La forme atypique de son bâtiment principal émerge des dunes, comme faisant face à une plage et à un littoral qui comptent tant dans l'histoire contemporaine. Inutile de chercher meilleur et plus symbolique emplacement que celui du Musée de Utah Beach.

Une situation unique

Quelle étrange sensation que celle qui vous saisira lorsque, pour la première fois, vous arriverez ici ! Comment imaginer que, 75 ans plus tôt, des centaines de milliers de soldats alliés débarquaient en quelques mois (entre juin et novembre), ouvrant la voie à la libération du continent européen du joug hitlérien ? Utah Beach, vous vous en doutez, n'est pas le véritable nom de cette plage.

Avant le tumulte et le fracas, c'était ici une vaste étendue de sable de plusieurs dizaines de kilomètres, remontant de la baie des Veys jusqu'à Saint-Vaast-la-Hougue. L'arrière-pays, ici, ce sont des marécages et des prairies largement inondées en hiver : à aucun moment, l'ennemi ne pouvait imaginer qu'une vaste partie du débarquement pouvait se produire ici. Et pourtant : c'est là que les Américains prirent pied, en même temps qu'ils le faisaient avec les Canadiens, les Anglais et les Français sur les plages de Omaha, Gold, Juno et Sword, mais aussi à Sainte-Mère-Église, Carentan et Sainte-Marie-du-Mont, par les airs, à quelques kilomètres de là. L'objectif, depuis Utah : prendre au plus vite le port en eaux profondes de Cherbourg, à une quarantaine de kilomètres d'ici.

Le Musée de Utah Beach est comme posé sur les dunes qui font face à la mer. Ouvert en 1962, celui-ci cumule des qualités rares de pédagogie, d'émotion et d'exhaustivité, et aborder les grandes heures du débarquement ne peut se faire sans venir dans ce lieu hors pair. L'année dernière, ce ne sont pas moins de 150 000 visiteurs qui ont arpenté les lieux, un chiffre qui sera largement dépassé pour l'année 2019. La visite s'organise selon deux bâtiments principaux, complémentaires et impressionnants.

Un musée, des thématiques

La muséographie, dans le bâtiment principal (celui qui fait directement face au littoral), permet de parcourir dans un ordre chronologique l'occupation, puis la libération des lieux. On pénètre dans les ténèbres de la présence allemande ici : la région, et principalement les rivages, étaient parsemés de Blockhaus, dont certains subsistent. Et c'est dans l'un de ces derniers, entièrement réaménagé, que vous découvrirez le gigantisme des infrastructures ennemies.

À ce moment de votre visite, vous serez amenés à réfléchir sur la situation délicate des Alliés à cette période : si le débarquement s'est imposé comme la seule manière possible de rendre sa liberté au vieux continent, restaient en suspens des questions importantes : quand, où, comment ? La stratégie et les réflexions menées seront au coeur de cette nouvelle partie du musée. Si l'occupant était quasi certain que le débarquement allait se faire sur les plages du Pas-de-Calais, les Alliés, justement, ont décidé de les surprendre. De nombreuses cartes vous expliqueront ce choix - gagnant - effectué sous la férule du général Eisenhower.

Le jour J

Un peu plus tard dans votre visite, logiquement, arrive le jour J. Au matin du 6 juin - après un report de plusieurs heures en raison de conditions météorologiques mauvaises -, ils débarquèrent. Suivant une nuit de parachutages dans les terres, les plages situées entre Ouistreham, dans le Calvados, et Sainte-Marie-du-Mont (Utah Beach, donc) dans la Manche, sont investies difficilement sous le feu roulant de l'ennemi. En mer, des bateaux à perte de vue, qui lâchent des milliers de barges chargées de soldats. L'une de ces barges est exposée ici : imaginer qu'il y a trois quarts de siècle, ils étaient des dizaines à être entassés ici, sans savoir s'ils seraient vivants dans la minute qui suit, a quelque chose d'irréel. Surtout, une véritable salle de cinéma vous propose un film exceptionnel sur la préparation, le Jour J, et la prise du Cotentin. Pour bien saisir l'ampleur de l'événement, vous pourrez à ce moment rejoindre la salle panoramique, située au premier étage, et qui vous offre une vue intégrale sur la plage. Quel contraste : tout n'est aujourd'hui que calme et sérénité, tout n'était à l'époque que fureur et fracas.

L'après-6 juin

Pour compléter la chronologie, un espace supplémentaire vous permet de découvrir l'immédiat après-6 juin : l'avancée, après de nombreux jours de combats, au travers du Cotentin afin de couper la presqu'île en deux. L'idée : en isoler la partie nord pour prendre au plus vite le port de Cherbourg, seul port en eaux profondes de la Manche, et qui deviendra temporairement, une fois libéré et grâce aux débarquements de matériels de guerre, le premier du monde. De port, il sera également question au Musée de Utah Beach, car peu le savent, mais le lieu a été pendant les événements de l'été 1944 un port artificiel. À l'image de celui d'Arromanches, mais à une différence près : ici, pas de caissons en béton, mais de vieux bateaux, qui ont été coulés, formant un vaste espace au sein duquel les bateaux se trouvaient à l'abri.

Le B-26 : splendide et époustouflant

Autre immanquable, le second bâtiment du musée, qui vous permet de découvrir un véritable B-26. Avion mythique, disposant de 11 mitrailleuses actionnées par 7 membres d'équipage. Il y en avait 275 sur Utah Beach au moment de la libération, larguant chacun 2 tonnes de bombes sur la plage. Les bombardiers B-26 pilonnaient la plage en même temps que les navires, dans le but de détruire les positions allemandes avant le débarquement. Exposé de manière monumentale, presque terrifiante en dépit des services rendus, il était surnommé le " faiseur de veuves ". Sa venue a été grandement aidée par deux frères américains, David et Gene Dewhurst, qui ont souhaité témoigner leur gratitude envers le musée. La raison : lors d'une visite du musée, ils ont découvert, émus, une photo de leur père, combattant américain et lui-même pilote de bombardier B-26, décédé en 1948 dans un accident de la route.

Un musée vivant

Mais le Musée de Utah Beach ne cesse d'évoluer. Parmi les derniers objets acquis, une des cannes appartenant à Théodore Roosevelt fils du 26e président des États-Unis, et neveux de Franklin Roosevelt, et qu'il avait avec lui jusqu'à sa mort à Méautis, à quelques kilomètres de là, le 12 juillet 1944. Elle sera exposée prochainement.

Notez également que le lieu propose aussi des rendez-vous réguliers, et des expositions temporaires comme celle appelée " Utah Beach, Then & Now ". Son principe est simple : 28 photomontages où deux photos d'un même lieu sont superposées, l'une datant d'hier, l'autre d'aujourd'hui. Toutes en rapport avec Utah Beach et son environnement, elles permettent de voir l'évolution des lieux et de se rendre compte de tout ce qui s'est passé entre Utah Beach et Sainte-Marie-du-Mont, car dorénavant, tout est désert, calme, paisible.

Un lieu pour tous, des animations fréquentes

Depuis quelque temps, le Musée de Utah Beach propose une application de visite disponible en 9 langues, qui donne également la possibilité de visionner un film dans ces langues, permettant de croiser dans les lieux de nombreuses nationalités. Les plus jeunes ne sont pas oubliés, puisqu'un livret pédagogique, avec de nombreux jeux, leur permettra de découvrir ces événements historiques. Lors du 75e anniversaire du débarquement, en juin dernier, le musée a été le coeur de très nombreux événements : un véritable camp militaire a été mis en place, ainsi qu'un bal populaire, et même un festival du film.

Voilà ce qu'est le Musée de Utah Beach : un incontournable. Isolé dans un cadre grandiose et totalement préservé, il vous invite, face à la plage historique et aux flots qui ont vu passer nos libérateurs, à revivre ces moments gravés pour l'éternité. Une muséographie simple et efficace, des archives inédites, un lieu mythique : tout est rassemblé ici pour que votre visite reste gravée pour longtemps dans votre mémoire. Gageons qu'elle le sera.

 

Infos futées

 

Quand ? L'été semble la période propice, mais les autres saisons ne manquent pas de charme, lorsque la côte est déserte, et que l'affluence est moins importante.

 

S'y rendre. En voiture, depuis Caen, prendre la RN13 direction Cherbourg, puis, après 70 km, prendre la sortie " Utah-Beach ". Depuis Rennes, prendre l'A84 direction Cherbourg, puis la RN175 et la RN13. Depuis Cherbourg, prendre la RN13 direction Caen / Rennes.

En train, la gare la plus proche est celle de Carentan sur la ligne Paris-Cherbourg. En gare de Carentan, comptez environ 20 minutes de trajet.

Trouvez votre vol au meilleur prix - Comparez

Louez votre voiture au meilleur prix - Comparez

 

Utile. Pour préparer au mieux sa visite.

MUSÉE DE UTAH-BEACH - Plus d'informations sur le site

OFFICE DE TOURISME DE LA BAIE DU COTENTIN - Plus d'informations sur le site

Réservez votre hébergement aux meilleures conditions - Comparez

Obtenir un devis d'une agence locale pour un voyage sur mesure - Demander

Trouvez une activité culturelle ou sportive - Trouvez

Organiser un voyage en groupe - Demander un devis