Football : derbys et ennui

Le sport qui anime conversations et paris est bien sûr le football. Mais l’Albanie ne brille ni par son championnat, ni par les résultats de sa sélection nationale. La Kategoria Superiore regroupe les dix meilleurs clubs du pays. Mais elle soufre d’un manque d’investissements, d’un financement opaque et les bons joueurs partent à l’étranger. Les matchs sont en général médiocres et le championnat est dominé par trois clubs de la capitale : le KF Tirana (26 victoires depuis 1930), le Dinamo Tirana (18) et le Partizani Tirana (17). Pour ce qui est de la « Rouge et noire » (Kuq e Zinjtë), l’équipe nationale, elle n’a participé qu’à la phase finale de l’Euro 2016, en France, pour être éliminée au premier tour (une victoire contre la Roumanie et deux défaites face à la France et à la Suisse).

Des médailles sous d’autres drapeaux

Si, depuis sa première participation aux JO en 1972, l’Albanie n’a jamais remporté de médaille olympique, le pays est parfois une terre de champions. Le cas le plus emblématique est celui de Pyrros Dimas. Né en 1971 à Himara, cet haltérophile de la minorité grecque d’Albanie a pris la nationalité grecque avant sa première participation aux Jeux en 1992. Les Albanais lui en veulent beaucoup pour cela. Car le « lion d’Himara » a décroché l’or, avant de réitérer l’exploit aux JO d’Atlanta et de Sydney et de finir sa carrière, à 34 ans, par le bronze, à Athènes, en 2004. Aujourd’hui, les sportifs albanais les plus célèbres sont Xherdan Shaqiri, Granit Xhaka et Zeki Amdouni, des footballeurs internationaux. Mais ils font partie de la Nati, la sélection nationale suisse. Depuis les années 2010, environ un tiers de l’équipe helvétique est issue de la diaspora albanophone, ce qui a permis à la Nati de connaître une période faste avec des participations aux phases finales de l’Euro, en 2016 et 2020, et de la Coupe du monde, en 2018 et 2022. Mais cela ne va parfois pas sans poser de problème. Ainsi, lors de leur victoire (2-1) contre la Serbie en 2018, Shaqiri et Xhaka, imités par leur coéquipier Stephan Lichtsteiner, avaient mimé de leurs mains l’aigle bicéphale, symbole de l’Albanie. Scandale, suivi de sanctions et d’une interdiction de reproduire le geste pour tous les joueurs suisses.

Sports de loisirs : avec prudence

En Albanie, on peut venir passer des vacances sportives : randonnée, équitation, rafting, ski, parapente, plongée, voile, parachutisme… Les activités ne manquent pas, mais elles sont très mal organisées. Les sentiers bien balisés sont rares en dehors des grands réseaux internationaux (« Peaks of the Balkans » dans le parc national des Alpes d’Albanie et « High Scardus Trail » sur le mont Korab). Pour le rafting sur la Vjosa ou sur l’Osum, seule une agence est compétente en termes de sécurité : Albania Rafting, basée à Berat. Le ski nécessite quant à lui un bon niveau puisqu’il n’existe presque aucun remonte-pente : il faut skier hors piste en grimpant à pied (ou en hélico) dans les Alpes albanaises ou sur le Grand Korab. En fait, en l’absence de fédérations locales, les instructeurs albanais de sports extrêmes sont rarement qualifiés. Il faut absolument demander les diplômes avant d’entreprendre un saut en parapente du col de Llogara ou du mont Dajti, un baptême de l’air à l’aérodrome de Gjirokastra ou une plongée dans la baie de Vlora.