Alors que le bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte sera célébré en 2021, voilà une occasion toute trouvée pour revenir sur les dernières années de sa vie et du plus célèbre confinement de l'Histoire de France. Car l'exil forcé à Sainte-Hélène, dans l'Atlantique sud, résonne aujourd'hui particulièrement, à l'heure où la moitié de la planète est confinée chez elle. Le règne de Napoléon Ier fut marqué par des guerres incessantes ainsi que par une surveillance policière permanente, mais également par la mise en place d'une nouvelle noblesse et par des réformes importantes des institutions, de la justice (Code civil), de l'école ou de la religion. Après la période dite des Cent-Jours puis une ultime bataille perdue à Waterloo en Belgique, il fut envoyé en 1815 sur l'île Sainte-Hélène située au large de l'Afrique équatoriale où il mourut en 1821.

En route pour le bout du monde

Après la célèbre défaite de Napoléon à Waterloo, le 18 juin 1815, devant l'armée des Alliés (Britanniques, Allemands, Néerlandais et Prussiens), l'Empereur est contraint d'abdiquer quelques jours plus tard et se livre aux Britanniques sur l'île d'Aix, petit bout de terre entre l'île d'Oléron et l'île de Ré en Charente-Maritime. Faute de pouvoir partir aux États-Unis comme il en avait émis le souhait, il est d'abord transféré en Angleterre puis embarque le 7 août à bord du navire Northumberland pour un exil à Sainte-Hélène, au large des côtes africaines. Ce voyage en mer éprouvant, entouré d'une petite troupe de fidèles quand même, va durer près de deux mois, avant l'accostage en octobre sur cette enclave britannique d'outre-mer. Cette île mystérieuse et fascinante de 122 km², découverte au début du XVIe siècle par le navigateur João da Nova Castella en plein coeur de l'Atlantique sud, est surtout une vraie forteresse d'où il est impossible de s'enfuir.

Sur les traces de l'Empereur

Après avoir passé deux mois dans le pavillon des Briars à son arrivée en exil sur l'île, Napoléon vécut dans une maison de Longwood entre décembre 1815 et le 5 mai 1821, le jour de sa mort. La Longwood House, ancienne résidence d'été du Lieutenant-Gouverneur de l'île, est située sur une plaine à six kilomètres de la petite capitale de l'île Jamestown. Comme les autres sites napoléoniens de Sainte-Hélène, la maison de Longwood deviendra la propriété du gouvernement français en 1858. Aujourd'hui, on peut bien sûr la visiter si on s'aventure jusqu'à la dernière terre de l'Empereur. Elle abrite deux parties distinctes : les appartements impériaux et l'aile des généraux. Il faut dire que Napoléon, bien qu'exilé et confiné, n'était pas franchement en prison. Arrivé en exil avec une vingtaine de proches, notamment le grand maréchal du palais Bertrand, le général de Montholon, le comte Las Cases et le général Gourgaud. En plus de sa garde rapprochée, Napoléon avait également à Longwood de la vaisselle et du mobilier provenant des différents palais impériaux et quelques tableaux et objets personnels.

Lors d'une visite guidée de l'île, on peut également apercevoir le pavillon des Briars et se promener dans la Vallée du Tombeau où se trouve la première tombe de l'Empereur. Un lieu qu'il avait lui-même choisi si sa dépouille n'était pas ramenée sur le Vieux Continent. Finalement, ses cendres seront restituées à la France en octobre 1840, après une négociation entre le roi Louis-Philippe Ier et le Royaume-Uni. Comme la maison de Longwood, la Vallée du Tombeau est devenue une enclave française en 1858.

Lors de ses longues journées de confinement en plein milieu de l'Atlantique, Napoléon, entre une session de jardinage et une balade à cheval, il passe également beaucoup de temps à lire, commence à apprendre l'anglais et reçoit, de temps à autre, des visiteurs de passage qui font escale à Sainte-Hélène lors de leur descente vers le sud du continent africain. Surtout, il profite de son confinement pour écrire ses mémoires qu'il dicte au comte Las Cases et au général Gourgaud notamment. Ces Mémoires pour servir à l'histoire de France sous Napoléon Ier retracent son parcours et ses campagnes militaires.

Deux mois de bateau en perspective ?

Aller à Sainte-Hélène sur les traces de l'Empereur commence à devenir envisageable. Et pas d'inquiétude, il n'y aura plus besoin de passer deux mois en mer ! La petite île britannique a en effet inauguré son aéroport en mai 2016 et est désormais reliée à l'Afrique du Sud une à deux fois par semaine selon la saison. Et les passionnés de l'histoire napoléonienne ne manqueront pas d'envisager le voyage en 2021 (si les conditions sanitaires le permettent évidemment) à l'occasion du bicentenaire de la mort de l'Empereur sur l'île. Et les chanceux amateurs d'histoire qui la fouleront pourront, en plus des visites incontournables, se faire plaisir avec de belles randonnées, des nuits consacrées à l'observation des étoiles ou encore des plongées sous-marines d'exception à la rencontre des requins-baleines. Bref, un voyage unique en perspective !

 

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