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Un pays essentiellement montagneux

Avec sa superficie de 108 899 km² – qui représente un cinquième de celle de la France – le Guatemala est le troisième pays le plus grand d'Amérique centrale, derrière le Nicaragua et le Honduras. Situé au cœur du continent américain, il se trouve à l'extrême nord-ouest du Mexique, ce qui en fait le plus septentrional des pays centroaméricains. Il est bordé par l'océan Pacifique au sud, le Belize, la mer des Caraïbes, le Honduras et le Salvador à l'est, et par le Mexique au nord. La frontière qui sépare le Guatemala du Mexique est matérialisée par une succession de sommets, comme défini lors du Traité des Frontières, signé en 1882.

Par ailleurs, un tiers du Guatemala est constitué par le département du Petén, au nord. Il s'agit d'une vaste étendue de plaines couvertes de forêts, essentielles à l’agriculture nationale. Le pays compte deux autres plaines, cette fois côtières : celle du Pacifique, au sud, et celle des Caraïbes, à l'est. Cette dernière se prolonge vers l’intérieur des terres au-delà du lac Izabal et autour du río Motagua. La côte pacifique, elle, offre une zone agricole riche, où abondent les plantations de café et de cacao, les vergers et les champs de canne à sucre. On y pratique également l’élevage. Lorsqu'elle débouche sur l’océan, cette plaine se recouvre de grandes plages de sable volcanique, auxquelles les teintes sombres confèrent une sensation de bout du monde.

Néanmoins, le relief du Guatemala est avant tout montagneux : 82 % du territoire n'est autre qu'une zone de versants et de hautes terres. En cause : la situation du pays, à l'extrémité sud du système montagneux occidental de l'Amérique du Nord. Concrètement, en traversant toute l'Amérique – via le Mexique, à Tehuantepec – la cordillère des Andes se divise en deux embranchements qui se prolongent sur le territoire guatémaltèque :

La sierra Madre. Cette chaîne de montagnes traverse le pays d'ouest en est en direction du Sud, parallèlement à l'océan Pacifique, sur près de 280 kilomètres. Elle passe par les hauts-plateaux, essentiellement constitués des départements de San Marcos, Quetzaltenango, Totonicapán, Sololá, Chimaltenango, Guatemala et Jalapa. D'une importance cruciale pour la nature, c'est l'une des régions qui apporte le plus de biodiversité au pays, notamment par le biais de ses forêts de nuage – qui se développent généralement en milieu tropical de montagne, entre 1 000 et 3 000 mètres d'altitude. C'est aussi dans la sierra Madre que l'on trouve les 37 volcans du pays – un chiffre officiellement reconnu par la Fédération de l'Andinisme de Guatemala – parmi lesquels quatre sont actifs, à l'instar du Pacaya – 2 550 mètres d'altitude – et du Fuego – 3 763 mètres d'altitude – sur lesquels il est possible de randonner, lorsque les conditions le permettent. Parmi les volcans inactifs, on retiendra le Tajumulco, dont les 4 220 mètres d'altitude en font le point culminant de l'Amérique centrale – ainsi que l'objet d'un trek inoubliable.

La sierra de los Cuchumatanes. Plus petite que la sierra Madre, elle n'occupe que 15 % du territoire national. Cependant, il s'agit de la région non volcanique la plus élevée d'Amérique centrale, avec La Torre pour sommet – 3 837 mètres d'altitude. Riche de paysages magnifiques, elle traverse les beaux villages du département de Huehuetenango, du centre du Quiché et de l'Alta Verapaz. Si son climat – humide et froid – et la qualité de ses sols ne la rendent pas particulièrement apte à la culture, elle se révèle être une région intéressante, abondante en parcs nationaux dans lesquels il est possible d'observer la vie sauvage.

Trois grandes provinces géomorphologiques

D'un point de vue géomorphologique général, trois grandes provinces se distinguent au Guatemala. La première, volcanique, comprend le sud du pays et constitue une partie de la bande circumpacifique. La deuxième province est la plaine côtière du Pacifique, formée de détritus provenus de l'érosion des chaînes volcaniques. La dernière n'est autre que la cordillère, qui forme le noyau nord de l'Amérique centrale, constituée de schistes, de granites et de serpentins. Elle comprend aussi une sangle sédimentaire vers le Nord et les basses terres du Petén, dont les roches présentent, au total, une épaisseur de plus de 10 000 mètres.

Le Guatemala, un pays hautement sismique

Les failles géologiques représentant une grande partie de l'extension territoriale du Guatemala, on considère qu'il a une forte activité sismique quotidienne. Quatre plaques tectoniques en sont à l'origine. D'abord, la faille de Motagua, au centre du pays, qui court de la sierra de las Minas jusqu'au sud-est du Mexique et au nord du Belize. Puis, la faille de Chixoy-Polochic, à 80 kilomètres au sud de la précédente, dans la sierra de los Cuchumatanes. Vient ensuite la faille de Jalpatagua, près du Salvador, et celle de Jocotán-Chamelecón, qui relie le Guatemala au Honduras.

Les séismes les plus tragiques ont eu lieu en 1773 – détruisant en grande partie la ville d'Antigua, dans le département de Guatemala – et en 1917. Avec ce dernier, les tremblements de terre se sont graduellement intensifiés pendant deux mois, rasant presque complètement Guatemala Ciudad et endommageant sévèrement les ruines d'Antigua qui avaient survécu à la catastrophe de 1773. On notera également le terrible séisme de 1976, avec une magnitude de 7,5 sur l'échelle de Richter, qui a fait 23 000 morts et plus de 75 000 blessés. Plus récemment, on recense le tremblement de terre de 2012 – de magnitude 7,3 – et celui de 2017 – de magnitude 7. Malgré leur puissance, ils ont été bien moins dévastateurs que les précédents : le bilan s'élève à une centaine de morts pour le premier et à 5 pour le second.

Une importante richesse hydrographique

Il serait dommage de limiter le Guatemala à ses reliefs. Ce petit pays est riche de divers aspects géographiques parmi lesquels on compte les cours d'eau, dont l'importance économique et biologique est considérable. Centres touristiques, réservoirs d'eau potable et refuges de la flore et de la faune, ils sont également utilisés pour la pêche artisanale, les cultures régionales et l'irrigation. Ainsi, les fleuves représentent une grande part de l'hydrographie du pays, dont plusieurs débits sont importants au niveau centraméricain, que ce soit par leur longueur ou leur écosystème. Ils sont répartis en trois versants : le golfe du Mexique, le Pacifique et l'Atlantique – c'est-à-dire la côte caraïbe. Citons-en trois :

Le río Usumacinta. Grand réseau hydrologique de la Mésoamérique, c'est le fleuve le plus abondant du Guatemala, dont la naissance du bassin versant est située dans le département du Quiché. Il s'agit également du deuxième fleuve de forêt tropicale le plus étendu en superficie après l'Amazonie. Sa – principale – spécificité : n'avoir que 58 % de ses eaux sur le territoire guatémaltèque, puisqu'il est transfrontalier, son embouchure se trouvant dans le golfe du Mexique. Par ailleurs, comme il passe par plusieurs anciennes cités mayas – à l'instar de Piedras Negras, dans le Petén – le río Usumacinta est considéré comme le fleuve de cette civilisation.

Le río Chixoy – ou rió Negro. Il s'agit de l'affluent principal du système fluvial du río Usumacinta. Caractérisé par ses superbes paysages et ses eaux idéales pour la pratique de sports ou d'activités comme le tubing – particulièrement appréciée par les touristes – il s'écoule d'ouest en est, du Quiché à l'Alta Verapaz, en passant par le département du Baja Verapaz.

Le río Motagua – où río Grande. Il possède le lit le plus étendu du Guatemala, traversant plus d'une dizaine de départements, jusqu'à l'Izabal, à l'est, près de la frontière avec le Honduras. Avec sa surface de 12,719 km², il représente 8,5 % du territoire du pays, tandis que sa longueur atteint les 480 kilomètres.

 

Les lacs ne sont pas en reste. Cinq sont particulièrement importants, de par leur surface, leur beauté, les activités commerciales qu'ils facilitent et la part vitale du développement des écosystèmes qu'ils représentent. Les voici :

Le lac Atitlán. Tout simplement superbe, il est considéré comme l'un des incontournables touristiques du Guatemala, ainsi que comme le seul lac volcanique du pays. Un titre que lui vaut sa situation géographique, puisqu'il est encerclé par la chaîne formée par les volcans Atitlán, Tolimán et San Pedro, dans le département de Sololá.

Le lac Amatitlán. Situé dans la sierra Madre, il appartient à la municipalité éponyme, dans le département de Guatemala. Célèbre pour sa procession aquatique du 3 mai – El Día de Santa Cruz, une fête patronale dédiée au Niño Jesús de Amatitlán – c'est également l'une des ressources naturelles les plus importantes du pays, dont il génère près de 11 % de l'énergie. Avec une zone de 15,2 km², il se divise en deux formations d'eau connectées par un petit canal, construit pour assurer le passage des voies ferrées.

Le lac Izabal. Il s'agit du plus grand lac du pays, avec une superficie de 671,82 km². Attraction touristique à part entière, sa partie est n'est autre que le refuge de vie sauvage de Bocas del Polochic, un site reconnu comme zone humide d'importance internationale par la Liste de Ramsar, le plus grand réseau mondial d'aires protégées. Autre point d'intérêt : l'embouchure avec le río Dulce, qui permet d'accéder à la côte caraïbe, et autour de laquelle il fait bon vivre.

Le lac Petén Itzá. Considéré comme le deuxième plus grand lac du Guatemala, il est également – et surtout – magique, entouré par la forêt tropicale du Petén. On y passe en se rendant au site archéologique de Tikal, lorsque l'on s'arrête à Flores, dans sa partie sud-ouest.

Le Golfete Dulce. Il constitue la partie la plus large du bassin du parc national du río Dulce, à Livingston, dans l'Izabal. Paradis naturel qui abrite une vie sauvage et naturelle importante, il attire les lamantins et fait l'objet de diverses actions de conservation, en plus de favoriser le développement de l'écotourisme. Par ailleurs, ses jacinthes d'eau le rendent particulièrement photogénique.