La région des grands pans (prononcer à l'anglaise) salés, schématiquement située entre les axes Maun - Nata et Maun - Letlhakane, fait partie du vaste écosystème du Kalahari. Cependant, ses paysages exceptionnels et sa situation étape, à proximité des grands axes du pays, justifient qu'on lui consacre ce petit chapitre à part.

On pourra aisément consacrer quelques jours à la visite des pans dans le cadre d'un plus grand circuit ou, si l'on est charmé par ces vastes étendues arides aux larges horizons, on pourra y organiser un séjour plus long, d'une semaine à dix jours.

On distinguera deux ensembles dans cette région, d'une part les immenses pans de Ntwetwe et Sowa et, d'autre part les parcs nationaux jumeaux, Nxai Pan et Makgadikgadi Pans National Park.

Précision : il est fréquent de désigner toute cette région sous le nom de Makgadikgadi Pans. Cette appellation, bien qu'usuelle et très répandue, prête à confusion. En effet, le Makgadikgadi Pans National Park présente des paysages très différents de ceux de Ntwetwe Pan et de Sowa Pan.

Aperçu. L'immense complexe des pans, c'est-à-dire de cuvettes argileuses et salées, de cette région couvre une surface de 12 000 km² environ, dépassant de loin le célèbre pan d'Etosha, en Namibie. Il se compose pour l'essentiel de deux dépressions majeures, surpassant par leur taille les myriades de pans alentour : celle de Sowa (100 km de long sur 50 km de large) et celle de Ntwetwe (de forme très irrégulière, mais de superficie supérieure). Ces deux cuvettes à la beauté mystérieuse sont les derniers témoignages d'un lac intérieur gigantesque, dont elles étaient probablement les parties les plus profondes.

Il y a plusieurs dizaines et centaines de milliers d'années, en effet, une grande partie du Kalahari botswanais se trouvait couverte par un lac qui devait sans doute atteindre, au plus fort taux de remplissage, 60 m de profondeur et une superficie de 60 000 km². Alimenté par la rivière Boteti et par les fleuves Okavango, Zambèze et Chobe, cet immense plan d'eau fut perturbée par la très importante activité tectonique dans cette partie de l'Afrique australe. Des tremblements de terre répétés et la formation consécutive de failles diverses entraînèrent une modification du cours des fleuves. Ceux-ci cessèrent de se jeter dans le lac, ce qui déclencha un processus d'assèchement, que vinrent renforcer des périodes plus chaudes et beaucoup plus arides sur le plan climatique. Au fil des millénaires, la superficie du lac se réduisit comme une peau de chagrin, pour ne plus se résumer qu'à deux très grands plans d'eau : ceux de Ntwetwe et Sowa. L'évaporation eut toutefois raison de ces derniers témoins, qui, avec le temps, se transformèrent en cuvettes blanchâtres, à très forte teneur en sel.

Ce sont ces espaces désolés que l'on aperçoit de nos jours et qui suscitent une éternelle fascination : absolument nus et arides en raison de leur alcalinité, ils sont une allégorie de l'absence et du vide qui invite à la méditation. Le silence y est total et l'impression d'espace infinie. C'est à la fois plus angoissant que le désert et plus enivrant qu'une mer étale. Une expérience qui ne laisse pas indifférent et qui mérite que chacun s'y essaye. Loin de la luxuriance et de l'explosion de vie qu'offrent l'Okavango et le Chobe, les pans sont un havre de paix où l'on peut goûter le calme absolu que rien ne vient troubler.

Cette rareté de la vie ne signifie pourtant pas que les pans soient totalement dépourvus d'une faune et d'une flore. Celles-ci s'avèrent, au contraire, très intéressantes. Si le coeur des dépressions est en effet entièrement aride, leur ancien rivage développe, en revanche, une végétation caractéristique : vastes prairies herbeuses, savanes arborées de mopanes ou d'acacias, rangées de palmiers longilignes, baobabs épars et même de rares spécimens, tels les hoodia, connus des philatélistes. Les hoodia sont des espèces de cactus d'un mètre de haut environ, donnant naissance au printemps à de petites fleurs marron en forme d'étoiles.

Cette flore attire les animaux, qui, tous les ans, passent une grande partie de la fin de la saison des pluies sur ces terres intérieures : l'eau emplit les cuvettes et l'herbe y est alors abondante, offrant ainsi des conditions de pâture idéales. L'endroit rassemble également des milliers d'oiseaux migrateurs, venus passer l'été au coeur de ce lac de fortune. Pendant la saison des pluies, l'eau recouvre, en effet, la surface des pans, qui retrouvent un peu de leur allure d'antan. Là où tout n'était qu'aridité absolue, bruissent alors des manifestations vocales d'oiseaux et de mammifères. Une expérience vraiment inoubliable pour ceux qui ont le loisir de connaître les deux visages de cette région exceptionnelle du Botswana.

Suggestions de circuits. Compte tenu de la situation assez centrale de cette région, sa visite pourra être intégrée dans de nombreux circuits. Compte tenu de l'aridité du paysage que rappelle quelque peu la désertique réserve du Kalahari, nous conseillons de combiner les pans avec un endroit plus vert, tel que Chobe ou Okavango.

Il est important de noter que la grande majorité des sites spectaculaires ne sont accessibles qu'en 4x4, via des pistes par endroits très difficiles et de surcroît boueuses, ce qui est le plus dangereux. Les self-drivers devront bien se renseigner au préalable sur l'état des pistes avant de s'y aventurer. Cependant, les voyageurs indépendants ne sollicitant pas un tour-opérateur pour effectuer leur périple et se déplaçant en voiture standard, pourront atteindre différents lodges en mesure d'organiser des excursions vers les points d'intérêt.

Cette région est assez difficile à parcourir seul en 4x4. D'une part, il est difficile de s'orienter puisque l'horizon ne se distingue pas selon l'endroit où on place son regard. Il est indispensable d'avoir une boussole. D'autre part, le risque d'embourbement est très élevé car le sol est très humide. S'enliser dans un pan est une mésaventure à éviter absolument, car l'argile y est tellement collante qu'il est très compliqué de s'en extraire. L'absence de bois à la ronde pour supporter les roues du véhicule ajoute à la difficulté. On peut rester des heures voire des jours à attendre de l'aide.

Il faut retenir que seuls les deux axes Maun - Gweta - Nata - Francistown et Maun - Motopi - Rakops - Mopipi - Orapa - Letlhakane - Serowe (ou Francistown) sont goudronnés. Les autres routes sont des pistes nécessitant un véhicule tout-terrain.

Quand visiter ? On visitera les pans en hiver austral, de juin à novembre. Les journées sont agréables du point de vue de la température, mais on prévoira de quoi très bien se couvrir. Les nuits peuvent être très fraîches, voire glaciales.

En revanche, la saison des pluies est recommandée pour le Nxai Pan National Park (en évitant Baines Baobabs cependant) et, pour la section Sud, le Makgadikgadi Pans National Park. Mais, surtout, elle est hautement recommandée pour le Nata Bird Sanctuary, car l'activité de l'avifaune y bat alors son plein.

Très important : les pans eux-mêmes, c'est-à-dire les cuvettes salées, ne se visitent pas en saison des pluies, car ils deviennent de véritables bourbiers. Si les pluies sont importantes, le pan peut être imbibé en profondeur jusqu'en juin, alors que la couche superficielle paraît toute sèche !

Les faits divers ne manquent pas, qui relatent des cas d'abandon pur et simple d'un véhicule au beau milieu d'un pan, où il se transforme, peu à peu, en carcasse rongée par le sel. En conclusion, on ne s'aventurera pas dans les pans en saison des pluies (de décembre à mai) et on se renseignera auprès de son tour-opérateur sur l'importance des pluies et la praticabilité des pans. Cette région étant isolée et aride, il va sans dire qu'un enlisement sérieux peut avoir des conséquences dramatiques.

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Photos et images des Maun et Grands Pans Salés

Paysage du centre du Botswana. Marie Gousseff / Julien Marchais
Ranger sur le Sowa Pan. Marie Gousseff / Julien Marchais
Oryx. Marie Gousseff / Julien Marchais
Springbok du Nxai Pan National Park. Marie Gousseff / Julien Marchais
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