujours pas accès au mariage en Italie.

Notons l’important travail des associations en la matière (dont la principale et la plus célèbre est Arcigay), qui luttent pour les droits des homosexuels et contre l’homophobie, tout en contribuant à faire évoluer les mentalités. Les grandes villes italiennes accueillent chaque année des gay prides, et les lieux de vie et de sortie LGBT (bars, clubs…) y sont de plus en plus nombreux. Depuis 2016, les couples homosexuels peuvent officialiser leur union grâce à l’unione civile, qui stabilise des droits et des devoirs réciproques entre les deux partenaires. Ce contrat n’est accessible qu’à deux conjoints de même sexe et ne leur offre pas la possibilité d’adopter un enfant. Il y a donc encore du chemin à faire.