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Vestiges antiques

Le pays possède de nombreux vestiges antiques, à commencer par les étonnants tumulus de Goeblange-Nospelt abritant les dépouilles de quatre chevaliers et d’une princesse trévires, l’un des grands peuples celtes. Une nécropole aristocratique qui témoigne déjà de l’importance du lieu. Mais ce sont les Romains qui y ont laissé les plus beaux témoignages de leur civilisation, le Luxembourg se situant au carrefour de deux importantes voies romaines (Trèves-Reims et Metz-Aix-la-Chapelle). Puissance et pragmatisme caractérisent cette architecture monumentale. A ne pas manquer : le site de Dalheim avec ses temples et les vestiges de son théâtre, le vicus ou petite ville romaine au pied du Tossebierg avec ses thermes, le site de Raschpëtzer avec son étonnant aqueduc souterrain, et surtout le superbe site d’Echternach où furent découverts les vestiges d’une des plus grandes villas romaines au nord des Alpes.

Un pays fortifié

Enjeu stratégique sur l’échiquier européen, le Luxembourg fut convoité par les plus grandes puissances. Une position qui changea durablement son territoire, le jalonnant de places fortes et de châteaux, ces constructions tirant profit des nombreux éperons rocheux découpant le paysage. Se dressant ainsi sur leurs forteresses naturelles, ces places fortes se voulaient imprenables. A commencer par la forteresse de Luxembourg édifiée au sommet d’un rocher de grès appelé l’éperon du Bock. Maintes fois remaniée par les plus grands ingénieurs dont le célèbre Vauban, la forteresse fut dotée au fil des siècles de trois ceintures fortifiées, ce qui lui valut le surnom de « Gibraltar du Nord ». Aux XVIIe et XVIIIe siècles, Espagnols et Autrichiens construisirent de nouveaux bastions et plateformes pour l’artillerie et dotèrent la forteresse d’un incroyable réseau de défense souterrain : les casemates. Ces dernières, s’étendant sur près de 20 km, avaient pour but de protéger les flancs du Plateau. C’est autour de cette forteresse que s’est construite la ville de Luxembourg, à laquelle elle était reliée par un pont-levis remplacé au XVIIIe siècle par un puissant pont en grès rouge à arc en plein cintre s’élevant sur deux étages. Il s’agit de la vieille ville actuelle. La ville nouvelle et ses faubourgs se sont, eux, développés dans la vallée au-delà du profond ravin de la Pétrusse, entraînant l’édification de nouveaux superbes ouvrages d’art pour relier les deux parties de la ville. Parmi ces ouvrages, on peut citer le pont Adolphe avec son arche centrale unique de 46 m de hauteur. Mais les puissances étrangères ne se sont pas contentées d’apposer leur marque sur la forteresse de la ville, essaimant des châteaux dans tout le pays. Parmi les plus beaux, notons le château de Vianden construit sur les fondations d’un site romain et d’un refuge carolingien et dont on admire les décors romans et gothiques ; le château de Beaufort qui comporte d’un côté les ruines d’une forteresse médiévale et de l’autre un château Renaissance à la somptueuse décoration intérieure ; et surtout le château de Bourscheid, plus grand château-fort du pays, avec ses impressionnantes tours rondes et son manoir gothique. Tous ces châteaux traduisent, dans leur évolution, le passage d’une architecture purement défensive à une architecture davantage tournée vers le décor et l’apparat. Ceci est particulièrement visible au Palais Grand-Ducal, la résidence de ville des Ducs, dont la façade est typique de la Renaissance flamande, avec ses tourelles aux bas-reliefs richement décorés, et ses frises, frontons et corniches.

Patrimoine religieux

Les nombreuses petites chapelles témoignent d’une foi ancrée dans l’histoire du pays depuis ses origines. En effet, nombreuses sont celles à être construites sur des sites cultuels déjà utilisés à l’époque gallo-romaine, à l’image de la chapelle du Willibrord sur la colline de Helperknapp. Ces chapelles sont souvent associées à des pèlerinages, comme la chapelle Girsterklaus, plus ancien lieu de pèlerinage dédié à Marie, et dont on admire la puissante tour carrée en pierre de grès brun datant du XIIe siècle. La basilique Saint-Willibrord à Echternach conserve elle aussi des traces de structures cultuelles anciennes, avec cryptes et fresques carolingiennes, témoignant de l’importance donnée au décor à cette époque. Les églises témoignent, elles, de l’évolution des styles en Europe. L’église de Saeul est une parfaite illustration du dépouillement et de la sobriété de l’architecture romane. L’église des Trinitaires à Vianden, de même que l’église décanale de Wiltz, sont des fleurons de l’art gothique avec leurs silhouettes élancées, tandis que l’église de Koerich porte fièrement les exubérances du baroque avec son clocher à bulbe. La cathédrale Notre-Dame de Luxembourg est, quant à elle, un étonnant mélange d’influences avec sa tribune finement travaillée mêlant décors Renaissance et baroques, tandis que sa structure à trois nefs d’égale hauteur est typique des églises-halles de l’époque gothique. A Esch-sur-Alzette, l’église Saint-Joseph est une belle représentante du style néogothique avec ses rosaces d’une superbe légèreté, tandis que l’église du Sacré-Cœur, avec sa structure en béton, témoigne d’un renouveau de l’art sacré. Un patrimoine étonnant !

Trésors méconnus

Simples et fonctionnelles, les maisons-blocs des campagnes luxembourgeoises regroupent sous le même toit le corps de logis, l’étable et la grange. Originellement de plain-pied, elles gagnent un étage à partir du XVIIIe siècle, la grange prenant place sous les vastes pans du toit qui, de chaume, passe à un appareillage en ardoise. A Esch-sur-Sûre, vous pourrez observer de beaux exemples de maisons étagées aux toits d’ardoise. Pour la structure générale, ces maisons font la part belle aux matériaux locaux : la pierre de grès et de calcaire dans le Gutland et le schiste d’ardoise dans l’Oesling. Les appareils de maçonnerie sont souvent recouverts d’un enduit fait de sable afin d’en renforcer l’étanchéité. Son grain et sa teinte variant, ce sable donne une couleur unique à chaque maison. Dans les campagnes viticoles, les maisons se dotent également de superbes caves voûtées. Vous pourrez en voir de très beaux exemples à Bech-Kleinmacher. Loin de cette simplicité campagnarde, les maisons de ville se tournent davantage vers le décor et l’apparat, et ce, dès le Moyen Age comme le montrent les quatre maisons patriciennes du Musée National d’Histoire et d'Art à Luxembourg. Cette importance donnée au décor est particulièrement visible à Esch-sur-Alzette où vous pourrez découvrir de très belles maisons bourgeoises d’inspiration néogothique avec leurs arcs et blasons ou d’inspiration néoclassique avec leurs colonnades et balcons à balustrades ; mais aussi et surtout de magnifiques exemples d’Art nouveau et d’Art déco. Le premier a laissé sa marque dans les décors en fer forgé finement travaillés aux formes empruntées à la nature, tandis que le second a imprimé son style dans des façades de marbre blanc aux colonnes stylisées. Des styles qui se sont souvent mêlés à des influences gothiques et flamandes, créant un étonnant dialogue entre héritage du passé et modernité.

Pour comprendre pleinement le Luxembourg, ne faites pas l’impasse sur son très riche patrimoine industriel. Les Hauts-Fourneaux Belval à Esch-sur-Alzette en sont sans doute les plus beaux témoins. A 40 m de hauteur, vous aurez une vue imprenable sur ce gigantesque ensemble urbain et industriel. Une visite à faire la nuit pour découvrir la beauté insoupçonnée du lieu ! Le Minett Park Fond-de-Gras est aussi un incontournable. Et ne manquez pas non plus le village minier de Lasauvage, dont l’existence remonte au XVIIe siècle et qui a conservé sa structure originelle avec le carreau de mine, le château où logeaient les représentants de la compagnie des mines, les maisons ouvrières et l’église dédié à sainte Barbe, patronne des mineurs. Des découvertes riches en émotions !

Richesses contemporaines

Tous les amateurs de créations contemporaines se donnent rendez-vous au plateau du Kirchberg. Ancien terrain agricole, le Kirchberg a fait l’objet d’une planification urbaine très novatrice dont le premier jalon fut le pont Grande-Duchesse Charlotte, construit en 1963 pour relier ville et plateau. Surnommé le « pont rouge » du fait de sa structure métallique couleur vermillon, il poursuit de façon grandiose la tradition des grands ouvrages d’art du pays. Au départ fonctionnel et destiné à accueillir les diverses structures européennes, l’urbanisme du Kirchberg a très vite fait l’objet de toutes les attentions, à commencer par celle du célèbre architecte catalan Ricardo Bofill qui a imaginé le plan triangulaire de la place de l’Europe et ses deux tours-immeubles. Puis, dans les années 1990, une nouvelle approche du plateau se fait jour, mettant en avant une mixité de fonctions, un nouveau réseau de communications, des structures plus écologiques et s’appuyant surtout sur une forte présence de l’art au sein du tissu urbain. C’est ainsi que des œuvres de Richard Serra et Jean Dubuffet ont pris place au Kirchberg. En matière d’architecture, les plus grands noms sont venus y apposer leur marque : Richard Meier dont le siège de la HypoVereinsbank Luxembourg est une référence directe à la forteresse de la ville ; Roger Taillibert avec sa très belle piscine olympique dont la toiture en voile de béton rappelle la coque d’un coquillage ; Ieoh Ming Pei à qui l’on doit le superbe MUDAM dont les verrières font écho aux trois tours du Fort Thüngen ; Sir Denys Lasdun, grand représentant du modernisme brutaliste, à qui l’on doit la Banque Européenne d’Investissement, étonnante structure cubiste de béton ; ou bien encore Christian de Portzamparc qui dota le Kirchberg de la Philharmonie, superbe bâtiment blanc au sein duquel la salle de concert semble comme enchâssée. Véritable terrain d’expérimentation, le Kirchberg n’est pas le seul lieu où s’exprime la création contemporaine. Partout dans le pays, les architectes tentent de créer un harmonieux dialogue entre héritage du passé et innovation, dans un respect profond du génie du lieu. C’est le cas avec le nouveau Musée d’Histoire et d'Art imaginé par Christian Bauer qui s’intègre parfaitement au tissu de la vieille ville et ses maisons patriciennes. Une juxtaposition réussie que l’on retrouve sur l’ancien site sidérurgique de Dudelange ou au moulin d’Olingen, tous superbement réhabilités. L’architecture contemporaine se fait aussi l’intercesseur entre le visiteur et son environnement, comme avec l’ascenseur panoramique de Pfaffenthal dont la cabine vitrée et la grande passerelle métallique, loin de détonner, offrent une vue à couper le souffle sur cette vallée protégée. Pour ne rien manquer de ces étonnantes créations contemporaines novatrices et durables, n’hésitez pas à consulter le site www.architectour.lu qui propose 14 circuits ultra complets hors des sentiers battus !