MUSÉE NATIONAL DU BARDO, MUSÉE DE LA PRÉHISTOIRE ET DE L'ETHNOGRAPHIE

Cette ancienne villa « mauresque » des hauts d’Alger, blottie au fond d’un jardin, abrite de très intéressantes collections regroupant la plupart des vestiges retrouvés lors de fouilles menées en Algérie. Classé monument historique depuis septembre 1985, le musée, inauguré en avril 1930, est composé de deux bâtiments qui pourraient valoir à eux seuls la visite. On y retrouve les éléments traditionnels de l’architecture ottomane (portes basses, chicanes, cour intérieure verdoyante, etc.) décorés de bois précieux, de céramiques et de fer forgé. Un temps propriété du général Exelmans, la partie ottomane a été construite à la fin du XVIII^e siècle par un Tunisien qui lui a donné le nom du palais de sa ville natale, dans la banlieue algéroise alors appelée Mustapha. Destiné aux séjours estivaux, le « djenane » était entouré de jardins et de vergers regorgeant de fontaines et de bassins ; il abrite aujourd’hui les collections d’ethnographie. La cour du musée montre différents aspects de la vie algérienne (café maure, cuisine, intérieur algérois, artisanat, etc.). Une salle montre la variété des costumes traditionnels d’Algérie. Au dernier étage, les expositions sont consacrées au Hoggar. Le second bâtiment date de l’époque coloniale et a été édifié en 1879 par un certain M. Joret qui voulait ajouter des dépendances à l’ancienne demeure. Huit grandes salles, baignées par la lumière du jour dispensée par de grandes verrières, accueillent les collections préhistoriques, des gravures rupestres à la dépouille de Tin Hinan, l’ancêtre légendaire des Touareg, déposée ici à proximité des bijoux retrouvés dans le tombeau d’Abalessa près de Tamanrasset. A voir également les fragments de mâchoire et de pariétal d’un Atlanthropus mauritanicus qui a vécu il y a environ cinq cent mille ans à Ternifine, dans la région de Mascara.